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Courtenen, en Sûifie ; de gueules aii globe cintré
8c croifé d’or. CPI. VII. fig. w . )
GONFANON, f. m. vexillum, i 9 meuble de
l’écu qui imite une bannière d’églife ; il y a en bas
trois pëndans arrondis eii demi-cercles.
Le gonfanon repréfente , dit-on, la bannière de
l’ armée chrétienne, qui fut envoyée par. le pape
Urbain II, vers l’an 1095, dans le temps de la
première croifàde , à Baudouin , comte de Boulogne
8c.d’Auvergne , frère de Godefroi de Bouillon,
comme à un défenfeur zélé de l’églife contre les
infidèles. (jVoye^ pL XVIII. grand - chambellan ,
Charles-,Godefroi de la Tour-d’Auvergne , duc de
Bouillon. ) parti fur le tout au premier des armes
d’Auvergne , d’or au gonfanon de gueules, frangé
de finople. ( Voyeç aufli pl. IX. fig. 489.)
Le gonfanon eft ordinairement frangé d’un émail
different.. .
Çe mot peut venir de ce que le gonfanon eft com-
pofé de plufieurs pièces pendantes, dont chacune
fe nomme fanon , de l’allemand fanen , une pièce
d’étoffe.
De Dacqueville , feigneur de Dacquevillë, en
Normandie ; d’argent, au gonfanon d’azür. ( G. D,
L. T.)
G O R G É , ÉE , fe dit d’un lion , d’un cygne, ou
autre animal dont le cou eft ceint d’une couronne;
auquel cas l’on dit que le lion eft gorgé d’une couronne
ducale,. 8cc.^
GO U JO N, f. m. poiflon employé comme meuble
dans quelques écus.
Goujon , d’azur , à deux goujons d’argent, pafles
en fautoir, & en pointe une rivière de même.
(/>/. VII. fig. 341.)
GOUSSET, f, m. pièce en forme de pupitre ,
tiré de l’angle dextre ou feneftre du chef, defcen-
dant diagonaiement fur le point du milieu de l’écu'
d’une autre pièce fèmblable , 8c tombant perpendiculairement
fur la bafe , pièce rare dans le Blafon
& qui fut Autrefois, dit-on , une flétriffure.
GOUTTÉ., ée , adj.femé de gouttes , en terme
de Blafon anglois , lignifie un champ chargé ou
arrofé de. gouttes.
En blafonnant, il, faut exprimer la couleur des
gouttes, e’eft-à-dire goutté de fable , de gueules, & c . .
Quelques auteurs veulent que les gouttes rouges .
fuient appellées gouttes de fang ; les noires, gouttes
de poix ; les blanches , gouttes d'eau. Chambers.
GRAND-CROIX, dans l’ordre de Malte, on
donne ce nom aux piliers ou chefs des langues qui
font baillifs conventuels , aux grands-prieurs, aux
baillifs capitulaires, à l’évêque de Malte, au prieur
de l’églife, 8c aux ambafladeurs du grand - maître
auprès des fouyerains. (Fùyq; Malte ou Ordre
de Malte. (G )
GRAPPE DE RAISIN, f. f. meuble de l’écu q u i1
yepréfente une grappe de. raifin : elle paroît avec un
peu de fa tige 8c pendante, de même qu’on la voit
k h vigne. . . . . .
G R È :
On dit tige d’une grappe de raifin dont la tige eft
d’un émail differenti
De B run , en Franche - Comté ; d’or , à trois
grappes de raifin de pourpre, figées, de finople.
Courtois, d’azur , à trois grappes de raifin'faxg
«“ - ( p i - r i/ i. fig. 43). )
GRÊLÉ, adj. On appelle couronnes grêlées, celles
qui font chargées d’un rang de perles grofles
8c rondes, comme les couronnes des comtes 8c
des marquis.
GRELOT, f. m. meuble d’armoiries.
.Guichard , en Normandie ; de fable , à trois grelots
d’or , bouclés 8c bordés d’argent. ( Pl. XI. fig.
601. )
GRENADE, f. f. repréfentation du fruit du grenadier
ce fruit paroît dans l’écu comme une pomme
ronde, avec une efpèce de couronne à pointes en
haut : au milieu eft une ouverture oblongue où
l’on apperçoit fes grains ; la tige 'fe trouve en bas
avec quelques feuilles.
Ouverte fe dit de l’ouverture de la grenade, quand
elle eft d’émail different.
De la Pommeraye de Kerembert, en Bretagne;
de gueules, à trois grenades d’or.
De Guifchard de Tilliers , en Normandie ; de
gueules, à trois grenades d’o r , figées 8c feuillées
de finople. ( G. D. L. T. )
Bonneau, d’azur, à trois grenades feuillées 8c
figées de même, ouvertes de gueules. ( PU VIII.
fig- -*-’ƒ• ) i
De Segent, d’argent, àtroisgrenades flamboyantes
de gueules, potées. 2 8c 1. ( Pl. X. fig. 333. )
GRENOUILLE, f. f. infeéle qui naît dans les
marais, les rivières 8c la mer. On en voit la re-
préfentation dans quelques écus.
Gafet du Fief du Fron, en Bretagne ; d’argent,
à trois grenouilles de finople.
Andelin, d’o r , à trois grenouilles de finople. ( Pl.
VII. fig. 348.}
GRIFFON, f. m. animal fabuleux, ayant la partie
fupérieure de l’aigle,, 8c l’inférieure du lion; il
paroît toujours rampant 8c de profil ; ce qui ne s’exprime
point, parce que c’eft fa pofition ordinaire.
De Sarron des Forges, en Beaujolois ; d’argent,
au griffon de gueules.. ( G. D. L. T. ) -
Doujat, d’azur , au griffon couronné d’or. ( Pl.
V. fig. 262. )
Les pattes feules du griffon forment quelquefois
•les meubles d’un écu ; 8c lorfqùe les ongles font
d’un.émail particulier, on dit ongle de tel émail.
De Bourdeilles, d’or , à deux pattes de griffon de
ueüles , onglées d’azur, Scpofées l’une fur l’autre..
p i . r . fig. 263. ) . . . , '
Le griffon s’employe de deux manières dans le
Blafon ; ou comme meuble de réen; nous, venons
d’en donner des exemples ; ou comme: ornement
extérieur, de l’écu ; en effet,, les griffons fér;vent fou-
vent de fupports aux armoiries. ( Voyeç pl. XXII.
fig., 6. les armes de Melun ? qui ont pour, fupports
des griffons. ~ : - -
G , R I
GRILLÉ, f. f. fe dit de certains barreaux qui
font à la vifière d’un heaume, 8c qui empêchënt
les yeux du çhevalier d’être offenfes.
Comme le heaume ou cafque s employé de deux
manières ; dans l’e cu, à titre de meuble , 8c hors
de l’écu, à titre d’ornement extérieur, il en eft de
même de la grille.
Meuble d’écu.
Bretin, de fable, à trois roues perlées d’argent, au
chefcoufii d’azur,chargé de trois heaumes ou cafqiies
d’argent, pofés de profil, mais de maniéré qu on
voit diftin&ement la grille. ( Pl. X. fig'. 323. )
Ornement 'extérieur. ( Voye£ pl. X ll. dans le tableau
d’en bas, le cafque du duc de Bretagne, 8c
pl. XIV. les cafques numérotés 3. 4. 5. ,6. 7 8c 8.
8c dont on yoit les grilles.
On appelle aufli grille, une porte à coulifle 8c
grillée, qu’on peint quelquefois fur' les'écus. Les
fig. 223-6, pl. V. peuvent en donner quelque idée.
GRILLET, f. m. ou GRILLET, f. f. meuble
qui repréfente un grelot ou une fonnette ronde. ’
On voit des grïllets en quelques écus , fur-tout
aux colliers des lévriers, 8c aux jambes des oiféaux
de proie.' On les appelle aufli gdllots.
De Kermaffement, en Bretagne ; de finople, à
trois grillets d’or.
.Guichard, en Normandie; de fable, à trois grelots
ou giïllets d’'or , bouclés 8c bordés d’argênt. ( Pl.
XL fig. 601. )
■ L’épervier de la figure 320. pl. VI. a aux jambes
des grilleis ou grelots.
GRILLETÉ, ée , adj. fe dit d’un épervier,. d’un
faucon , ou d’autres oifeaux dë proie, lorfque leurs
grillets font d’un autre émail que l’oifeau.
LeaulmontPuy-Gaillard, d’azur , au faucon d’argent,
perché, lié 8c grilleté de même.
Terfon de Paleville, à Revel, proche Lavaur ;
d’azur, au dextrochère d’argent, tenant un faucon
de même, becqué 8c membré de gueules , chaperonné
8c grilleté d’or.
Le Tonnelier de Breteuil, d’azur, à l’épervier ef-
forant d’o r , longé 8c grilleté de même. (P/. VI. fig.
320. )
GRINGOLÉ ,ée , adj. fe dit d’une croix ou autre
pièce,dont les extrémités finiflent en têtes de ferpens,
Ce terme vient du mot gringole, dérivé de gargouille,
qui fignifie une goutière, par où l’eau s’écoule
, parce qu’autrefois les gargouilles étoient
fculptéesen têtes de ferpens.
Pigeault de la Malicière, en Bretagne ; d’azur,
à là croix d’argent, gringolée d’or en manière d’ancres.
( Pl. IV. fig■ 182. )
Raër de Montfort, en Bretagne ; de gueules, à
la croix d’hermine, ancrée 8c gringolée d’or.
GRUE, f. î. grus, gruis, oifeau que l’on repréfente
dans l’écu de profil, la pâte dextre levée , tenant
un caillou que l’on nomme vigilance, 8c qui ne s’exprime
que lorfqu’il eft d’un émail different.
On a prétendu que ces oifeaux, lorfqu’ils font
GUE 7 9
arrivés en un lieu \ y établiffent un guet ; que chacun
d’eux y monte la garde à fon tour ; que celui
qui eft en faélion pour éviter d’être furpris par le fom-
meil, fe foutient fur un feul pied, 8c tient un
caillou de l’autre, afin d’éveiller fes compagnons
à la moindre apparence de danger , 8c même au
moindre bruit.
C ’eft en effet dans cette fituation que les grues
font repréfentées, ( Pl. VI. fig. 309. ) dans les'
armes de-Grieu qu’on blafonne ainfi -: De fable ,
à trois grues d’argent^ tenant chacune leur vigilance
d’or. Les fables , foit hiftoriques , foit phyfiques ,
fe confervent encoremieux dans le Blafon que partout
ailleurs ; 8c , d’après eëtte idée fur les grues
qu’on fuit dans le Blafon, lës liéraldiftes fe croient,
bien autorifés à donner la grue pour un fymboie
de vigilance.
De Gruel du Villars, en Dauphiné ; de gueules, •
-à la grue d’argent.
GUELLÈS , qu’on a dit autrefois pour1 gueules ;
couleur rouge , appellée ainfi.de la gueule des ani-,
' maux. Gueules ,, c’eft la couleur rouge.
Le P. Monet dit que le mot de gueules dérive de
■•l’hébreu gulud ou gulidit, petite peau rougeâtre qui
paroît fur une plaie quand elle commence à fe guérir
: Te P. Méneftrier dit que ces mots ne fetrou-'
vent point dans la langue hébraïque : mais cela n’eft
pas exactement vrai ; car dans les langues orientales
, comme l’hébreu, le chaldéen, le fyriaque 8c
l’arabe, on dit gheld, pour cutis, pellis, peau, d’où
eft venu le mot arabe gulud : 8c en général le
mot de gueules fignifie la couleur rouge chez la plupart
des orientaux. Les Arabes 8c les Perfans donnent
ce nom à la rofe.
D’autres , avec Nicod, dérivent le mot de. gueules
de gula, la gueule* des animaux qui l’ont ordinairement
rouge , ou du latin cufculium, qui eft
lé 'coccos des Grecs ou la graine d’écarlate.
Dans la gravùrë, la couleur de gueules s’exprime
par des hachures perpendiculaires, tirées du chef
de i’écüflbn à la pointe. On la marque aufli par la
lettré G. ■
Cette couleur repréfente la couleur du fang, le
cintiabre 8c la. vraie écarlate : c’eft la première des
couleurs qu’on employé dans les armoiries ; 8c elle
marque aine fi grande diftinCtion, que les ancien-
’ nés loix défendoient à tout le monde de la porter
dans les armoiries, à moins qu’on ne fut prince,
ou qu’on n’en eut la permiflion du fouverain.
Spelman, dans fon Afpjlogia , dit que cette couleur
' étoit dans une eftime particulière chez les
Romains , comme elle àvoit été auparavant chez
les Troyens ; qu’ils peignoient en vermillon les
corps de leurs dieux, aufli bien que de leurs généraux
, le jour de leur triomphe. Sous le gouvernement
des confuls , les foldàts étoient habillés dé
rouge, d’où étoit venu le nom de ruffati. Jean de Bado
Aureo ajoute que la-teinture rouge , appelléè par
les Grecs phénicienne, 8c par nous écarlate, fut