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doit une étoile d’or a cinq rayons. Les chevaliers |
portoient le manteau de damas blanc , 8c les dou- i
Mures de damas incarnat ; la gonnelle ou cotte
d’armes de même, fur le devant de laquelle, au j
côté gauche, étoit une étoile brodée en or. Les i
chevaliers étoient obligés de dire tous les jours une f
couronne ou cinq dixaines d'Ave Maria, & cinq 1
Pater, & quelques prières pour le roi & pour fon |
état. Ce qui prouve que"cet ordre a été inftitué j
par Robert, 8c non par le roi Jean, c’eft. qu’on
trouve une promotion de chevaliers de l'étoile fous
le premier , fous Philippe - Augufte , & fous faint
Louis. 2°. Il ne paroît pas que Charles VII ait avili,
comme on prétend , l’ordre de Y étoile ; puifque trois
ans avant fa mort il le conféra au prince de Navarre
, Gafton de Foix , fon gendre. Il eft bien
plus probable que Louis XI ayant inftitué l’ordre
de faint Michel, les grands, comme il arrive ordinairement
, afpirèrent à en être décorés, 8c que
celui de l'étoile tomba peu à peu dans l’oubli.
Juftiniani fait mention d’un autre ordre de Y étoile
à Mefline en Sicile, qu’on nommoit aufîi Y ordre du
croijfant. Il fut inftitué en l’année 1268 par Charles
d’Anjou , frère de faint Louis , roi des deux
Siciles.
D’autres foutiennent qu’il fut inftitué en 1464
par René , -duc d’Anjou , qui prit le titre de roi
de Sicile ; du moins il paroît par les armes de ce
prince, qu’il fit quelque changement dans le collier
de cet ordre : car au lieu de fleurs de lumière
ou étoiles,. il ne portoit que deux chaînes , d’où
pendoit un çroiftant , avec le vieux mot françois
Loz , qui, en langage de rébus , fignifioit Los en
croijfant ; c’eft-à-dire, honneur en croijfant ou s’augmentant.
Cet ordre étant tombé dans l’obfcurité , fut relevé
de nouveau par le peuple de Mefline , fous
le nom de noble académie des chevaliers de l’étoile ,
dont ils réduifirent l’ancien collier à une Ample
étoile placée fur une croix fourchue , & le nombre
des chevaliers à foixante-deux.Tls prirent pour
devife : monflrant regibus ajlra viarn, qu’ils exprimèrent
par les quatre lettres initiales , ayeç une ’
M R
étoile au milieu * ,
A V
Voyez Croissant.
Etoile , f. f. meuble de l’écu , repréfentation
d’une étoile dont on charge fouvent les pièces honorables
: elle diffère de la molette ou roue d’u-n
éperon , en çe qu’elle n’eft point percée comme la
molette.
Vétoile eft ordinairement compofée de cinq
rayons ou pointes ; quand il y en a fix ou huit,
comme parmi les Italiens $c les Allemands , il faut
l’exprimer en blafonnant.
Sur les médailles , les étoiles, comme fymbolçs
d’éternité , font une marque de confécration 8c ae
déification. Le père Jobert , dans fa Science des
médailles , dit quelles fignifient quelquefois les
É T O
enfans des princes régnans, 8c quelquefois les en-
fans, morts & mis au rang des dieux.
Tarteron, d’o r , aü crabe ou fcorpion de fable ;
au chef d’azur , chargé de trois étoiles d’argent.
( PI. VIL fig. 3.47-)
Morien , en 'Weftphalie ; d’argent, à la bande
baftillée de trois pièces à plomb de fable, & en
chef d’une étoile à fix raies de gueules. (P/. HL
■ -, 1 . , . , l - .
Allas, dans les Cevennes ; dont etoit le chevalier
d’Affas fi connu par fon généreux dévouements l’affaire
de Cloftercamp en 1760; d’or , au chevron
d’azur, accompagné en chef de deux pins de finople,
& en pointe d’un croiffant de l’émail du chevron, au
chef aufli d’azur, chargé de trois étoiles du champ.
Geliot, d’azur, à trois étoiles d’or pofées en pal.
{P L V il. fig. m . ) ..................: ; |i
Châteauneuf, d o r , a une etoile a huit rais de
gueules. ( Fig. 376. )
Des Baux, de gueules , à une étoile.à feize- rais
d’argent. {Fig. 377-) . . ,
ÉTOILE, ÉE, adj, La croix étoilée ou en étoile
eft celle qui eft formée par des étoiles difpofèes en
croix.
É TO LE , ordre de chevalerie inftitué . par les
rois d’Arraeon. On ignore le nom du prince qui
en fut finftituteur , le temps de fa création, aufli
bien que le motif de fon origine f & fes marques
de diiftindion: on conjedure feulement qu’elles
CQnfiftoient principalement en une étole ou manteau
fort riche , oc. que c’eft de là que cet ordre a tiré
fon nom ;les plus anciennes traces qu’on en trouve
ne remontent pas plus haut qu’Alphonfe y , qui
commença à régner en 1416. Juftiniani prétend que
cet ordre a commencé-vers l’an 1332. Étole d’o r , (ordre militaire, à Venife) ainfi
nommé, à caufe d’une étole d’or que les chevaliers
portent fur l’épaule gauche,& qui tombe jufqu’aux genoux
par-devant & par-derrière,& qui eft large d’une
palme 8c demie. Perfonne n’eft élevés cet ordre ,
s’il n’eft patricien ou noble Vénitien, juftiniani remarque
qu’on ignore l’époque de fon inftitution.
ÉTRIER, f. m. meuble d’armoiries repréfentant
Yètrier qui fért à monter à cheval.
L’ufage des étriers- n’étoit point connu du temps
des anciens tournois ni des croifades ; on fe fervoit
alors de fautoirs qui étoient des cordons couverts
d’une riche étoffe.
Bourdelet de Montalet., d’azur, au chevron d’or ,
accompagné de trois étriers de même. ( i 3/. X. fig,
712. )
EU CINA, ordre de chevalerie qui fut établi ,
{pion qpelques-uns , l’an 722 , par Garcias Xime-
nés, roi de Navarre. Sa marque de diftinftion étoit,
à ce que l’on d it, une croix rouge fur une chaîne ;
& s’il étoit vrai qu’il eût exifté , ce feroit le plus
^ancien, de tous les'ordres de chevalerie; mais; on
en doute avec fondement.
ÉVJRÉ , adj. fe. dit d’un lion ou autre animal
dont rien n’indique le fexe.
EXCELLENCE,
!»— * ! ? .. F. X c ■
a EXCELLENCE , f. f., eft un titre d'honneur
L u ’on donne aux ambaffadedrs & a d autres per,
l i m e s qu’on ne ijmdifiê‘ pas-rtle celui dalteffe,
parce q à ls ne font pas princes', mais (mils font
m lb deffus de toutes les autres dignités inférieures. 1 En Angleterre & en France on ne donne ce 1 titré qu’aul ambaffadeurs : mais il eft fort com- 1 m unm Allemagne .& en Italie- Autrefois ce Etre
I étoit réferVè pour les .princes du fsùg des différentes
1 maifons royales ;mais ils l’ont abandonne pour pren- 1 dre celui d’alteffe, parce que pluf.eurS grands fei- 9 gneurs prenoient celui d'excellence.
■ S Les. ambaffadeurs ne font en pofïeffion de ce
■ titre que depuis 1593 , quand Henri IV , roi de
■ France , envoya le,duc de. Nevers en ambaffade
f l auprès du' papè ,o ù il .fut d’abord complimenté du.
| titre d’excellence. Dans la fuite on donna le meme I nom à tous les: ambaffadeurs r.éfidens tbms cette
■ cour , d’où cet ufage s’eft répandu dans les autres.
■ : Les ambaffadeurs de Venife ne jouiffent de ce
f l titre que depuis 16.36..temps auquel 1 empereur &
I Ig roi d’Efpagne confentirent a le leur donner.
Les ambaffaderfrs des têtes couronnées ne veulent
point donner ce titre aux ambaffadeurs des 1 princes d’Italie, où cet ufage neft point .étabb. . 1 La Cour de Rome n’accorde jamais la qualité I d’excellence a aucun ambaffadeur quand il eft eccle-
f l fiaftique, parce qu’elle .la regarde comme unntre
■ féculier. Les règles.Ordinaires & 1 ufage - du mot
■ «ci/fairt ont varié un p.eupar rapport a la cour 9 de Rpme. Autrefois les ambaffadeurs de France a
j Rome, dosnoient le titre dé excellence à toute la
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famille du pape alors régnant, au connétable ^Colonne
, au duc de Braçciano , & au fi)£ aîné de
tous ces feigneurs , ‘de même qu’aux ducs Savelli
Cefarini, 8cc.... mais à préfent ils font plus réfervés
à: cet égard ; cependant ils traitent toujours d’excel~.
lence toutes les princeffes romaines.
La cour de Rome de fon côté, & les princes
romains donnent; ce même titre au chancelier, aux
miniftres & fécrétaires d’état, & aux préfidens des
cours fouveraïhes en France , aux préfidens des
confeils d’Efpagne , au diancelier de Portugal, &
à-ceux qui rempliffent lès premières places dans les
autres états, pourvu qu’ils ne foient point ecclé-
fiaftiques.
Le mot excellence étoit autrefois le titre que portoient
les rois & les empereurs : c’eft pourquoi,
Anaftafe le bibliothécaire appelle Charlemagne fon1
excellence. On donne encore ce titre au fénat de
Venife, où après avoir falué le doge fous le titre
de férénijfime, on qualifie les fénateurs de vos-
excellences.
■ Le liber diumus pontif. rom. traite dé excellence les
exarques & les patriciens.
- . Les François & les Italiens ont renchéri fur la.
fimple excellence, & en ont fait le mot exceltentïffime
& excellentijjimo, qui a été donné par plufieürs papes,
rois,& c . mais le mot excellentijfime n’eft plus d’u-
fage en France. JViquefort 8c Chambers. ( G )
EXTRACTION , f. f. defcendance , généalogie ,
( Voyez Généalogie.) Il faut prouver la nobleffe
de fon extraâion pour être admis dans quelques
ordres de çheyalerie, dans de certains chapitres » &c,
'i&fioite. Tom, 3±