
que fantaifie de ceux qui ont commencé à bla-
lonner. Les pelletiers nomment à préfent cette
fourure petit-gris,
On la diverfifioit en grands ou petits carréaux,
qu’on appelloit grand-vair ou petit-vair. Le nom de
panne impofé à ces fortes de fourures, leur vint
de ce qu’on les compofa de peaux coufues enfem-
b le , comme autant de pans ou de panneaux d’un
habit. On conçoit de-là que le vair paffa dans le
Blafon, & en fit la fécondé panne, qui eft presque
toujours d’argent ou d’azur, comme l’hermine
•eft prefque toujours d’argent ou de fable. Le menu-
vair, en terme d’armoiries, fe ditdel’écu chargé
■ de vair, lorfqu’il eft compofé de fix rangées ; parce
que le vair ordinaire n’en a que quatre. S’il s’en
trouve cinq,'il le faut fpécifier enblafonnant, aufli
bien que l’émail, quand il eft d’autre que d’argent
d’azur. ( D. J. )
Le menu-vair eft donc dans le Blafon une fou-
cure faite de pièces d’argent, en forme de cloches
renverfées fur un fond d’azur ; elle diffère de la
fourure de vair , en ce quelle eft plus ferrée ,
ayant fix tires ; les première , troifième & cinquième
ont fix cloches ; les deuxième, quatrième
& fixiême en ont cinq, & deux demies aux extrémités.
D’Auvans , à Lille en Flandre ; menu-vair.
MENU-VAIRÉ, terme qu’on employé, lorf-
que le menu-vair eft compofé d’autres émaux que
fargent & l’azur, & alors on exprime ces autres
émaux.
De Çuines, de Bonièrçs, de Souatres , en Artois
; menu-vairé d’or & d’azur.
MER, f. f. la mer , dans les armoiries , fe repréfente
par des traits ou lignes courbes qui figurent
les ondes ; elle remplit le quart de la hauteur
de l’ècu vers le bas ; fon émail particulier eft l’argent
; elle peut cependant être d’un autre émail,
Durand, à Paris ; d’azur , au rocher d’or , po-
fé au milieu d’une mer d’argent , accompagné en
chef de deux bouquets de trois rofes chacun du
fécond émail, les tiges & les feuilles de même.
Tranchemer, en Bretagne ; de gueules, coupé
d’une mer ondée d’argent, ombrée d’azur , au couteau
d’or plongé dans la mer. ( Pl. VIL fig. 390. )
Auvelliers , d’azur, au navire d’argent, équipé
de gueules, fur une mer d’argent, au chef d’or ,
chargé d’une aîglette d’azur. ( PU X. fig. $27. ) Mercure ? dans VArt héraldique , marque la
jcouleur pourpre dans les armoiries des princes fou-
verains. Voye1 Pourpre.
MÉRITÉ MILITAIRE , ( l’ordre du) a été
Inftituè par Louis X V , le 16 mars 1759, en
veur des officiers de la religion proteftante, qui
fervent en France.
Il y a trois grand-croix, quatre commandeurs
& les chevaliers.
La marque diftin&ive de cet ordre eft un ruban
gros-bleu avec une croix d’or à huit pointes pom-
juçîéçs, & anglées de quatre fleurs de 1£ de même
; au centre eft une épée en pal, la pointe en
haut ; & pour légende ces mots : Pro virtutc bellica*
Au revers eft une couronne de laurier & cette
légende : Ludovicus X V , infiituit 1779. ( Planche
XXIII. fig . 9 . )
MERLÈTTE, f. f. petit oifeau repréfenté de
profil, fans bec ni pied. Les merlettes font le plus
fouvent en nombre dans l’écu.
Du Bouchet de Villeflix, à Paris ; d’argent à
la merlette de fable , au chef d’azur chargé de
trois befans d’or.
Guierna de Berenger, en Orléanois ; d’argent
à trois merlettes de fable.
Bongard d’A rfilly , à Bourges ; de gueules à
trois merlettes d’argent.
Malon de Bercy T d’azur à trois merlettes d’or.
( Planche VI. fig. 308. )
MERLUSINE, f. f. firène qui paroît dans une
cuve ; elle fert de cimier à la maifon de la Roche-
foucaud & à quelques autres maifons.
L’origine de cimier vient d’une comtefle de
Lufignem nommée Merlufine, laquelle étoit fort
abfolue & commandoit à tous fes vaflaux avec
une telle autorité, que lorfqu’elle leur envoyoit
des lettres ou patentes fcellées de fon fceau ou
cachet, fur lequel étoit gravée üne firène, il falloir
obéir dans l’inftant ; & de-là fes vaffaux
la nommèrent magicienne.
Il y a un vieux Roman , fntitulé Merlufine
qui eut beaucoup de vogue en fon temps.
(G . D. L. T .)
Nous laiflons cet article, ainfi que celui de
Mellufine tel que nous le trouvons. Nous obfer-
verons feulement, quant à la prononciation, que
la feule benne, à ce que nous croyons eft Mellufine
, dont on a fait par corruption Merlufine.
On peut s’en faire une idée, en voyant la.firène
de la PI. VII, fig. 347.
MÉTAUX, f, m- pl, I l y en a deux, l’or &
l’argent.
La couleur jaune fe nomme or.
La couleur blanche argent.
L’or, premier émail, fe marque en gravure par
nombre de petits points,
L’argent, fécond émail, eft tout blanc , c’eft-à-
dire, fans aucune hachure.
Ceft une régie du Blafon, de ne point mettre
métal fur métal.
Châteaugiron de Launay, en Bretagne ; d’or au
chef d’azur,
Avaugour du Bois, de Kergroais, en la même
province ; d’argent au chef de gueules.
Voyez d’ailleurs, Pl. première, les fig. 11 & 12.
MEUBLES, f. m. pl, Befans, tourteaux, quin-
tefeuilles, annelets» molettes d’éperons, billettes ,
croiffans, étoiles ; animaux pédeftres, volatiles ,
reptiles; tours, châteaux, arbres, arbriffeaux,
fleurs, fruits , & généralement tout ce qui peut
fe trouver dans les armoiries, foit qu’il y ait des
, pièces honorables ou non,
Toutes
M E U
.Toutes ces chofes font nommées meubles, parce
qu’elles garniflènf le champ de 1 ecu.
Pofitions des■ meubles d'armoiries^
Un feul ; fe pofe au centre du champ, :
Deux ; l’un fur l’autre.
Trois ; deux & un.
Quatre ; aux quatrè cantons.
Cinq ; en fautoir.
Six ; trois, deux & un.
Sept ; trois , trois & un.
Huit ; en orle.
Neuf ; trois , trois, trois. '
Si les meubles de l’écu fe trouvent pofés d’une
autre manière, il faut nommer la pofition en bla-
fonnant. ; ,,,
Renouard de Villayer, en Bretagne ; d argent a
une quintefeüille de gueules.
Moritefquiou d’Artagnan, en Bigorre ; d’or à
deux tourteaux de gueules.
Carruel de Mercy, diocèfe d’Evreux ; d’argent
à trois merlettes de fable. ■ , '
De Lahaye de Bonneville , près d Amiens ;
d’argent à quatre croiffans de gueules.
Chappel de Curby, en Bourgogne ; d’or à cinq
merlettes de fable.
Regnier de Guerchy , de Nangis , à Paris ;
d’azur à fix befans d’argent.
Bruneau de la Rabaftelliere, en Poitou ; d’argent
à fept poules de fable crêtées & membrees
d’or. '•
De Chemilly, en Anjou ; d’or à huit merlettes
dé gueules.
Du Boisvilly de la Villehervé, en Bretagne • de
gueules à neuf éfoiles d’or.
DeGournay , de Mar.cheville , de Secourt, en
Lorraine ; de gueules à trois tours d’argent en
bande.
De Vigneülles de Maixé , du Mefnil en la
même province ; d’azur à cinq annelets d’argent,
2 , 2 & 1.
DePattau, de Laborie , en Rouergue & en Languedoc
; d’azur à trois croiffans d’argent en pal.
( G .D .L . T.) Michel ( l’ordre de Saint- ) inftitué par Louis
XI à Amboife, le premier août 1469.
Suivant la chronique de Sigebert en 70.9 fous le
règne de Childebert III, furnommé le jufle, Saint
Michel parut en fonge devant Aubert , évêque
d’Avranches, homme d’une grande piété, & l’avertit
de lui faire bâtir une chapelle fur ph rocher,
qui depuis a été nommé le Mont-$àint-Michel. La
tradition rapporte que chaque fois que les ennemis
de la France fe font approchés de ce mont,
on y a vu un archange exciter des orages fur la
mer, & de-là eft venue l’.origine de la devife de
l’ordre de Saint Michel , immenfi tremor oceani.
Lorfque Louis XI inftitua cet ordre, les chevaliers
portaient une chaîne d’o r , chargée de co-
Mïfioirp. Tom. I.
M E Z 1 Q.f
quilles d’argent , d’où pendoit une médaille où
étoit l’image de Saint Michel, foulant aux pieds
le dragon, oc ils l’ont ainfi portée jufqù’au y 1 décembre
1578 , jour de la première promotion de.
l’ordre du Saint - Efprit. A&uellement ceux qui
font nommés chevaliers du Saint - Efprit, prennent
la veille de leur réception l’ordre de Saint
Michel , c’eft pourquoi ils ont le titre de cheva-,
liers des ordres du roi.
Louis XTV, par une déclaration du 12 janvier
1665 , ordonna que de tous ceux qui avoientreçu
l’ordre de Saint Michel, fans avoir celui du Saint- ■
Efprit, on en choifit un certain nombre, à condition
qu’ils feroient preuve de leur nobleffe &
de leurs fervices militaires.
Lë roi commet chaque année deux chevaliers
de fes ordres, un duc & un gentilhomme, pour
préfider en fon nom, l’un en l’abfence de l’autre,
aux cérémonies & chapitres de l’ordre de Saint
Michel, & pour recevoir les nouveaux chevaliers
que fa majefté à nommés.
Les cérémonies & réceptions fe .font deux fois
l’année, le 8 de mai & le premier lundi de l’a-/
vent dans le couvent des Cordeliers de Paris.
Le grand fceau de cet ordre repréfente Saint'
Michel ayant au bras gauche un bouclier aux armes
dé France , tenant de la main droite l’épée
haute, précipitant dans les flammes l’ange rebelle
, avec cette légende autour du fceau ,
Louis X I , roi de France L inflituteur de l'ordre de
Saint Michel, en 1469 ; Louis X IV , roi de France ■
6* de Navarre , refiaurateur en 1664.
Hardouin Manfard & André Lenoftre furent
les premiers artiftes faits chevaliers de Saint Michel
en 1693. Depuis ce temps cet ordre eft donné
à des gens de lettres , des financiers & des artiftes
célèbres pour les récompenfer de leurs mérites &
de leurs, talens. On leur envoie des lettres de no-
bleffe quelques jours avant leur réception.
Ces chevaliers portent fur leur vefte un grand
ruban de foie noire, moiré , paflè en écharpe
de l’épaule droite au côté 'gauche , d’où pend la
croix à huit pointes où eft repréfenté Saint Michel.
Le premier Janvier 1772, il y avoit 77 chevaliers
de l’ordre de Saint Michel, dont 13 admis &
non reçus, étant alors, dans des provinces éloignées
du royaume ou dans des cours étrangères,
f Voyeç Planche XIII. fig. y,.) ( Article reflé.')
MEZAIL , f. m. On appelle ainfi dans le Bla-
| fo n , le devant ou le milieu du heaume. Borel,
qui rapporte ce mot comme un terme d’armoiries,
le fait venir du grec faew, milieu.
MI-PARTIS, adj. pl. il fe dit de deux écus coupés
par la moitié, & joints enfemble par un feul écu;
deforte qu’on ne voit que la moitié de chacun.
Ceux qui veulent joindre les armoiries de leurs
femmes à celles de leurs maifons, en ufent ainfi.
L’écu coupé & parti feulement en une de fes parties
, s’appelle aufli écu mi-parti.
Salignon en Dauphiné, que bien des gens an-.