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pellenfmal à propos , Jaligdon, d’azur, au chevron
mi-parti d’or & d’argent.
MIRAILLÉ, ée , adj. fe dit du papillon dont
les ailes ont des marques rondes d’un émail différent,
& auffi de certains oifeaux dont les plumes
paroiffent de diverfes couleurs qùi ne leur
font pas naturelles.
Ces marques font ainfi nommées de ce que les
couleurs des papillons & de quelques oifeaux imitent
par leur luifant les miroirs.
Barin de la Galiffoniere à Paris ; d’azur à trois
papillons d’o r , miraillés de fable. ( Planche VI.
figure 330.
MIROIR , f. m. eft quelquefois un meuble
d’armoiries.
Miron ; de gueules, au miroir à l’antique d’argent
, cerclé de perles de même.
MITRE , f. f. ornement pontifical en forme de
bonnet élevé , dont le haut finit en pointe, ayant
deux pendans derrière.
Les évêques & les abbés réguliers portent la
mitre fur l’écu de leurs armes ; ils y ajoutent la
croffe.
La mitre des évêques fe pofo; de front à dextre,
& la croffe à feneftre , tournée en - dehors.
Les abbés doivent porter la mitre de profil à
dextre, & la croffe à fenefire, tournée en-dedans,.
pour montrer que leur jurifdi&ion n’eft
que dans leur cloître.
Le mot mitre vient du latin mitra , dérivé du
grec ft'trpM qui a la même lignification.
Voir PL XIII. fig. n. 12. 13. 14. PI. XIV. fig.
s i
M O LE T T E -d’ÉPERON, C f. meuble de
l ’écu en forme d’étoile à fix rais, avec une ouverture
ronde au centre.
On voit beaucoup de molettes- d’éperons, dans
les armoiries, elles repréfentent celles des anciens
chevaliers ; l’ufage en eft venu de ce que les ]
rois faifoient mettre des éperons aux gentilshom- I
mes & écuyers, qu’ils créoient chevaliers.
Guido de Kermaingny en Bretagne ; d’azur à j
la molette-d’éperon d’or.
Raoulin de Reacamps, de Gueudeville en Nor- f
m an die ; d’argent à trois molettes - d’éperons de |
fable; I
. D e Neufcheze en Bretagne ; de gueules à neuf }
molettes-d’éperons d’argent.
De Vimeur de Rochambeau en Touraine ; 1
d’azur au chevron d’o r , accompagné de trois
molettes-d’éperons de même.
Gantier , d’azur, à deux éperons d’or , pofés
en pal, liés de même, au chef d’argent chargé de
trois molettes de gueules. ( PL X. fig. $13, )
MONDE, eft un globe fur lequel il y a une |
croix. On le trouve dans les armes des empereurs ;
& des -électeurs de l’Empire. Chriftophe Colomb, J
après avoir découvert le nouveau monde, porta i
un pareil globe dans fes armes, avec la permifiion
du roi d’Efpagne, |
MONSTRUEUX , euse , adj. fe dit (Tua
lion ou d’un autre animal quadrupède, même des
volatiles qui ont quelques parties de leur corps
qui ne font point de leur nature.
Des Reaux de Coclois en Champagne ; d’or , au
lion monfirueux de fable, à tête humaine de carnation
, tournée de front. ( PL V. fig. 243. )
MONTAGNE, f. f. meûble d’armoiries repré-;
fentant ce que le mot exprime.
Durey, de fable, à une montagne ou rocher
d’argent, furmontée d’une croiferte de même.
( PL VIII. fig. 3 p3. ) Voye{ Rocher,
M O N T A N T , te , adj. il fe dit non-feulement
du^croiffant repréfenté les pointes en-haut vers le
chef, mais encore des écreviffes, des épis & autres
chofes dreffées vers le chef de l’écu.
Perrot, à Paris ; d’azur à deux croiffans aculés
d’argent, l’un montant, l’autre verfé, au chef d’o r ,
chargé de trois aiglettes de fable.
Le Clerc de Leffeville ; d’azur, à trois croiffans
montans, furmontés d’un lambel, le tout d’or.
( Planche VII. fig. 367. )
Bochart; d’azur , au croiffant. montant d’or §
abaiffé fous une étoile de même. ( Planche VII,
fig- 368. )
Lunati ; d’azur, à trois croiflans d’argent, les
deux du chef affrontés, celui de la pointe montant,
( Fig. 373.)
MONT-CARMEL, nom d’un ordre de chevalerie
, auquel eft joint celui de S, Lazare de
Jérufalem. Voyeç S. Lazare. Les chevaliers de
cet ordre portent fur le côté gauche de leur manteau
une croix de velours ou de fatin tanné, à
l’orle ou bordure d’argent ; le milieu de la croix
eft rond, chargé d’une image de la Vierge environnée
de rayons d’o r , le tout en broderie. Ilà
portent au fri devant l’eftomac une croix d’or avec
l’image de la Vierge émaillée au milieu, attachée
à un ruban de foie. Cet ordre fut rétabli fous
Henri I V , par les foins de Philibert de Nereftang ,
puis confirmé par Louis- X IV , en 1664 ; mais en
1691, le roi en fépara plufieurs biens, & fe contenta
du titre de fouverain prote&eur. Les chevaliers
jouiffent de quelques commanderies & privilèges.
Voye% Lazare.
MONT JOYE SAINT-DENIS, mot fameux
dans l’hiftoire de France, qui a été long-temps le
cri de guerre de la nation, & qui eft encore aujourd’hui
le nom du roi d’armes.
Divers auteurs ont débité bien des fables & des
conjectures puériles fur l’origine & l’étymologie
de ce nom. Ce qu’on a de plus fenfé fur cette
matière , fe réduit à remarquer qu’on appelloit
autrefois mont joie un monceau de pierres entaf-
fées, pour marquer les chemins. Sur quoi le cardinal
Huguet de S. Cher rapporte la coutume des
pèlerins, qui faifoient des mont joyes de monceaux
de pierres fur lefquels ils plantoient des croix
aufli-tôt qu’ils découvroient- le lieu de dévotion
où ils alloient en pèlerinage : confiituunt , dit-il^
MON
!acervutn lapidum b ponunt emees, b dicitur MONS
c a u d i i . Del - Rio attefte la même chofe des pèlerins
de S. Jacques en Galice : lapidum congeries..,.
Galli mont joyes vocant. Les croix que l’on voit
fur le chemin de Paris à Saint-Denis étoient de
ces mont joyes. Or , comme ces mont joyes étoient
deftinés à marquer les chemins, de même quand
nos rois eurent pris S. Denis pour proteâeur du
royaume, & fa bannière ou ,1’oriflamme pour
bannière de dévotion dans les armées, cette bannière
devint ,1e mont joye qui régloit la marche
de l’armée ; & crier mont joye Saint - Denis, c’e-
toit crier, fuiveç , ou marche£, ou ralliez-vous a la
bannière de Saint-Denis. De même que les ducs
de Bourgogne avoient pour cri mont joye Saint
André ; & quand le duc fe trpuvoit en perfonne
à la guerre, mont joye au noble Duc : ceux de
Bourbon çrioient, mont joye Notre-Dame, pour
raffem'bler ‘leurs troupes autour d’eux, ou de leurs
bannières qui portoient l’image de la Vierge.
«Quoique dans la fuite on ne portât plus dans les
armées la bannière de Saint - Denis, le (cri de
guerre auquel on étoit accoutumé, comme a un
cri de joie & de viéfoire , ne laiffa pas que^ de
fubfifter jufqu’au temps où l’introduftion de l’artillerie
exigea des fignaux d’une autre efpèce dans
les combats.
Cette opinion paroît plus probable que celle
qu’a avancée M, Beneton dans fes commentaires
fur les enfeignes militaires, où il remarque qu’on
élevoit fur les tombeaux des perfonnes confidé-
xabies , des faints , des martyrs, &c, de ces fortes de
monceaux, & qu’on les nommoit mont joye ,*.que
jnont joye faint - Denis fignifioit le tombeau de
:S. Denis , dont nos monarques fe glorifioient
d’être poffeffeurs ; comme s’ils euffent voulu,dire,
jious avons la garde du tombeau fie S. Denis 9snont
joye faint-Denis efi un témoignage de A? joie que
nous rejfentons de cet avantage ; nous efpérqns que
ces paroles ferv iront à ranimer la pie te & la valeur
de nos foldats. Mais les ducs .de Bourgogne poflfe-
doient-ils dans «leurs états le corps de faint André ?
& ceux de Bourbon étoient-ils poffefleurs du fe-
pulchre de la Vierge ? Que fignifioit donc mont
joye dans leur bouche , finon à la .bannière de
S. André., & à cellè de Notre-Dameainfi mont
joye faint-Denis riz. non plus fignifié ( antre chofe
qu’d la bannière de S. Denis , parce que cette -bannière
fervoit, fous les rois ae la troifième -race,
à régler les marches 8c les canjpemens de l’armée.
Il eft bon auffi d’obferver que ce cri de guerre
n ’a été introduit dans nos armées que vers le
règne de Louis le Gros , qui ayant réimi en fa
jperfqnne le comté de Vexîn à la couronne., devint
advoué .de l’églife de S. Denis, eu prit la
bannière, de laquelle eft venu le cri d’armes.
Âinfi , ceux qui l’ont attribué à Clovis , ont débité
une pure fiâion, puifque la bannière de
• ^iuj-Mgrrin-dc-Tours fut portée dans les. armées.
M O R *°7
depuis le règne de ce prince , comme l’étendart
de la nation. . Mont Joye , nom d’un ordre de chevalerie
établi à Jérufalem par le pape Alexandre 111,
qui-le confirma en 1180 ; Sc lui preferivit la réglé
de S. BafiLe. Ces chevaliers portoient une
croix rouge & dévoient combattre contre les infidèles.
Le roi Alphonfe le fage les introduîfit en
Efpagne, s’en fer vit utilement contre les Maures ;
& leur ayant donné des revenus , il leur ht
prendre le nom de chevaliers de Mo f r a t mais
fous le règne de Ferdinand ils furent unis à 1 ordre
de Calatrava. ( Articles refiés. )
MORAILLES, f. f. plur. meuble d’armoiries
repréfèntant, deux tenailles qui fervent à ferrer le
nez du cheval , pour empêcher qu’il ne fe tourr-
mente lorfqu’on le tient au travail : ce font deux
branches de fer jointes par une charnière à l’un
des bouts, {k.que l’on ferre op lâche du cote
oppofè tant que l’on veut.
Ce meuble eft ordinairement ouvert, tendu en.
fafee ;-s’il y a pluÛQup& morailles, on les met 1 une
fur l’autre ; .leur émail eft l’or ou l’argent ; elles
font rares dans l’éçu. #
De"Moreilles, à Paris; d’agir à trois murailles
d’argent en fafees. (P / . X, fig,
De Girard , à Bourges ; de gueules à deux ma-
railles d’o r , liées d’argent, pofées .en chevrons
l’une fur l’autre.
MORNE, ÉE, adj. il fe dit des lions & au*
très animaux qui n’ont ni dents , ni b e c , ni langues,,
ni griffes, ni queue.
Du Halgoet, en Bretagne ; d’azur, au lion mornè
d’or.
MORTS, (tête de morts) meuble employé
dans quelques écus ; ce font, fi l’on veut, les
têtes des ennemis qu’on a tués.
Durant ; parti de fable & d’o r , au chevron de
l’un en l’autre, au chef d’argent, chargé de trois
têtes de morts de fable (P/, IX. fig. 451. )
M O T , f. m. fe dit des armoiries & des devifes ‘
Ce qu’on appelle le mot dans les armoiries, eft
une courte fentence ou phrafe écrite fur un rou-
I leau qu’on place ordinairement au-deffus de Vér
euffon, & quelquefois au-deffous. Tantôt ce mot
fait allufion au nom ou à quelques pièces des
armes de la perfonne à qui appartiennent les armes
, & tantôt il n a rapport ni au nom ni an
blafon.
Le mot, dit Guillin, eft un ornement extérieur
attaché à la cotte d’armes ; il préfente,
ajoute-t-il, une idée de celui à qui les armes appartiennent
, mais exprimée luccin&ement
avec force en trois ou quatre paroles au plus ,
écrites fur une bande ou compartiment qu’on
place au pied de l’écuffon ; & comme ce mut
tient la dernière place dans les armes, on le bla-
fonne auffi le dernier. A la rigueur, il devrpit
exprimer quelque chofe de relatif à ces armes j