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le même fondement que les Juifs , mats en mémoire
du facrifice d’Abraham , dans lequel, difent-
iis , 1 ange Gabriel apporta du ciel un mouton
noir, qui depuis très-long-temps avoit été nourri en
paradis, & qu’il mit en la place d'Ifaac. (G )
BAJULE, (Hiß. moi. ) miniftre d’état chargé '
dn poids des affaires. Notre hiftoire remarque que
Charlemagne donna Arnoul pourbajule, c’efl-à-dire
pour miniftre, à fon fils Louis d’Aquitaine ; & les
Italiens entendent par bajule d’un royaume , ce
que les Anglois nomment protecteur, & ce ’que
nous appelions régent du royaume dans une minorité.
(A . R. )
B AI V E , f. ni. (Hiß. moi.’) faux dieux des Lapons
idolâtres, qu’ils adorent comme l’auteur de
la lumière & de la chaleur. On dit communément
que c eff le foleil ; d autres croient que c’eff le feu ;
& quelques pus rapportent qu’amrefois, parmi ces
peuples, le grand dieu Thor étoit appelle Thier-
mes ou Aijke, quand ils l’invoquoient pour la
eonfervation de leur v ie , & pour être défendus
contre _ les infultes des dénions ; mais qu’il étoit
nommé Baive lorfqu’ils lui demandoient de la lumière
& de la chaleur. Ces idolâtres n’ont aucune
figure particulière de ce dieu, foit parce qu’il eft
vifible de lui-même, ou plutôt, parce que félon
les plus intelligens dans les myfîères de cette fu-
perftition, Thor & Baive, ne font qu’une même
divinité , adorée fous différens afpeâs. Schsffer
hiß. .de Laponie. ( G )
BAIUS ou Ba y , ( Michel ) (Hiß. moi.) théologien
célèbre pour avoir été condamné, & que
fans doute on ne connoîtroit point fans cela. Puif-
qu’enfin il eft célèbre, il faut bien dire qu’il étoit
profeffeur en théologie dans l’univerfité de Louvain
& chancelier de certe univerfité : que la Sorbonne
cenfura en 1 560 dix-huit propofitions de ce
doâeur, que le pape Pie V en condamna foixante-
feize autres par fa bulle du premier octobre 1567,
confirmée , ou dit moins foutenue par le pape Grégoire
XIII. Le général des Cordeliers Peretti, qui
fut dans la fuite le fameux pape Sixte-Quint, &
qui vraifemblablement prenoit peu d’intérêt à ces
querelles, fut, dit-on, engagé par fon ordre à
pourfnivre avec ardeur la condamnation de Bàius.,
parce que ce doâeitr ( très-fcolaftique ) affeâoitun
grand mépris pour les fcolaftiques ; quoi qu’il en
foit , la bulle de Pie V éprouva bien des contradictions
dans l’univerfité J e Louvain., où Bàius
étoit très-puiflant & très--reïggaé. Le cardinal de
G ru nv elle parvint pourtant à ^plaire recevoir cette
bulle , & fut réputé avoir rencra un grand fervice
à l’églife.-Lej éfuite Tolét, qui fut depuis cardinal,
fit'peut-être plus ; car il eft plus aifé de condamner
un dofteur que de le foumettre ; il fit figner à
Bàius l’aveu d’avoir enfeigné plufieurs des propofitions
condamnées. Mais à quoi .bon cet aveu &
cette fignature ? Q u ’on fache que telle propofition
eft orthodoxe ou erronée, qü’elle eft approuvée
ou condamnée, voilà tout ce qui importe à la foi,
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mais que tel ou tel l’ait ou ne.l’ait pas enfeignée ;
c elt une queftion bien qifeufe, ou plutôt c’eft une
queliion funefte, qui ne peut avoir pour objet que
de perfecuter un malheureux , parce qu’il s eft
ttompe..Bàius fe piquoit d’un grand attachement
i l a doctrine de faint Auguftiii, il eft comme le
precurfeur de Janfénius. Il mourut en 1596. Ses
propofitions condamnées rouloient la plupart fur
la grâce & le libre arbitre.
Jacques.B Atus, fon neveu , doéleur de Louvain
comme lu i, n’a point eu l’honneur d’être condamn
é al'ffi.Peribl,ne ne fait-il qu’il a laiffé un Traité ie
' “ Primé à Louvain en 1605 ; & un
Latechifme in-fol., format affez fingulier pour un
catechdme , imprimé à Cologne en 1620. Il eft
mort en 1614.
BAKER, (Thomas ) ( Hiß. moi. ) C’eft le nom
d un pnyïicien & géomètre anglois, eftimé , auteur
d un livre intitulé : La clef géométrique. Mort
en 1690.
Il y a aufll un Richard Baker , auteur d’une
Chronique ies rois dé Angleterre. Morten 164 t
B A LA AM , B A LA C , (Hifi, faerée.) Balâam,
faux prophète, qui bénit malgré lui le peuple de
Dieu, quoique Balac, roi des Moabites, l’eût envoyé
chercher pour maudire ce même peuple. On
...fait par quel miracle'fon âneffe parla. / Chapitres
22 & 23 des nombres. ) r
' » ( Decimus Coelius Balbinus) \ R°m- ) lut élu empereur par le fénat l’an
237 de J. C ., mais les foldatsqui depuis long-temps
etoient en poffeflion de faire & de défaire les qm-
pereurs, n’ayant point eu de part à l ’ékaion de
celui-ci, fe foulevèrent & le ■ inaffacrèrent l’année
fuivante. Ce prince n’étoit ni fans talens ai fans
vertus.
B A LBO A , ( VascoNugnès de) ( Hift.mod.)
un de ces hardis navigateurs qui fournirent le nouveau
monde à 1 Efpagne, & dont le nom eft au rang des
Americ Vefpuce, des Chriftophe Colomb & des
Fernand Çortès. Il fut perfécuté comme eux & plus»
qu eux. H s’embarqua en 1513 fur. la mer du nord,
avec 1 eiperance & dans l’intention de découvrir la
merdufud : -il la découvrit ; il en prit poffeffion
lolemnellement pour la couronne de Caftille ; il
fit la guerre aux Indiens, en quoi il eut tort ; mais
. enfin les expéditions lui procurèrent une ft grande
qU-an,S t d or » en envoya trois cens marcs au
roi d Efpagne Ferdinand le catholique, pour fon
q um tjle roi ordonna qu’il fût récompensé ; k roi
0 j comrae tout fouverain doit s’attendre â
l’etre dans un autre monde à peine découvert &
non encore connu ; un gouverneur , nommé don
Pedrarias Daville, affez mal-à-propôs envoyé pour
commander dans les pays fournis par Balboa, &
ou il ne falloir point peut-être d’autre gouverneur
que Balboa, fut jaloux de fa gloire, & fe trouvant
plus puiflant que lu i, ofa lui faire trancher la tête
pour des crimes fuppofés. Balboa périt ainfi fur
l’eçhafaut à quarante-deux ans en 1517^ & tel
B A L
fut le fort de plufieurs des conquérans de l’Amérique.
BALBUENA, ( Bernard de) ( Hiß. mod.)
évêque de Porto-Rico en Amérique, & l’un des
meilleurs poètes Efpagnols , mort en 1627. Ses
poéfies ont été imprimées à Madrid de fon vivant.
B ALBUS. ( Hiß. Rôm.') Ce nom, qui fignifie
Begue, a été porté par différentes familles romaines.
Le plus célèbre de tous ceux que ce furnom a diftin-
gué, eft Lucius Cornelius Balbus Théophanes ; il
étoit Efpagnol, né à Cadix; Pompée, auquel il fù\
utile dans la guerre contre Sertorius, lui donna le
droit de bourgeoifie romaine, & les confuls Lucius
Gallins & Cneïus Cornelius ayant fait une loi pour
confirmer dans le droit de bourgeoifie ceux à qui
Pompée avoit accordé ce droit avec le confente-
,ment du confeil de guerre , Balbus prit du premier
de ces confuls le prénom de Lucius & du fécond
' le nom de Cornelius, parce que, félon l’ufage dé
.Rome, ceux qui obtenoient le droit de bourgeoifie.,
prenoient le nom de celui qui leur procuroit cet
honneur. Ce fut pour lui affurer ce droit de bourgeoifie
qu’on lui conteftoit, que Cicéron fit l’orai-
fcn : Pro Lucio Comelio Balbo. Balbus portoit le
nom de Théophanes , parce qu’il avoit été adopté
par ce fameux hiftorien grec. Balbus fut le premier
étranger qui parvint au confulat, & il eut un ne- ,
-veu-, ne comme lui à Cadix, & nommé, comme
lui > Cornelius Balbus, qui fut le premier étranger
auquel les honneurs du triomphe aient été accordés;
il triompha des Garamantes ; on le difîingue
par le titre de Minor, de fon oncle auquel on donne
celui de Major; ce fut l’oncle qui légua par fon.
teftament au peuple romain vingt-cinq fefterces
par tête , c’eft-à-dire à chacun environ trois livres,
deux fols de notre monnoie. Balbus l’oncle fut ami
de Pompée, de Céfar, & d’Atticus, & il tenoit
.«n peu du caraftèrc conciliant de ce dernier; il
s’efforça toujours d’amener Céfar 8c Pompée à
la paix ;
Ne j pueri, ne tanta animis ajfuefcite bclla !
BALDE. ( Hiß. mod. ) C ’eft le nom de plufieurs
hommes célèbres.
i ° . Pierre Balde de Uçaldis, fameux jurif-
confuite , enfeigna le droit à Péroufe , àPadoue &
à Pavie ; il fut difciple & rival de Barthole. Il étoit
: de ces favans que leur extérieur n’annonce pas ,
avantageufement , & dont on dit : Minuitpræfentia l,
famam. Il mourut vers l’an 1400 de la morfnre !
d’un chien , ou , félon quelques auteurs, d’une i
chatte enragée. On lui fit cette épitaphe :
Hofpes y difce novum mortis g nus. Improba felis
"<Dum capitur y digitum mordet y & intereo.
On aTes oeuvres en 6 tomes, formant 3 volume?
in-folio,
B A L
I 20. Bernardin. B a l d e ou Baldi , abbé de Guaf-
I teille, favant dans ies langues 8c. mathématicien
habile , dont on a plufieurs Traités fur les médiatiques
8c quelques ouvrages de bel efprit. Il mourut
en 1617.
30. Jacques Balde , poète latin qu’on nommoit
YHorace de FAlface, pays où il étoit né en 1603.
Il mourut à Neubourg en 1668 , dans une telle
réputation , que les fénateurs de cette ville fe
difputèrent fa plume comme un tréfor &
que celui qui l’eut en partage 1a conferva préeieu-
•feinent dans un étui d^or. Le pape Alexandre VII
lui avoit donné une médaille d’or pour un de fes
ouvrages intitulé : l'Uranie viélorieuje, ou le combat
de-1 ame contre lés cinq fens3 titré myftique 8c afcé-
tique, qui ne préviendrait pas aujourd’hui en faveur
d’un ouvrage. Les oeuvres de Jacques Balde
ont été imprimées à Cologne, in-40. 8c in-12 , en
1645.
B ALDERIC, ) Hifl. mod. ) c’eft le nom , 10. d’urï
évêque de Noyon, mort en 1112, auteur d’une
“ Chronique des évêques d’Arras & de Cambraya
. 20. D’un evêque de.Dol du même temps, auteur
d’une Hifoire des croifades, qu’on trouve dans le
Gejlâ Dei per Francos, de l’édition de Jacques Bon-
gars , 16 1 1 , in-folio 9 & d’une vie de Robert d’Ar-
briffel.
u--u--n- -tr--a-i-t-e— a e 1 j»/ Htiyitj unvraces emmés
au moins dans leur temps. Baldinucci étoit de 1 academie de la Crufca ; il mourut en 1696 à
7 2 -ans. . . . ;;
BALÉE, (J ea n ) (Hiß. mod.) c’eft le nom de
deux hérétiques anglois, l’un wiclefite, l’autre cal-
vinifte après avoir été carme ; le premier joignant
la révolté à l’h é r é f ie& ayant donné lieu, par des
prédications, féditieufes, au maffacre des principaux
minillres de Richard II, tels que Simon Sudbnry
primat & chancelier d’Angleterre, & fir Robert
Haies., treforier, fut juftement exécuté en 1381
fous les yeux mêmes du roi, ce qui étoit de trop*
Le fécond fut évêque fous Edouard VI , fugitif
fous Marie, chanoine fous Elifabeth ; il fit quel-
T^s mauvais livres de fa fe â e , & mourut en
BÂLESDENS, ( Jean ) ( Hifl. mod. ) avocat,
attache a M. le chancelier Seguier , qui le fit recevoir
à l’académie françoife. Nous ne parlons ici
de cet homme obfeur que pour obferver combien
la protèéfion immédiate du. roi étoit néceflaire à
l’académie^ françoife, ne fût-ce que pour la déli-
vrer de l’inconvénient des proteûiens particulières
& des mauvais choix qui pouvoient en être la-
fuite. Balefdens avoit fait des Vies des vierges & mar-
tyres. Il mourut e n 1675. B ALLERINI, ( Pierre & Jérôme } ( H iß mod }
ire\e,sy tous cleux prêtres & favans dans l'hiftoire
ecclefiaftiqué ; ils travailloient en fcciété & fe par-r
tageoient les matières. Pierre fe réfervoit les objets