
fondât un ordre qui portât ion nom , 8c dont elle
fut grande-maîtreffe. Les marques de cet ordre font
une croix rouge, tenue par une figure de fainte
Catherine ; on la porte attachée à un cordon ponceau,
bordé des deux côtés d’un petit liferé d’argent
, fur lequel on voit le nom ' de fainte Catherine
, & la devife pro f iz>i: e t p a t r ia .
Dans la fondation il ne doit y avoir que fept
dames aggrégées à cet ordre : mais la czarine en
augmente le nombre fuiyant fa volonté. (— ) (A r ticle
rejlé. )
Catherine, (chevaliers de fainte Catherine du
jnont Sinai ) , ancien ordre militaire , formé pour
afiifter & protéger les pèlerins qui alloient vifiter
par dévotion le corps de fainte Catherine , vierge
d’Alexandrie , difiinguée par fon favoir, & qu’on
dit avoir fouffert le martyre fous Maximien.
Le corps de cette vierge ayant été trouvé fur le
mont Sinaï, il s’y fit un fort grand concours de
pèlerins ; & ce pèlerinage étant devenu dangereux
par les courfes des Arabes, on établit en 1063. un
ordre de chevalerie , à l’imitation de celui du faint
Sépulcre & fous la protection de fainte Catherine. Les
chevaliers s’engageoient par ferment à garder le
corps de cette fainte , à pourvoir à la sûreté des
chemins en faveur des pèlerins, à fuivre la règle
de faint Bafile, & à obéir à leur grand-maître. Ils
portaient un habit blanc , fur lequel étoient repré-
fentês les inftrumens du martyre de leur jx .o n e ,
c’eft-à-dire , une demi-roue armée de pointes tranchantes
, & traverfée par une épée teinte de fang.
( G. Voyez kt, fifPire 44 de la planche XX V . )
C AU D È , ée , adj. fe dit des comètes à queue.
Meliora’ti, à Rome , porte d’azur, à une étoile
çaudéc d’or.
CEINTRÉ, adj. fe dit du globe impérial, entouré
d’un cercle 8t d’un demi-cercle en forme de
çeintre.
Courten, en Suiffe, de gueules , au globe peintre
& croifé d’or.
CEP de vigne, f. m. meuble de l’écu repréfen-
tant ce que le nom exprime.
Le Befgue de Majainville, d’azur, au cep de vigne
d’o r , foutenu d’un échalas de même ; un oi-
feau d’argent perché au haut , & accoté de deux
çroiffans de même, f PI. VIII. fig, 432. )
CERCLÉ , ée, adj, fe dit des tonneaux reliés de
cercles.
Barillon, en Anjou, de gueules, à trois barillets
couchés d’o r , cerclés de fable. Cerçlée fe dit aufli d’une forte de croix dont
nous ne pouvons donner une idée plus exaéle qu’en
renvoyant à la planche III. fig. 164.. aux armes d’Au-
?anet, de gueules, à la croix cerclée d’o r , formant
un tau au milieu.
CERF, f. m. Le cerf eft toujours de profil dans
les armoiries ; il y paroît paflânt, quelquefois courant
: quand il eft debout , on le nomme élancé ;
s’il eft couché fur fes jambes*le ventrç à terre, on
ffit qu’il eft; en rçpçs.
Rame fe dit du boîs du cerf lorfqu’il eft d’émail
différent.
Rencontre , de la tête , lorfqu’elle eft détachée
du corps.
Ma f acre eft une ramure entière du cerf, attachée
à une partie du crâne.
Ainfi s’exprime l’Auteur du Blafon dans le Supplément
de l’Encyclopédie ; d’autres difent, & plu-
fieurs exemples font pour eux, que le maffacre contient
la tête en tière du cerf tué & abbatu, & que
le mot rencontre qui fignifie la même chofe, s’applique
aux têtes de tous les animaux, excepté celles
du cerf, du lion & du léopard, qui s’expriment
par d’autres mots, nommément celle du cerf, par
le mot maffacre,
Cornulier, d’argent, au maffacre de cerf d’azur,
furmonté d’une moucheture d’hermine. (P/. V.fig,
26s.)
Les cerfs font quelquefois employés pour fup-
port. Des cerfs aîlés font les fupports de l’écu de
Lamoignon. ( PI. XXII. fig. pénultième. )
CHA BO T, f. m* meuble d’armoiries repréfen-
tant un petit poiflon de rivière ; il paroît en pal ,
la tête en haut, montrant fon dos.
La jnaifon de Chabot, porte d’o r , à trois chabots
de gueules. (P/, VII.fig. 336. )
CHAINE, f. f. meuble d’écu.
Cadenet, d’azur, à trois chaînes d’o r , pofees eft
trois bandes.
Feret, d’azur, h une chaînento r , pofée en bande,
(P/. X. fig. f 21-22.)
CHAISES A L’AN T IQ U E , meubles quelques
fois employés dans Fécu.
Montfort, d’argent, à trois chaifes à V antique de
gueules. (P/. X. fig. SS, . )
CHAMEAU, f. m. meuble d’armoiries repréfen-
tant l’animal de ce nom.
Le chameau étant une bête de fomme chez les
Orientaux, défigne, dit-on , dans., les armoiries, les
voyages en Orient.
Emmufelè fe dit du chameau à qui on a mis unç
mufelière pour l’empêcher de mordre ou depaîtrq,
Krocher, dans la province de la Marche , d’azur
, à un chameau d’argent. (P/, XL fig, $86f)
CHAMP, f. m. fond de l’écu, partie fur laquelle
on pofe les pièces & meubles qui compofent les
armoiries.
En blafonnant un éçu , l’ufage eft de nommer
d’abord l’émail du champ, enfuite les pièces & meubles
qui s’y trouvent.
On dit du champ , de là couleur du champ, pour
éviter de répéter un émail femblable à celui du
fond de l’écu.
Le nom de champ a , dît-on, été donné au fond
de l’écu, parce qu’on le fuppofe chargé des armes
prifes autrefois fur quelque ennemi dans- un champ.
de bataille.
Lourdet, d’argent, àia ruche de fable , accôtéd
de deux mouches de chaque côté, de même , au
CH A
chef d’azur, chargé de trois étoiles du champ, c’élt-
à-dire d'argent. (P I . XI. fig. 597- )
CHAMPAGNE ou PLAINE, f. f. piete qui occupe
au bas de l’écu une certaine étendue, que
quelques héraldifles évaluent à deux parties de lept
de fa largeur.
Brochant, d’or , à l’olivier de linople, accole de
deux çroiffans de gueules, à la champagne d’azur,
chargée d’un brochet d’argent. (P/. IL fig. 73. ) ,
CHAMPIGNON, f. m. meuble de l’écu, repré«
fentation du champignon.
G io t, d’azur,au chevron d’argent,accompagne
de trois champignons d’or. (PI. VIII. fig. 43'• )
CHANCELIER DANS LES ORDRES DE CHEVALERIE
, eft celui qui a la garde du fceau de
l’ordre, dont il fcelle eii cire blanche lés lettres des
chevaliers & officiers de l’ordre, & les commif-
fions & m’andemens émanés du chapitre ou affem-
blée de l’ordre : c’eft lui qui tient regiftredes délibérations
, & qui en délivre les aftes fous le fceau
de l’ordre : c’eft le premier des grands officiers de
chaque ordre.
Celui de faint Michel avoit autrefois fon chancelier
particulier , fuivant l’article 12 des ftatuts faits en
1469. Lors de Finftitution de cet ordre , le chancelier
devoit être archevêque, évêque, ou en dignité
notable dans l’églife ; & l’article 81 portoit que la
méfié haute feroit célébrée par le chancelier, s’il
étoit préfent, ou par un autre ordonné par le roi.
Le prieuré de Vincennes, ordre de Grammont,
étoit affeélé aux chanceliers de l’ordre de faint Michel,
qui ont été tous archevêques ou évêques juf-
qu’en 1574. Trois cardinaux ont rempli cette place :
lavoir, Georges d’Amboife, archevêque de Rouen ;
Antoine du Prat, chancelier de France ; mais on croit
qu’alorsil n’étoitplus chancelier de Vordre ; & le carénai
de Créqui. Louis D’Amboife, évêque d’A lb i,
Georges d’Amboife cardinal, & le cardinal du Prat fe
qualinoient de chanceliers de l’ordre du roi.Philippe Hu-
raiit,feigneur de Chivemy,maître des requêtes,chancelier
du duc d’Anjou, roi de Pologne yfut chancelier
de l’ordre de faint Michel, après la mort du
cardinal de Créqui en 1574 : c’eft le premier fé-
culier qui ait eu cette charge. Il reçut le ferment
du roi Henri III pour la dignité de chef & fouve-
rain de l’ordre, à fon retour de Pologne. Au mois
de Décembre 1578, il fut fait chancelier, commandeur
& furintendant des deniers de l’ordre du faint
Efprit, que Henri III venoit d’inftituer. Quelques-
uns de les fucceffeurs prirent des provifions iépa-
rées pour les deux charges de chanceliers : les ap-
pointemens de chacune de ces charges étoient aufli
diftingués dans les comptes ; mais dans la fuite les
deux charges & tous les droits qui y font attachés,
ont été réunis en une feule provifion : c’eft pourquoi
le chancelier de Vordre du faint Efprit prend le
titre de chancelier des ordres du roi.
Il a auffile titre de commandeur des ordres du
roi ; il doit faire preuve de’ noblefle paternelle, y
compris le bifaïeul pour le moins , & porte le col-
C H A 3i
lier comnié les chevaliers. Guillaume de FAnbefr
pine, chancelier des ordres, obtint en 1611 une pen-
fion de 3000 liv. pour le dédommager du prieuré
de Vincennes , qui avoit été affe&é aux chanceliers
de faint Michel, &dont ilscefsèrent de jouir lorff-
que Philippe Huraut de Chiverny fut pourvu de
cette charge en 1574. Cette penfion a paffé aux
chanceliers des ordres fur le pié de 4000 liv. par
an, depuis 1663.
L’office de garde des fceaux des ordres du roi a
été plufieurs fois défuni de celui de chancelier ; favoir
en 1633 jufqu’en 1645 , depuis 1650 jufqu’en
1654, depuis 16^6 jufqu’en 1661 , & enfin depuis
le 25 août 1691 jufqu’au 16 août fuivant.
Le chancelier des ordres eft aufli ordinairement
furintendant des deniers ou finances des ordres ;
mais cette charge de furintendant a été quelquefois
féparée de celle de chancelier.
Pour ce qui eft du chancelier de l’ordre royal &
militaire de laint Louis, il n’y en avoit point d’abord.
Depuis l’inftitution de l’ordre faite en 1693
jufqu’en 1719 , le fceau de l’ordre étoit entre les
mains du garde des fceaux de France ; ce ne fut
que par édit du mois d’avril 1 7 1 9 , que le Roi
erigea en titre d’office héréditaire un grand - croix
chancelier & garde des fceaux de cet ordre : c’eft
le premier des officiers grands-croix. L’édit porte,
que le chancelier & autres grands officiers du même
ordre jouirent des mêmes privilèges que les grands
officiers de l’ordre du faint Efprit ; que dans les
cérémonies & pour la féançe , ils fe conformeront
à ce qui fe pratique dans lé même ordre du faint
Efprit ; que le chancelier garde des fceaux de l’ordre
de faint Louis portera le grand cordon rouge &!a
broderie fur l’habit ; que les lettres ou provifions
de chevaliers feront icellées du fceau de l’ordre ,
qui demeurera entre les mains du chancelier garde
des fceaux de cet ordre; que le chancelier & autres
grands officiers prêteront ferment entre les mains
du roi ; que les autres officiers prêteront ferment
entre les mains du chancelier de l’ordre ; que le chancelier
aura en garde le fceau de l’ordre, & fera fcel-
ler en fapréfence les lettres de provifions & autres
expéditions, & qu’en toutes occafions il fera
telles & femblables fonctions que celles qui font
exercées dans l’ordre du faint Efprit par le- chitnce-
lier de cet ordre ; que le garde des archives fcellera,
en préfence du chancelier^ les provifions des grands-
croix , commandeurs, chevaliers & officiers , & autres
expéditions ; que les hérauts d’armes recevront
les ordres du chancelier & du grand-prevôt. M.
d’Argenfon, garde dés fceaux de France , fut le
premier chancelier de cet ordre ; & depuis , cette
dignité eft toujours demeurée dans fa mailon. ( Voye^
l’édit de création de l’ordre de faint Louis, du mois
d’avril 1693, & celui du mois d’avril 1719. )
L’ordre royal, militaire & hofpitalier de Notr^
Dame du Mont-Carmel & de faint Lazare de Jé-
rufalem a aufii fon chancelier garde des fceaux.
Dans Tordre de Malte , outre le chancelier qui