
grande diftin&ion fous le règne de Louis X I I I ,
dans le Monferrat , dans le Piémont, dans la.
Franche-Comté, où il eut part à la prîfe de trente-
deux villes; dans la Lorraine, où il prit Luneville
& quelques autres places ; dans la Guyenne, qu’il
fournit en 1642; voyant l’ifle de Malthe menacée
par les Turcs, alla offrir fes fer vices au grand-
maître, Jean-Paul Lafcaris, qui le fit chef de fes
confeils & généralifîime des armées de la religion.
Il pourvut à la fûr'etè de Malthe avec tant de
zèle & de capacité, que l’ordre, pour lui en témoigner
fa reconnoiflance, lui accorda pour lui
& pour fes defcendans aînés, le privilège de mêler
à leurs armes celles de la religion ; de nommer,
chevalier en naiffant, un de leurs enfans à leur
choix , lequel devient grand-croix à l’âge de feize
ans. Ce privilège., après l’extin&ion des mâles, a
été étendu aux filles. Madame la maréchale de
Mouchy, fille du dernier defcendant mâle de Louis
tYAipajon, l ’a porté dans la maifon de Noailles,
où il doit paffer de même aux filles à défaut de
mâles. Louis d'Arpajon , revenu en France, fut
envoyé en qualité d’ambaffadeur extraordinaire,
en Pologne , auprès de Ladiflas I V , il favorifa
l’éle&ion de Çafimir, fuccefïeur de Ladiflas. Il fut
fait duc en 1651 par Louis X I V . Il mourut en
1679 à Severac, une dé fes terres.
ARPHAXAD, {Hiß: fac. Yfils de Sem, & père
de Salé, naquit l’an du mondé 1658, un an après,
lé déluge , & mourut l’an du monde 2096e, âgé de
quatre cens trenteghuit ans.
Il eft aufli parlé, dans le livre de Judith , d’un
'Arphaxad, roi des Mèdes, que l’onfuppofe être le
même que Phraortès, fils & fucceffeur de Déjocès;
roi des Mèdes. (A . R.)
ARRACHION, {Hiß. anc.) fameux Athlète,
déclaré vainqueur après fa mort aux jeux olympiques.
Voici dans quelles circonftances. Il avoit ter-
raffé tous fes adverfaires , il nren reftoit plus qu’un ,
qui ayant eu un doigt du pied rompu , demanda
grâce, & s’avotfa hors de combat, Arrachïon ceflànt
de. le preffer , il prit fon avantage , & fe jettant
fur lui tandis qu’il ne s’attendoit à rien , il le fur-
prit & l’étrangla ; les Eléens déteftant cette rufe
coupable , adjugèrent le prix au cadavre <$Arrachïon.
ARRAGO N, ( Hiß. mod. ) nom d’un des royaumes
de l’Efpagne avant la reunion, & d’une des
principales provinces de cette monarchie depuis la
réunion.
Cette réünion fut l’ouvrage de Ferdinand V , dit
le Catholique. Avant lui , YArragon, ainfi que la
Caftille, la Navarre & les autres principales provinces
d’Efpagne, avoit eu pendant plufieurs fiècles,
fes rois particuliers. Ferdinand, par fon mariage avec
Ifabelle de Caftille en 1474, reunit d’abord YArragon
avec la Caftille, à laquelle étoit déjà réuni le
royaume de Léon & des Afturies ; à ces divers
royaumes, les plus confidérables de l’Efpagne, il
joignit en 1497, ç^ui de Grenade qu’il conquit fur ,
les Maures, & en 1513, il ufurpa le royaume de,
Navarre fur Henri dAlbret & Catherine de Foix fa,
femme. Depuis ce temps, les rois (YArragon & d e
Caftille ont porté le titre de rois d’Efpagne, & c’eft
fous cette dénomination que les princes de la mai-
fon d’Autriche, defcendus d’une fille de Ferdinand
& d’Ifabelle, ont poffédé ces états. Quant à la riva-,
lité de la m a iY o n à 'Arragon & de la maifon d’Anjou,'
relativement au royaume de Naples, rivalité qui
par la maifon (YArragon a été tranfmife à la maifon,
d’Autriche, il faut voir l’article Anjou.
ARRIE, ( Hiß. rom. ) dame Romaine, célèbre
par fon courage oc fa tenareffe pour fon mari Coecina
Pætus ; celui-ci ayant été condamné à. mort comme
ayant favorifé ou excité le foulevement de l’Iîlyrie
contre l’empereur Claude, Ame fe perce lé fein
d’un poignard, & le préfente à Pætus, en lui difant,
il ne fait pas de mal. L’épigramme de Martial fur
ce trait de courage.eft célèbre, & n’en eft pas meij*
leure pour cela :
Vulnus quoi feci g] non dolet 3 inquit ,
Sei quoi' tu fades hoc mihi 3 P ate dolet.
n’eft que du bel efprit, & ne vaut pas ce mof
fimple : Pcete, non dolet.
ARRIEN, ( Hiß. littcr. anc. ) hiftorien grec, diA
ciple du ftoïcien Epiâète, fiit gouverneur de la Cap-/
; padocefous l’empereur Adrien & vécut encore fous
! les empereurs Antonin & Marc Aurèlç, Son hiA
■ toire d’Alexandre le Grand eft pluseftimée que celleT
de Quinte-Curce, qui eft beaucoup plus lue. On a
encore de lui le Périple du Poht-Euxin, celui; de la
: mer Rouge & d’autres ouvrages, de géographie
on a aufli une tadique & un traité dé la çhaflè ;
ce dernier ouvrage, traduit en françois par Fermât,
a été publié à Paris en 1690, in-12. D’Ablancourt
a traduit l’hiftoire d’Alexandre.
A'RRiEN eft aufli le nom dun poëte qui vivolt.
' du temps d’Augufte St de Tibère.
A R R I È R E - B A N , f. m. ( Hiß. mod. )
c’eft la convocation que le prince ou. le. fou,-,1
verain fait de toute la noblefle de fes états pour,
marcher en guerre contre l’ennemi. Cette coutume^
étoit autrefois^ fort commune en France,. où tous
ceux qui tenoient des fiefs 8c arrière-fiefs, étoientr
: obligés, fur lafommation du prince, de fe trouver,
à l’armée, & d’y mener félon leur qualité, un .c,ejv,
tain nombre d’nommes d’armes ou d’archers^ Mais
depuis qu’on a introduit l’ufage des compagnies,
d’ordonnance & des troupes réglées , Y arrière-ban,
n’a été conyoqué que dans les plus prenantes extrémités.
On trouve pourtant que fous Louis X IV ,
Y arrière-ban a été convoqué pendant la guerre
qui commença en 1688 ', & fut terminée par la,
paix de Ryfwick. Dans ces occasions,la noblefle de
chaque province forme un corps féparé , comman--
dé par un des plus anciens nobles de cette province..
Il y a des familles qui font en pofîeflion de cet
honneur. En Pologne, fur les univerfimx du rpi.
fiel a diète, les gentils-hommes font obligés dé
monter à cheval -pour la défenfe de 1 état, St 1 on
•Homme ce corps de Cavalerie Pojpolite, .
Quelques-uns difent que le ban eft la première
convocation, & X arriere-ban la leconde j comme
une convocation réitérée pour ceux qui font demeurés
arrière, ou qui ne fe font pas rendus a temps
■ ■ à l’armée. D’autres font venir ce nom ÿheri ban-
mtm, proclamation du maître ou du fouverain pour
appeller fes fujets au fervice militaire, fous les
peines portées par les Ioix. ( G )
ARSACE, ( Hijl. de l’empire des Parées
■ dateur de l’empire des Parthes, defeendoit des an-
tiens rois de Perfe; & malgré la noblefle de fon
origine, il vivoit confondu dans la foule de ceux qui
. faifoient leur cour aux gouverneurs des rois de
Syrie. Agathoclès,à qui Antiochus, dit le Dieu^woit
confié le gouvernement de la Perfe, brûla d une
■ paftion criminelle & brutale pour Tiridate, frère
d'Arface ; ce fatrape effréné n’ayant pu réuffir à le
- féduire par fes proiîieffes, voulut employer la
violence. Les deux frères à qui l’injure étoit commune
, s’armèrent contre leur infâme corrupteur
qu’ils poignardèrent. Arface redoutant les vengeàn-
■ çes cl’Antiochus le dieu, dont Agathoclès étoit le
favori, fe retira dans la Parthie s où il fe rendit
. indépendant, après en avoir chaffé les Macédoniens.
Les peuples charmés de rentrer fous l’dbéif-
fance de leurs anciens maîtres, favorisèrent fa rébellion,
fi l’on'peut qualifier-ainfi une révolution
qui rétablit un prince dans l’héritage de fes pères.
Le roi de Syrie n’entreprit point de le dépouiller
d’un état dont les coeurs de fes fujets lui affu-
roient la poffeifion. Ce fut ainfi que fe forma le
royaume des Parthes que quelques-uns confondent
mal-à-propos avec eelui des Perfes ; il comprenoit
cette région célèbre de l’Afie , qui a la IVledie a
l’occident, la Perfe au midi, la Baâriane à l’orient,
la Margiane & l’Hircanie au feptentrion. Hécatom-
pile , ainfi nommée à caufe de fes cent portes, en
étoit la capitale : c’eft aujourd’hui Hifpahan. Cet
empire a fubfifté pendant près de cinq cens ans fous
vingt-fept rois connus fous le nom de rois Arfa-
eides, dont l’hiftoire eft prefque tombée dans l’ou-
rbli; il n’en refte que quelques fragmens épars dans
•les annales des peuples qui ont eu des démêlés ou
des intérêts à difeuter avec eux. Artaban en fut le
dernier roi. Artaxerxès ou Artaxate, foldat de
- fortune, ui ôta le trône & la vie l’an 223 de l’ère
vulgaire.
A r s a c e I I , fils & fucceffeur du fondateur de
l ’empire des Partfies, fut un prince véritablement
grand" & magnanime. Maître de la" Parthie & de
fHircanie, il joignit aux états qu’il avoit reçus de
fon pere , plufieurs provinces voifines. Antiochus
le grand , allarmé de fa puiffance , entreprit de la
détruire avant qu’elle fût affermie ; il marcha contre
lui avec toutes fes forces. Arface fe flatta que les
'déferas qui fervoienr de barrières à fes états, fer oient
le tôiftbeau des Syriens, qui n’y trouveraient au-
cune fubfiftance ; mais voyant que ces obftacles
ne les arrêtoient. point dans leur marche, il fit
émpoilbnner les fontaines & les puits. Les exécuteurs1
de: fes ordres furent mis en fuite par Antiochus,
lequel traverfa fans péril des contrées qui
refufoient tout aux befoins de l’homme. Il fe préfente
devant Hécatompile qui lui ouvre fes portes.
Arface avoit quitté la Parthie pour fe retirer dans
l’Hircanie défendue par des montagnes efearpées,
qui ne pouvoient être franchies par une armée.
Antiochus applanit eet obftacle, en partageant fon
armée en différens corps qui fe réunirent à la deA
cente des montagnes. Arface s’étoit cru invincible
par la nature du terrein , il fentit alors la néceflitè
d’arrêter les Syriens en leur oppofant de plus grandes
difficultés ; il fe met à la tête de cent mille
hommes de pied & de vingt mille chevaux, & fe
préfente devant un ennemi épuifé par une marche
longue & pénible. On alloit donner le lignai du
combat , lorfqu’Antiochus adoptant un fyftême
pacifique, aima mieux avoir Arface pour allié que pour
ennemi ; après leur réconciliation, ils marchèrent
enfemble contre Euthydème qui avoit envahi la
Baéfriane, Dès qu’Arface n’eut rien à craindre des
rois de Syrie, il-devint redoutable aux Barbares,
dont il réprima les brigandages. Les détails de fa
vie ne nous font point connus : il mourut l’an 222
avant l’ère vulgaire. A rsace I I I , le troiilème de fa famille qui régna
fur4es Parthes, avoit toutes les vertus qu’on exige
de l’homme privé, & tous les talens qui font les
grands rais. Heureux conquérant, il fit le bonheur
des peuples fubjugués. Sa domination s’étendit depuis
le mont Caucafe jufqu’à l’Euphrate ; il vainquit
& fit prifonnier Démétrius Nicator, roi de
Syrie'; & quoiqu’il eût à s’en plaindre, il adoucit
les ennuis de fa captivité, en lui faifant rendre
tous les honneurs qu’on rend aux rois dans leurs
propres états. Mais ce prince dégradé fe fentit humilié'
de recevoir, à titre de grâces, des honneurs
dus à fa naiflance ; & quoiqu’il eût époufé Rodo-
gune, foeur d'Arface , dont il avoit des enfans , il
prit la fuite pour fe retirer dans fes états ; mais il
fut arrêté fur le territoire de Babylone, & envoyé
dans l’Hircanie comme dans une terre d’ex il, où
on lui procura tous les plaifirs , excepté celui de
commander. Un traitement aufli doux étoit infpiré
par la politique. Arface qui depuis long-temps am-
bitionnoit la conquête de la Syrie, vouloir fe fervir
de Démétrius pour faire la guerre à Antiochus le
pieux qui, depuis la détention de fon frere, avoit
profité de fon malheur pour monter fur le trône.
Ce projet formé par Arface tut exécuté parPhraate,
fon fuccefleur. Ce prince heureux dans l’art des
combats, habile dans l’art de gouverner , fut le
légiflateur de fa nation qui, avant lui, connoifloit
peu le frein des loix. Il emprunta des peuples
vaincus les inftitutions qui lui parurent les plus
utiles pour adoucir le$ moeurs dures & fauvages
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