
déjà dit de la part de Dieu aux meffagers envoyés
à Hekron ; & Achafia mourut effe&ivement après
deux années de règne, laiffant le royaume à fon
frère Joram. Voye[ Flav. Jof. liv. IX des Antiquités
Judaïques.
• Il eft fait mention d’un autre Achafia, fils de
Joram, roi de Juda & d’Athalie, IV. Rois, viij.
24. 24. ix. 16. II. Chron. xxj. 1. qui eft aufii appellé
J eh o a ch a II I . Chron. xxj. 17, & H avaria , y . 6.
Conduit par les mauvais confeils de fa mère, & de
ceux de la maifon d’A chab, qui furent fes confeil -
lers après la mort de fon père, il s’abandonna à
l ’idolâtrie & à toutes fortes d’excès. Il eut aufii
l ’imprudence de s’affocier avec Joram, roi d’Ifraël,
pour faire la guerre à Hazaël, roi de Syrie, à l’oc-
cafion de la ville de Ramoth, que Joram préten-
«loit recouvrer après la mort de Benhadad , félon
le rapport de Jofephe. Bleffé par les Syriens, Joram
vint fe faire traiter de fes blefliires à Jifréel;
& là il reçut la vifite de Achafia ou Hazaria , qui
coûta cher à celui-ci, puifqu’elle fut la caufe de
fa ruine entière, dont Dieu lui-même avoit préparé
les voies , en punition de fes crimes. Acha-
tfa en effet partit avec Joram, pour aller au-devant
de Jehu, que l’Eternel avoit choifi pour exterminer
la maifon d’Achab , IV. Rois , ix. 21. 27.
& l’ayant trouvé au champ de Naboth Jifréelite,
ils lui demandèrent s’il venoit dans des difpofitions
pacifiques ; mais Jéhu leur apprit bientôt quelles
étoient fes intentions, puifqu’il tua Joram de fa
main, & fit frapper Achafia fur fon chariot, lorf-
qu’il s’enfuyoit vers une métairie dans la montagne
oe G u r , qui eft auprès de Jibleham. Il mourut à
Meggido de fes blefliires. Il eft dit, II. Chron. xxiy.
S. 9. que Jehu, après, avoir tué ceux qui étoient
à la fuite d'Achafia , fit chercher celui-ci qui s’é-
toit caché à Samarie : & après l’avoir trouvé, le
fit périr. Il n’y a rien dans ce récit qui ne puiffe fe
concilier avec le précédent, fi l’on fuppofe qaAcha-
f ia , après s’être féparé de Joram , fe retira d’abord
à Samarie, d’où ayant découvert qu’on l’y cher-
choit, il prit le parti de fe réfugier dans un endroit
écarté , à la montagne de Gur ; que là étant faifi, il
fut artt- aié à Jehu, qui ordonna de le frapper fur
fon char, d'où il fut tranfporté à Meggido, où
il mourut. (C. C.)
( Nous n’avons rien changé à cet article, que
nous fuppofons fait par un homme inftruit ; nous
y trouvons une affe&ation un peu trop lavante de
changer l’orthographe & la prononciation reçues
des noms hébreux ; mais on les reconnoîtra fans
peine à travers' ce déguifement ; ce n’eft pas la
peine d’avertir qu'Achafia eft Ochofas, Jifréel,
Jefrael ; & ainfi du refte. )
ACHÉMENES. ( Hift. des P e r fe sNom d’un roi
des Perfes, & d’une dynaftie dont il fut l’auteur,
laquelle occupa le trône jufqu’à Darius Codomanus:
Hum tu qy.ee tenait dires A ch é jn en e s , &c> \
De là , le nom SAchèmèniens donné par les poe'tes
aux Perfes & aüx pays qu’ils babitoient.
Hune & Aehemeniâ
Perfundi nardo juvat ; &c.
Hec Falerna
Vêtis, Aehemeniumque tofium.
ACHERY ( dom L u c dj ) { Hiß. litt. ) vertueux
& fâvant bénedi&in de la congrégation de Saint-
Maur, compilateur & critique. C ’eft lui qui a publié
l’épitre attribuée à faint Barnabé, les oeuvres
de Lanfranc, celles dé Guibert, abbé de Nogent;
un recueil des ouvrages sfcétiques des pères; il
eft l’auteur d’un livre intitulé : Règle des folitaires ;
mais c’eft par le Spicilége qu’il eft le plus particulièrement
connu : c’eft une collection utile pour
les premiers temps de notre hiftoire modernè ; on
y trouve "beaucoup d’hiftoires, de chroniques, de
, vies des faints , d’aétes, de chartes , de lettres qui
n’avoient pas vu le jour. Il y a joint de favantes
préfaces. Le Spicilége parut d’abord en 13 volumes
in-40. ; il a été réimprimé en 172,3 en 3 volumes
in-folio par les foins de M. de la Barre. La vie entière
de dom Lue d'Achery fut confàcrée à l’étude
& à la piété. Né en 1609 à Saint-Quentin en Picardie,
il mourut en 1685 à Paris à l’abbaye de
faint Germain-des-Prés.
À CH IA , {Hiftoire facrée.') fils du grand-prêtre
Âchitob , lui fiiccêda dans cette dignité, qu’il laiflk
en mourant à fon frère Achimelech.
ACHIAB , ( Hiß. des Juifs. ) neveu du grand
Hérode. Pendant la maladie de fon oncle , il empêcha
la reine Alexandra, mère de Marianne, de
s’emparer d’une des forfereffes de Jérufalem, dont
il étoit gouverneur, en faifant avertir „à propos le
roi de ce qui fe tramoit. Il fauva plufieurs rois la
vie à Hérode. Un jour, entr’autres , ce prince demanda
une pomme & un couteau pour la peler ;
mais Achiab s’étant àpperçu que c’étoit pour fe
percer , tant la vie lui étoit à charge, lui arracha
le couteau, & lui épargna ce fuicide.' ( A . R. )
ACHILLÉE, (L . Épidius A chilloeus) , {Hiß.
rom. ) , général romain , commandant, en Egypte,
du temps de Dioclétien, fe fit reconnoître empereur
à Alexandrie, l’an 292,, & fe maintint pendant
cinq ans , jufqu’à ce qu’ayant été pris par Dioclétien,
dans Alexandrie, après un fiége de nuit mois, il fut
condamné à être dévoré par les lions.
ACHILLINI, ( H iß . litt. mod. ). Il y a trois
hommes connus, de ce nom & de cette famille.
i°. Alexandre, dit le grand pkilofpphe, né à Bologne
, & qui profeffa dans cette ville la philofophie
& la médecine. On lui attribue la .découverte de
deux offemenS' de l’organe de l’ouie, nommés le
marteau & Venclume ; il mourut, en 1512, âgé de
quarante-neuf ans. Ses ouvrages ont été recueillis
infol., à Venife , en 1545.
20. Philotée, parent & compatriote du précédent,
auteur d’yn poème, intitulé : Il Viridano, imprimé
à Bologne, en 1513, in-4°,
Claude, petit-neveu d’Alexandre, profeffeur
®e jurifprudence, enfeigna dans plufieurs villes
d’Italie, & , en dernier lieu, à Bologne, fa patrie ;
il ètoit-auffi poète ; il fit, fur les conquêtes de Louis
XIII,en PiémontJ un fameux fonnet italien, qui commence
par ce vers :
Sudate o fuochia preparar metallu
pour lequel le cardinal de Richelieu lui donna, dit-
on , mille écus.
Claude Achiilini, né à Bologne en 1574, mourut
en 1640.
ACHIMAAS, (Hift. famé) fils du grand-prêtre
Sadoc, fuccéda à fon pere, l’an,du monde 3000,
fous le règne de Salomon. Pendant la révolte d’Ab-
falom, il informa David des réfolutions que ce fils
rebelle prenoit contre fon pere ; & ce fut lui qui
annonça le premier à ce prince le gain de la bataille
dans laquelle ce jeune ambitieux fubit le jufte
châtiment de fes crimes. Achimaas epoufa Semach,
une des filles de Salomon. (A . R.').
ACHIMBASSI, c Hift. mod.) nom d’un office,
©u plutôt d’un officier du grand Caire. Il fignifiele
chef ou le préfet des médecins. Son office eu de s informer
du mérite de ceux qui exercent la médecine
dans cette v ille , & de leur accorder des privilèges.
On a fort peu d’égard au mérite &au favoir de celui
qu’on honoré du titre d'achimbaff ; car le bacha du
Caire en revêt toujours celui qui le.paie le mieux.
Celui-ci, à fon tour, ne s’embarraffe pas davantage
du mérite de ceux qui fe préfentent pour obtenir
leurs licences ; & ils en favent toujours allez,
pourvu qu’ils ne fe préfentent pas les mains
vuides. ( f )
ACHIMELECH, ( Hift.facrie. ) fils d’Achitob &
frère d’A chia, fuccéda à celui-ci dans la fcuverame,
fàcrificature. David, fuyant la colère de Saul, fe
trouva fans pro vifions, & en demanda à Achimelech,
qui ne put lui donner que les pains de propofition.
David étoit fans armes : le grand-prêtre lui donna
l’épée de Goliath. Saiil le.fut; & , pour l’en punir,
il le fit mourir avec quatre-vingt-cinq hommes de fa
tribu. ,
Je remarquerai ici , qu Achimelech eit appelle
'Abfcihar, dans l ’évangile félon S. Marc, chap. xj.
y . 26. (A .R ) '
ACHIOR, ( Hift.facrie. ) chef dés Ammonites,
déplut à Holopherne, pour lui avoir parlé, avec
éloge, du peuple Juif, & lui avoir dit que ce peu-
pleêtôit fous la proteflion de Dieu ; Holopherne,
qui affiégoit alors Béthulie,le fit lier à un arbre,
près de cette v ille, le menaçant d’un plus grand châtiment
lorfquil l’auroit prife; il ne la prit peint,
& lorfque Judith eut délivré Béthulie, lés Juifs
délivrèrent Achior & le reçurent dans leur ville,
où il embraffa leur religion. On place cet événement
environ fept fiècles avant J. C.
ACHIS , (Hift. facrée.) roi de G eth, donna
«traite- à David , lorfquil fuyoit la colère
de Saül. Deux ans après, la guerre s’étant allu-
. mée entrêïes Ifraëlites & les Philiffins, Aihis voulut
engager David dans fon parti ; mais les princes
des Philiffins ; craignant que David ne les trahît
dans le combat, portèrent le roi à le congédier:
ce qu’il fit avec tous les égards dus à une perfonne
de fon rang, & de qui il n’avoit qu’à fe louer.
(A . R .) ■
ACHITOB , ( Hift. facrée. ) Les Juifs ont eu
deux grands-prêtres de ce nom. Le premier, fils
de Phinées , fuccéda à fon aïeul Heli, l’an du
monde 2888, fon père ayant été tué à la bataille
: où l’arche fut prife par les Philiffins; le fécond,
fils d’Amarias , lui fuccéda dans la même dignité.
(A . R.)
ACHITOPHEL, (Hift:fier. ) confeiller de David,
homme dont les avis étoient regardés comme
les oracles de Dieu même, fut cependant affez
lâche , affez infidèle à fon prince-, pour fe joindre
à Abfalôm , dans la conjuration que celui-ci forma
à Hébron contre fon père. On croit qu’il y
entra par animofitè contre le roi, pour venger l’affront
qu’il avoit fait à Bethfabée, fa petite-fille.
Voyei ci-après, Bethsabée. Quoi qu’il en foit, il
confeilla à Abfaloiri de s’emparer du trône & des
femmes de fon père. Il s offrit a aller lui-
même , à là tête de douze cens hommes, attaquer
David, & le tuer. Mais Chufaï ayant été d’un
avis contraire, qui 'prévalut dans le confeil d’Ab-
falom , Aehïtophel, outré de voir que lefentiment
d’un autre fût préféré au fieu, alla fo -pendre de
dépit : cligne fin d’un miniftre , qui, dans fa vieil-
lpffe, déshonora la fageffe de fa vie paffée. (A . R.)
ACHMET , (Hift. des Turcs. ) C ’eft le nom de
quatre empereurs des Turcs, dont le premier, qui
'fuccéda', en 1603 , à Mahomet I I I , ton pète, &
qui mourut, en 1627, eft connu pour avoir fait
conftruire , dans l’hippodrome de Conftantinople ,
une mofquée qui paffe pour un des plus beaux
temples de cette capitale. L’auteur des Lettres
Juives dit qu’elle; fut bâtie uniquement de pierres
tirées des ruines de Troie.
Le plus grand événement du règne d'Achmet I I ,
qui fuccéda, en 1691, à Soliman III, fon frère,
eft la perte de la bataille de Salankemen, en Hongrie,
livrée le 19 de la même année 1691, & où le
grand-vlfir Oglu Kiuperli ou Coptogli, fut tué ;
c’eft de cette bataille que parle Rouffeau dans ces
vers :
Et de Salankemea les plaines infeâdes
Sont encore humeftées
Du fang de fes foldats fur la pouffière épars.
Ce fut le prince Louis de Bade, qui remporta
cette viâoire pour l’empereur Léopold. Achmet I f
mourut en 1695. A c hm et I I I , fuccéda, en 1703, à un
empèreur dépofé , & fut dépofé lui - même ,
en 1763. Il étoit fils de Mahomet IV , qui avoit
au£& été dépofé en 1687, L’empereur, fur la dé*