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la noble fie utérine, ayant été préfenté conforme
aux coutumes de T ro y e s , de Chaumont de
Meaux , les gens du roi au fiège de Châlons remontrèrent
l’abfurdité'de la coutume de Châlons,
& demandèrent que l’on apportât une exception
our les droits du roi ; ce qui fut accordé , &
exemption confirmée par arrêt du parlement du
nj Décembre 1 5 66 ; & préfentement la nobleffe
utérine admife par les coutumes de Champagne
6 quelques autres , ne fcrt que pour ce qui dépend
de la coutume, comme pour pofîeder des
.fiefs , pour les partages , fucceflions & autres
chofes femblables ; mais elle ne préjudicie point
aux droits du Roi.
La noble (Je utérine de Champagne a été confirmée
par une foule de jugemens & arrêts , dont
les derniers font de Noël 1599, 11 janvier 1608,
7 feptembre 1 6 2 2 ,7 feptembre 1627, 14 mars
1633, 18 août 1673. ü Y en *668 procès intenté,
au confeil de la part du prépofé à la recherche
des faux nobles contre les nobles de-
Champagne, que l’on prétendoit ne tirer leur
nobleffe que du côté maternel ; mais le procès- ne
fut pas jugé , le confeil ayant impofé lilenee au
prépofé. Voyeç les recherches fur la nobleffe utérine
de Champagne.
L’exemple le plus fameux d’une nobleffe utérine
reconnue en France, eft celui des perfonnes qui
clefcendent par les femmes de quelqu’un des frères
de' la Pucelle d’Orléans. Elle fe nommoit
Jeanne d’Ars ou d’Arc. Charles V i l , en reconnoif-
fance des fervices qu’elle avoit rendus à la France
fa valeur, par des lettres du mois de décem-
1429 , l’annoblit avec Jacques d’Ars ou d’Arc
& Ifabelle Romée fes père & mère, Jacquemin
& Jean d’A rc & Pierre Perrel fes frères, enfem-
ble leur lignage , leur parenté & leur poftérité
née & à naître en ligne mafculine & féminine.
Charles VII changea aufli leur nom en celui de
du Ly s .
On a mis en doute fi l’intention de Charles VII
avoit été que la poftérité féminine des frères de
la pucelle d’Orl éans-eût la prérogative de transmettre
la nobleffe à fes defcendans , parce que
c’eft un ftyle ordinaire dans ces fortes de chartes
d’annoblir les defcendans mâles & femelles de
ceux auxquels la nobleffe éft accordée , mais non
pas d’annoblir les defcendans des filles, a moins
qu’elles, ne contraient "des alliances nobles. La
Roque, dans fon traité de la nobleffe, rapporte vingt
exemples de femblables annobliffemens faits par
Philippe de Valois, par le roi Jean, par Charles
V , Charles V I , Charles V I I , & Louis X I , en
vertu defquels perfonne n’a prétendu que les filles
eufient le privilège de communiquer la nobleffe
à leurs defcendans ; il n’y a que les pa-
rens de la pucelle d’Orléans qui aient prétendu
avoir ce privilège.
Il fut néanmoins interprété par une déclaration
d’Henri I I , du 26 Mars. 1 5 5 5 , par laquelle il eft
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dit qu’il s’étend & fe perpétue feulement en faveur
de ceux qui feroient defcendus du père &
des frères de la Pucelle en ligne mafculine & non
féminine, que les feuls mâles feroient cenfés nobles,
& non les defcendans des filles, fi elles ne
font mariées à des gentilshommes. Ce même privilège
fut encore aboli par l’édit d’Henri IV de
l’an 1598 , fur le fait des annobliffemens créés
depuis 1578. L’édit de Louis XIII du mois de
juin 1614, art. 10, porte que les filles & les
femmes defcendues des frères de la pucelle d’Orléans
n’annobliront plus leurs maris à l ’avenir.
Les déclarations de 1634 & de *163 5 portent la
même chofe. Àinfi , fuivant l’édit de 1614 , les
defcendans de,la pucelle d’Orléans par les filles,
nés avant cet édit , font maintenus dans leur
poffeflion de nobleffe, mais ce prétendu privilège
a été aboli à compter de cet édit.
Il y a dans d’autres, pays quelques exemples de
femblables privilèges. J’ai vu des-lettres du mois
de février 1699 , accordées dans une fouveraineté
voifine de la France, qui donnoient aux filles du
fieur de * * * le droit d’annoblir leurs maris ;
mais je ne fais s’il y a eu occafion de faire valoir
ce privilège.
Jufte-Lipfe dit qu’à Louvain il y a fept familles
principales & nobles, qui ont droit de transférer
la nobleffe par les femmes ; de forte que fi-
un roturier époufe une fille de l’une de ces fa-1
milles, les enfans qui naiffent d’eux font tenus
pour nobles, & leurs defcendans pour gentilshommes.
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François Pyrard rapporte qu’aux îles Maldives
les femmes nobles , quoique mariées à des per*»
fonnes de condition inférieure & non nobles ,■
ne perdent point leur rang, & que les enfans
qui en font iffus font nobles par leur mère.
Voye{ les recherches fur la nobleffe utérine de
Champagne ; le traité de la nobleffe par la Roque;
le code des tailles, le mém. alphabétique des tailles ,•
& ci-devant Noblesse MATERNELLE. (A ) Noblesse, (ufurpateur de la ) On nomme en
France ufurpateurs de la nobleffe ou faux nobles ,
ceux qui n’étant pas nobles ufurpent les droits
& les privilèges de la nobleffe. Sous M. Colbert
on en fit plusieurs fois la recherche, qui ne parut
pas moins intéreffante pour les revenus pu»
blics, que pour relever l’éclat de la véritable nobleffe
; mais la manière d’y procéder fut toujours
mauvaife, & le remède qu’on prit pour ce genre
de recherches penfa être aufli tunefté que le mal.
Les traitans chargés de cette difcuflion , fe laifr
sèrent corrompre par les- faux nobles qui purent
les payer ; les véritables nobles furent tourmentés
de mille manières, au point qu’il fallut
rechercher les traitans eux - mêmes, qui trouver
rent encore le moyen d’échapper à la peine qu’ils
méritoient. ( D. J. )
NOEUD. Ordre du Noeud , nom d’un ordre
militaire du royaume de Naples, inftitué en 1.352
par
NOT
par la reine Jeanne Ictc à l’occafion de la paix conclue
entr’elle & le roi de Hongrie, au moyen de
fon mariage avec Louis , prince de Tarente.
Cet ordre étoit compofé de foixante chevaliers.
Clément VI l’approuva & lui donna la règle de
S. Bafile ; il prit S. Nicolas pour prote&eur, mais
il ne dura qu’autant que fes inftituteurs vécurent.
NOTRE-DAME DU CHARDON, ( l’ordre do)
c’étoit autrefois un ordre militaire inftitué en
1370 par Louis II duc de Bourbon. Il étoit compofé
de 26 chevaliers, dont ce prince & fes fuc-
ceffeurs furent les chefs. Ils portoient une ceinture
bleu célefte , & dans les. grandes cérémonies
, un manteau de la même couleur, avec un
collier d’or entrelacé de fleurs de lys ; & pour
devife , le mot Efpèrance, qu’on lifoit en grandes
lettres dans les intervalles des fleurs. Notre - Dame de gloire , ( l’ordre de ) à
Mantoue, fut inftitué par Barthélemi, religieux
de l’ordre de S. Dominique, qui fut enfuite évêque
de Vicence. Il l’établit pour foulager les pauvres
veuves & orphelins, réconcilier les ennemis
& réunir les mauvais ménages entre maris &
femmes.
Les chevaliers fuivoient la règle de S. Dominique.
La marque de l’ordre étoit une médaille d’argent
chargée d’une croix pattée de pourpre , cantonnée
de quatre étoiles de même. Voyeç plan-
che XXV . fig. fo. ( G. D. L. T. ) Notre-Dame des Grâces , enEfpagne ( l ’or*
dre de) fut inftitué le jour de S. Laurent de
l’année 1223 , par Jacques I , roi d’A ragon, dans
la cathédrale de Barcelone, où Pierre de Nolasko
fut nommé grand-maître.
Les chevaliers portent fur l’eftomac un écu, coupé
au premier, de gueules à la croix d’argent ;
au deuxième, écartelé en fautoir les premier &
quatrième quartiers d’o r , à quatre pals de gueules
, qui eft d’Aragon : les deuxième & troiüème
d’argent à l’aigle de fable, couronnée, languée &
membrée de gueules, qui eft de Sicile. ( Voye^
pl. X X I I I , fig. 1$. G. D. L. T .) ‘ Notre-Dame de Lorette, ( l ’ordre d e ) fut
inftitué par le pape Sixte V en 1587 , la deuxième
année révolue de fon pontificat. Il fit pendant
fon règne deux cents foixante chevaliers.
La marque de cet ordre eft une médaille d’or
où eft repréfentée l’image de Notre-Dame de Lorette,.
( :Voye{ planche XXIV» fig, 30. G. D. L. T. ) Notre-Dame de Monteza , (Tordre de ) au
royaume de Valence en Efpagne , fut inftitué par
Jacques I I , roi d’Aragon & de Valence, en 1317.
La croix des chevaliers eft rouge fur un habit
blanc ; & leurs armoiries un écuffon d’or à la croix
aléfée de gueules. ( Voye[ pl. X X I I I , fig. 16.
G. D. L. T .)
NOUÉ, é e , adj. fe dit des pièces honorables
Mifioire. Tom. /.
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& autres qui paroiffent liées ou entourées d’un
cordon. ,
Nouée fe dit aufli de la queue fourchée d’un
lion, lorfqu’elle a un ou plufieurs noeuds.
De la Bouexiere du Haut - bois, de la Mettrie,
en Bretagne ; d’argent à deux fafces de gueules,
nouées chacune en deux endroits.
De Bournonville de la Loge , de Chatillon-fur-
Bar, & d’Oifelet en Champagne ; de fable au lion
d’argent, la queue fourchée , nouée 8c paffée en
fautoir couronné, lampaffé & armé d’or.
Luxembourg ; d’argent, au lion de gueules, armé
, lampaffé $c couronné d’azur, la queue fourchée,
nouée 8c paffée en double fautoir. (P/. V .
fië- 24>- )
NOUEUX, fe dit des troncs & branches d arbres
qui ont beaucoup d’inégalités & de noeuds.
Thomaflin, en Bourgogne ; d’azur à deux eftocs
ou bâtons noueux d’or en croix, ou à la croix de
deux bâtons eftoqués.
Parent; d’azur, à deux bâtons noueux ou écotés
& aléfés d’or , paffés en fautoir , accompagnés
d’un eroiffant d’argent en chef, & de trois étoiles
d’o r , deux en flanc, 8c une en pointe. ( Pl. VIII*
fig. 401. ) ,
NOURRI, ie , adj. On nomme arbre au pied-
nourri, celui dont le fjtit eft coupé horizontalement
en bas.
Fleur au pied-nourri, celle dont la tige paroît
coupée en fa partie inférieure.
Fleur-de-lys au pied -nourri, celle qui n’a point
de queue.
On a donné le nom de nourri aux arbres, arbrif-
feaux, plantes & .fleurs, dont la tige paroît coupée
; parce qu’en les coupant vers la racine, on
confeYve plus long - temps aux plantes leur verdure
, aux fleurs leurs couleurs.
Baqdouin de Chamoult, à Paris ; d’argent à l’arbre
de finople au pied nourri ; au chef de gueules ,
chargé d’un eroiffant du champ accoté de deux
étoiles d’or.
De Vignacourt d’Orvillé , en Picardie ; d’argent
à trois fleurs-de-lis de gueules au pied nourri.
Hames , en Artois ; d’or à trois fleurs-de-lis de
gueules nourries.
NOYER, f. m. arbre qu’on ne peut reconnoître
dans les armoiries qu’à fa feuille longue &
pointue,
æ t ; d’argent au noyer de finople, arraché.'
E , f. m. ce mot fe dit des pièces qui
font repréfentées avec plufieurs ondes, finuofités
ou lignes courbes, foit fafces, foit bandes.
N U AG É , ÉE , adj. fe dit de l’é cu , où il y a
des pièces ou des divifions telles qu’elles font annoncées
dans l’article précédent. Pour fe former
une idée exafte du nuagé, il faut voir pl. première
fië- 1' & S3 ■> les armes de Hochftetter & de
Hainsbach, les unes, tranchées d’or, nuagées d’azur;
les autres, taillées d’o r , nuagées d’azur.
En comparant ces deux figures, avec la fig. \jt;