mais l’ufage a fait admettre toute forte de fenten-
ees , exprefîives ou non.
Cette coutume d’employer un mot ou fymbo-
lique, ou comme cri de guerre pour s’animer, fe
reconnoitre, 8c le rallier dans les combats , efl
très-ancienne : l’Hifloire facrée & profane nous
en loumiflent également des exemples. Nos ancêtres
faifoient choix du mot le plus propre à
exprimer leur pafîion dominante, comme la
piete , 1 amour, la valeur , & c . ou quelqu’événement
extraordinaire qui leur fut arrivé. On trouve
pluiieurs mots de cette dernière forte qui fe font
perpétués dans les familles , quoiqu’ils ne convinrent
^ proprement qu’à la première perfonne
qui fe l’étoit attribué.
Le mot de la maifon royale de France efl efpé-
rance ; & dans quelques édifions lilia non labo-
rant neque nent, par allufion à la loi falique, qui
exclut les femmes de la couronne : celui de la
maifon 3 ae Stuart efl Dieu & mon droit. L’ordre I
de la jarretière a pour mot, honni [oit qui mal
y PeHf e j & le duc de Nortfolck ces paroles ,
fola virtus inviâla le duc de Bedfort celles-ci,
the farafara : celui de Devonshhe, cavèndo tutus,
par allufion au nom de fa maifon , qui efl Ca-
vendish. Le duc de Kinflon, dont le nom efl
Pierrepont, a pour mot, Pie reponçt r le comte
de Radnor , qu<z fupra , parce qu’il porte trois
étoiles dans fes armes : le lord Klinton, dont le
nom efl For te feue, prend celui-ci, Forte feutum ,
falus ducum.
On peut voir fous l’article cri de guerre s les
mots que prennent ou prenoient plufieurs des
premières maifons de France, Le mot d’une de-
vife s’appelle aufîi Yame de la devife. Voyez Devise. x
M OUCHETÉ, e e , adj. fe dit du- papeloné ,
lorfqu’il efl rempli de treffles , de mouchetures
d’hermine, &c. il fe dit aufîi des taches ou marques
qui paroiffent fur quelques poiffons.
De Fouilleufe de Flavacourt en Picardie ; d’argent,
papelonne ^ de gueules , moucheté de treffles
verfés de même. fP L V. fig. 239.)
D ’Helie de Vilarfel, de Montgranier, de Ro*
quetaillade, de S. André, au pays Narbonnois;
d’azur à trois lamproies d’argent, mouchetées de
fable, en fafees l’une fur l’autre, celle du milieu
contre-paffante.
MOUCHETURE, f. f. meuble de l’écu qui
repréfente une queue d’hermine ;*fon émail particulier
efl le fable.
Druais de Franclieu en Bourgogne ; d’argent, à
la moucheture de fable.
Dubois d’Efcordal, de Momby en Champagne j;
d’argent à cinq mouchetures de fable, 3 & 2. ■ »
Roux de Puivert de Sainte - Colombe à Tou-
loufe ; de gueules, à fix mouchetures d’argent.
Boullé, d’argent, à la fafee de gueules, à
trois pals brochans d’azur, accompagnés de fix J
mouchetures de fable, quatre en chef, 8c deux eu
pointe. ( PL HL fig. ,,8 .)
MOUTON , f. m. cet animal paroît dans l’écu
de profil & paffant.
De Barjac de Caflelbouc, en Vivarais ; de gueu-
les, au mouton paffant d’o r , accompagné' en chef
d’un croiffant d’argent.
Duchilau, en Poitou ; de fable , à trois moutons
paffans d’argent.
Montholon, d’azur, à un mouton paffant d’or ,
furmonté de trois rofes de même. ( PL V. fig. 27*. )
M O U V AN T , t e , adj. fe dit d’une pièce ou
meuble qui faille de l’un des flancs, ou de Fui*
des angles de l’écu.
Il fe dit aufîi des pièces ou meubles qui touchent
à quelques autres.
Dapougny de. Jambeville , de Sericourt , à
Paris ; d’azur, au dextrochère mouvant du flanc
I feneflre de l’écu .5 & tenant un vafe de trois lis,
le tout d’argent.
. Laverne d’Athée , du Magny, en Bourgogne
d’azur , au vol 8c au demi-vol a’or, mouvans d’une
rofe de gueules pofée au centre de l’écu.
Albert!, à Florence ; d’azur à quatre chaînes-
d’or, mouvantes des quatre angles de l’écu, 8c liées
au coeur à un anneau de même.
De Bellegarde; d’azur , aux rayons droits 8c
ondés d’or alternativement mouvans d’une portion
de cercle du chef vers la pointe de l’écu, chaque
intervalle de rayons rempli d’une flamme de même
, au chef d’o r , chargé d’une aiglette de fable.
(P L VII: fig. 384.)
Durand ; d’azur, au rocher d’o r , mouvant d’une
mer d’argent, qui occupe le bas de l’écu, accompagné
en chef de fîx rofes trois à trois, en forme
de bouquets, un de chaque côté, feuillé & tige
du fécond. (P l. VIII. fig. 394. )
MURAILLE, f. f. meuble aarmoirie ,- repré-
fentant ce que le nom exprime. -
Le Févre ; d’azur, à un pan de muraille d’argent
, maçonné de fable, furmonté d’une étoile
d’or. ( Pl. IX . fig. 4J3. )
Lorfque dans une muraille, ainfi que dans les
tours, châteaux, maifons 8c autres meubles de
conflruélion & relatifs à des édifices., les lignes
qui marquent la féparation des pierres font d’un
autre émail que le corps du bâtiment , on l’exprime
en difant : maçonné de tel émail, comme on
peut le voir dans l’exemple précédent. S i , dans le
même cas , il y a des crénaux aux murs, on dit,
crénelé. S’il y a des girouettes aux tours, on dit ,
girouettè. Quelques auteurs difent : ajouré pour lés
fenêtres, d’autres fe contenterit de fpécifier de
quel émail font les fenêtres ainfi que les portes.
On appelle meurtrières les petites fenêtres qu’on
voit à .côté des tours 8c qui fervent à les défendre.
Il faut fpécifier 8c l ’émail 8c le nombre
des meurtrières.
N A G NA V
N a g e a n t ,. te , adj. terme dont on fe fert I
pour repréfenter dans les ^armoiries un pôiffon
couché horifontalement, ou en - travers de l’é-
Cufîon. - Vôyeç. POISSON.
Gardereau, d’azur, au brochet nageant ou mis
en fafee, furmonté" en chef d’une étoile , & en
pointe d’un croiffant, le tout d’argent.
Raoul ; de fable , au rouget d’argent, nageant
ou pofé en fafee, accompagné de quatre annelets,
trois en chef 8c un en pointe. (P L VII. fig.
340. 341. )
NAISSANT, te , adj. fe dit d’un lion , ou autre
animal, qui ne montre que la tête, les épaules,
les pieds, èc les jambes de devant avec la pointe
'de la queue , le refie du corps demeurant caché
fous l’écu, fous la fafee , ou fous le fécond du
coupé, d’où il femble naître ou fortir.
Naijfant diffère d'ijfant , en ce que dans lé
premier cas, l’animal fort du milieu de l’écu-, 8c
que dans le fécond , il fo r t. du haut de l’écu.
Voyez IssANT.
Le père Méneflrier veut que naijfant .fe dife
des animaux qui ne montrent que;la tête, comme :
fortant de l’extrémité du chef ou du deffus de la
fafee, ou du fécond du coupé.
La baume de Suze, en Dauphiné ; d’o r , à trois
chevrons de fable , au chef d’azur , chargé d’un
lion naijfant d’argent,
Frenelle, ancienne maifon de Lorraine, portoit
d’azur à trois bandes d’o r , au chef de gueules coufu
& chargé d’un lion naijfant, aufîi d’or, ü . ' 1
Affignes de Tournay., d’Oify , en Artois :■ d’or'
à trois lions .naiffans de gueules.
Hyongue de Sepvret, en Poitou ; d’argent à
trois cerfs naiffans de fable,
Là Treille de Fofieres. de l’Héras , à Lodeve en
Languedoc ; coupé de gueules 8c d’azur, au licin
d’or fur gueules, naijfant du coupé.
Varnïer; d’azur, au lion naijfant d’o r , au chef
d’argent, chargé de trois croiffans de gueules.
(P l. V. fig. 248. j Voÿei( aufîi la fig. 249. pour la
différence d'ijfant à naijfant.
N A SA L , f. m. I l fe dit de la partie fupérieure
de l’ouverture d’un cafque ou d’un heaume, qui
tomboit fur ,1e nez d’un chevalier lorfqu’il le
baiffoit, du latin nafus,. nez.
NATUREL , au naturel-, efl en ufage dans
le Blâfon , pour lignifier des animaux , des fruits,
des fleurs, qui font peints dans un écu avec leurs
couleurs naturelles, quoique différentes des couleurs
ordinaires du Blafon ; ce mot fort à empêcher
qu’on n’accufe des armoiries d’être fauffes,
quand elles portent des couleurs inconnues dans
le blafon.
Berthelas, en Forêt; d’azur à un tigre au naturel.
Joly de Fleury ; d’azur , à un lis au naturel, au
chef d’o r , chargé d’une croifette pattée de fable.
C Pl. VIII. fig. 4,2. )
N A V E T T E , f. f. meuble d’armoiries.
De T i l ly , en Normandie ; de gueules , à trois
navettes d’o r , pofées 2. & 1. (P L XI. fig. 610.)
NA VIR E, ou du Croissant ( l ’ordredu) fut
inflitué par faint Louis , lors de fon départ pour
la dernière croifade en 1269 , afin d’encourager les
feigneurs de fa cour à le fuivre à cette expédition.
Le navire étôit le^ fymbole du trajet de mer
qu’il falloit faire pour la croifade ; & le double
croiffant fignifioit qu’on alloit combattre contre les
Infidèles.
Le collier étoit fait de coquilles 8c de croiffans
tournés 8c contournés , le tout entrelaffé 8c attaché
à une chaîne, d’où, pendoit une médaille
ovale, où-étoit tepréfenté un navire avec tous
fes âgrêts , flottant fur des ondes.
Cet ordre ne fùbfifla pas long-temps en France
après la mort de faint Louis ( arrivée devant Tunis
le 2 5 août 1270 ) : mais Charles de France ,
comte d’A njou,- roi de Naples 8c de Sicile", frere
de faint Louis , le conferva pour fes fuccefleurs ;
8c René d’Anjou, roi de Jériifalem, de Sicile 8c
d’Aragon, le rétablit en 1248 , fous le nom de
Vordre du croiffant (PL X X V I. fig. 73. G. D. L. T. )
NÉBULÉ', e e , adj. fe dit de l’écu, rempli de
parties rondes, faillantes 8c creufes alternativement,
qui imitent les hues.
Nêbulé fe dit aufîi de quelques pièces honorables
8c autres pièces d’armoiries, figurées de pareilles
firiuofités.
Rochechôùart - Faudoas , d’Aureville, de Clermont
, 8c Rochechouart de Mortemart , de
Toniïay-Charente, à Paris ; nébulé fafcé d’argent
8c de gueules. ( Voyez PL III. fig. 132. les armes
de cétte maifoü.
La Fraifé, en Lorraine ; dé gueules, à la fafee
d’or nébulêe, accompagnée à dextre en chef d’une
étoile de même, 8c eh pointe d’un croiffant d’argent.
Marin de la Malgiie, en Provence ; d’argent à
trois bandes, nébuléés de fable.
NERVÉ, ée, adj. Il fe dit de la fougère 8c
autres feuilles dont les fibres 8c les nerfs paroiffent
d’un autre émail.
Les anciens princes d’Antioche; d’argent, à la
branche ou feuille de fougère de fmople, nervée
d’or.
NILLE, f. f. fe dit dhine efpèce de croix ancrée
beaucoup plus étroite 8c menue qu’à l’ordinaire.
NILLE, ée , adj. Gn dit , croix nillée , pour
dire une croix faite de deux bandes féparées 8c
crochues par le bout. Cette croix efl ancrée 8c
fort déliée, comme efl la nille ou le fer d’un