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Tout le Vexin Normand eft également rempli
de pâturages; les beftiaux qui s’y nourrirent
s’amènent à Paris.
La Normandie.
Plufieurs cantons de la Normandie font abon-
dans en pâturages. Les meilleurs font ceux du
Cotentin & du pays d’Auge. On appelle Herbages
les pâturages d’engrais. Les Normands
achètent , des vaches & des boeufs du pays pour
les engraifl'er, & vont en outre acheter des boeufs
maigres dans l’Angoumois, la Saintonge, le Poitou,
le Quercy, la Marche, le Limoufin, le Berry,
la Bretagne, &ç. qu’ils amènent dans les herbages
au Printems, & qu’ils vendent gras au marché
de Neubourg & à celui de Trévières.
Une partie des beftiaux engraiff£sen Normandie
fediftribue dans la province &^n Picardie pour
l’approvifionnement de quelques villes. Mais la
plupart font deftinés pour la capitale.
Le rendez r-vous des boeufs Normands pour
Paris eft le marché de Poifly,, qui fe tient tous
les Jeudis,
La Bretagne.
Plufieurs p a r o i f f e S des environs de Rennes, nour-
riflent une grande quantité devaches. Leplat-pays
du Comté Nantois, appellë d’ Outrcloire , eft
abondant en pâturages ; les habitans y font deux
fortes de commerce de beftiaux ; ils^ vendent
maigres des bêtes d’élève ou celles qui leur ont
fervi au labourage. Dans les Ifles de la Loire ,
depuis Nantes jufqu’à Pain-Boeuf, dans les pa-
roifles, qui font le long de cette rivière & dans
c e l l e s du pays de Rets, on engraifle des animaux
achetés maigres dans les foires, & quon vend
aux bouchers du pays, on a des marchands, qui
les font conduire aux marchés de Sceaux &
de Poifly, pour Paris.
L ’évêché de Quimper & celui de Tréguier ,
ont aufli de très-bons pâturages propres à la
nourriture des Bêtes à cornes. Les marchands
Normands viennent les y acheter & les defti-
jient pour Paris.
Le Maine.
Les landes du Maine fervent de pâturage à
Beaucoup de Bêtes à cornes ; on y en élève
Une grande quantité. La vente de çes élèves &
)e beurre , font deux objets de commerce.
L'Anjou.
Une des richefles de l’Anjou, eft la quantité
de boeufs & de vaches qu’on y- nourrit. Il s’en
fait un 'grand commerce ; l’Anjou en fournit
aux provinces voifines. Le pays de Chollet, où
pn engraifle de pouture des boeufs, qui viennent à
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Paris, eft fuué en Anjou ,* ce font les meilleurs
de tous.
Le Poitou.
Le pays de Roche-Chouart, les environs do
la ville de Livray , ceux de la ville de Lufi-
gnan & de Partenay , le Canton de Saint-1
Maixant & celui de Niort, près de la MotlieI
Sainte - Herayè, font abondans en pâturages,
où l’on nourrit beaucoup de beftiaux. Dans
le canton de Saint-Maixant, il s’en fait un
grand commerce avec les marchands d’Auvergne
& de Lyon ; il s’en tire aufli par les
marchands de Beauce, qui en deflinent une partie
pour Paris.
Les marais du canton de Niort , & ceux des
fables d’Olonne, dits petits marais , les marais de
la Lande , la Grenache , Sôulun , Saint-Ger-I
vais , dits grands marais , fervent aufli à la nourriture
des beftiaux. On vend , dans les marchés 1
des environs, des boeufs maigres pour la Normandie
, & des boeufs gras pour Paris.
11 y a plufieurs paroilTes du Bas-Poitou, où
on engraifle uniquement à l’étable, des boeufsI
qui fe confomment dans le' pays , ou vont à I
Nantes ou à la Rochelle.
Pays d'Aun s.
Cette petite Province a des endroits maréca«
geüx , qui nourriflent beaucoup de bétail, i
Berry,
Les boeufs de travail en Berry , ou font veiri
dus à des marchands, qui les amènent en Normandie
peur être engraifies, ou on les engraifle
dans le pays, Les uns & les autres font conduits
étant gras, dans les boucheriès de Paris. Le
Berry eft arrofé par plufieurs rivières, dont les
bords fourniflent du foin & des pâturages. Il y
a aufli dans le Berry , des landes très-étendues,
appellées Brandes, où les bêtes à cornes paifleni
une grande partie de l’année,
Le Nivernois.
Il fe fa it , en Nivernois, beaucoup de nour*
ritures de boeufs, vaches & veaux.
La Bourgogne.
Plufieurs cantons de la Bourgogne élèvent |
& engraiflent des bêtes à cornes ; favoir
l’Authunpis, où les marchands de Lyon,
Champagne, du Comté de Bourgogne,,
Lorraine viennent les chercher : i . ° le Bailly
de Sémur en Brionnois ;• 3.0 le Charolois, qul“
une grande étendue de pacage dans des pris aJ'
rofés-, & où les aijimaipt paffent une gran
foartie de l’année dans les bois ; les boeufs gros
P u Charolois, font conduits à Paris & à Lyon ;
. O les environs de Vézelay , couverts de fouge-
Irés &de genêt, & tout le Morvant, qui four-
: nit aufli Paris.
La Franche-Comté.
I Quoique les foins foient bons & abondans
R .long de la Saône , du Doux & de l’Ouguon,
[on y élève peu de bétail ; c’eft dans la 'nionta-
l e n e où les pâturages font les meilleurs. On re-
Ittiarque que les vaches, qui font grandes &
Igraffes dans la montagne, où l’herbe eft courte
|& fine, dépérifîent quand on les introduit dans
[le pays gras, où l’herbe eft grande & forte ; la
■ bonté de l’herbe ne dépend pas de fa hauteur,
loi de fa groffeur, mais de fa finefle & d’une
■ qualité qui la rend plus fubfta'ntielle. Les vaches
■ de la*montagrie donnent beaucoup de lait, qui
Ifert à faire du beurre & des fromages, analogues
à ceux de Gruyères. Quand elles font, vieillies
, on les engraifle & on les vend à des mar-
lehands de Suifle, de Lorraine & d’Alface.
I La plupart des veaux, qüi fe confomment
iflans la ville de Befançon & aux environs, fe tirent
aufli de la montagne.
Le Bourbonnois.
I II fe fait un grand commerce de beftiaux , dont
|la plus grande partie, après la Province fournie,
.ieft enlevé pour le Lyonnois. Il en vient aufli à
Paris.
La Haute-Marche.
k C’eft un pays entrecoupé de montagnes ; on
y nourrit beaucoup de boeufs, de vaches & de
fveaux ; on engraifle les boeufs avec des châtaignes
& de grofles raves.
L ’A ngoumois.—
■ Les feules Châtellenies de Conflans & Chaba-
feois, voifines du Limoufin, dont le terrein eft
fà-peu-près de même nature , nourriflent beaucoup
de beftiaux.
Le Limoufin.
i Le commerce des bêtes à -cornes fait le principal
revenu du haut & Bas-Limoufin. 11 s’y
■ vend beaucoup de boeufs, non-feulement pour
Ifles provinces circonvoifines, mais encore pour
Karis. Une partie eft engraiffée dans le pays à
dherbe & au fec ; la plupart font vendus mai-
W es pour aller s’engraifler dans les herbages de
.^Normandie ; tous ces animaux font pour Paris.
L engrais au fec ou de pouture fe fait en Limou-
■ jn, avec des raves & des châtaignes en quelques
L’Auvergne.
0n ^veen Auvergne beaucoup de boeufs & de
d pj i
vaches. C’eft un des principaux produits du pays*
Après que la Province en eft fournie, le refte
pafle dans le Bourbonnois, le Nivernois, le Berry,
une partie de la Guienne & du Languedoc, le
Limoufin même, la Marche & .le Quercy.
Le Foré?.
Les montagnes, qui joignent celles d’Auvergne,
font cultivées du côté du Forez; mais elles.font
incultes & inhabitées en montant plus haut ;
là , elles fourniflent d’excellens pâturages pour
l’Eté. La plupart des Bêtes à-cornes, qui y paif-
fent, font des vaches; flies donnent beaucoup
de lait, dont on fait les fromages connus fous
le nom de fromages de roches.
La Brejfe.
Il y a, dans la Breffe, beaucoup de pacages
& de fourrages. Les boeufs engraiflés lùr
les bords de la Saône font beaux & bons ; mais
ceux qu’on engraifle dans le plat pays , font
de moindre prix. Les bouchers de Lyon achètent
ces boeufs.
Le Mâconnois.
Indépendamment des pays de vignobles, le Mâ-
connois a des pays à pacages, où on nourrit &
où on engaifle des boeufs pour Lyon & pour les
Provinces voifines.
Le Languedoc.
Les montagnes du haut Languedoc, offrent d’a-r
bondans pâturages. Toutes les Bêtes à cor nes, qu’on
y engraifle, ne font pas du pays. On en tire de l’Au-
verge, du Limoufin & du Rouergu'e.
Le Vivarais.
Le pays, que l’on appelle la montagne & qui
approche du V eley, eft le plus gras. On y nourrit
une grande quantité de Bêtes à cornes.
La Guyenne & la Gafcogne.
On n’élève point dans le Périgord ; on y entretient
feulement les beftiaux, qui'fervent à la culture
des terres ; quand ils ont fervi le tems convenable
, on lés vend &- on en achète d’autres
pour les remplacer.
Les pays de Montauban, de Cahors, de Rhodès,
d’Armagnac, de Comminges, & de F o ix , abondants
en pâturages, nourriflent plus de beftiaux
qu’il n’en faut pour leurs provisions.
Les habitans des vallées de Bigorre vendent
aux Espagnols, leurs voifins , les boeufs, qu’ils
engraiflent. On en nourrit aufli dans la terre de
Labour, qui fourniflent les boucheries de la Province
de Guipufcoa en Efpagne & de la Haute-
Navarre.
La Provence.
Les Ifles de la Camargue, placées entre les bras