
B A N
terre & le tord de la banne , afin qrie l’air B A N T I A L E . B A n r t j u A
p ni fie , circuler librement * & le renonveller.
( M. T ko i 'i s . )
BANNE ou B anneau , Banne on Benot,
comporte. Ces mots .fervent a exprimer diffé-r
ïens vaiffeaux de tranfport. Premièrement, des
vaideaux, dans léfqnels on porte la vendange ;
ils font ordinairement découverts, ayant un feul
fond, plus longs que larges, & composés de
douves fixées par des cerceaux. Ces vaineaux
ont deux mains, afin qu’on puifie les transporter,
foit à bras, en partant des barres dans les
mains, foit 'à dos d’ânes, ou de mulets, ou de
chevaux, qui en portent ordinairement deux.
11 ÿ a des bannes, dont la partie ^ Supérieure a
suffi un fond percé d’un trou, qu’on peut fermer
avec un bouchon; elles fervent pour porter
du vin, où fur le dos des animaux, ou dans
des charrettes-
Secondement, des voitures ou des tombereaux,
dont le fond ert fermé par des trappes, qui
«'ouvrent, & tombent quand on veut les vuider.
Troifièmement. Le mot Banneau fur-tout déligne
, dans le Vexin normand, un tombereau
propre à tranfporter des fumiers confommés, ou
des terres ou des marnes. Voyn T ombereau.
Quatrièmement. On appelle Bannes, de grandes
toiles qui recouvrent des bateaux de grains,
ou qui fe placent fous des charrettes, afin de
recevoir les grains qui fortent des épis pendant
le trajet des champs à la grange. Cette pratique,
qui a eu lieu dans quelques villages des environs
de Paris m’a paru bonne. ( M. l’A b b éT e s s iiu . )
BANQUETTE. Terme de jardinage employé
pour défigner des paliffades baffes, tondues à hauteur
d’apui. On donne auffi le nom de banquette
à des plate—bandes exhaxlffées de deux ou
trois pieds au-deffus du niveau du terrain & fou-
tenues foit par un mur, ou des plaques de ga-
fo n , foit par des planches. Ces fortes de Banquettes
fe pratiquent ordinairement au pied d uh
mur à l’expofition du nord, & font deffinées à
la culture des plantes qui aiment l’ombre. On
en confirait suffi dans les jardins d’agrément pour
y cultiver les plantes de petite «attire qui demandent
à être vues de près, & faciliter à 1 1oh-
•fervateur le moyen de faifir plus à fon aile le
.détail de toutes leurs parties.
On nomme encore Banquettes les petits terre-
pteins qui s’élèvent en efcaliers & qui compofent
les gradins deftinés à la culture des plantes des
hautes montagnes. Enfin, on appelle Banquettes
de gazon, des efpècesde bancs de verdure, pratiq
u é dans Ses pentes de terrain ou élevés dans
des endroits ombragés, pour s’y repôfer & prendre
le irais, ( i f . T u o v ijr.)
Genre de plantes parafites, dont il feroit d’au*
tant plus difficile de donner des notions exaètes,
qu elles ne font connues que dans un état d’alté-
ration qui ne permet pas d’en obferver les véritables
caractères.
Elles croifîent dans les Moluques, où on les
trouve fufpendues par de petites racines, ou adhérentes
au tronc & aux groffes branches des
arbres. Elles forment dé groffes tubérofités du foin •
met defquelles partent une ou plufieurs tiges,
garnies à leur extrémité de quelques feuilles allez
grandes, & de petites fleurs blanches.
Les Malays appellent cette plante Rxima-Su-*
mot , c’ëfl-à-dire, Nid de fourmis. 11 paroît en
effet que la tubérofité qui lui fert de b afe, eft
occafionnée par l ’extravafion d’une partie de la
sève caufée par les fourmis qui l'habitent. ;
On difüngue deux efpèces de Bantiales, qui différent
de couleurs, à raifon de la différence de$
efpèces de fourmis qui s’y logent.
Efp'eces.
i . Ban t ia l e noire.
B A# Tl Al A nigra.
N i dus formicarum niger. Rumph. des Molt»
qu§s.
I . Ban tia le. rouge.
B a v t iAxA rubra.
Ni dus formicarum rubef. Rumph. des Moluqueti
Vefeription des efpèces.
i . BANTÎALE noire. Cette efpèce efl fiifpem*
due aux arbres par de petites racines qui fou-
tiennent une tubérofité arrondie, très-grofie, d’une
couleur cendrée à l’extérieur, ridée, couverte
de verrues, fur lefquelles on remarque de petits
enfoncemens, comme ceux des dez à coudre.
La fùbfiance interne eft blanche , verdâtre fut
les bords, & toute percée de trous en galerie &
en labyrinte, qui fervent d’habitations aux fourmis.
Cette tubérofité eft couronnée par quatre on
cinq tiges ligneufes, longuës d’un pied & plus,
nues dans leur partie inférieure,. mais chargée»
à leur extrémité de quelques feuilles alternes,!
longues de quatre à cinq pouces, ovales,.pointues
par les deux bouts, un peu épaiffes, glabres
, fans nervures latérales, & portées fur des I
pétioles courts, dont la bafe paroît embraffer laI
tige par une gaine, ; I
Les fleurs fortent du milieu des feuilles fupci
Heures. Elles font petites, fimples , fblitaires,,
compofées de quatre pétales blancs, au milieu I
defquels font quatre globules de même couleur, I
qu’on regarde comme les étamines. Ces ^fleuri I
paroiflent mâles, puifqu’on n’y voit point U’ovaH
• Yflais ôtl Remarque à côté (Telles quelques
çorps arrondis, & comme verruqueux , qui fem-
Bîferbient être les ovaires des. fleurs femelles, ou
|es fruits naiffans. K. BANTIALE rouge. Elle diffère de la précédente
en ce que fa tubérofité eft plus groffe,
fbhéroïde& couverte de rugofités d’un beau verd.
Son écorce, molle & tendre, eft féparée de
fe fùbfiance intérieure qui eft charnue & parta-
iéc en plufieurs cloifons qu on pourroit com-
Sarer aux rayons d’une ruche d’abeilles.
B II paroît que la plante n’a point dé racines &
quelle eft adhérente à l’arbre même. Elle pouffe
Une petite tige triangulaire, épaiffe, couverte
d’écailles embriquées, du fommet de laquelle forcent
plufieurs feuilles difpofées prefqu’en faif-
leau. Ces feuilles font aflez grandes / lancéolées,
pbintues, molles & marquées de quelques ner-
wures latérales & obliques.
B Les fleurs ne paroiflent qn’après la chûte des
feuilles. Elles font éparfes, foutenues par de
.çourts pédoncules , dont l’extrémité offre une
concavité en forme d’un petit calice, qui renferme
quatre pétales blancs & diftinéls.
Wm Culture. On voit, par ce que nous venons de
dire, que ces plantes ne font point fufceptibles
4e culture. Nous ne connoiffons ni les arbres
pixquels elles s’attachent de préférence, ni l’ef-
||èce de fourmis qui s’y creufe une habitation.
^Biffages. Ces tubérofités font d’une nature très-
éâuftique ; ca r , fuivant Rumphius, lorfqu’elles
fbflétnflent & tombent à-terre, leur fubftance intérieure
dégénère infenfiblement en une efpèce de
léfean mince comme une toile d’araignée. Si on
met lé pied deffus, elle adhère à la peau & y
èecafîonne des ulcères malins. Le remède à ce mal
èfi de bafliner la plaie avec- la décoétion d’une
efpèce de rîs, qu’on appelle dans le pays Bras-
W BM lo t itam . Q M . D a v p w i n o t . ' )
-J ai vu dans le jardin botanique d’Amfterdam
& dans celui de M. Swellengrcbe, près d’Utrecht,
fine plante qui vient des M oluques, & qui paroît
Rre 1 une de ces Bantiales. C’étoient des tubérofités
de forme prefque cubique, marquées de
famures parallèles aux faces, comme celles qu’en
nourroit obferver dans un morceau de fehifte prêt
à le feuilleter, l’écorce en étoit de couleur grife.
ans> ^ en ^ort au printemps une tige
qui s élève en grimpant à la hauteur de quatre
pu cinq pieds &; périt aux approches de i’au- ■-
lomne, -
\ v.w eue. tu e a ete apporte
; es Moluques, & on la conferve pofée fur 1
ferre, dans un yafe& dans la ferre-chaudè, Elle n’
foufle aucune racine & ne fe nourrit que pa
yminidité des arrofemens peu fréquens qu’on li
. ^ T - ’ R e y n i b r . )
Agriculture. Tome JB
ÊAOBAB , A d ansokia.
Genre dé planté de la famille des Malvacêes ,
qui a de très-grands rapports avec les fromagers,
defquels il diffère cependant, en ce que fes graines
font eftveloppées d’une pulpe farineufe , au
lieu que dans les derniers elles le font d’un duvet
laineux.
O n a donné à ce genre le nom de M. Àdan-
fon ,de l’Académie des Sciences , célèbre par fes
voyages au Sénégal, où il a eu occafîon d’ob—
ferver ce végétal monftrueux.
Nous n’en connoiffons encore qu’une feule
efpèce.
Baobab à feuillesdigitées. Vulg. Pain de Singe. •
A dansonia Digitata. L. ï j de l’Afrique &
principalement de l’Egypte. Il réulfit auffi dans les
pays chauds de i’Afie & de l’Amérique , où U
a été tranfplanté.
La hauteur de cet arbre n’eft nullement proportionnée
à la groffeur de fon tronc. Il ne s’élève
qu’à 6o ou 70 pieds de haut, & les individus
que M. Adanfona vus au Sénégal, avoient
25 à 26 pieds de diamètre, ce qui donne une
circonférence de 75 à 78 pieds. Si Ton s’en rapporte
même aux voyageurs, il y en à qui paffent
30 pieds de* diamètre.
Cet arbre a l’air de'former à lui feul une
forêt. Il jette de côtés & d’autres un grand nombre
de branches fort groffes & longues de 50
ou 60 pieds. Les premières s’étendent prefque
horizontalement, & , comme elles font fort groffes
, leur propre poids les fait courber jufqu’à
terre, en forte,que la tête de l’arbre, d’ailleurs
aflez régulièrement arrondie, cache prefque entièrement
le tronc, & ne préfente à l’oeil étonné
du voyageur qu’une maffe hémifphérique de verdure
d’environ 150 pieds de diamètre fur 60 ou
70 de haut.
Une fi énorme quantité de bois, produit par
un feul tronc , paroît déjà un phénomène prefque
incroyable ; mais l’étonnement augmente
encore , lorfqu’on fait que la terre en recèle à-
peu-près autant, Les racines de cet arbre monftrueux
répondent à l’étendue des branches, & fi
elles ne font pas tout-à-fait auffi groffes, elles
font beaucoup plus longues. Celle du centre forme
un pivot qui s’enfonce verticalement à une grande
profondeur. Celles des côtés s’étendent horizontalement
& tracent, près de la fuperficie du ter-
rein, fur une longueur de 150 à 160 pieds.
Les jeunes plantes, ainfi que la plupart des nouvelles
branches , o n t , vers leur bafe, des feuilles
fimples, en forme de lance. Les autres feuilles
font digitées , c’eft-à-dire, compofées de trois à
fept follioles, difpofées en manière de digitation.;
comme celles du Maronnier d’Inde , fur un pétiole
commun, auffi Jong qu’elles.
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