
les feuilles à-peu-près de la même manière que
l’on grille le café en Turquie, ils jettent de l’eau
deffus, & les lai fient inrafer long - teins -, elles
donnent à l’eau une couleur rouffâtre, &, une
force qui les enivre.
C ’eft auffi, à ce que l’on allure, le feul médicament
dont les Indiens fafientufagc. Ils viennent
par bandes, dans certains tems de l’année,
pour recueillir les feuilles de ces arbrifîeaux ,
qui ne croiffent que dans le voifinage de la mer.
La diftancc ne les effraie point. Ils font plufieurs.
centaines de milles, pour fe procurer ce remède.
AufTi-rôr qu’ils font arrivés, ils allument de
grands feux, & font bouillir de l’eau dans des
chauderons. Ils y jetrent une grande quantité de
feuilles, ilss’afieoientà l’entour, & boivent de cette
eau, dans de grandes jattes qui tiennent environ
une pinte. En peu de tems cette-boiflbn leur
procure, par le haut, des évacuations très-abondantes,
mais fans efforts, & ils n’éprouvenr, pendant
toute l’opération, ni angoifies ni douleurs.
Ils pafient quelquefois deux ou tiois jours dans
cet exercice pénible, & lorfqu’ils fe croient liif-
fifamment purgés, chacun retourne chez foi, emportant
dans fon habitation, une charge de ces
feuilles.
On préfume que cet arbrifleau efi le même
que celui qui fournifioit aux Jéfuites l’herbe du
Paraguay, dont les feuilles étoient une des principales
branches du revenu de ces Miflionnaires
induftrieux; mais il eft difficile de déterminer fi
cette opinion efi fondée ou non, parce qu’en
envoyant ces feuilles, les Jéfuites avoient la
précaution de les réduire prefque en pouffière,
de manière qu’elles étoient absolument mécon-
noiflables. Il feroit poffibie de vérifier, ce fait,
depuis que les Jéfuites n’exiftent plus.
Culture. Cet arbrifleau fe multiplie & s’élève
de la même manière que le CaJJine Corymbnfa.
Cependant il faut le laiffer dans les pots, deux ou
trois ans de plus avant de le mettreen pleine terre.
Quoiqu’il foir fujet à être détruit par lesgrands
f r o id s o n a efiayé en Angleterre, d’en planter
quelques-uns en pleine terre, & pendant plufieurs
années, ils avoient réfifié fans couverture,
à la rigueur des Hivers. Nous ignorons fi celui
de 1789 ne les aura point fait périr.
Si l’on pouvoit parvenir à les acclimater tont-
à-fait en Europe, on en tireroit un grand parti
pour l’agrément des jardins, & ils offriroient
une belle variété dans les plantations d’arbres,
toujours verds. il efi probable qu’ils réuffiroient
en pleine terre, dans les provinces du Midi.
Mais il feroit plus fur de la conferverdans l’orangerie,
dans celles du Nord.
Ces détails puifés dans Miller, & qui nous ont
paru nedevoir point êtrenégligés, nous ont écartés
de la route tracée par le Dictionnaire de
Botanique : nous.allons la reprendre.
Cassine à feuilles d’olivier. Cet arbrifleau, l
qui croît en Afrique, n’eft point encore parvenu
en Europe. C’eft à M. Sonnerat qu’on en doit
la connoiflance. On voit, par les échantillons
qu’il en a rapportés,que ces petits rameaux font anguleux
, glabres & couverts d’une écorce grifâtre.
Les feuilles longues d’un pouce & demi à.deux
pouces, ont leurfurface plane, mais1 leurs bords
font légèrement repliés en-deffous. Elles font
alternes, pointues aux deux bouts, très-entières,
glabres & un peu coriaces.
Les feuilles naiffent dans les aifielles des feuilles,
& font difpofées en très-petits corymbes pé-
donculés.
Nous ne connoiflbns point les fruits.
.5. Cassine à feuilles concaves. La tige de cet
arbrifleau efi un peu tortueufe & recou verte d’une
écorce noirâtre. Elle s’élève à cinq oufix pieds, &
efi garnie de rameaux’ roides, un peu longs, la
plupart fiinples , feuillés & verdâtres..
Les feuilles font alternes, très-petites, entières,
très - dures, d’un verd foncé, glabres & concaves
en - deffus.
Les fleurs petites débranches font portées fur des
pédoncules très-courts dans les aiflellesdes feuilles
où elles viennent feules ou quelquefois deux ou
trois'enfemble. Leurs étamines , ainfi que celles
des deux efpèces fuivanres , tiennent à un difque
charnu qui environne l’ovaire & recouvre la
bafe des pétales. .
Le fruit eft une baie , prefque fèche qui renferme
trois femences, & qui reffemble à celles
des célaftres.
Hijloriqiut. Cet arbrifleau croît dans l’Afrique.
M. l’Héritier on a donné une excellente figure,
fous le nom de Celaftrus lucidus. Fafc. 3 , tab. i f .
1 Ufaee. Cet arbrifleau qui conferve fes feuilles
toute l’année , produit un charmant effet dans
’ les ferres tempérées ; mais il fleurir rarement.
Culture. Il exige la même culture que l’efpèce,
n.° 1. •
6. Cassine à feuilles liftes. Cet arbrifleau ref-
femble Beaucoup au précédent ; mais il s’élève
plus haut-, fes rameaux, plus fouples & plus
divifés, font rougeâtres dans leur jeuneffe.
Les feuilles font également alternes; mais elles
diffèrent pour la forme Elles font en forme de
fpatule, plus large vers leur fommet-, & rétrécies
à leur bafe.
Nous ne connoiflbns les fleurs, que par la
figure qu’en a donné M. Buc’hoz. Elles paroif-
fent difpofées en petites grappes axillaires.
Hiflerique. Cet arbrifleau eft originaire du Cap
de Bonne-Efpérance.
Culture. I l eft probable que venantcfu même pays
que!ai.rcefpèce,il fe cul rivera de la même manière.
7. Cassine à feuilles convexes. Cet arbriflfeau,
dans le pays ou il croît naturellement, s’élève
à 5 ou 6 pieds de haut.
Sa tige eft forte,ligneufe & couverte d’une écorce
brune ou noirâtre : mais celle des nouvelles pouffes
C A S
eft d’un pourpre fonçéç *ou d’un rouge bbfcur.
Les feuilles font entières , fort épaiffes, la
plupart oppofées, d’un vert foncé, & ,de deux
pouces environ de longueur, fur à-peu-près
autant de; largeur.
Les fleurs font petites, blanchâtres, ramaffées
dans.les aiffejles des feuilles, par faifceaux courts,
ombelliformes, & pédonculés. ;
Les. baies qui leur fuccèdent, font ovales
charnues, & prennent, en mûriitant, une couleur
de pourpre foncé. Elles ont une ou .deux
_ cellules, dans chacune" defquelles eft renfermée
une femence.ovale.
Historique. Cet arbrifleau eft originaire du Cap
de Bonne-Efpérance. Eu Europe, il fleurit dans
les niois de Juillet & Août, & fes femences
mûriflent en Hiver, f
y jaSts- On ne connoît encore aucune propriété
médicinale ou économique, à cet arbrif-
îeau. Mais il mérite une place dapV^oriinge-
rie, par la beauté de fes feuilles qii’il çpnferve
toute l’année, & qui font épaiifes, d’un verd
fon c é ,.& fort différent de celui de toutes Tes
autres plantes, & par la couleur, de fes fruits
qui mûriifenr en Hiver, & qui font une variété
, agréable, quand. les planres en font bien.chargées.
Culture. Lorfqu’on veut multiplier cet arbrif-
feau, de boutures ou de marcottes, il exige les
mêmes foins que la Caffine du Cap n.° 1. Mais,
comme il ,a l’avantage de perfectionner ici fes
femences, il nous offre une reflbürcë de plus. :
Il faut prendre les graines auffi - tôt qu’elles
font mures, & les fêmer dans dès pots remplis
d’une terre douce, légère, mârncufe & pas
trop ferme, pour qu elle ne retienne par trop i
l’humidité,
Èn plaçant les pots dans la couche de tâii dé
la ferre chaude, les plantes poufferont àu Prin-
tems fuivant. On doit enfui ce; pour les côn-
ferVer, les traiter- comme celles qui ont été
multipliées de marcottes, eu de boutures.
Ces plantes fônt moins délicates, que celles
de la première efpèce. Ainfi, on peut les fortir
un peu plutôt, & les rentrer un peu plus tard
dans 1 orangerie. ( M, D a v p hïnot.)
, CASSIPOURflER. Cassipo urea.
Genre de plantes à fleurs polypétalées, dont
les caraétèrçs ne font pas encore bien -connus, ’
mais qui paroîr avoir des rapports avec la famille
d e$ .S < A L IC A lR E S . H né' comprend encore qu’une efpèce. .
C assIpourier, de la Guiane.
CaJJipoureà Gkidnenjis. Aubl. T): de la Guiane.
C’eft une arbre; de moyenne grandeur, dont
les rameaux font oppofés.
1 Les': feuilles" également oppofées ovales,• • pointues' :& glabres, 1 font entières,
" - es :4?ûrs/Jpn.t leffiles. Elles naiffent dans les
Agriculture. Tome VJ.
C A" s c s a t
ai fl elles dés f e u i l l e s , f o n t ramaflées pltifîeuts
enfemble, entre deux bradées ftipulaires & oppofées.
Leur corolle eft eompofée de cinq pétales
blancs,, finement laciniés, & comme frangés, r
On ne connoît point.les. fruits.
Hijiorique. Cet arbre croît dans les lieux aqua-*
tiques de la Guianç. Il fleurit dans le mois de
Janvier.
Il n a point encore été cultivée en Eu U
rope. ( M. D aitphznot.')
CASSIS. Nom vulgaire du Ribes, nigrum L.
Voyei Groseilles, noir, N.° 4. On donne
auffi ce nom, mais moins communément, ail
Nicotiana rujtica L. F ô y q T a b a c . ( M. R x x +
l'flS R.)
CASS1TE. Ca s s y t h a X.
Genre de plantes à fleurs incomplèttes, voî-
fines des Bafelles par leurs caractères botaniques
& leur pays natal, & des eufeutes par leur porf
& leur manière de croître fur les autres plantes«
La fleur des Caflires eft formée d’un calice pér-
fiflant à fix divifions dont trois intérieures de
neuf étamines dont les anthères font au—deffous
d’un prolongement des filets, de neuf corps glanduleux
que Linqé a nommé neéfctires & d’un
ovaire fupérienr furmonté d’un fliie. Le fruit,
eft uné baie monofperjne formée par la bafe du
calice.
Ejpeces.
1. Cassite filiforme.
Cass y tha filiformis L. parafite fur les plante*
entre les Tropiques.. ; ;
2. Cassite Corniculëe.
Cass y th A Corniculata. L. fr fur les troncs
d’arbres pourris, dans les montagnes des Célèbes.
( La première efpèce reflemble .à la Cufcuté
d’Europe par fa forme & la manière de s’entortiller
autour des. plantes & des arbuftes, mais
fes ramifications font plus grofies & plus fortes,
elles ;dnt une ligne & plus de diamètre. Elle*
s’attachent comme le eu faite au moyen de fu-
çoirs, que Jacquin a comparé aux pattes des chenilles,
qui leur fervent à pomper la fève "des
autres plantes. Les fleurs font en épis latéraux,
il leur fuccèdé des fruits de la groffeur d’un
pois;
Ufages.
Aux Moluques, on ie fert de cette plante
pour calfater les vaifleaûx, canofs & bâtimen's
de toute'efpèce. Ils" lui font auparavant fubir
une efpèce de rouiffage, foit en la faifant bouillir.
dans de l’eau avec de la chaux tamifée, ju f -
: qu’à, ce que tout le gluten foit décompofé , où
fimplement en la faifant rouir dans de l’eau de
chaux à froid. Lorfque la filaffe eft féparée du
gluten, ils. l’emploient en la mêlant avec de b
fioix.
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