ou d’autres grains. J ’eftime que. chaque Vaché en
mange ftx livres, trois fois.;aufii de la longue paille ,
d’ayoirie ou. de frojp^nt, environ quinze livres j
par joür en comprenantceiqû’eilès répand en tau- ;
tour d’elles & dont on leur fait de la litière ‘
trois livres de fon', qtii- n’efl point rhaigre, partie
qu’il eft le réfultat de la mouture d’un méteil
de feigle& de froment, moulu à la groffe. On
ajoute de tems en terns cinq ou fix Livres de :
feuilles de choux, & quaiid 'on en récolte , trois j
livres de fain-foin. Ces alimens font variés &
alternés dans la journée; ce qui eft uner bonne ,
méthode , parce que les animaux aiment à changer
d alimens. On délaie le fon dans i’eaü, qu’on
fait chauffer feulement quand il fait froid, excepté
celui des vaches fraîchement véléès, pour Ief-
quelles;on le fait toujours chauffer. Cés mêlan-
ges d’eau & de fon fe nomment bluvées. Les vaches
fraîchement vélées mangent un peu plus de
fon que les au'trës,' à cette époque -, mais je dé- !
termine ici le poids du fon pour chaque vache ,
en divifant la quantité, qu’on en emploie pour
toute une vacherie-Depuis quelques années on a
cultivé des raves, foit en les lemant avec de la
moutarde aü mois dé Juillet, foit en les femant
avec du fain-foin, dans la mêmerfaifon, foit en j
lesfémant feuls; cette culture a procuré de quoi i
donner aux vaches, pendant l’Hiver. Les avantages
qli’on en a retirés promettent quelle fe
foutiendra & augmentera & qu’on pourra y e f-
fayer celte de plufieurs autres plantes , utiles à la
nourriture du bétail. Je préviens que quand on
fème dés navets avec dû fain-foin, il faut que
ce foit des navets plats, qui m’ont qu’un filet dé
racine dans la terre , lé navet s’élevant au-deffiis.
On peut les .arracher fans déraciner aucun pied
de fain-foin.
Dans le BouïofifTbis, on prépare pour les vaches
une btivée, qu’on appelle eaux. C eft un mélange
dé feuilles de choux , de navets, de pommes 2 &
de fon quoh faitbouilUr dansfuffifante quantité
d'eau. 1
On continue à donner des pailles aux vaches
& du fon jufquau mois- -dé Mai. Alors en lëur
abandonne non pas toujours , mais quelquefois
des faiti-fbins, dont on n’efpêrë pas beaucoup
d’herbes; on les y conduit le Jour 5 le fo ir , elles
trouvent en rentrant de la paille pour la nuit.
Lorfqtre les poids & les vefees font en fleurs, on
leur en apporte d p chargés à l’étable. Chaque
vache en mangé de 80 à • 1 ôb livrés. Les jours,
de pluies ; où le traiifpdrr de Cette verdure n’eft
pas praticable, elles font réduites à la paille &
au fon. Après la fauchàïfc’h des fâin-foins, elles
vont paître dans lés régdîïri jufqü’à la Toüffaints.
Cés regains Vérs le mois ’ d’Oélobrè né dOnnéflt
préfque plus d’herbe. Alors o riÿ fupplée à i’érar
ble par des charges • dé moutarde ën! vert dû poids
auffi d’environ ■ 100 -üVjtëÿ î>ohf çt$füe vache*
Cet aliment, le dernièf v e r t, qu’elles mangent; L
les conduit jufqu’à la Toüffaints.
Les vaches nourries ainfi ne font pas graffes ; I
mais elles fe foütiehtiènt dans un état d’embon-t I
point fuffifant.
On les irait deux fois par jour ; on cure les I
étables deux fois par fëmàine-; on met les ali- I
mens dans des- râteliers placés au-deflus des man- I
geoires, afin que rien ne fe perde. On a des I
fenêtres & des ventoufés pour aérer, quand on I
le; croit néce’ffaire. S il’ufagè pouvoit s’introduire I
d’étriller ou broffer les vaches, de nétoyer les I
étables une fois de plus par feinaine, de donner I
plus d’étendue & de hauteur aux vacheries, I
d’ouvrir chaque jour les fenêtres, même en Hi- I
ver, pendant que les vaches vont boire, pour I
les refermer à leur retour, de cultiver pour elles
des pommes dé te r ré q u i réufliroient, eu d’aug- I
menter la culture des raves» ou des choux, qui I
eft affurée. je fuis convaincu que le pays, quel- I
qüe peu propre’ qu’il ait paru long-tems à la I
multiplication des vaches, en verroit encore I
augmenter le nombre à fon grand «avantage, I
puifqne l’engrais qu’elles procurent eft celui qui I
lui convient le mieux*
Vaches qui ne fortentde Vétable que quelques heurest I
certains jours à? Été-
Le dernier exemple que j’aie à rapporter eft
celui du genre dé vie qu’on fait mener aux I
vaches des pauvres gens, qui n’en ont qu’une, I
dans les pays où il n’y a ni bois ni pâturages; I
mais où lés deux tiers des terrés an moins font I
habituellement enfemëncées. eii grains! ''
On donné à la vache châqüe jour'pendant I
cinq mois, àcommënCër de la Touffairitsfufqu’à I
le fin de Mars., en différentes' fois , une botte de I
paille d’avoine du poids de 14 ' à 15 livrés, I
trois livrés de fon-, moitié le matin & moitié le I
fôir , & fix livrés dé bâlè's de .froment où I
d'autres grains, en plüft’cnrs' repas, ' & .quel- I
ques poignées de vefee fanée, mêlée avec Ia:pàille, I
pendant qu’on la trait.. A la fin d’Avril , épo-
crue où on commence à voir de Therbé dans I
lés froméns, les propriétaires dé vaches en font I
cueillir. Cë foin regardé les femmes & les en-; I
fans. Qüand il eft défendu de cueillir dé l’herbe'
dans les froméns, déjà trop forts pour qu’on I
puifie les fouler impunément , on va en cueillir I
dans les grains de Mars. Là recherche des plantes I
nuifiblës aüx; rèt dîtes ; & ;,cè qù’on petit trouver I
le long des chemins, fournîflént; pendant trois I
- inëis & demi environ trois changés d’herbe par I
jo tit, chacutié du pbids dé 25 à 30 livres. Lorf- I
qu’on éiî tïoüvé plus que la corifommation de I
la vachè, d’h fait faner të furplüs pour une autre I
faîfon. De la récolte'■ ait féhV$- où Ton bat les I
grains' pêüf foürriîr dés paillé^, là vtfchc inang® I
Üè là Vèfoë ëüeiliié en vérî & fééhéé, & çç qu,<n*
trouvé d’herbe daps les champs .qu’on mot (Ton ne.
On la fait boire’ deux fois'par jour; on ja né~
foie feulement to,us les'huit joins, &;ôh ,pe la
fort, dans beaucoup d’endroits , que."les : jours
de fêtes, pour la faire pçîtpe je. Ipng .§çs chemins,
fur les. foffés é. dans les. endroits incultes, s’il
y çp.aj. ,
On peut reprocher aux propriétaires de ces
vaches, de leur refoferjde i ’a ir, en les tenant,
pendant la majeure1 partie ele 'l’année., enfermées,
dans, des étables trop cliatides, &, fouvept Tans
fenêtres. Le préjugé calcule toujours mal. Il eft
Vrai qu’une vache dans'une. étable chaude a
plus de lait .que fi e lle é to it ;expofée- au froid.
Mais, pour un peu;de lait de plu/;faut-il rifquer
'■ de perdre la bête qui meurt étouffée . très-
fréqùemment ? Déjà cependant de? fermiers in s truits
s’occupent à éclairer les pauvres gens. Il
faudra du tems .pour y parvenir. Mais à la fin
les lumières l’emporteront.
. Curieux d e favoir fi un payfan avoir de l’avantage
à pourrir une Vache dans le$ipays;©ù il ri’-y
a pasi.de pâture commune > quand il ne pofsède
•-ni -à-titre de propriété,- ni à titresde .’loyer,• aucune
portion, de -terre, & -qu’il i eft obligé de
tout acheter, voici le calcul que j’ai fait, & fës
téfultats^.
liv.
16,
3 1
,5
20
4
4
7
9 5
paille d’avoine, du.poids de. 14 à
; 15 liv ., à raifon dp 1.7 liv. iq f.
1 e cent., .. . • . 1 . . . . i
Fendant trois mois & demi, trois
U charges d’herbe . par jour , . -dû
t_ poids de 15 à 3.0 liv. chacune, à
2 fols la charge... . . . . . . . . . .
peux mefures de fon ou un demi—
\ boiffeâu par jour pendant fix mois,
à 4 f . la mefure , & à 4 I. 10 f.
le fetier... . . i ' ...................
De la vefee. fanée pour......... ..
Qumze feriers de bâles\;de grains,
[ à 6 f. le fetier.,.. I . . . . . . . . . . . .
I Sel pour ■ faler -:les fromages, à 2 f.
la liv. ,coquerettes pour le beurre.
: ^il vache ayant coûté 150 liv ., il
|r faut en eftimer l’intérêt, qui eft
[ ;■ . de: 7 liv.; io f . ..... ; . . ' ..............
[P n I-achète à deux ,ans,, & on la
le v&nd a dix, ou on. la pe d ; fi
1 ' Mni a Per(fofi ùu bout de ceteins,.
]1. devroit; rentrer en produit de
I- Plus pour le fond par an 18 liv.
, maiscomme.il eft poffible qu’on
|. a vende plus de la moitié de:ce^
I quelle a coûté, je mets pour ces
| Cvénemens éventuels p 1. 5 f.
fols.
k
10
10
10
J e fuppofe qucla:.vache donnetouî \
lésons uh. vÇ?«u, qu’on vend à 1. J quatre, fomaïnes 21 liv !.../... 21 I
Pendant fix inpis rttpis livrés & I deinjede beurre par feinaine, ce I
qui /ait 84 liv. paï ,an.JLa vache I
. c/icpl/eft, ' *1 .
une yache derail le çomuiu^C ; - î
car une petite Ygçhe . ^oi3;me les > r ^o % -
vaeîtes., Bretonnes, -;-n’eft; çenfoe i ,
fournir par; an .que . 5p - jjy. ’ de ./ !
beurre. J ’eftjine le beurre à i^ f. -
la, l i v re. . . . . . . . . . . . . . . ^
Pendant fix mois dix : fromages par
mpis,,à ijOjf... ; . . . . .■ ; . . . . . . jq';
De quoi fumer pn arpent & demi !
de terre à 30, liv. par arpent.. ,45 7
Produit... . . ................;
Déperife.. .‘i ..............i
Refte n e t ... . ! . . . . . . . ,i. .
iç'or
35j.
ir .
liv.
p.après.^ces calculs, qui font très-exaéls, oîî
voit qu’un -payfan , dans la pofitjon fuppofée,
n a pas d avantage à. nourrir une vache,, puif-
.qùë fos foins avec, onze liyres de produit net
pe'font pas payés. -Mais cette pofition eff la plus
défavorable dé toutes. -, car il doit acheter tout
ce que confomme fa vache. Si fa femme' ou les
enfansfont en état d’aller à l’herbe, ils'gagnent
jnX_m^'meS ^es 3 * 'hv. i ° fols, prix des charges
d’herbe pendant trois mois & demi; La femme
foigne la vache , le mari n’interrompt pas
fés travaux lucratifs. Lorfque lé. payfan eft locataire
. de terres „ fa , y aehe confomme fa paillé,
les;Mles de Ton grain, .& fes champs fourniffent
à tous les, affouragemens. Il a befoin de fa vache
pour avoir des engrais , qu’il lui feroit impoffible
de fe procurer autrement. La. vache eft néçeffaire
aux terres pour qu’elles produifent du grain ,
comme Jes terres font néceffaires à la vache pour
la nourrir. Le payfan locataire n’a à défalquer
fur le profit de la vache;que l’intérêt-dû prix quelle
lui a coûté, & une portion de. la location cj.es terres,
dont la.majeure partie du,produit eft .,en.grains
qu il vend, ou, qui fert à.le nourrir. Le.payfan
propriétaire de terres, n’avance que l’intérêt du
Pnx cJ.e la vache. Cette foin me prélevée, tout
ce qu il .en retire, eft à fon profit. Quatre arpens
& demi de .terres,.^de cent perches.', à vingt-deux
pieds la perche, cultivés en trois folles, dont
une eft de . tems, en .tems en jachères, fuftîfent
pour fentretien d’une, vache, fi on en aide le
produit de ce qu’on peut cueillir d’herbe dans
Jês. grains.
Refont i des foins. & de la nourriture des Vaches.
. Pour concerter aux vaches la famé, fans las
quelle, elles n auront pas de beaux veaux ni la
quantité de lait qu’on en attend , il eft utile