
H t B O U
fécondé blanche de vigne, en mêflie-tçms que
la première, le même jour, douze Août, à la
même Société.
Les nouvelle?découvertes, en Agriculture, &
en phylique végétale , ne font réputées bien
confiatées que lorfqu’elles font appuyées fur
un nombre ïuffifant de faits certains, & fur-tout
expériences faites exprès, certaines & concluantes.
J’ai donc cru qu’il convenoit de mettre,
fous les yeux de la même Société d’Agriculture,
les réfultats de mes expériences, relatives
à ce nouveau moyen de précocité, à mefure
que ces réfultats étoient en état de mettre les
favans hommes, qui compofent cette Société,
d’autant plus à portée de juger par leurs yeux
de l’efficacité de ce moyen. J’ai donc préfenté,
le dix-neuf Août de la même année, à la même
Société, plufieurs autres branches de vigne, dont
voici le détail.
1. ° Une branche portant, au-deflus du lieU
où j’ai enlevé un anneau entier d’écorce, au
commencement du Printems de la même année,
St au-deffus du Bourrelet qui a été produit à
la partie fupérieure de cette plaie, trois grappes
& deux grapillons de railîn mufcat mûr ,
St portant, en même-tems, fur un de fes rameaux,
qui prenoit naiffance au-deffous de la
plaie , trois grappes, dont tous les grains étoient
çncore opaques, & beaucoup plus petits que
ceux des grappes mûres.
2. ® Une branche portant, fur un de fes bourgeons
de la même année, au-deffus du Bourrelet
occafionné par une pareille plaie annulaire,
faite avant la fleur, une grappe de railîn
blanc mûr, & portant, en même-tems, fur le
même bourgeon, au-deffous du Bourrelet, une
grappe,dont tous les grains étoient encore très-
opaques , & fur plufieurs autres bourgeons,
plufieurs grappes, dont tous les grains «oient,
àufli opaques. Tous ces grains opaques & très-
verds étoient très-notablement plus petits que
ceux de la grappe mûre.
3.0 Une branche de vigne, à laquelle j’ai
enlevé, en Mai précédent, un anneau entier
d’écorce, fur du bois de deux ans. Cette branche
portoit alors trois grappes de raifin blanc mûres,
au-deffus du gros Bourrelet qui a été produit
à la lèvre fupérieure de cette plaie annulaire,
& , en même-tems, trois grappes très-vertes &
très-opaques, fur les rameaux que portoit la
même branche au-deffous de lâ plaie.
4.0 Une branche de vigne , à laquelle j’ai enlevé,
au comm.eneement du Printems , toujours
de la même année, un anneau entier d’écorce,
fur du bois de deux ans, & portant, au-deffus
du trèsgros Bourrelet qui a été produit à la
lèvre fupérieure de cette plaie, une grappe de
raifin blanc tr^s-mûre, &, en même-tems, au-
deffous de ce Bourrelet, une grappe très-opaque
& très-verte ? dpnt lçs grains étoient plufieurs
fois plus petits que ceux de la grappe îjjÂJ
5.0 Une branche de vigne, portant, au-deITu!
du Bourrelet occafionné par l’entèvement du]
anneau d’écorce, fait fur un bourgeon de V
même année avant la fleur, une grappe m
raifin blanc mûre, & fur trois autres bom ^
trois grappes très-opaques & très-vertes,
6.° Une .branche de vigne, qui a été, data
le même tems, foumife à une expérience tout«
pareille, & qui portoit une grappe de raifm'
blanc mûre fur le bourgeon, à la bafe ('
font la plaie & le Bourrelet, & quatre gran,
pes très-vertes & très-opaques fur plufieurs
très bourgeons.
Il n’eft pas inutile de remarquer que plufieurs
de ces plaies, qui avoient été faites fur ce
branches préfentées ce jour, dix-neuf Août
étoient alors bien cicatrifées dans tout ieut
pourtour, quoiqu’elles aient été faites un pet
tard, & d’une largeur égale à l’étendue du
mètre de la branche, immédiatement au(
de la plaie.
Le fix Septembre de la même année, j»
encore expofé , à la même Société d’Agriculj
ture, que j’avois jugé à propos de varier datant
mes expériences, relatives à ce moyen
précocité, en effayant ce qu’il produiroit fui
une couple de ceps de raifin mufcat faifan
partie d’une treille, en plein vent, autour d'il
puits, & dont le raifin ne mûrit, comme I
juge bien, que très-rarement, ou jamais. J’ai
mis le même jour, fix Septembre , fous le
yeux de cette Société , le produit de cet effai
confiftant en cinq branches, cueillies ledit jour
fur ces mêmes ceps, & dont voici le détail.
En premier lieu, quatre branches, à ch
cune defqueüès j’ai, vers le commencement'
Printems de la même année, enlevé un anneaij
entier d’écorce fur du bois de l’année précédente?
La première de ces branches portoit, ce mêm
jour, fix grappes de raifin mufcat blanc, en eide
maturité, au-deffus du Bourrelet annulaire
très-confidérablç, qui efi provenu à la M
fupérieure de cette plaie, & au-deffous de c
Bourrelet, une grappe, dont tous les grait
étoient encore très-verds, & trois ou qustr
fois plus petits que ceux des fix grappes mure
La fécondé & la troifième de ces branche
portoient chacune , au-deffus d’un pareil Bom
relet, une grappe du même raifin, en étatû
maturité, &\au«deffous chacune une grappe
dpnt tous les grains étoient très-verds, très-opj
ques, & trois ou quatre fois plus petits f
ceux de la grappe mûre.
La quatrième'de ces branches portoit, 3
deffus d’un pareil Bourrelet, une grappe du Æ||
raifin , en état de maturité, & au-deffous JJ
Bourrelet, cinq grappes,, dont tous
étoient très-verds, très-opaques, & trois ou |
trç fois plus petits que ceux de la prappe raüre'
1 En I‘eu> une cinquiéme branche, fur
Luelle j'ai enlevé,, avant la fleur,, un anneau
Eier d’écorce, à la bafe d’un bourgeon de la
Rime année.. Cette branche portoit, fur ee
Surgeon, une grappe de raifm,. en état de
Katurité, au-deflus du Bourrelet qui eft pro
■ enu ila lèvre fupérieure de la plaie,,& pot
lit, en même-tems, fur deux autres bour-
Rons, d eu x grappes très-vertes & très-opaques,
Bout tous les grains étoient. de moitié plus pe-
fts que ceux de la grappe, mûre.
■Aucune des autres grappes,.produites, pen-
jjant la même année,, par ces deux ceps de
Klin mufcat,. n’eft parvenue à un état de ma-
Rrité paffable. A la fin d’Oélobre, elles étoient
lûtes flétries auxeeps, & d’un goût - très-acide.
Étjdepuis elles fe font toutes flétries de plus
pjplus, fats devenir plus douces.
■ Tous ceux qui ont examiné ces branches
béfentées à' la Société d’Agriculture, les dix-
luf & vingt-deux- Juillet, les douze & dix-
■ uf Août, & le fix Septembre, ont jugé qu’il
|a.voi,t au moins quinze jours ou trois femai-
tesi de. différence entre l’état, de maturité des
gjiits avancés,, par l’opération de la plaie annuaire,
& l’état, de. maturité des fruits verds,.portés
par les mêmes branches, &. qpi. fervoient
Rbjet de comparaifôn. Et la groffeur de tous
fes fruits, dont j’ai ainfi avancé la maturité
Rujours été plus, confidérable que celle à lalelie
font parvenus;, pendant la même année
■ autres fruits, mûris, enfuite fur les mêmes-ar-
jres Si fur les mêmes, ceps.'. ,
[Il me femble que tous- les faits, ci-deffus
plies,, qui font, bien çonflatés.,. font fuffifans
fur prouver inconteflablement que là plaie
■ ulaire eft un moyen rrès-fûr, très-fimple
■ peudifpendieux, d’avancer, .d’environ quinze
“ n, la maturité des abricQts,’ prunes, rails
» probablement d’autres fruits, en aue-
Kant leur grofleur. Les jouiffances humaines
»envem donc que. gagner confidérablement
T £ ce moyen foit bientôt connu, adopté,
■ rauqué. généralement. V
U|peuiobjeéler, contre l’utilité dece moyen,
b, a arrêt, de la fève defeendante & cette
P annulaire, opérés fur des arbres fruitiers
E l , V-eiU occafionner,,fur l’endroit des
■ ts.qui en rëfultent, un épanchement de
K ’ f ; d01t™ettre, ,en rifque.dë périr, les
leette JSe 68 fur Jef(ïuels on ^ pra-
Kff[K°^J)eut ^pondre ; i.° Mes expériences
J t l, prouvent que ce moyenbs
E B f utl'emem employé à l’égard d’au-
F JTÆ le, ceuit à_ noyaux.
E l a ï S H fruits à.novaux, ou. conçoit
K s mi. , erreonftances, dans lef-
Ktifp f ,îréj°C'^ ^’environ - Quinze jours,
f f ~ faos ifflinucr,. & môme tri aug.
’ “ «tant la groffeur, la beaüté & la bonté d»
fruits,, peut valoir dix & cent fois plus qu8
la branche,, ou même l’arbre entier, fur qui on
1 auroir opérée.
3 Ces. branches, même- fur des arbres fruitiers
à noyaux, ne font pas entièrement perdues.
D après-ce que j ai dit ci-deflus, on peut croire
fans peine que l'expérience m’a appris que ce
font des boutures excellentes, qui s’enracinent
avec la plus grande facilité, & par le moyen
delquelles on fe procure promptement l’avantage
confidérable d’avoir des arbres francs de
pied, dont les rejetons n’ont pas befoin d’être-
greffés, & qui ne font pas fujets à cet autre
Bourrelet de la greffe, qui détruit un fi grand-
nombre d’arbres.-Au Printems fuivant, l’année-
pendant laquelle j’avois occafionné la production
de Bourrelets annulaires, par opération de-
plaies annulaires, j’ai coupé, avant le- premier
mouvement, de la fève, plufieurs des branches.
qui étoient munies de tels Bourrelets, & dont'
quelques-unes avoient un pouce, & un pouce
& demi de diamètre à leur bafe, & cinq pieds
de hauteur. Je les-ai coupées chacune immédiatement
au-deffous du Bourrelet, que- j’ai eu
loin de ne pas endommager. Je les ai repiquées
lans en nen retrancher, en lieu frais, au Nord
& en terre fraîchement labourée. Et fans autre
loin, que darrofer de tems en tems, ces boutures,
fe font-enracinées,,& n’onïpas perdu un
leul obout°n, malgré leur grande longueur.
A-° On juge fouvent à-propos: de détruire-
des branches fur les arbres fruitiers, rant fur
ceux quon eft dans l’ufage de, tailler, que fur:
tous autres ; foit pour rendre leur tête plus '
égale.; foit parce que ce font des branches
gourmandes fur lefquelles tour arbre eft tou-
jouts.en nfque de s'emporter ; foit parce que-
ce font des branches qui.embarraffent le pif--
lage | etc. Dans ces cas 9 il n’y auroit aucun
inconvénient à différer d’un an la defiruéiian‘
de chacune de ces branches, pour, par le moyen
ae i enlèvement d’un anneau coftical fur le.
point “où on projettera de les couper, en retirer
d abord une récolte de fruits plus gros;',
oc dont la maturité fera avancée de quinzaine, i
oc le procurer enfuite une très-bonne bouture'
dont 1 enracinement eft préfque certain. *
Lors .de la taille des arbres fruitiers,. il ne-
faut retrancher aucuns gourmands, il eft même
mutile d employer fon tems & fa peiné pour tâ—
^ dompter ces gourmands par une taille ca-
pable d y amufer lafève- comme on fait ordinaire- -
ment dans la vue de lés retrancher par lafuïte lor{~-
aura rél1^ ^ m?flérer la fougue , à diminuer -'
lumlamment la vigueur de là partie de l’arbre*
qui les a produits , & à corriger cette partie de -
j . PTPPChfion à attirer fur elle ' toute là; fëv e -
de 1 arbre . par la prodiiéHon de telles branchés.-
Cettc - dernière - pratique, - quoique fort bonite^ ,