
P arbre aux anémones. Sans entrer dans le détail
de fes opérations, «nous nous contenterons de
dire que les jeunës brandies de cet arbriffeau ,* -
fans feuilles , fraîches ou féchëes à l’ombre, lui
ont, fuivant divers procédés, fourni différentes ^
nuances intéreflantes, & entr’autres une couleur
de jonquille , qu’il dit être très - fÔlide.
Voici une autre découverte que nous devons
au même Auteur,% qui prouve que cet arbril-
lèaii peut réunir l’agréable & l’utile. ,\
Comme il avoit remarqué que fes branches
hachées font très - odorantes, il les réduifit en
poudre , & en. mit infüler pendant un mois,
au foleil, un gros dans une pinte de bonne eau-
de-vie de vin, qui diftillée au bain-marie, lui
donna un tiers de pinte de produit très-parfumé
, & fans odeur ni goût de fou. 11 ÿ ajouta-
autant de folution de lucre provenant de frag-
mens gros comme des noix de fucrr. fin , feulement
plongé dans l’eau froide, & qui fondoit^
doucement, fans, addition de fluide. Après le
mélange, & la filrration par le coton dans un
entonnoir de verre bien- dos , il en reluira la
•plus fnave' liqueur de defferf, que l’on crût faite
en Amérique, (.M. Djuphinot.)
2. Le Calycant du Japon fe cultive dans
des pots ou- clans des çaiffts, & peut-être rentré
l’Hiver dans l’orangerie -, il aime une terre fubf-
tantielle , fablonneufe & légèrement humide. On
le mulriplie de graines , de marcottes, & peut
être aufîi par le moyen de la greffe •, mais cette
vqie de multiplication n’a point encore été mife
en ufage.
Celle des graines ne peutfe pratiquer que très-
rarement , parce que cet arbriffeau n’en ayant
fioint encore produit dans notre climat , & le
pays où il croît n’étant pas^ d’un accès facile ,-
on ne‘peut guères efpérer d’en obtenir. Cependant
fi l’on parvenoit à s’en procurer , nous
croyons qu’il ïaudroitjàl’inftant quelles arrivent,
les femer dans des pots qu’on placeroit dans la
couche de tannée d’une lerre chaude, fi c’étoit
à la fin de l’Automne ou pendant lTiiver ; ou
fous les chaftîs & for des couches chaudes dans
toute autre laifon. Nous préfumons aufîi que
les jeunës 'plants venus de ■ femences , doivent
être rentrés les deux premières années de leur
jeunéffe dans la ferre tempérée & placés fur les
appuis des croifées. Dans un âge plus avancé ,
ifs n’ont befoin que du fecours de l’orangerie
pour paffer l’Hiver.
La fàifon où les marcottes réufliffent plus fûre-
menî, eft 1-’Automne, un peu avant la chute des
feuilles, lorfque la sève des Arbriffcaux com-
mence à tomber. Pour accélérer leur reprife,
on incite ïësJiraneheS au-tiërs de leur diamètre,
& on les 'côtfrbe dans'la terre même du vafe qui
contient l’individu qvi’on "veut- marcotter. Le
bourrçlet’fe-forme- pendant l’Hiver^. & au Printeins,
e» plaçant l’arbriffeau au moment où il
fort de l’orangerie , fur une couche tiède, à
l’air libre & à l’expofition du levant, les bour
relets pouffent des racines. À l’Automne fuivant,
les marcottes font fuffifamment pourvues de
chevelu pour fe fufhre à elles-mêmes & former
de nouveaux pieds.
Les greffes peuvent être tentées fur le Calycant
de Caroline, foit en écuffon, foit en fente.
En écuffon dans le courant de l’Eté , & en fente
vers le mois de Novembre ; mais d un^ ou d’autre
manière, fur des individus jeunes „ vigoureux &
anciennement repris dans des pots. Les lujcts
deftinés à être.greffés en fente, doivent être placés
en Oélobre dans la tannée d’une ferre chaude
afin qu’ils entrent en sève plutôt qu’ils n’y entr
eroient naturellement , &. qu’ils puiffent être
au même degré de végétation que le Calycant
du Japon. Celui-ci pouffe de très-bonne heure,
puifqu’il fleiirit quelquefois dans le mois de
Décembre , tandis que l’autre ne fe met en mouvement
qu’en Avril. Sans cette parité de végé-J
tation des deux efpèces, on pe peut compter
fur la réuffite des greffes. Cependant, s’il y avoit
de la.différence dans la végétation, il vaudrait
mieux que l’avancement fe trouvât du côté du I
fujet à greffer, que de l’individu dont on doit !
tirer les greffes. Cette différence de végétation eft 1
un obftacïe à la réjiffite des greffes | mais il n’eft]
pas infurmontable, au moyen des précautions
que nous avons indiquées; mais comme il pour-j
roit arriver que ces greffes ne vécuffent pas long-1
tems:, il fera bon de les placer fur la tige des
| fojets, le plus près du. collet de la racine qu'il]
fera poffiblo , afin que, lorfque la greffe aura|
pouffé , on puiffe l’enterrer. Par ce moyen elles
produiront des racines du bourrelet de la greffe
& deviendront des fu jets francs du pied. Il pourra
même-arriver que fes fujets ainfi greffés communiqueront
aux greffes un degré de force & de
robuftiçité que n’ont pas les individus t francs,!
ce qui n’eft pas fans exemple.
Cependant il fera bon de rentrer à l’orangerie,
pendant quelques années, fes pieds obtenus
de greffe, & de ne les mettre en pleine terre, que
lorfqu’on les aura multipliés ün peu abondam-
ment. ! .. WÊ ,,, I
Quant aux boutures il eft probable ql ellesi
doivent réuflir en employant les procédés connus;]
ipais, comme nous n’avons pas eu occafion d en.-j
ployer cette voie de multiplication, nous ne la-j
vons' point quel eft le, procédé qui doit être pié j
Hiftoriquc. Le Calycant- du Japon a été ap-j
porté pour la première fois en Europe erLI77î»j
& culrivé dans les jardins de M. Benjamin
: en Angleterre. M. le Chevalier de Jenfeufl j
| pofsé'lé quelques années après, dans forr 1ar 11
! de Paris, &, dans ce moment, il eft encore t y
rare en J-rancé.
Cet arbriffeau, qui fleurit de très-bonne
heure, mérite une diflindlion particulière , tant
par l’agrément de fes fleurs, que par la belle
yerdure de fon feuillage. ( M. Thouin, ) ’
CALYCE, manière d'écrire le mot Calice,
qui lignifie l’enveloppe extérieure des fleurs.
Voye\ Calice. (A f. T h o u i n . )
CAMARIGNE. Manière d’écrire le nom de
l'Empetrum. Voye% C amarine. ( M. Reynier.)
CÀMANIOC. Plufieurs Voyageurs, qui ont vi-
fité l’Amérique méridionale & les Ifles, donnent
ce nom à une efpèce de manioc, dont la racine
peut être mangée en nature, & qui, par con-
féquent, ne contient pas les focs vénéneux
du manioc ordinaire. Nicholfon lui donne le
nam de Manioc doux.
Aubier dit: « qu’on peut faire cuire les racines
du Camanioc fous la cendre, ou dans un four,
ou enfin les faire bouillir ; de quelle manière
qu’on fes prépare, elles font bonnes à manger,
\ peuvent tenir lieu de pain. »
« Elles n’empâtent point la bouche; comme ■
les- cambars ou ignames. Ces racines font longues
d’environ un pied, for trois pouces de
diamètre; on les*arrache au bout de huit ou
dix mois ; les tiges font hautes de cinq à fix
pieds ; leur écorce eft rougeâtre ; les fouilles font
pareillement rougeâtres en-deffous, &• font fu-
jettes à être piquées; par les infeéîes. Les extré-
.mités 'des tiges, chargées de feuilles, font dévouées
par les vaches, & les chevaux fes mangent
auffi avecplaifir. Les racines coupées par rouelles,
[font du goût des vaches, des chevaux, des ca-
jbris. Quand les faifons font fèches, lorfque le
[fourrage manque, cëtte plante peut être d’un
fgrand fecours, pour nourrir & engraiffer les
jlroupeaux. » Àubl. Hiß. des PL de la Guyane.
Nousignorons à quelle efpèce de plan tes nommées;
parbç Modernes, on doit rapporter ces détails.;
i[M. Reynier. )
C AM ARA. Voyei Lantana.
LÀMARINE. Empetrum. L.
Genre de plante tr.ès-voifin des bruyères &
des chèvres-feuilles, dont il diffère par fes
fleurs polype taies, tandis qu’il s’en rapproche
par tous les autres caractères & fur-tour par
Ion port. Il eft compofé d’afbrifièaux & de
lous- arbrifîeaux d’une forme peu élégante,
dont les fleurs font petites & herbacées. Les
Jes font d’une greffeur fingulière, comparées
pvohune de la plante.
Efpèces.
Camarîne a fruits nôilrs.
Empetrvm nigrum. L. T) des hautes mon-
rgnes de l’Europe, & des bruyères de la
| Weflphalie & de la Gueldrçs.
2. C amarine à fruits blancs..;
Empetrum album. L. ï) du Portugal.
3. Camarine pinnée.
Empetrum pinnatum. La M. Diél. ïj âu
Pérou &. à Monte-video.
La première efpèce eft la feule; que l’on ait
introduite dans les Jardins. Elles pouffent des
tiges hautes d’un pied , couchées for la terre,
ram eu fes, & couvertes de feuilles nombreu fes,
femblabks à celles des bruyères j & difpoféès
de la même manière. Il eft ordinairement
chargé de fruits qui lui donnent un alpeCt afféz
fîngulier.
Culture. Cette plante, qui croît dans les en~
droits couverts de mouffe des Hautes-Alpes, &
couche fes tiges fur ce duvet, exige de certaines
précautions pour fa confervation. On fait
venir ordinairement des Alpes des jeunes plants
enveloppés de mouffe fraîche, qui fopportent
très-bien le tranfport, &. reprennent facilement
lorfqu’on les met en terre à leur arrivée La
multiplication par graine entraînait les mêmes
iiiconvéniens que■ celle des airelles,- c’eft-à-dirê
une attente de plufieurs années, eft peu en ufagè.
Comme la culture de eette plante & les
foins qu’elle exige font les mêmes que pour
fes airelles & les ' bruyères,'il eft inutile de
répéter ici ce que M. Thouin a. dit de cotre
culture. J’obferverai cependant que la Camarine
exige une ferre, plus fècbe que les airelles.
J’en ài même obfervé dans des fables
prefque mou vans, où elle végétoit avec vigueur.
Ufage. Le fruit de ce fous-arbriffeau fort
de nourriture à quelques peuplades du nord
de l’Afie, au rapport de..... Leur peu ce
faveur les fait négliger dans les Alpes, 'où
cependant on mange plufieurs fortes de baies,
& particulièrement celles- d’aire II es. Les coqs
de Bruyère aiment beaucoup ces baies, & fe
multiplient dans les endroits où elle eft commune
: c’eft même de cette plante nommée
anciennement Bruyère , Erica baccifera, qu’ils
tirent leur nom.
Lq peu d’apparence de cette plante, & les
foins qu’elle exige, la relèguent fur fes gradins
dé plantes , Alpines / & fur les. plates-band«?
de terreau de bruyère. Comme elle eft fouvent
dioique, il peut arriver qu’on n’en obtienne
pas de fruits. Sa culture eft reftreinte dans les
Jardins de Botanique & des Amateurs.
La fécondé efpèce eft plus grande,' fes tiges
fe redreffent, & .fes baies font blanches ; elle
pourroit produire un effet agréable dans les
orangeries. On ne la cultive encore dans aucun
Jardin.
. -La troifième efpèce n’eft connue que par
les herbiers , & il eft. vraifembiable qu’elle
ne doit pas appartenir à ce genre: de'nouvelles
obforvations..faites .for la plante fraîche, prou