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on les arbrite du foleil pendant line domaine de
jours, après lefquels. on ôte les abris. Pendant
que ces plantes font dans cette couche, il faut
bien fe garder de les arrofer, tant qu'elles ne
font aucune production. Quand elles pouffent,
il ne fant leur donner qu'une quantité d'eau
extrêmement petite à-la-fois , & ne leur en
donner que tres-rarement. Il eft même plus sûr
de ne leur adminiltrer aucun arrofeipent , tant
qU'elies font dans cette couche, parce que les
vapeurs, qui s'élèvent conftammenr de cette couche
, fourniffent fous les chaffis une^humidité
fuffifante à la végétation de ces plantes, qui
craignent l’humidité , encore plus que toutes les
autres efpèces de ce genre. Elles peuvent relier
dans cette couche, jufqu'à la fin de Septembre.
A cette époque, on les place dans la ferre-chaude,
où elles doivent paffer l'Hiver.
L'expérience a appris qu'aucune plante des
efpèces de Caéliers, numéro i , x, 3, 4, 5, qui
forme la première fe&ion de ce genre, ne peut '
être confervée, pendant l'Hiver , dans le climat
de Paris , que dans une, bonne ferre-chaude
féche, entretenue habituellement dans une chaleur
de douze à dix-fept degrés, fuivànt le thermomètre
de Réaumur. Cependant j'ai déjà dit
que les deux premières çfpèces peuvent fubiifter,
quoique moins vigoureusement, à une chaleur
moindre que de douz& degrés. On n'arrofe
jamais aucune plante de ces cinq efpèces ,
pendant cette faifon. Les plantes des trois groffes
efpèces exadlement méloniformes , n°. 3, 4 &-
qui font les plus délicates de toutes, doivent
être placées fur les tuyaux des fourneaux
de la ferre, ou au moins le plus près qu'il eft
poflible de ces tuyaux, afin qu'elles foient exr
pofses à la plus grande chaleur de la ferre. Cette
grande chaleur, fans aucun arrofement, paroït
fatiguer ces plantes, & leur donne un afpedt
moins vivant & moins verd. Mais, pendant cette
faifon, il faut opter entre cette fatigue & la
pourriture mortelle qui les attaque infailliblement,
fi peu qu'on les arrofe. En A v r il, on met
les vafes qui contiennent ces plantes dans une
bonne couche de tan; Elles y recouvrent bientôt
leur verdeur.
Si on laiffe ces plantes dans cette couche-
chaude, pendant tout l’Eté, elles y feront beaucoup
de progrès ; mais alors il faut, comme
j'ai d it, les arrofer très-peu, ou point du tout,
ii on ne veut les expofer à pourrir.
L'expérience a aulfi appris qu'aucune plante
des cinq efpe.ces de cette première fedlion, ne
doit {jamais être expo fée à l'air lijbre dans le
climat de Paris, même pendant les plus grandes
chaleurs de l’Eté. Elles ont à la vérité l'apparence
d’être en bon état, lorfqu’elles y ont été
expofées quelque tems. Mais quand enfuite elles
font renfermées dans. la ferre, on ,s'apperçoit
b ientôt, tuais trop tard, que cette apparence é.toit
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bien trompeufe ; & l'on a le déplaifîr de voit
que toutes celles qu'on a laiffées ainfi expofées 1
à l'air libre , font infailliblement attaquées de
pourriture ; peu de tems après qu’elles font rentrées
, & e:i périffent très-promptement. Quand
cette pourriture funefte les détruit, c'èft fou-
vent ^extérieur qui en eft attaqué le dernier ;
de forte qu'elles femblent très-faines, jufqu'à ce
que leur intérieur foit entièrement détruit dans
toute fon épaiffeur.
On attribue, avec grande apparence de rai-1
fon, cette pourriture,.à l'humidité exceffiveq:e
ce<v plantes abforbent toujours chaque fois que,
dans lé climat de Paris, elles font expofées à l'air
libre | qui y eft toujours chargé d'une grande
quantité de vapeurs aqueufes, même pendant
les plus grandes chaleurs de l'Eté. Ce feroit une
objection fans aucun fondement contre cette
opinion , que de dire que l'air doit être auffi humide
à Guaxaga & au Port-au-Prince, par exemple
, pendant la failon des pluies, qu'à Paris,!
pendant l'E té ; & que cependant cette humidité
de la faifon des pluies ne fait aucun tort aux
Càdtiers méloniformes , dans ces deux provinces.
Car il eft palpable que cette différence d’effets
dépend de ce que dans ces deux provinces
de l'Amérique, la laifon des pluies eft immé*
diatement luivie de fix mois entiers & non!
interrompus de féchereffe la plus extrême.
C'eft donc bien évidemment cette fi longne I
& fi extrême féchereffe qui delivre les Cac-
tiers de ces deux provinces de toute l’humidité
luperflue qu’ ils ont pu boire pendant la
faifon 'des pluies. Au lieu que, dans le climat
de Paris, fi ces plantes abforbent trop d’humidité
pendant l’ E té , la faifon froide qui fuccedel
ne peut qu'augmenter beaucoup-cette intempérie
, au lieu de la guérir : puifqu'alors ces
p'antes font renfermées dans des ferres-chau-l
des , dont l'a ir , pendant toute cette faifon, eft
beaucoup plushumide que l air libre pendant l’Eté-
Une expérience trèï-conftante a convaincu quil
faut absolument que toutes les plantes des cinq!
efpeces de cette première feélion de Caêtiers,1
foient tenues, pendant tout l'E té , à couvert dans!
des ferres vitrées , qu’on ait foin de fermer toutes!
les fois que le tems eft chaud & humide, «T
d’ouvrir exadlement chaque fois qu'il eft^ chaud
& ferein. L'air de telles ferrés ainfi foignées eltj
pendant cette faifonT, beaucoup plus fef
l'air libre.
Pour qu'il foit à propos d’arrofer de tems e
tems ces plantes pendant l'E té , il faut, ï-
les ne foient pas fur couche, ni en plein a,rJ
comme j'ai déjà dit ; 2,9 que le tems foit chau j
& ferein: 3.® qu’elles végètent; car to u t arr^j
femènt leur eft nuifible, quand elles ne.,P°llrj
fent point. On choifit, pour les arrofer, ‘ P-JJ
de midi, lorfque les rayons d'un foie» é
donnent fur elles. On fe feit de l’arro 01
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goulot. On ne mouille pas la furface de ces plan
tes, qui eiîj hors de terre. On ne leur donne
jamais que très-peu d'eau à-la-fois. Pour que J'ar-
rofement leur foit utile, il n'eft pas néceffaire
que toutes les racines foient humedlées ; il fufit
que la furface de la teire dans laquelle elles
font plantées foit humedlée jnfqu’à environ deux
pouces de profondeur. Elles abforberit avec éner-r
gie les vapeurs humides, qui font répandues
dans l’air ambiant par cette légère mouillure, qui
aide, ainfi fort efficacement la végétation de ces
plantes, fans leur faire aucun tort.
Lorfqu'on veut multiplier dans le climat de
Paris le Cadlier couronné, n.° 4 , par fes fe-
[mences qu'il y produit abondamment chaque
[année, il faut les femer & traiter les plantes qui
en proviennent, fuivant la méthode; preferite
jci-aeffus pour l'efpèce, n.° 1 ; avec les différences
qu'exige la-nature de l’efpèce, n .° 4 ,
[qui eft plus délicate, parvient plus lentement
là fa groffeur naturelle , craint davantage l'humi-
Idité, demande plus de chaleur en H ive r , ne
[peut fe paffer de la couche do tan pendant l'E té ,
demande une terre encore plus maigre. Après
jque les plantes de cette efpece, élevées de fé-
|mences dans le climat de Paris, font parvenues
[à leur groffeur naturelle, il peut fe paffer encore
nombre d'années, avant qu’ elles produifent
[leur cape ou chapiteau, & par conféquent avant
quelles, fleuriffent : car c'eft de ce chapiteau feul
[que najffent fes fleurs.
, Lorfqu'on veut multiplier les efpèces, n.os y
F 5 3 par leurs feraenees, il faut faire venir*ces:
jfemences de leur pays natal. Elles doivent être
femges, & les plantes qui en proviennent doi-
jvent etre traitées félon la méthode preferite pour
Ilefpèçe, n.° 4.;
j Cuhure des Caêliers droits, rcjferriblant en quel-
1 que fine à des cierges, dans le climat de Paris.
J On eft dans l'ufage, dans le climat de Paris ;
17 “raltiplier par la voie des boutures les neuf
plpeces de Cadtiers, n.os 6 , 7 , 9 , 10 , 1 1 , 12 ,
p J & 17 de la fécondé fedtion de ce genre,
p 9llî font des plantes-droites & en forme de
larges. Ces boutures doivent être plantées, par
n t6ms fée & chaud, en Juin & au com-
l enoement de Juillet préférablement à toute
I re faifon. Lorfqu'on les plante plutôt , la
W m *a fécherèffe de la faifon ne font pas
| P j°rables à leur réuffite, & elles font;en
j que de poufrij-^ au lieu de s'enraciner. Quand
L es Pîante plus tard, elles n’ont pas le tems
ntéd°U l6r- aV3nt une a^ez grande quah-
|lJ2 reine s , pour être en état de réfifter fa-
i ent a la rigueur de cette faifon.
^°Ur ces boutures, fi l’on veut en obte-
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nir en peu de tems des plantes très-vigoureufos,
on choilit des pouffes laines, vigoureufes, & d’une
belle venue, âgées de plus d’un an. Si ces pouf-
les n ont pas chacune plus d'un pied, ou un
pied & demi de longueur entre l'etranglement
de leur bafe & leur fommet, on peut les employer
tout entières. Si elles font plus longues
on cçupe les moins longues à huit ou douze pouces
de longueur , & , les plus groffes. à un pied
ou un pied. & demi. On peut employer pour
boutures des pouffes beaucoup plus jeunes, &:
leur donner beaucoup moins de longueur. Mais
les plantes, qui proviennent de ces- petites .boutures,
font, beaucoup plus lentes dans leur premier
accroiffement, & ne parviennent qu’en plu-
iieürs années à la même grandeur qu’acquièrent
des la première année , les plantes provenues de
fortes bouture,s. H ne faut pas faire ces boutures
trop longue^ parce qu'en ce cas leur fommet
eit lujet a être attaqué de pourriture ; ce qui
peut occafionner leur perte totale. Pour'féparer
ces boutures des plantes auxquelles elles appartiennent
, & pour les réduire à la longueur qu'on
defire, il- faut fe fervir d'un inftrument bien
tranchant, . & faire chaque coupe bien nette.
Après que ces boutures font1 ainfi féparées 8c coup
ées, on les p o fe , pendant quinze jours ou un
mois, dans un endroit fec & à l'ombre, comme
par exemple fur les tablettes d une ferre fèche
afin de donner le tems aux bleffures faites par
ces coupes de fe deflécher parfaitément dans toute
1 etendue de leur furface, & de laiifer ces- bou-,
tures fe faner & fe flétrir un peu. Il eft d’expérience
que, lorfqu’elles font un peu fanées
que leurs bleffures font bien fèches à l’exté-
j elles s'enracinent plus aifément, & plus
promptement, & font moins fujeti.es à fe pourrir
au lieu de s'enraciner. Quand elles ■ font en
cet état, on les plante chacune dans un pot fé-.
paré, .dont la capacité foit proportionnée à la
grandeur de chaque bouture, qui foit plutôt
trop petit que trop grandi, qui foit rempli de
terre prefque fèche , fembiable- à celle que
j'ai indiquée plus haut comme convenable à la
culture de tous les Caéliers. Auffitôt quelles font
plantées, on enterre les pots qui les contiennent
dans une xouche de tan de chaleur modérée
placée à l ’expofition, du midi, & couverte de
chaffis ou de cloches ; on les traite enfuite de
la même manière que les boutures de l'efpèce
n.° 2 , jufqu'à la fin de Septembre. Alors on les
renferme dans la ferre-chaude où elles doivent
paftèr l'Hiver. Pour être en état de multiplier
abondamment la plupart de ces efpèces, ii-fofl
fit de retrancher le fommet de. leurs tiges par
une coupe tranlverfalet, faite, foit avec un inf-
trument bien tranchant, fo it , encore mieux"
avec un fer rouge. Leurs parties, inférieures i
telle coupe pouffent bientôt après des rameaux
qui naiüent de la crête de leurs angles faillans..