
très-bien dans nos climats; quelques-uns fup-
portcnt même allez facilement, en pleine terre,
les froids de nos hivers ordinaires.
E J p ice s .
i. Celastre de Virginie.
Cezastrus B u lla tu s . L. Tj de la Virginie.
1 . Celastre grimpant, vulgairement le Bourreau
/des arbres.
Ce za s tru s fea n ien s . L. ï> du Canada.
3. Celastre à feuilles de myrte.
Ce za stru s m y r tifo liu s. L. Tj de la Virginie
& de la Jamaïque.
4. Celast .1 e à feuilles de buis.
Cs z a s tr v s b u x ifo liu s . L. Tj.de l’Afrique.
q. Celastre multiflore.
Cr z à s t r v s multiflorus. La M. Diéh
Cezastrus kifpamcas. H. P. Tj on le croit
originaire de l’Afrique, d’où il a paffé en Ef-
pagne.
Celastre du Sénégal.
Cezastrus Scncgalicnjïs. H. P. Tj du Sénégal.
Ce za s tr u s phylacantkus. L’Hér. fer. Angî.
7. Celastre paniculé.
Ce za stru s pyrscantkus. L. ïj de l’Afrique.
S. Celastre ondulé, vulgairement bois de merle,
bois de joli coeur.
Cezastrus undulatus. H. P. Tj deMadagafcar
& des Iiles de France & de Bourbon.
9. Celastre Iuifant.
Cezastrus lucid us. L. T> du Cap de Bonne-
Efpérance.
FJpèces p eu connues.
10. Celastre linéaire.
Cezastrus linearis. L. fil. Tj du Cap de Borne
Efpérance.
11. Celastre rampânt.
C e z a s t r u s procumbtns. L. fil. T) du Cap
de Bonne - Efpérance.
12. Celastre à feuilles entières.
Ca l a s tr u s integrifolius. L. fil. I) du Cap
de Bonne - Efpérance.
13. Celastre filiforme.
. Ce z a s tr u s filifo rm is . L. fil. ïj du Cap de
Bonne - Efpérance.
14. Celastre acuminé.
Ce za s tr u s ucuminatus. L. fil. ïj du Cap de
Bonne - Efpérance.
15. Celastre à petites feuilles.
Ceza s tru s mycropkyllus. L. fil. ^ du Cap
de Benne-Efpérance»
Defcription du p o r t des EJpccex
1 Celastre de Virginie, C’efl un arbriffeau
qui, dans fa patrie , s’élève jufqu’à huit ou dis
pieds ; mais, dans nos climats, il atteint à peine
,-te moitié de cette hauteur. ■
II pouffe ordinairement de fa racine deux
trois tiges, qui fe divifent vers le haur en plu-
fleurs branches, revêtues d’une écorce brune.
~ Les feuilles font longues de trois pouces environ
fur deux de largeur ; mais elles ne font
ni dentées, ni pointues ; & c’efl en partie ce
qui djflingue cette efpèce de la fuivante.
Ses fleurs font blanches & forcent en épis clairs
des extrémités des branches.
Elles font remplacées par des capfules triangulaires,
d’une belle coulenr écarlatte, remplies
de petites protubérances , & qui s’ouvrent en
trois cellules, dont chacune renferme une fe-
mence dure , ovale 5c. couvert* d’une chair
mince & rouge.
tiiftor îque . Le nom fpécifique donné à cet
arbriffeau,femble annoncer qu’il efl particulièr
à la Virginie. Néanmoins il croit également dans
plüfieurs autres parties de l’Amérique feptentrio-
nale. 11 fleurit ici au mois de Juillet, mais il
efl rare qu’il y produife des femences.
Culture. Ces arbriffeaux fe multiplient de fe-
mences ou de marcottes. La première manière
efl plus longue, & on ne doit y avoir recours
que lorfqu’il efl impofiible de fe procurer des
fujets en état d’être marcottés.
Les femences nous viennent d’Amérique ;
mais, comme elles arrivent ordinairement trop '
tard pour pouvoir être femées avant le Priratems,
elles ne lèvent jamais dans la première année.
On fème ces graines > ou dans des pots , ou
dans une planche de terre marneufe. A l’égard
de ces dernières, il fuffit de nétoyer exactement
la planche de ïnauvaifes herbes pendant l’Eté.
Dans le premier cas, il faut tenir les pot* à
l’ombre jufqu’en Automne. A cette époque, on
les enfonce en terre à une expofitïon chaude,
ou on les enferme fous un enaflis ordinaire ,
pour les garantir de la gelée, & on couvre la
fùrfacedes pots, ainfi que la planche de femences,
avec un peu de vieux tan pris dans une ancienne
couche chaude. Les plantes poufferont au Prin-
tems ; alors il faudra les débarraffer des mau-
vaifes herbes, & pour accélérer leur accroifle-
ment, on les arrofera de tems-en-tems, fl la
faifon efl fèche. Si les jeunes plantes ont fait
un grand progrès dans le premier Eté, on pourra
les tranfplanter en Automne dans la pépinière
du femis, jufqu’à la fécondé année.
Les marcottes fe font en Automne, lorfque
ces arbriffeaux commencent à fe dépouiller de
leurs feuilles. Les jeunes branches font les feules
que l’on puiffe employer à cet ufage. Ainfi,
quand il ne s’en trouve point près de la terre,
il faut briffer les tiges principales & les affujetir
avec des crochets, pour les empêcher de fe
relever. Ce font les jeunes rejettons de ces tiges
que l’on marcotte. Us prennent ordinairement,
dans le courant de l’année, affez de racines pouf
pouvoir être féparés de la mère, & mis en pépinières.
On les y laiflê pendant deux ou trois
ans pour leur donner le tems d’acquérir de la
f o r c e , après quoi on les tranfplante à demeure
dans les places où les plantes doivent refier.
Comme cet arbriffeau croît naturellement dans
des lieux humides, il ne réufliroit pas ici dans
un terrein fec.
Il efl fort dur & fupporte affez bien le froid !
de nos hivers.
2. Celastre grimpant. Les tiges de cette efpèce
font farmenteufes & grimpantes ; elles s’attachent
aux arbres & aux arbriffeaux voifins, &
à l’aide de ce fou tien, elles montent confidéra-
blement. A défaut de cet appui & lorfque cet
arbriffeau ne peut atteindre aucune autre plante,
il s entortille fur lui-même & parvient encore
à la hauteur de douze ou quatorze pieds.
Ce n’eft pas fans raifon qu’on a donné à cet
arbriffeau le nom de bourreau des arbres. Son
voilinage devient bien-tôt funefte à ceux qui lui
prêtent leur fecours pour s’élever. Quoiqu’il
naît ni mains ni vrilles, il les embraffe fi étroitement
qu’il paroît s’enfoncer & comme s’enfe-
velir dans leur écorce & leur fubfiance , &
qu'en arrêtant ainfi la circulation de la fève,
il les fait périr en peu de tems. Image fenfible
de l’ingrat, qui ne profite des bienfaits que pour
étouffer fon bienfaiteur !
Cet arbriffeau pouffe beaucoup do branches
alternes, dont les jeunes rejettons font couverts
d’une écorce verte, liffe & polie.
Les feuilles font ovales, terminées en pointe,
crenelées fur les bords, molles, très-liffes, d'un
verd brun en-dcfliis , plus pâles en-deffous.
Elles ont environ trois pouces de longueur fur
deux de largeur.
Les fommités des branches font ornées de fleurs
difpofées en grappes d’un pouce & demi à deux
poHces. Ces fleurs font petites, d’un verd blanchâtre,
à cinq pétales, difpofés en rofe qui fe
traverfent ordinairement en-deffous.
Le fruit efl liffe, prefque fphérique, à trois
loges, contenant chacune deux femences alon-
gées, rondes fur le dos & applaties au point de
leur contaéh
Hifionqu c. Cet arbriffeau fe trouve dans toute
1 Amérique feptentrionale , & particulièrement
aux environs de Quebec. C’efl de-là qu’il a été
envoyé , en 1709, au Jardin du Roi , par
M. Sarrafin, Médecin du Roi & Cônfeiller au
Confeil fupérfeur du Canada. Il croît dans les
bonnes terres des forêts. Il fleurit vers la fin du
mois de Mai ou au commencement de Juin,
a fes femences mûriffent ici en Automne.
Ufages. La facilité qu’à cet arbriffeau de s’entortiller
autour de tout ce qu’il rencontre , le
rend propre à garnir des berceaux de treillages.
Ses feuilles & fes fleurs rôugiffent un peu le
papier bleu, ce qui annonce la piéfence d’un
Acide. M. Ifnard qui , dans les Mémoires de
l’Académie des Sciences de 1716, a donné des
détails intéreffans fur cet arbriffeau, rend compte
des’eflkis qu’il avoir faits, tant fur lui-même
que fur un chien, & dont le réfultat prouve
que l’ufage intérieur des feuilles de cet arbriffeau
pourroit être dangereux.
On a voulu tirer de cet arbriffeau quelque
patti pour la teinture; mais les effais n’ont pas
été heureux. Il n’a donné qu’un jaune foncé,
mais terne.
Culture. Cet arbriffeau efl plus dur que l’ef-
pèce précédente, 5c il foutient le froid à un
plus fort degré. Il fe multiplie & s’élève de la
même manière. Il a même un avantage de plus :
! c’eft que comme fes graines mûriffent ic i, on
, peut les^ employer à fa reproduction fans être
obligé d’en faire venir d’Amérique. Il trace auffi
de fon pied, 5c fe multiplie encore plus aifé-
ment par fes drageons.
3. Celastre à feuilles de myrte. Cet arbriffeau
parvient à dix huit ou vingt pieds de hauteur.
Son bois efl blanc, mais fort dur. Il poulie
des branches latérales, garnies de feuilles à-peu-
près femblables à celles du myrte, à larges feuilles,
légèrement dentées en feie fur leurs bords,
5c glabres des deux côtés.
Les fleurs font petites, blanches & naiffent
en longs paquets fur les parties latérales de*
branches.*'
Le fruit efl une capfule à cinq cellules, dont
chacune renferme une femence oblongue.
Hifiorique. Cette efpèce croît naturellement
dans la Virginie, à la Jamaïque, ainfi que dans
quelques autres Ifles des Indes occidentales. ?
Culture. Cette efpèce efl plus délicate que les
précédentes. Elle ne perfectionne point fes graines
en Europe ; ainfi, pour pouvoir la multiplier de
femences, il faut les faire venir de l’Amérique.
Aufli-tôt qu’on les reçoit, on les fème dans des
pots remplis- d’une terre légère, que l’on met.
dans une couche chaude.
Il efl rare que ces graines pouffent dans la
première année. Au Printems fiùvant, on les met
dans une nouvelle couche chaude. Et fi les pots
font convenablement arrofés, les plantes commenceront
à paroître environ un mois après.
Lorfqu’elles auront acquis une certaine force ,
om peut les planter féparément dans des pots
qu’on remet aufli-tôt dans une couche de tan ;
on les arrofe Sl on les met à l’abri du foleil,
jufqu’à ce qu’elles aient produit de nouvelles
; racines ; après quoi on les traitera comme le»
autres plantes tendres qui viennent des mêmes
: contrées.
On peut les fortir à l’approche de l’Eté, 5c
les laiffer à l’air libre jufqu’à l’Automne,
4. Celastre à feuilles de buis. La tige de cet
arbrifleau efl mince, foible , très—rameufe, &
pleine de noeuds. La plante efl armée d’épines