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lieu à la formation d’une meilleure couronne.
On coupe celles qui excèdent ce nombre,
comme pouvant faire prendre à l’àrbre
une forme défeélueufe.. Ces branches pro-
duifent une multitude de rameaux, & s’ëtentendent
horizontalement.......Le tronc continue
de croître & de groflir, & les feuilles ne viennent
plus que fur les branches.. -
Les Cacaoyers ne font pas plutôt-couronnés,
que de tems en tems ils pouffent un peu au-
deffous de leur couronne, de nouveaux jets
qu’on appelle rejettons. Si on abandonne ces
arbres, fans les gêner dans leurs, productions,
ces rejettons forment bientôt une fécondé couronne,
fous laquelle naît enfuite un nouveau
xejetton, d’où il en fort un troifième,. &c. -,
au moyen de quoi la- première couronne eft
prefque anéantie -, l’arbre s’effile en s’élevant
confidérablement, & toutes ces branches s’étendent
à droite & à gauche,, en forte que l’arbre
paroît comme* un gros buiffon fans, tronc.
Ceux qui cultivent le Cacao, préviennent ces
productions nuifibles aux. récoltés des fruits en
rejettonnant., c’eft-à-dire, en châtrant tous les
rejetions-,. lorfqu’ils fardent, ou. dans le temps
de récolte., »•
On arrête le Cacaoyer à une hauteur médiocre
ndh-feulement pour, avoir plus de facilité
à cueillir les fruits, mais encore pour qu’il
foit. moins tourmenté du vent.. Cette hauteur
varie fuivant: les endroits.
L ’âge auquel il commence à fleurir & à
donner du fruit, n’èfl pas. fixez, c’eil ordinairement
après, dix mois- ou deux ans ; mais- ceux,
qui font plantés^ en donnent cinq; ou fis mois
plutôt...
Ils. font couverts de fleurs &. de fruits, pendant
toute l’année.. On en fait deux récoltes
principalesy.uneen Décembre, Janvier & Eévrier;
1?autre pendant les.mois.de Mai , Juin & Juillet..
L ’on eftime fur-tout la récolte d’Hiver., Cependant.
bhumidité-- de la faifon doit rendre les
fruits plus difficiles ,à fécher & à. conferver.
Le fruit eft environ quatre mois à fe former
& à mûrir.. Le. figne de. maturité eft lorfque le
fond des. filions a- entièrement changé: de couleur,
& que le petit- bouton d’en- bas du fruit,
eft la feule choie qui paroiffè verte. On cueille
alors le fruit: »
Pour faire cette récolte., on met un Nègre
à chaque rangée., vp.our abattre les. fruits, mûrs
avec une fourchette de Bois, ou les arracher à
la main. Tantôt le même Nègre les met-â me-
fure dans un panier y tantôt ce panier eft entre
lès mains d’un, autre qui le fuit., & qui va.
vuider le panier au bout-de. la file, où il cueille ,
à mefure qu’il' eft plein.. Tout étant ramaffé &
jnis par pilfes, ou caffé les. coffes fur le lieu
même, au bout de trois ou quatre; jours. On
dégage les amandes d’avec te mucilage, & tout.
[prennent l’air & fe defi'échent. 1 ° L a féco n d é
Jjrarion eft de tailler :1e bout des branches
fond il eft fec, & de couper tout près de
Lie celles'qui font endommagées.; mais il
l r penfer à ne point racourcir les branches
tiireufes, ni faire de grandes plaies : comme
1 arbres.:, abondent, en fuc laiteux & glu-
feux, ü s’en ferait un épanchement qu’on
ce qui les environne., & on les- porte j f
mailon. Les coffes-, en demeurant dans r
Cacaoyère ,, s’y pourriffent, &. peuvent. J
fuite fervir d’amendement; mais on doitprenew
garde , qu’il; ne s’y amaffepas d’infe.des,onfJ
un grand tort, aux plantes près defquelli
on les- charieroit». Les feuilles du Cacaovel
amendent pareillement la terre,, foit lorfqu’onll
y enfonce par les labours,, foit que, deineil
tant éparfes à la fuperfi.de, ellesfconcen,™ !"“ t1.'bi?n, de la P“ “ à arrrè£er * ?ui les
l’humidité. „• : beaucoup. -
Aufli-tôt que tes amandes font arrivées H
maifon, on les- entaffe dans des paniers, dan]
des canots ou grandes auges de bois,, ou dai
des balles, à quelque diftance de terre. On
y laiffe fuer pendant quatre, ou cinq, jours-
plus ou moins, bien couvertes de feuilles d
balifiers ou de bananiers,, ou de quelques natte!
affujetties-avec des- planches ou des pierres. Oj
les y retourne foir & matin. Durant cette fermentation
, elles- deviennent, d’un rouge obfcur
tes Cacaoyers ont pour ennemis les hannetons,
ravers, diverfes fortes de fourmis, des
ipéces de fautereltes nommées Criquets. Made-
loifelle Mérian a représenté une groffe che-
e, qui dévore les feuilles de ces arbres,
(les criquets mangent les feuilles, & par pré-
(ence les bourgeons.: ce qui fait périr l’arbre,
du moins le retarde beaucoup. Jufqu’à pré-
t on n’a pas fu d’autre moyen de s’en garnir,
que de les faire chercher foigneufement
en détruire le plus quil eft poffïble.
[Les fourmis blanches, nommées à Cayenne
ux de bois, font un grand dégât dans les
[caoyères; les fourmis rouges encore plus. En
je feule nuit, elles en ont quelquefois ravagé
jjèrpent .de vaftes plants. Elles s’attachent
incipalement aux jeunes arbres. C’eft au vôi-
ige des arbres _ de rocou , que l ’on attribue
bvafion originaire clés fourmis blanches dans
Cacaoyères. On les détruit, en jettant quel-
;s pincées de fublimé corrofif dans leurs
» ou fur leur route: celles que le fublimé
fiche, périffent en peu de tems, & portentencore
icontagion & la mort parmi les autres, en fe
|ant avec elles dans, les nids,
puant aux fourmis rouges, un excellent
|yen de les détruire eft de fouiller la terre,
jjjf jerter quelques pots d’eau bouillante dans
'rourmillières que l’on rencontre. Si elles ont
if retraite fous de groffes pierres, on les
'Une au moyen d’un foufllet qu’on emplir
•vapeurs de foufre.
Pous avons vu ci-devant qu’on abandonne
manioc à ces infeétes, pour préferver les
| S erf ^ autres Sacrifient pareillement des
^ de monben, & de quelques autres
Après ce t e m s o n les expofe à un folej
vif Tardent;,, fur des claies ou dans des cailfl
plattes,, dont le fond eft à jour, afin dédillipl
un; refte d’humidité qui' pourroit les gâter. Oi
les y remue & retourne fréquemment; enfuit]
on achève de les faire fécher à un foleil plu
modéré:, ayant foin de les mettre à couver
pendant la nuit, & lorfque le tems eft pliivieul
Quand lès.- amandes- font bien fèches,. on k
garde dans des- futailles, dans des facs- ou a
grenier, jufqu’à ce que l’on- ait. trouvé-l’occaiio
de les- vendre. M. Artur approuve beaucou
qu’avant de les ferrer, on les. mette tremper uni
cîemi-journée dans de l’eau de mer., & qu’on lei
faffe fécher une fécondé fois..
Une Cacaoyère bien tenue produit conlidl
rablement-.. Les plantes qui fervent à la garantir
d’accidents,, rembourfent les frais de fa plan/
tation & de fa culture.. Ces fiais fe rétluifen
à la nourriture d’un certain nombre de Nègres)
qui. peuvent prefque vivre avec les production
deftinéës principalement à favorifer &. confervei
lès Cacaoyers.. Les amandes de Cacao fonrdoj
un gain bien' réel; En- évaluant le produit j
chaque arbre, à deux- livres d’amandesfècnej
& leur vente à; fep-t fols fix deniers par livre, c
retire quinze fols, ------ -j------ ------d--e- -c ha“q1 u_e arbre. Vingt rN « F UÇ
grès-, peuvent, entretetemr cinquante nulle ua t£n défrichant
caoyers, qui rendront par conféqucnt ,
livres. Les-mêmes Nègres cultiveront & ricoa
feront tes autres plantes-qui: auront: été phce*
entre les Cacaoyers.. L
Pour maintenir lés- Cacaoyers en bon éta|
pendant vingt-ou trente années’-, il faut-av01
foin de l'eur donner deux, façons tous lés^ans
après-la récolte d’Eté, un peu avant la ‘alJ
des pluies ; fâvoir, i:.° dé les réchauflerB
bonne terre, après avoir bien labouré Mj
autour; cela empêche que tes petites p
H B fom Plus. du goût des fourmis crue
feuilles de Cacao.
terrein pour une Cacaoyère,
Faut « *11 : V ~ ----mxiv. v>cu-ctuyexc,
H foigneufemeni à détruire toutes
urmiiherés voifines, jufiju’à ce que les
bt! J “ e?t ,ërai' [is. Encore auraient-ils tou-
crain<Jre les fourmis blanches, n
■ Ux
■ moiremoyens fournis par l’Auteur de ce
iu’on n ^)°îJr ^^trutee les chenilles, je crois
K 'r I » e.mpteyer celui dont on fe fert
K r(;'n-.e mourîr les taupes grillons, nommés
■ le tùù AOXX* f ourt?ro^es' ^Pr^s avoir découl
é d huil 1 *ourmis> S faut couvrir avec un
1 e la furfoce du terrein criblée de
, trous ; mats auparavant, il faut la mouiller légèrement,
afin que fi la terre eft fèche, elle
n’abforbe pas l’huile.; enfuite avoir des vafes
pleins d’eau, & en verfer fur ces trous, peu
à-- la — fois, & fans interruption, mais autant
quils peuvent en recevoir. Cette eau remplif-
lânt fucceffivementles cavités, entraîne l’huile,
& tous les infeéles quelconques couvents d’huile,
périffent. Comme ils ont tous l’ouverture de
leur poumon ou trachée-artère fur le dos, près
du corfelet, cette huile bouche la trachée,
l’animal ne peut plus refpirer & périt.
M. Artur penfe que le plus sûr moyen de
faire efficacement la guerre aux infeéles, feroie
que chacun fe bornât à ne cultiver qu’autant de
terrein qu’iLpeut en tenir habituellement en bon
état. -Si te vent , ou la .chute de quelques arbres
de lifière renverfent des Cacaoyers, en forte
quune grande partie du pivot tienne encore
dans la terre, ce feroit achever de les faire
périr, que d’-entreprendte de les relever, à.
moins que ce ne fût dans un terrein excellent.
Il vaut mieux, pour l ’ordinaire, couvrir prompt
tement de bonne terre le pied de ces arbres, &
tout ce qui paroît de racine, & foutenir avec
des fourches piquées en terre j le tronc & les
principales branches. Les arbres continuent de
produire en cet état, & au bout de quelque
tems, ou voit naître de chacun d’eux un jet
droit, qu’il faut conferver avec loin jufqu’à
ce que, donnant du fruit, il autorife à étron-
çonner à un demi-pied de lui le vieux arbre;
mais, quand les arbres font entièrement déracinés,
on ne doit point penfer à les replanter;’
ils ne reprennent pas.
Culture des Cacaoyers en Europe.
Pour cultiver ces arbres, on doit tirer des
amandes de l’Amérique, qui auront été mifes
toutes fraîches dans des caiffes avec de la terre.
Ces caiffes, placées à l’ombre en Amérique,
font d’abord arrofées fouvent, pour hâter la
germination. Les graines font environ quinze
jours fans lever. Dès qu’elles paroiffent, on
les arrofe foigneufement durant la féchereffe,
& on les abrite du foleil. On n’y laiffe croître
aucunes herbes: Les jeunes plantes étant affe*
fortes pour foutenir le tranfport, on les embarque
de manière qu’elles foienr garanties du
grand vent, du grand foleil & de l’eau de mer.
On les humeéle fréquemment d’un peu d’eau
douce, pendant la route, & à mefure qu’on
avance au-delà des tropiques, on diminue la
quantité & le nombre des arrofemens.
Les caiffes étant arrivées en Europe, on les
garnira de bonne terre légère; on les mettra
dans une „couche de tan médiocrement chaude; '
on empêchera que le foleil ne donne fur le!
plantes; & on les arrofera prudemment, parc®
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