
t$ B A ï
D ’ autre pa rt. 7 7 7 23789 1.
arpens d'avoine & io de vefce, '
c’eft........................................................
Salaire de trois hommès qu’on
appelle metiviers, dont le travail
confifte à battre au tonneau le feigle,
à former de fa paille tous les liens
dont on a befoin pour la récolte
entière, & à entaffer toutes les gerbes,
foit dans les granges, foin en
meule, à chacun 50 liv. , non
compris ce qu’ils gagnent du battage
«du grain................ ...............................
Salaire d’un homme qui donne
au bout d’une fourche, toutes les
gerbes aux chartiers pour les placer
dans les charrettes.. . . . . . 1 ;
Salaire des hommes on des femmes
qui relèvent & forment en gerbes les
ondins d’avoine que la faulx a dif-N
pofé par bandes......... ......................
Huit fetiers de méteil, à 16 liv .,
pour fournir du pain à fous les
ouvriers employés à la récolte :
deux pièces ae vin à 30 liv,., & la
viande de boucherie néceffaire ; lé
tout formant la fomme d e ,
Beisde lits, lits de plume, cou-
Vertures, draps, napes & autre
linge pour les domeftique%;& pour
les moiffonneurs................................
Chandelle..............................* . . . .
Six cordes de bois > & 500 de
fourrées. La corde de bois à 24 liv.
& le ' 100 de bourrées à 20 liv. Le
pays eft loin dès forêts. . . . . . . . . .
Uflenfiles& vafes utiles ménage^,
tels que marmites , chaudières ,
affiettes, plats , pots à foupe, cuil-r
lers, fourchettes, gobelets, tables,
bancs pour les domçftiques & pour
les moiffonneurs, faloirs, & c . . . . .
Objets à l’ufage des écuries, va-r-
cheries, bergeries, comme lanternes,
râteliers Amples ou doubles, pra*-
vendier, crochets & fourches de fer,
brouettes & civière pour enlever
les fumiers &. litières.................,
Inftrumens dont on a befoin dans
les granges & dans les greniers ; tels
que. les cribles de peau & d’archal,
les paffoires, les balets/des pèles,
les lacs, les mefures, les paniers
& corbeilles.. . . . . . . . . . . . . . . . . .
Ceux qui fervent au laitage,
comme les fceaux de bois, les pots
de grés, les plateaux _de‘ mairin ou.
25760 1.
B a ï
Ci~contre. . . 7 25760 %
d’ofier pouf pofer & faire fécher
les fromages, & c . . . „ , .................. 52
L ’exploitation de 300 arpens exige
trois charrettes bien montées , à
300 liv. chacune ; 2 tombereaux
chacun de 2 14 liv.; quatre charrues
à 40 liv. chacune ; huit herfes à
4 liv, chacune ; quatre rouleaux à
30 liv. chacun; deux douzaines de
rateaux pour enlever les avoines ;
le parc des troupeaux coinpofé de -,
claies, croffes, chevilles & de la
cabane du berger, formant enfemble
lafomme d e , .............. 128Ô
Faux-frais pour acheter & fe procurer
tout ce qui eft détaillé ci-deffu?. 150
Entretien pour le charron, le
cordier, le bourrelier, le maréchal.
. . . . . . jg . ................................ 336
T o t a l 27584 liv «
Je ne vois de profit pendant les
17 mois que deux tontes de brebis
qui peuvent aller à . . . . . . . . 800 liv.
Dix veaux à 20 liv .. . . 200
Des oeufs pour environ.. 200
• .................. i . . v, . j , . . , . 1200 liv. 1290 liv.
Le fermier refte en avance de. . . , 26384 lit,
Flufieurs articles ont fans doute été omis ; mais
il eft impoflible dans une fi longue énumération
qu’il n’en ait pas échappé quelqu’un.
On peut encore mppofer que le fermier
éprouve des''maladies fur fes beftiaux, qu’il
en perde quelques-uns, que fa première récolte
foit en partie ou en totalité ravagée par la
grêle ou altérée par d’autres accidens , que
les grains qu’il récolté foient d’un prix au*
deffous de ceux qu’il a achetés pour femer.
Ces confidérations doivent entrer dans lé prix
de la location : le propriétaire raifonnable ne
manquera jamais d’y avoir égard.
Je n’ai rien trouvé de plus propre à éclairer
le leéteur fur l’appréciatiôn du loyer d’un
terrein à prix d’argent , qu’un mémoire de
M. Varenne de Fenille , Affocié ordinaire de la
Société d’Emulation de Bourg, en Breffe, Cor-
refpondant de la Société d’Agriculture de Paris,
&c. Je lé tranferis tout entier, fans y rien
changer, dans l’efpérance qu’il jetera du jour
fur une des queftions les plus importantes de
l’Agriculture c’eft prouver le cas que j’en
fais.
« Il -y a peu de propriétaires attentifs, d it- il,
qui-n’aient remarqué une différence très-fenfible
entre le prix de fermage de certaines terres, le
plus
150
45
5®
fo o
607
3a
244
115
i 3s
182
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fcîus brcîïnairement ifolées, & cPufîe îh&HoCré
étendue, & celui des fonds d’un même territoire
, lefquels compofent ce qu’en Breffe on
appelle des Domaines. »
w Cette différence eft fi forte, qu’on les voit
fouvent amodiées à railon de 6 livres la Collin
6 (ï)*, quelquefois même au-delà; tandis que
les terres voifines, d’une bonté & d’une qualité
prefque femblables en apparence n’entrent
dans le prix du bail d’un Domaine, réputé à fa
jufte valeur, qu’à raifon de 40 à 44 fous la coupée.
“ Cependant,'iorfqu’èlles viennent à vaquer,
il fe préfente des fermiers en foule ; tandis qu’un
fermier qui s’aviferoit de tripler le prix d’un
Domaine , dont les terres auroient été payées
jufques-là fur le pied de 40 fous par coupée,
pafferoit évidemment pour un imprudent, & le
propriétaire qui accepteroit cette augmentation
pour n’être guères plus fage. »
« Une différence aufii énorme, une différence
du fimple au triple, méritoit qu’on s’occitppât
d en découvrir la fource, puifqu’elle devoit naturellement
conduire à la connoiffance de la
proportion à établir entre la valeur intrinféque
des fonds , & le prix de leur fermage, »
« L ifolement de ces terres privilégiées, leur
inédioçre étendue & leur peu d’éloignement des
villages, font des circonftances qui , réunies,
ont néceffairement contribué à leur amélioration
, & à rendre, par fucceflion de tems, leur
valeur productive , fupérieure à celle des terres *
voifines ; tandis que la valeur primitive & naturelle
des unes & des autres, étoit peut-être originairement
la -même, n
les a portée qu’on y épargnât d’autant moins
les engrais, que le tranfport en étoit plus facile :
leur indépendance d’aucun Domaine,« favorifé
le concours d’un plus grand nombre de fermiers.
Enfin, ceux-ci!n’ayant qu’un petit efpace voifin
de leur habitation à cultiver, n’ont épargné aucun
des foins dont ils étoient capables ■ pour en
augmenter la fertilité. »
“ p n eft donc pas étonnant qu’elles^aient acquis
à la longue plus de force produ&ive. Mais
a-t-elle été portée au triple de ce quelle étoit
dans 1 origine ? Non fans doute. Il fuffit, pour s’en
convaincre, de jetter un'coup-d’ceil fur la récolte
es unes & des autres. On y appercevjra, à la vérité,
oe la diirérence : elle y fera même très-fenfible ;
niais elle ne paraîtra .point énorme ni même ’
a beaucoup près, aller du fimple au double.
VVcüe donc l’augmentation en force
produénye, néceffaire & fuffifante pour qu’une
coupée de terre, dont le fermage, fur le pied de
fl "■ ^ ! 44 lotis ? étoit à fa jufte valeur 5 parvienne
a valoir 6 livres d’amodiation, même avec du
MBS 1-3 _ coupée, mefure ordinaire des terres de
L>rellc> contient 6350 pieds.
•Agriculture. Tome XI, X,ere Partie.
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bénéfice pôûr le fermier. Telle eft la queftion
qu’on s’en propofé de réfoudre, n
u Mais, avant de paffer aux calculs que cette
efpèce de problème exige, il eft à propos d’établir
préliminairement des principes dont la vérité
foit inconteftable, & de partir d’après des
données qui ne fauroient être d’une exactitude
rigoureufe , puifqu’elles portent fur des /objets
: qui varient quelquefois d’une contrée à une
autre contrée, & changent, pour ainli dire, tous
les ans, dans la même contrée ; mais qu’on établira
fur des moyennes proportionnelles aflez
exactes, pour ne pouvoir être raifonnablement
contredites. »
u Commençons par bien concevoir ce qu’eft
lé fermage d’un fond de terre labourable , &
par en bien connoître la bafe effentielle. Je définirai
le fermage un abonnement consenti par
le propriétaire, en vertu duquel le cultivateur
acheté, pour une fomme fix ependant un certain
nombre d’années convenues, la portion des
denrées reproduites qui auroient dû appartenir
au propriétaire, pour fon droit de propriété.
« Il y a entre le cultivateur à moitié fruit t
qu’on nomme granger en Breffe & le fermier
cette différence : à favoir, que le g anger partage
avec le propriétaire des denrées dont la
1 quantité & la valeur font fujettes à des variations
accidentelles ; au lieu que Le fermier le*
paie à un prix fixe & invariable pendant la
durée de fon B ail, & fans avoir égard, ni à la
quantité plus ou moins grande de là denrée reproduite
, ni à fa valeur' plus ou moins confi-
dérable dans le. commerce. Le fermage eft donc
ftriCLement un abonnement du grangéage qu’il
repréfente, & auquel il eft fubftitué. »
« Tout abonnement eft un paCle dans lequel
le payeur doit trouver de l’avantage. O r , le fermage
eft de tous les abonnemens , celui qui
mérite le plus de faveur. En effet, le fermier
courant beaucoup plus de rifques que le granger,
épargnant au propriétaire, & le foin de la con-
fervation de la denrée ,' • & les emb arré de la
vente, & les pertes accidentelles, la chance doit
naturellement être pour lui. Auffi, dans les calculs
qui vont fuivre , j’y ai eu le plus grand
égard; ils portent fur des bafes qui font toutes
à l’avantage du fermier. »
« Je fuppofe qu’un champ produife cinq pour
un ; c’eft-à-dire, cinq fois la quantité de grains
dont il a été enfemencé. D’après des obfervations
füivies, j’ai trouvé que c’étoit le produit ordinaire
de la plus grande partie des terres de la Breffe.
« Soit prife dans ce champ une coupée pour
la foumettre au calcul ; elle contient 6250 pieds ^
quarrés , elle s’enfemence avec la quantité de
froment que contient une coupe-, & la coupe de
froment pèfe à Bourg environ 22 livres, poids
de marc : enfin , foit la valeur d’une coupe éva^
luée par année commune à 40 fous. »
D