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degrés. Maïs cette variété n. 25, À , peut aufïi
fe multiplier & fe cultiver avec quelque fuccès
en pleine terre dans le climat de Paris. On
peut la multiplier en pleine terre, par boutures,
qu’il convient de planter en Juin ou au commence
nent de Juillet, préférablement à tout
autre tems. D’après les expériences & obferva-
tions faites par Thiéry en Amérique, il femble
convenable &, avantageux encore plus pour ces
boutures plantées en pleine terre, que pour
celles Cultivées en pots , que chacune d’elles
l'oit compofée de deux articulations âgées de
pkis d’un an, & foit plantée de la manière
preferite par Thiéry, favoir, chacune dans
une petite. folie d’environ dix à. douze pouces
• de largeur, & cinq à lîx pouces de profondeur,
quelle foit placée obliquement de façons que
l ’articulation inférieure foit pofée toute entière
à plat fur terre, & que la moitié au moins
de l’articulation fujpérieure, forte de terre de
manière quelle fane, avec l’horizon, un angle
très-obtus du côté de l’Eft. Voye£ plus haut
la culture du CaéHer Nopal, en Amérique. Les
. boutures de cette efpèce, plantéës en pleine terre,
à Paris, ne font ordinairement compofées que
d’une feule articulation chacune. On les plante
en terre maigre, fèche, bien préparée, & expofée
au midi. On les couvre . chacune avec une
cloche. On les abrite des rayons du foleil, &
on les arrofe très-légèrement tous les huit jours*,
.pendant les grandes chaleurs, jufqu’à ce qu’on
les voie pouffer. Alors on ôte les abrri, on
. les accoutume par degrés à l’air libre, & on les
arrofe de tems en tems légèrement, pendant les
grandes chaleurs, à l’heure de midi. Quand elles
font une fois, parfaitement enracinées, on ne
■ les arrofe pins* au contraire, lorfqu’il furvient
des tems humides de longue durëo, on fait bien
de les abriter, en les couvrant d’un chaflis de
vitrage portatif, qu’on a foin d’ouvrir chaque
fois que le tems efi fec -, mais cette. efpèce peut
fe paffer de cet abri. Pendant l’Hiver, on les
mer, le plus qu’il eft pofîible, à l’abri de la
gelée, par tous, les moyens ordinaires ; comme
.en roulant autour de leurs tiges & branches ,
un gros lien de paille tordue qui les couvre
entièrement , en les couvrant d’une grande
épaiffenr de paille longue, en couvrant les
plantes avec des chaflis de vitrages proportionnés à
.la grandeur qu’elles ont, &c. Dans les Hivers doux,
. on réuffit, par ces foins,. -à les conferver en
pleine terre. Mais, dans les Hivers rigoureux,
• on les conferve. fort difficilement. Cependant
Miller dit que Gqllinfon lui a affuré.avoir reçu des
: branches.de cette ■ variété qui avoient été cueillies
dans rifle,de Terre-Neuve, où le -froid de l’Hiver
efl beaucoup plus rigoureux.- que dans le climat
rde Paris. Toutes les efpèces de -CaéHer de -cette
quatrième feéHon ont befoin de fo\uien ; celles
qui fe fou tiennent naturellement droites, doi-
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vent être fotitenues par de forts échafats, p0J
empêcher quelles ne fe brifent par leur propre!
poids. Le CaéHer à feuilles fcolopendres jj.
29, laifle traîner fur terre fes tiges & branches
lorfqu’elles ne font pas fou tenues par q u e lq j
échalas. 11 efl: utile que le CaéHer en raquette
n. 25 , A , & le CaéHer en raquette nain n.*
25, D, aient leurs tiges & branches foutenuespar
des bâtons, de manière à les empêcher de toucher
la terre ; en premier lieu, parce qu ’il J
peu agréable, peu commode, peu p ropre &
nuifible, de lainer traîner par terre & fur jJ
plantes voifines, ces tiges & branches ; en fécond
lieu, parce qu’il efl à propos de les empêcher
de s’y enraciner de diftancc en difiance; car
de cet, enracinement réfultent deux inconvéniens-]
le premier, c'eft que lorfau’une plante a une'
quantité de fes articulations ainli enracinées, elle
efl dans la même condition qu’une p lan te qui!
a produit quantité de rejettons, & e lle fleurit
peu ou point: le fécond, c’eft que lo rfq u ’une
de ces plantes efl en pot, & a un certain nombre
de fes articulations ainfi enracinées, foit
dans la pleine terre voiline de ce p o t,
foit dans la terre des pots voifins, fi l’on veut;
enfuite changer fon pot de place, on ne peut
le faire fans qu’elle perde fùbùement toutes
ces racines, & alors elle tombe dans la langueur.
Ajoutez que toutes c ë s articulations enracinées
dans des pots voifins, affament les p la n tes contenues,
dans ces pots. On peut tirer directement
d’Amérique, les boutures des Caéliers de cette
quatrième feéHon, comme j ’ a i dît p lu s haut,
qu’on en peut faire venir les boutures des Cae-
tiers droits en forme de cierge.
***** Culture des Lacliers garnis de vrai(t\
feuilles, dans le climat de Paris.
La ferre la plus convenable pour le Caéber
à fruits feuilles, N°- 30, efl une terre légère
fans aucun mélange de fumier, un tel mélange
nuit aux plantes de cette efpèce comme â toutes
les autres de ce genre, & les met en danger
de pourrir. Si l’on n’a pas de terre légère à fil
portée, on pourra fe fervir de terre franche!
qu’on rendra légère par un mélange exaét. éel
partie égale , ou de terreau de bruyère, fi ' on|
peut aiféraent s’en procurer, ou à fo.n défaut»!
de fable fin, ou bien de décombres calcaires,!
ou de pierres calcaires en poudres paffées aul
crible fin. Il efl bon qu’un tel mélange ait étel
fait fix mois ou un an avant que de s’en lervir.i
Cette efpèce fe multiplie ordinairement p^l
boutures qu’on peut planter pendant toute 1 »
.mais qu’il efl plus avantageux de planter eaj
Juin. Ces boutures font des fragmens de brat> |
ches ou de tiges, longs1 de fix à huit pouces 1
parés des branches ou tiges auxquelles || T
partenoient par des coupes bien nç;tes. On Ot
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L s feuilles de la portion de chaque fragment
Lu i fefa enterrée, en les coupant proprement
[tout proche de la tige. Si l’on plantoit tes bou-
LreSi fans av°ir préalablement retranché ces
[feuilles, ces dernières pourriroient en terre, &
kommuniqueroient leur pourriture à l’écorce &
lau bois des boutures, qui périroient ainfi au
[lieu de s’enraciner. On laifle, fans y toucher,
[les feuilles qui font fur la portion* de chaque
[fragment qui ne fera pas enterré lors de la
[plantation. H n’eft utile d’ôter ces feuilles que
wur les boutures des plantes qui n’ont pas leurs
feuilles graffes.
On laifle ces fragmens expofés'à l’air en lieu
fféc à couvert & à l’ombçe, fur les tablettes
[(Tune ferre fèche, par exemple pendant une
jhuitainë de jours, afin que les parties coupées
touillent fe fécher à l’extérieur avant qu’on les
plante. Ori les plante enfuite dans des petits pots
«remplis de la terre indiquée prefque fèche, &
i fond defquels on n’a pas manqué de mettre
1 lit de petits plâtras ou de petits fragmens de
[pierres calcaires. On peut mettre .plufieurs boutures
dans chaque pot : mais il vaut mieux n’en
[mettrequ’une. On place fur-le-champces.pots dans
june couche de tan de chaleur modérée, placée
I l’expofition du midi, & on les couvre aufli -
fiôt avec un chaflis ou des cloches. On les
abrite des rayons du foleil par des paillaffons
flufqu’à ce que les, boutures commencent à
jponlTer. Puis on traite ces boutures comme celles
Ses Ca&iers droits en forme de cierge, & comme
plies du CaéHer, N.° 2, excepté que celles du
fcaélier, N.° 30, . doivent être arrofées un peu
fclus fouvent, lorlqu’elles pouffent, que celles
Jes Caétiers en forme de cierge. Lorfqu’on
| mis plufieurs boutures dans chaque p o t ,
II faut avoir foin, lorfqu’elles ont pouffé de bonnes
racines, ce qui a lieu ordinairement deux
gris après leur plantation, de les planter, avec.
joutes leurs racines, chacune féparément dans
','n Petit pot, rempli de la terre indiquée, que
ipn replacera auffi-tôt dans la couche de tan.
p boutures relieront dans cette couche juf-
uala fin de Septembre. Alors on les mettra
ans la couche de tan, d’üne ferre dans laquelle
n entretienne habituellement pendant l’hiver
?e cfialeur de dix à quatorze degrés. Il con- j
':ient j&f! les plantes de cette efpèce foient à j ont âge, continuellement, dans une telle cou-
e & une telle ferre, pendant toute l’année.
I . vp î que ces plantes peuvent fupporter le
; ln 5»r, en E té , à une expofition chaude,
ptoüt lorfqu’elles font adultes: mais elles n’y .
u’t|l^aS Pr0§rès* ^ auffi d’expérience
efes ^ portent beaucoup moins bien dans
\ rFre Ç^aude fèche que dans la tannée. Il
toufuir des foutiens à leurs' tiges & bran=-
j csi loit lorfqu’elles font petites par un treilc
a c 'jm.
lage léger, confirait exprès pour chacnne, &
foutenu par un couple d’éçhalas plantés jusqu'au
fond du vafe qui la contient, foit lorfqu’elles
font plus grandes en les plaçant près
d’un treillage confirait exprès dans la ferre, &
& contre lequel on paliflèra leurs tiges & branches
pour les empêcher de fe coucher 1 fur les
plantes voifines. En hiver, on les arrofe une fois
par femaine, lorfque le teins efl favorable pour
permettre d’aérer là ferre., mais on leur donne
très-peu d’eau à-fa-fois Pendant les froids, on
les arrofe beaucoup moins, il efl très-utile 8t
néceffaire de les faire jouir de l’air & du foleil
édites les fois que le temps le permet, & fur-
tout pendant l ’été. On les arrofe fouvent pendant
les chaleurs de cette dernière faifon. On
choifit toujours pour les arrofer, iip tems chaud
& fec, & l’heure de midi, lorfque les rayons
du foleil donnent fur les plantes; & l’on fe
fert de l’arrofoir à goulot , en ayant foin de ne
mouiller ni les feuilles ni lès branches. Quand
on juge à propos de les expofer en plein air,
pendant une partie de l’été, il faut les arrofer
beaucoup moins fouvent que fi on les tenoft
à couvert; il faut prendre pour les préferver de
l’humidité, les mêmes précautions indiquées plus
plus haut pour les CaéHers, droits en forme
de cierge expofés en plein air; & il faut’ les
les rentrer lors des humidirés de longue‘durée.
J ’ai déjà dit qu’on a obtenu cette plante en
Europe par le moyen de les femences envoyées
d'Amérique.
On ignore jufqu’à préfent la culture qui convient
dans le climat de Paris, aux efpèces,
N.°s 8, 14, 15, 18 , 19, 24, ; i , 32, j ; , 34,
3?> 3<5> 37) 38 & 39> mais lorfqu’on pourra
fc les procurer, on fera bien d’eflayer d’employer,
pour la culture de chacune, la méthode
indiquée ci-deffus pour les plantes de la
fertion à laquelle elle appartient, & de leur
donner, d’abord, pendant l’hiver, une chaleur
de dix à douze degrés, fauf à fe régler fur la
manière dont elles la fupporteront pour l’augmenter
ou la diminuer par la fuite.
Ufagcs.
Dans les généralités mifes en tête de cet article
CaSitr, on a vu l’expofé de plufieurs des
principales_ utilités que fournit ce beau genre,
aufft précieux pour les habitans de l’Amérique
méridionale où la Nature l’a placé, que curieux
pour les Européens. Je vais expofer ici en peu
de mpts, les principaux ufages connus, que
fournit pu particulier chacune des plus drfitn-
guées d’entre les efpèces de ce genre, ' 0n a
beaucoup de peine à tirer les petits fruits du
Cartier mamillaire, N.° I, d’entre fes tubercules
couronnés d épines & de foies brûlantes : mais