
.(i Afin ffue le calcul foit plus facile à faifif'7
fcu évitant les fractions, je ne diviferai la coupe
de froment, qu’en vingt parties, que j’appellerai
livres. Elle fera un peu plus forte que la livre,
poids de marc, & vaudra deux fous, rr
tt Puifque le fermage ell un abonnement du
grangéage, il s’agit d’examiner en premier lieu ,
& d'après les données ci-deffus, quelle feroit la
part du propriétaire , fi fon cultivateur n’étoit
qu’un impie granger. »
à II eft d’ufage en Brelfe, que le propriétaire
partage avec fôn granger, & par égales portions,
les-grains qui refient après avoir prélevé, i.° la
dîme j 2.c les ajfanurcs • Yoye\ le mot A ffatsv-
ü es ’7 3.0 les femences peur l’année fuivante. 3)
. te Soit donc le produit d’une coupée égal à
cinq coupes, valant io livres* la dîme, évaluée
au plus haut prix, enlève un douzième repréfenté
par une valeur de........... 16 f. 8 d.
« Les affanures enlèveront
enfuite le cinquième de ce qui
refie, ou la valeur de................ i liv. 16 f. 8 d.
les femences. ................ i o. o
4 liv. 13 f. 4 d.
« Donc, ce qui refie de grains à partager entre
le granger & le propriétaire , feroit repréfenté
par la fomme de 5 liv. 6 f . 8 d ., ce qui feroit
2. liv. 13 f. 4 d. pour chacun d eux. 35
et Mais, comme nous l’avons .dit, le fermier
méritant plus de faveur que le granger, il efl à
propos de faire à fon égard un autre calcul, n
tt Les quantités'à prélever demeurant les mêmes
, & fur les 10 liv. de valeur produite, ayant
prélevé 4 liv. 13 f. 4 d ., je crois jufîe qu’il foir
accordé au fermier les trois cinquièmes des 5 liv.
6 f- 8 d. qui refient • c’eft-à-dire, 3 liv. 4 f. &
borner le propriétaire aux deux cinquièmes, ou
à 2 liv. 2 f. 8 d. »
tt O r , c eft à-peu-près le prix que s’amodie le
plus communément en Breffe la coupée d’un
^erre.i^flont la force de production eft à raifon
de cinq pour un. »
« Si j’avois évalué la coupe de grains à 45 f.
prix auquel elle s’efl réellement vendue depuis
dix ans.(i), au. lieu de 49 f. auxquels je me fuis
&orné, la valeur produite par une coupée eût
été repréfentée par la fomme d é .. . 11 liv. c f.
fur quoi la dîme..............
eût prélevé................... 38 f. 9 d. |
les affanures.. . . . . . 2 liv. 1 3 / 5 5
les femences..,,.. 2 5 . o ; X
il refie......... 6 liv. o.
* Dans cette dernière hypothèfe, il y auroit
eu à partager 6 livre s, dont les trois cinquièmes
auroient monté pour le fermier à 3 livres
f i fotts, & les deux cinquièmes pôtïr le Mjfea
priétaire^ à 2 livres 8 fous, n
« Il eft donc clair que lorfqu’un fermier, tout
prélevé & fon maître payé, tire de fes terres la
valeur de 3 livres 4 fous par coupée, le blé fup-
pofé à 40 fous la coupe, il eft dédommagé de
fes peines, de fes rifques, peut vivre & s’entretenir
honnêtement, lui & fa famille ; & ce fait
eft confirmé par l’expérience. 33
« Examinons s’il n’auroit pas plus davantage
encore à cultiver un champ dont la force de
production feroit à raifon de 8 pour 1 , quand
même il l’amodieroit fur le pied de 6 livres par
coupée ■ & le problème fera réfoîu. 33
« Certainement un fermier cultivateur n’emploie
, ni plus de tems, ni plus de peine, & ne
fait pas plus d’avances fur un excellent fond ,
que fur un terrein médiocre, en appliquant les
précédées calculs à une coupée de fond de la
meilleure qualité, rendant 8 pour 1. En voici
les réfultats. 33
« Cette coupée, par la fuppofition, aura pro -
duit 160 livres de blé q u i, à 2 fous la livre ,
feront repréfentées par la fomme
d e .. . . , . . , . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16 i.
la dîme emportera le .*.. . , . . . . .
douzième, c i . . . . . . 1 1. 6 f. 8 d.'J
les affanikes, le cin- I
quième de ce qui I
reliera, dîme. . . . . . J 12 1 .4 f. 4
prélevée, c i . . . . . . . 2 1. 18 8 I
les femences ......... 2 1. o o 1
le propriétaire......... 6 J
Il relie au cultivateur 3 1. 15 f. 8 d.
Maïs fur une coupée de terrein , affermée par
lui 2 liv. 2 f. 8 d . , & produifant cinq pour un ,
fon bénéfice n’étoit que de 3 liv. 4 f . , donc il
trouve encore plus davantage 'à amodier^ au
prix de 6 liv. par coupée, un terrein dont la
force de production ell à raifon de huit pour
un. Ce qu’il falloit démontrer. 33
« Le bénéfice du fermier augmente, dans une.
proportion bien plus forte, fi le prix marchand
de la coupe de froment s’élève à 45 fous. Dans-
la première hypothèfe , celle où fon terrein
rapporte cinq pour un , & le bled à 40 fous ;
fon bénéfice n’a été que de 3 liv. 12 fous ,
dans la fécondé hypothèfe, il feroit de 4 liv.
19 fous • car huit coupes auront rendu une
valeur égale à 18 l iv ., çi . . . . 18 liv*
fur quoi à prélever
Dîmes . . . . . . 1 liv. 10 f. I
Affanures . . . . . 3 6 rfi.
Semences . . . . . . 2 5 {. f *
Prix de l’amodiation . . (S o J
-Mémoire de M.de Feuille, eft imprimé en 1785. II refte pour te fermier 4. ip
B a î
« On Voit par-là combien il ell facile d’être
jiïfte, à l’égard de fon fermier, & de n’exiger
de lui ni trop , ni trop peu ; quelque foit la
force productive du terrein, pourvu qu’eile foit
connue. 33
« Pour dernière preuve , fuppofons un fond
produifant naturellement fix & demi pour un,
& le prix de la coupe à 40 fous, la coupée
aura rendu fix coupes & demie, repréfentées
par • r . 13 liv.
lur quoi à prélever le douzième pour la
dîme , . . , , . . , . 1 l iv .1 f .8 d .
Les affanures . 2 liv. 7 f. 7 d. *1
Les femences . 2 o o l p h p f . 3_d.
Au propriétaire 4 o o J
'àtc II reliera au fermier 3 liv. ro f. 9 d. au-
lieu de x liv. 4 f. dont if fe doit contenter,
lorfque le fond ne produit naturellement que
5 pour 1. 33'
« Le même principe peut s’appliquer à
toutes les provinces , quelques foient leurs
ufages à l’égard du partage des récoltes en nature.
En voici un exemple. 33
« Dans plufieurs cantons de la Bourgogne,
la part du propriétaire confifte dans le tiers
des_ gerbes, dîme prélevée. Les avances & les
frais font tous à la charge du cultivateur. C’ell
donc fon droit au tiers de la récolte, que le
propriétaire amodie à fon fermier, lorfqu’il lui
pâlie un Bail. »
Suppofons qu’en Bourgogne, comme en Breffe,
la force productive d’un journal de terre, foit
à raifon de 3 pour 1. Ce journal aura été
enfemencé- de 104 liv. de bled à 2 fous la
livre ». •
« Par hypothèfe , il aura produit 520 liv.
de bled , valant 52 liv. , fur quoi prélevant un
douzième pour la dîme , ci , . 4. 6. 8.,
Il relie „ .. . 47. 1 3 .4.
îdont le tiers monte à 15 liv. 17 f. 9 d.
Comme alors les frais de battage demeurent à
la charge du propriétaire, il eft jufte d’ôterrie
dixième de ce produit, q u i, par-là, fe trouvera
réduit à 14 liv. 11 f. 3. d. 33
« Mais il faudroit qu’une terre fut au-def-
roùs du médiocre en Bourgogne, pour ne rapporter
que 5 pour 1. Difficilement trouveroit-
on un fermier qui en donnât 6 liv d’amodiation
par journal, ou 23 fous par coupée.
TSi ieu SR en Breffe > quoique les bonnes terres
s élèvent rarement au-deffus de cette produdion,
elles s afferment néanmoins au double. La raifon
en eft fenfible. »
. « En Breffe, les bonnes terres ne repofent
jamais & les menus grains, dans l’année qui
luit celle du froment, ont une valeur au moins
équivalente, fu r - to u t fi on y feme du maïs.
b a i
, En Bourgogne, ati contraire, dans les canton»
fur-tout où la force produdive n’cft: naturellement
qu’à raifon de 5 pour 1 , les terres, aprli
avoir produit du froment, puis de l’avoine,
fe repofent la troifièmp année. O r , la récolte
en avoine, équivaut à peine à la valeur de la
moitié de la récolte en froment. Ainfi , tout
ce qui revient au propriétaire , en trois ans,
ne peut s’évaluer qu’à 21 liv. 16 f. 10 d. au
plus, s’il prend fa part en gerbes, & à 17 liv.
9 fi 8 d. feulement, s’il afferme ; puifque ,
conféquemment au principe expliqué ci-deffus,
; il convient que le propriétaire.faffe le facrifici
d un cinquième en affermant. iy
« Il faut , en Bourgogne , que le terrein *
dans l’année où il eft eniemencé en froment *
rapporte huit & l demi , pour . être amodié
à-peu-près à l’équivalent des terrres de Breffe,.
dont la produdion n’eft que de cinq.
« En voici la preuve: on y reconnoîtra le*
mêmes principes , les mêmes bafes que j’ai
établis, & perce preuve eft également confirmée-'
par 1 expérience. Soit un journal enfemencé de
104 liv. de bled , il produira , à raifon de huit
& demi pour u n , 884 liv. q ui, à deux fous»
la livre, vaudront . . . . . 88 liv. 8 f..
dîme à prélever au douzième . . 7. 7. 4*
I l refte . . * . . 81. o 84
dont le tiers montant à 27 liv. , & quelques?
deniers qu’on néglige , appartient au propriétaire,
s’il prendiapart.de la récolte en gerbe
fur quoi à déduire un dixième pour les fraifii
de battage , il lui refte de net la fomuift-
de ..............................................25 liv. ùfr.
La récolte des menus grains
fera eftimée aux deux tiers de
la récolte en froment, parce
q u e , dans une terre de cette
qualité, on peut femer de
1 orge , du colfa, ou d’autres
graines qui fe vendent à plus
haut prix que l’avoine , ci 17 liv. 17 f. 4
comme on la fan en Breffe, le cinquième
pour ie profit légitime que doit faire le fer-
mier, par fon bail , il ne refte plus que
34 liv. 10 f. 8 d. pour trois années, ou envi-
ron, n liv. 10 f. par an & par journal, ou
1 j-Vr4 Par coupée. O r , il y a trop peu
de différence entre 2 liv. 2 f. 8 d. & 2 liv. 4 f.
pour la faire entrer en ligne de compte, &
Ion peut dire , que dans l’an comme dan*
l autre pays, dans l’une comme dans l’autre
hypothèfe, malgré la diffemblance des ufages,
le fermier eft également bien traité. 3)
« Ainfi, lorfqu’en Bourgone le fermier d’««
D i i