
Voyei ACACIE DE F A R N E Z E . ( M. TnûVIJT.)
CASSIE des Jardiniers, ou du Levant, Mimofa
famefiana. L. Voy. Àcacie defàrneze.(Af.X ho uin.)
CASSINE, Cass in e.
Genre de plantes à fleurs polypétalées, de la
famille des Nerpruns, qui a beaucoup de rap—
pots avec les célaftires, les fufains & les houx.
Il comprend des arbrifi'eaux exotiques, qui
s’élèvent depuis lïx pieds jufqu’à 12 ou environ,
dont la plus grande partie eft cultivée au jardin du
Roi,&n’exige que le fecoursd’unebonne orangerie.
Les feuilles font Amples, oppofées ou alternes
fuivant les efpèces. Les fleurs font petites &
difpofées par faifeeaux, où en corymbes dans
les aiffelles des feuilles.
Le fruit efl une baie à trois loges, qui renferment
chacune une feule femence.
Efpcces 6’ Variétés.
i l Cassine du Cap.
' CaJJine CapcnGs. L.
B. Cassine du Cap, à fleurs en grappes.
CaJJine Capenjis raccmofa.
An? Evonymus colpoon. L. T>. Du Cap de
Bonne-Efpérance.
2. Cassine amplexieaule.
CaJJine Barbara. L. ï>. du Cap de Bonne-
Efpérance.
t) . Cassine de la Caroline, ou Apalachine.
CaJJine caroliniana. La M. Diéh
An CaJJine Peragua. L . ï) de la Caroline, de
la Floride & de Virginie.
4. Cassine à feuilles d’olivier.
CaJJine Oleoïdes. La M. Dièl. ï> d’Afrique.
5. Cassine à feuilles concaves. Vulg. petit
Ceriiier des Hottentots.
CaJJine Concava. La M. Di6l. Voye[ Celajirus
Lucidus. L. ï> de l ’Afrique.
6. Cassine à feuilles liffes.
CaJJine Lcevigata. La M. Diél. du Cap de
Bonne-Efpérance.
7. C assine à feuilles convexes.
CaJJine- Maurociiùa. L. îy de l’Ethiopie.
Defcriptiondu port des Efpèces.
ï . Cassine du Cag. Cet arbriffeau s’élève à
fix ou huit pieds. Sa tige efl couverte d’une
écorce brune, & rameufe. Les plus petits rameaux
font tétragones & feuilles.
Les feuilles font portées fur des pétioles, dont
la bafe forme de chaque côté une ligne courante
fur les rameaux. Elles font oppofées, ovales-
obtufes, veineufes, roides, glabres & dentées.
Les fleurs font blanches, & difpofces Vers
le fommet des rameaux en Corymbes axillaires,
& plus courtes que les feuiHes.
Celles de la variété B , viennent en grappes.
Les feuilles font alternes pour la plupart, très-
glauques. Elles ont des veines plus élevées, &
des crénelures moins profondes.
Jiifiorigue. Cet arbriffeau croît au Cap de
Bonne-Efpérance. Il efl cultivé depuis long-
tems au Jardin du Roî, il fleurit en Juillet &
Août ; mais il ne produit point de baies.
UJ'ages. La belle verdure perpétuelle de cet I
arbriffeau, le rend très-propre à orner les oran- I
geries pendant FHiver, & à jeter de la variété
dans les jardins pendant l'Eté.
Culture. On peut multiplier cette efpèce, en I
marcottant les branches qui pouffent près de fa I
bafe; mais comme elles font long-tems à pren- I
dre racine, il efl bon de les tordre dans la partie I
qui doit être marcottée, afin de déterminer la |
fève à s’y porter avec plus d’abondance. En,les I
marcottant en Automne, elles auront affez de I
racines pour être févrées l’année^fuivante dans I
la même faifon.
Cet arbrifibau fe multiplie auffi de boutures; I
mais cette méthode demande de la patience,
car elles font au—moins deux ans à prendre I
racine. Cependant, quand on veut l’effayer, on
prend les jeunes branches de la dernière année,
après lefquelles on laiffe un petit morceau de 1
vieux bois. On les plante au Printems, dans 1
des pots remplis d’nne terré forte d & on les I
enterre dans une couche de chaleur tempérée. I
On les couvre de vitrages pour en exclure l’air,
& on les arrofe bien en les plantant, mais en- I
fuite elles n’exigent que peu d’humidité. On I
couvre tous les jours les vitrages avec des nattes, I
pour les mettre à l’abri du foleil, pendant la I
chaleur du jour ; mais, dans la matinée , avant I
que le foleil foit trop chaud, & dans l'après- I
midi, quand il eft baiffé, il faut les découvrir,
afin ‘que les rayons obliques du foleil, puiffent I
entretenir une chaleur douce fous les vitrages. I
Quand ces boutures font bien enracinées, on I
les fépare & on les met chacune dans un petit
pot, rempli d’une terre morne & marneufe. On
les tient à l’ombre , jufqu’à ce qu’elles aienç I
formé de nouvelles racines, & on les place,
enfuite, dansune fituation abritée pendant fa plus 1
grande partie de l’Eté ; mais, aux approches de 1
l’Automne, & avant les moindres froids, on les I
renferme dans les ferres tempérées, ou on les I
traite comme les autres plantes du même pays,
en leur donnant très-peu d’eau, quand il fait I
froid, & de l’air, quand le tems efl doux. Pen- 1
dant l’Eté, on les met en plein air, à une ex- 1
pofition chaude & abritée, avec les autres plantes I
exotiques. Dans les grandes chaleurs, on les I
arrofe deux ou trois fois la femaine, mais avec 1
modération. Cette culture convient aux quatre
dernières efpèces.
2. Cassine amplexieaule. Linnée, fils, réunit
cette efpèce à la précédente :mais elle en eft 1
diftinguée par les feuilles qui font feffiles, & un
peu amplexicaules. , __ ____ ^
Les fleurs naiffent ordinairement trois par
fur des pédoncules axillaires, une fois p U* ;
que les feuilles.
,3. C a s s in e de la Caroline. En même-tems
que M. deLamark reconnoît, dans cette efpèce.,
le CaJJine corymbofa, n.° I , de Miller, il femble
foupçonner auffi, que ce pourroit être le CaJJine
peragua de Linnée , vulgairement- Apalachine, ou
Thé des Apalaches : cependant, Miller, qui paroît
avoir cultivé l’une & l’autre de ces plantes, établit
entre elles une très-grande différence.
La première, fuivant lu i, a deux ou trois tiges,
qui pouffent dans toute leur longueur deux ou
trois branches latérales, & forment une efpèce
de buiffon de 8 à 10 pieds de haut. Les feuilles
font oppofées, ovales-lancéolées & dentées en
feie à leurs bords.
’ Les fleurs viennent en paquets ronds fur les
côtés de la partie haute des branches. Elles font
blanches, monopétales, mais diyifées, prefqne
jufqu’au fond, en cinq parties.
Le fruit eft une baie ronde à trois loges, dont
chacune contient une feule femence.
Hifiorique. Cette plante eft originaire de la
V i r g in i e d e l à Caroline. El-le eft affez commune
dans les pépinières des environs de Lon-
dres.Elle fleurit en Juillet & Août; mais, parmi
la grande quantité d’arbriffeaux de cette efpèce,
qui prodiiifent annuellement des fleurs en Angleterre,
‘aucun ne perfectionne fes femences.
Les feuilles reftent vertes fort tard en Automne.
quand la faifon eft douce, & elles reparoiffent
de bonne-heure au Printems : mais, lorfqu’elles
fé montrent trop tôt, elles font fouvent furprifes
par les gelées du mois de Mars.
■ V f âges. Lçs feuilles de cette plante ont une
faveur fi amère qu’après les avoir mâchées, on
ne peut de long-tems fe débarraffer de l’amer-
tüme qu’ellesv laiffent dans la bouche. Leur in-
fsfion a fouvent été ordonnée, avec fuccès, dans
ta défauts d’appétit & les vices de digefiion, on
doit néanmoins avoir attention de ne pas les
employer à trop forte dofe, de peur qu’elles ne
deviennent émétiques, ou quellesn’occafionnent
une fuperpurgation.
Culture. On peut multiplier cés arbriffeaux
de femences qu’il faut faire venir de leur pays
originaire, parce qù’elles n’acquièrent point chez
nous le degré de maturité néceffaire à leur reproduction.
On les fèrne dans des petits pots
remplis de terre légère & fablonneufe, que l’on
enterre dans une couche de chaleur modérée.
On les arrofe fouvent, jufqu’à ce que les plantes
paroiffent, ce qui arrive ordinairement au
bout de cinq ou fix femaines. Cependant, fi
l’on s’apperçoit que les plantes ne pouffent point
dans l’efpace de deux mois, il ne faut pas encore
défefpérer du fuccès, car elles ne lèvent quelquefois
qu’à la fécondé année. Dans ce cas, il
faut retirer les pots qui les contiennent, & les
tuettre à l’ombre. On les laiffe ainfi jufqu’au
uiois d’OCtobre, avec l’attention de les nétoyer
des mauvaifes herbes, & de les arrofèr de tems
en tems ïor&jlul fait fec. On les abrite pendant
l’Hiver, & au mois de Mars fuivant, on
les remet dans une.nouvelle couche chaude, pour
préparer les femences à la végétation.
Lorfque les plantes ont pouffé, on les expofe
par degrés à l’air libre, afin de les fortifier &
les accoutumer à notre climat. On les garantit
d’abord des ardeurs, du foleil, & on ne les laiffe
jouir que des rayons du matin. On les place de
manière quelles puiffent être à l’abri des vents
froids, 81 on les met à couvert pendant les deux
ou trois premiers Hivers; après quoi on peut
les mettre en pleine terre, & elles y réfiftent
dans toutes les laifons. On doit cependant préférer
une expofition chaude: car, fi on lès place
dans un endroit ouvert & froid, les jeunes rejet-
tons feroient expofés à périr pendant l’Hiverv
ce qui déshonorcroit l’arbriffeau, & ie rendroit
défagréable à la vue; mais en le plaçant près
d’un abri d’arbres, ou contre une muraille, il
eft rarement endommagé.
On multiplie encore cét arbriffeau, en marcottant
les jeunes branches - qui fortent en abondance'de
la racine, ainfi que celles qui fortent
de la partie baffe de la tige, & qui en feroient
un buiflonfort épais fi on ne les retranchoir pas.
Engénéral, cet aibriffeau fe plaît dans un Fol léger
, mais pas trop fec, & à une expofition chaude.
Le CaJJine peragua de Miller e ft, félon cet
Auteur, originaire de la Caroline, & de quelques
parties de la Virginie, où il croît naturellement
aux environs de la mer. Il s’élève dans
fa patrie, à la hauteur de 10 ou 12 pieds, &
pouffe, depuis fa racine jufqu’au fommet, une
.grande quantité de branches, qui lui donnent
la forme d’une pyramide. Ses feuilles font alternes,
lancéolées, & reffemblent, par leur tein—
tire & leur couleur, à celles de l’Alaterne. Elles
reftent vertes toute l'année.
Les fleurs font blanches, & naiffent en têtes
ferrées an tour des branches, aux endroits où s’infèrent
les pétioles des feuilles. Ces fleurs, pour
la forme, reffemblent ainfi que les fruits, à ceux
! du CaJJine Corymbofa.
Hifiorique. Cet arbriffeau étoit affez commun
dans quelques jardins des environs de Londres,
lorfque l’Hiver rigoureux de 1740 les a détruits,
au point qu’à peine en a-t-il furvécu quelques-
uns : mais depuis plufieurs années, on en élève
un grand nombre avec les femences qui ont été
envoyées de la Caroline.
Vfages. Les feuilles de cet arbriffeau, ayant
moins d’amertume, ftfr-tout lorfqu’elles font
vertes, que celles du CaJJine Corymbofa, on les
préfère pour les prendre comme du thé. Cette
infufion eft très-diurétique, & elle paffe pour
être propre contre le calcul, la néphrétique &
la goutte. Les Indiens lui attribuent encore d’autres
propriétés, & ils ne vont jamais en guerre,
fans s’être afferoblés pour en boire. Ils grillent