droites, roides, les unes nues & les autres garnies
de feuilles plus petites que celles des rameaux.
• Gelles-ci reffemblent en quelque forte à celles
du buis à petites feuilles; Elles fortent en paquets
& làns ordre. Elles font oblongues, rétrécies en
coin à leur bafe , obtufes à leur foinmet, d'un
verd noirâtre & bordées de quelque dents dures,
Les pédoncules font latéraux & axillaires. Ils
fouriennen-t chacun un cory'mbe lâche, ou une
ombelle d’environ cinq fleurs.
Hiftorique. Cet arbriffeau eft originaire de l’Afrique.
Miller en avoir reçu lés graines du Cap
de-Bonne-Efpérance. On peut le voir au Jardin
d u i lo i , où il eftvélevé dans des pots qui paffent
l ’Eté en plein air, & que l’on: rentre* pendant
l ’Hiver dans l’orangerie. Il fleurit dans le courant
de l’Eté, mais n’a pas encore donné de graines.
Culture. Cette efpèce fc multiplie très-aifément
par fes femences. Les plantes qui en proviennent.
font en peu de tems des progrès très-rapides.
Miller en a vu quelques-unes, qui? en deux
années , avoient atteint -la hauteur de quatre ;
pieds, làns le fecours d’aucune chaleur artificielle.
On peut auffi propager cet arbriffeau de boutures.
On peut faire ces boutures pendant tout
l ’Eté ; mais il eft plus avantageux de s’y prendre
de bonne heure , afin quelles- aient plus de tems
pour acquérir de la force avant l’Hiver. On les
met dans de petits pots qu’on remplit avec de
la terre de potager bien ameublie, & on les place' >
dans une couche de chaleur modérée ; on les
abrite du foleil & on les arrofe de tems en tems.
Lorfqu’eîles ont pouffé des racines on les expofe
par degrés à l’air libre, & on les place enfuite
dans une firpation abritée , & on les y laiffe
jufqu’à ce qu elles aient acquis de la force. Alors
on les fépare, & on les met chacune dans un
pot rempli de .la même terre. On rient les plantes.
à Eombre jufqu’à oe quelles aient formé de
nouvelles racines. On les place Enfuite avec les
autres plantes exotiques dans un endroit bien
abrité, •& on les y laiffe jufqu’en Automne, qui
eft la faifon de les enfermer dans l’orangerie
avec les myrtes & les autres plantes de la même
nature.
On peut encore marcotter les jeunes rejettons
qui prennent racine dans l’année, & qui p e u -*
vent être enfuite tranfplantés dans des pots ou
contre une muraille, à une bonne expofition.
Les plantes fupporteront le, froid de nos Hivers
ordinaires, fans aucune précaution, pourvu
qu’on ait eu foin de les accoutumer peu-à-peu
à l’air libre, & qu’on ait l’attention de les couvrir
lorfque les gelées deviennent trop fortes.
Les plantes-qui font mi fes en pots veulent
être tenues un peu à l’abri pendant l’Hiver, mais
on ne doit pas les traiter trop délicatement,'
parce que leujs branches deviendroient trop
foibles, & que leurs feuilles feroient teintesd’un
verd moins agréable que fi elles avoient été ex-
pofées à l’air dans les tems doux.
Quelques-unes de ces plantes ont réfifté en
Angleterre pendant plufièurs Hivers contre une
muraille au fud-eft ; mais elles s’y font dépouillées
de leurs feuilles, au lieu que celles que l’on
rentre dans l’orangerie confervent leur verdure
toute l’année.
5. Ce lastre multiflore. Cet arbriffeau pouffe
plufièurs tiges droites, qui s’élèvent de quatre à
fix pieds, & dont tous les rameaux font hériffés
de fortes épines. Celles des vieux rameaux ont
jufqu’à deux pouces ou deux pouces & demi
de longueur. Celles qui garniffent les plus petits
rameaux font axillaires, aigues, moins longues
que les feuilles , les ; unes nues & les autres
feuillées.
Les feuilles font petites, plus ou jnoins,obtufes
, dentelées , roides & d’un verd affez
clair.
Les fleurs donnent à cet arbriffeau un afpeél
très-agréable. Elles font petites, mais très-nom-
breufes s blanches & forment un grand nombre
de petits bouquets bien garnis , fitués le long
des rameaux, à la manière, de ceux du fpircea
I hyp tri cifoli a.
Hiftorique. On croit ce CeUftre originaire
d’A frique, d’où il aura pu paffer en Efpagne.
On le cultive au Jardin du R o i , où il fleurit
dans le courant de l’Eté. Mais il n’y produit
jamais de graines.
Culture. Abfolument la même que la précédente*
6. Celastre du Sénégal. C’eff un très-petit
arbriffeau rameux, qui s’élève en buiffon lâche
' à 'deux ou trois pieds. Les. jeunes rameaux font
garnis d’épines alternes, droites , longues d’un'
pouce & plus, & la plupart feuillées.
Lès feuilles , irrégulièrement dentées en leurs
bords, font d’un verd glauque.
Les fleurs font extrêmement petites, & dif-
pofées en très-petit nombre ffur des pédoncules
latéraux. *
Il n’a point encore donné de fruits à Paris.
Hcftorique. Au Jardin du Roi, où cet arbriffeau
eft cultivé depuis long-tems, on croit qu’il
eft originaire de Sénégal, & qu’il provient des
graines qui avoient été envoyées de ce pays, ou
rapportées par M. Adanfon. II fleurit raremenr.
M. l’Héritier en a donné une excellente figure
dans fon Sertum Anglicum, fous le nom de
Celaftrus phyllacanthus.
Culture. Cette efpèce exige la même culture
que l’efpèce précédente; mais elle eft plus délicate.
Il lui faut une ferre tempérée pour fe
conferver pendant l’Hiver, & elle craint l’humidité
dans cette faifon. Lorsqu’elle n’a pas le
degré
degré de chaleur convenable , elle perd une
partie de les feuilles.' ’
7. C elastre paniculé. La tige de cetteefpèce
s’élève irrégulièrement à trois ou quatre pieds
de hauteur.
Les branches , couvertes d’une écorce
brune, font la plupart fans épines & garnies de
feuilles longues de deux pouces fur un demi-
pouce de largeur , dont les unes font pointues
& les autres obtufes,'avec une très-petite pointe
en épine. Elles font fermes, d’un verd Iuifant,
placées irrégulièrement fur les branches, & durent
toute l’année.
Les fleurs naiffent, en quantité, fur les côtés
& à l’extrémité des rameaux. Elles fortent plu-
fieurs enfembie du même bouton , & forment
des efpèces de Corymbes lâches. Elles font d’une
couleur blanche, herbacée.
Les fruits font gros comme de moyennes ce-
rifes, d’un beau rouge, qui s’ouvrent en trois cellules
, donj une leu le renferme une femence
©blongue & dure, celles des deux autres avortant
ordinairement.
Hijlorique. Cette plante eft originaire de l’Ethiopie.
Les femences en ont d’abord été apportées
en Hollande & y ont bien réuflt. C’eft de - là
que ces arbriffeaux fe font répandus dans tous
les jardins curieux de l’Europe. Ils font cultivés
au Jardin du Roi depuis long-tems. Ils y fleu-
riffent & y donnent du fruit tous lés ans. Les
fleurs paroiffent. vers la fin de l’Eté, & les fruits
mûriffent dans la ferre tempérée pendant l’Hiver.
Ufages. La grande quantité de fleurs dont fe
couvre cet 'arbriffeau, la grofleur & la couleur
éclatante des fruits qui leur fuccèdent, &fa verdure
continuelle , lui donne un afpeél affez
agréable , qui le rend digne de figurer avan-
tageufement dans les ferres tempérées.
Culture. Comme ces plantes perfectionnent ici
leurs femences, il eft facile de les multiplier par
leurs graines, mais ^es graines lèvent rarement
dès la première année. U( vaut donc mieux les
renouveller de boutures, qui doivent être traitées
comme celles du Celaftre à feuilles de buis, n.° 4.
8. Celastre ondulé. Cette efpèce s’éloigne un
peu des autres du même genre par fa fructification
; mais pas affez pour en faire un genre
nouveau, & elle y rient par beaucoup d’autres
rapports,
t C ’eft un arbriffeau qui ne pouffe qu’une feule
tige , haut depuis huit pieds jufqu’à douze.
Les feuilles font alternes , mais rapprochées
comme par bouquets ou prefque en étoiles. Elles
font entières, glabres, ondulées en leurs bords,
& traverfées par une nervure blanche.
s Les fleurs font-blanchâtres ; elles/naiffent à
’extrémité des petits rameaux latéraux où elles j
forment des bouquets ombelliformes, dont les j
rayons Soutiennent de petites ombelles partielles
de trois £ fepr fleurs, j
Agriculture. Tome IL
Les fruits font des*, capiulèsjuniloculaires, à
deux valves, qui renferment huit à douze lèmencas
fans enveloppe particulière.
Hiftorique. Cette plante vient de Madagafcar ,
& des Ifles-de-France & de Bourbon. Elle a été
cultivée autrefois au Jardin du Roi : mais, nous
l'avons perdue depuis fept à huit.ans. M. l'Héritier
l'a retrouyée dans le Jardin de Jac-Lée ,
Jardinier Angiois.
Ufages. Cette plante eft anti-fyphillitique, fui,
vant Commerfon.
Culture. Cet arbriffeau a befoin du fecours de
la ferre chaude pour fe conferver l’Hiver dans
notre climat, & il exige la même culture qu»
l’elpèce n.° 6.
9; Celastre Iuifant. M. de Lamarck, malgré
l’autorité de Linnaeus , avoit „retranché cette ef~
pèce du genre des Celaftres, parce qu’il préfumoiÉ
que la plante décrite fous ce nom, pat le Botanifte
Suédois, étoit la même que celle qui fe trouve
dans le Dictionnaire, dans le genre des.CASstNES,
& qu’il appelle CaJJtne h feuilles concaves, n.° 5.
M. l’Héritier, qui ne l'avoit. encore vue que»
fleurs , l’avoit prilê en effet au premier coup- '
d’oeil pour une C affine , mais efpèce nouvelle.
Depuis & à l’infpeélion fin fruit, il a cru que
c’ëtoit un nouveau Celaftre. Enfin , d’après les
nouveaux éclaircillemens de MM. Boke & Van-
Royen , il paroît confiant que c’eft le véritable
Celaftre Iuifant de Linnæus.
Cet arbriffeau a en effet le port des caffines. Il
eft fans épines s’élève d’environ fix pieds.
Sa tige eft ligneufe , olivée,_ cylindrique, prefque
liffe, d’une couleur brune & garniè de branches
& de rameaux alternes, ouverts & cylindriques.
Les feuilles naiffent alternativement & fan»
ordre. Elles lent ovales, très-entières, terminées,
quand elles font jeunes, par une pointe déliée.,
prefqu’imperceptibie, & qu’elles perdent envicil-
liffant, ce qui lés rend alors obtufes. Elles font
glabres , épaiffes , coriaces & perfiftantes. Elles
ont environ quinze .lignes de long fur dix à douze
de large.
Les fleurs font petites, blanches, & comme
ramaffées en paquets dans les aiffelles des feuilles
fur de petits pédicules, qui ne portent chacutl
qu’une feule fleur., mais qui partent ordinairement
trois enfembie d’une efpèce de pédoncule
commun très-court & prefque nul.
Le fruit eft une capfule prefque triangulaire,
femée de quelques .verrues triloculaires, à trois
valves & de'couleur «rangée. Chaque loge de-
vroit contenir une femence, mais il y en apref-
que.toujours une ou deux qui avorte. Celle«
qui réulîiffent font prefque rondes, glabres, jaunâtres
& enveloppées d’une membrane.
Hiftoriquè. Cet arbriffeau eft cultivé dans un
grand Nombre de jardins de l’Europe, où on la