
jours préférer peur graine les oreilles d’ours dont
l’oeil eft net ; à celles, dont l’oeil eft Baveux , Ion-
que le coloris & le velouté font égaux :4 es p re-
nüères donnent plutôt des vutilités pitres que tes
autres. ( M. R e yh ier .)
« BAUGE. C’eft de la terre franche mêlée avec
de la paille & du foin hachés. On pétrit ce
mélange, on le courroie, & l'on s’en fer t, ouïe
plâtre & la pierre fout rares. Les murs font ou
de Bauge, ou de cailloux liés de Bauge. Ces derniers
ne s’eu apposent pas moins murs de Bauges.
La plupart des chaumières ne font pas conl-
truites d’autre chofe. Quand la Bauge eft fou-
tenue par la charpente, comme dans les granges
les érnhles St d autres hàtimens, cela s appelle
torchis, parce que cette charpente n’étant
pour l’ordinaire qu’un affemblage de perches &
de pieux lattés. Pour remplir & confolider cette
efpèce de vrillage , on. le fert de bâtons four-
chus &cte branches d’arbres qu’on, enduit de Bauge
& qui reflemblent allez alors à une torche ; on
insère ces torches dans les entailles & ouverture^
de la charpente -, quand le mur eft plein , on le
crépit du haut en bas avec de la Bauge pure &
bien, corroyée *, on l’unit avec la truelle , ot 1 on
blanchit le to u t, fi l’on veut , avee du lait de
chaux ■ ce cloifonrage eft de peu dé dépenle,
& il eft d’autant plus folide , qite le^aliffons ou
palats ( c’eft ainfi qu'on appelle .les bâtons ou
rameaux qu’on enduit de Bauge) font plus courts,
St par confisquent les perches ou pieux qui form
e« ht charpente plus ferrés : il né faut point
employer de bois verd dans cette manière de
■ bâtir , car il fe déjette , & donne lieu a descré-
vaffes St à la cùüte des murs. Que les paillions
ou palats1 foietrt de chêne, que » terre foit bien
délayée, & qu’elle finit en une pâte m^molle,
ni dure • ' voilà les conditions principales à obier-
v e r dans la maniéré de faire &' la
Bauge, »Ancienne Encyclopédie': {M.l M b i I s s
SIEE- ) |
BAUGE. Jardinage. Efpèce. .de mortier com-
pofé de terre franche corroyée & pétrie avec ne
la paille ou du foin haché.;
Dans le jardinage, on fait uiage de la Bauge
pour enduire les parois des folles deflinees à recevoir
le terreau de bruyère ou 1 on doit cultiver
tes arbuftes St les plantes délicates. Voye\ P l a n -
c h e s B a u g é e s .' , _
On donne aufirle nom de Bauge S une autre
forte dé mortier fait avec de la terne franche St
de la boule de vache. Celle-ci eft employée plus
particulièrement à envelopper les greffes non-
vellement faites. Voye[ G r e f f e s en fentes ( M.
X H Q U I N . )
BAUHINE, Bauhinia.
Ce genfe de plantés, à fleurs polypétaHes, de
la famille des L égumineuses, doit fon nom au
P. Plumier, qui a voulu paivlà, perpétuer le
fouvenir des deux célèbres Botaniiles, Jean &
Gafpard Bauhin.
Les plantes,qui coffipofent ce genre,ont des rapports
avec les Gaffes & le Courbaril. Elles forment
des arbres & des arbrifleaux exotiques, remarquables
par leurs feuilles alternes, toujours partagées
en deux lobes, plus ou moins profonds.
Les fleurs font difpofées en Paniculcs ou en
grappes, qui terminent ordinairement les rameaux.
Elles font compofées de cinq pétales oblongs ou
lancéolés, inférésTur le calice , fitués irrégulièrement
& quelquefois même rangés d’un féul côté.
Le fruit eft une filique, ou gouffe, allez longue,
ordinairement comprimée, aune feule loge, qui
renferme plulieurs femences applaties, en forme
de reins.
Les efpèces que nous cultivons fleuriflent dans
l’été- Elles donnent même quelquefois du fruit,
mais il ne vient jamais à maturité.
Efpèces.
i . B auhine grimpante.
B a u h in ia feandens. L. f> du Malabar ,
des Moluques & de l’Amérique méridionale.
i. B auhine épineufe.
B a u h in ia aculeata. L. X> des Antilles & de
ia Jamaïque.
3. B auhine à lobes, divergens.
B a u i i in iA divaricata. L. ï>
4. Bauhine à lobes droits.
B a u h in ia ungulata. L. T) de l’Amérique
| méridionale. ,
5. Bauhine panachée. *
B Au h iki a variegata. L. ï) de rAmérique
méridionale.
<5. Bauhine pourprée.,
B au h in i À purpurea. L. ïj ae l’Inde , dü
Malabar & à la Verar-Cruz.
7. Bauhine cotonneufe. .
B a u h in ia tomentofa. L. f) du Malabar, de
i’Inde,& à Campêche.
• B. Bauhine cotonneufe fans épines.
jBa u h in ia , tomcntdja inermis. Forsk. ï) de
l’Egypte.
8. Bauhine glabre.
B au h in ia glâbra. Jacq. m de l’Amérique
méridionale, aux environs de Carthagèfi é.
• 9. Bauhine à grappes.
B a u h in ia racemofa. Lam. Diét. des
Indes.
io.- Bauhine acuminée.
Ba u h in ia acuminata. L. X> des deux
Indes. .
1,1. Bauhine de la Guiane. Vulg. 1 Atimouta
à feuilles dorées.
B a u h in ia Guiancnjis. La M. Diéh ^ de h
Guiane Françoife.
B. BaVEïNe de la Guiane à petites feuilles.
Vulg. l’Atimouta à petites feuilles.
B auh in ia Guianenjis Microphylla.
12. Bauhine rouffeâtre.
\ Bauhinia Rufefcens. La M. Diét. ï) de l’A-
{ frique.
Defcription.du port des efpèces.
ï. Bauhine grimpante. Cet arbriffeau s’élèvè K très-haut, quand il trouve du foutien.Sa tige far-
I menteufe, jette un grand nombre de rameaux
K qui s'entortillent autour des branches des arbres
I voifins , auxquelles iby s’attachent encore par les I vrilles dont ils font pourvus.
I Les feuilles font en forme de coeur, larges de
■ trois pouces environ, divifées profondément,
■ dans leur partie fupérieure, en deux lobes poin-
I tus, vertes & liftes en-defl'us, nerveufes & un
■ peu glauques en-deflous. Elles font portées par
Ides pétioles d’environ fix pouces.
I Cet arbifteau n’a point encore fleuri dans nos
■ .climats -, mais, d’après les deferiptions qui nous
■ en ont été données, les fleurs font d’un blanc'
■ jaunâtre. Elles viennent par petits bouquets, ou
■ grappes courtes, dans la partie fupérieure des ra-
iineaux. Leurs pétales font ondulés.
1 A ces fleurs, luccèdent des Cliques applaties,
■ pointues , qui renferment plufteurs femences
■ rondes.
I 2. Bauhine épineufe. Il paroît que la hau-
Iteur de cet arbriffeau dépend beaucoup du cli—
Iinat, ou du terrein dans lefquels il eft élevé. Elle
■ varie depuis cinq à lix pieds jufqu’à feize à- dix-
huit. • _ v '■ . . :
I Sa tige fe divife en plufteurs rameaux placés
■ irrégulièrement, très-ouverts, & garnis, ainfi que
lia tige, d’aiguillons géminés, oppofés, fermes,
■ courts & crochus. ■ -
I Les feuilles font médiocrement divifées à leur
ifommet en deux lobes courts & arrondis.
■ Les fleurs font grandes, d’un blanc jaunâtre, à
foétales ovales-la néëolés & ondulés.
R Elles font fuivies de filiques oblongues, pointues
& comprimées, qui renferment deux ou trois
■ femences.
Cette plante porte, en Amérique, les noms de
|iS'ivinier des Indes ou de Sabine des Indes, noms
p u on hii a donnés à caufe de fon odeur forte, qui
fppproche un peu de celle de la Sabine com-
Bnune.
$• Bauhine à lobes divergens. Cet arbrif-
ffraii s élève ordinairement à trois pieds , & rare-
au~defrus de cinq ou fix.
■ feuilles font ovales en coeur,fendues, pref-
fflue jufqu à moitié, en deux lobes un peu poin-
gus & qui s’écartent l’un de l’autre.
Les fleurs fortent de l’extrémité des branches en
■ »meules clairs, droits & coniques. Elles font
flanches & d’une odeur très-agréable. ï
Elles font remplacées par des filiques cylindriques,
longues d’environ quatre pouces, qui renferment
quatre ou cinq femences rondes, comprimées
& d’une couleur foncée.
4. Bauhine à lobes droits. Cettecfpèce aparii
à M. de la Marck n’êtrc qu’une variété de la
précédente. Cependant on peut aifément l ’en dil-
tinguer par la hauteur de la tige, la forme des
feuilles, la longueur & la forme des filiques, &
le nombre des graines qu’elles renferment.
L ’efpèce dont nous parlons ici s’élève jufqu’à
vingt pieds. Sa tige fe divife en plufteurs petites
branches, garnies de feuilles oblongues, en forme
de coeur, divifées en deux lobes parallèles &
pointus, qui ont chacun trois côtes longitudinales.
• 0
Les filiques font fort longues , étroites, comprimées,,
& renferment chacune huit ou dix femences
un peu applaties.
5. Bauhine panachée. Elle s’élève 'jufqu’à la
hauteur de vingt pieds. Son tronc a près d’un pied
de diamètre & fe divife en plufieurs branches fortes
& très-étalées, formantmne cime touffue.
Ses feuilles, un peiPplus larges que longues,
font en forme de coeur arrondi, échancrées à leur
fommet, où elles forment deux lobes courts &
obronds; Elles font d’une confiftance' un peu
coriace & o n t , à leur furface inférieure, onze
nervures bien diftinôles.
Cet arbre porte d^s fleurs pendant prefque
toute l’année, & en plus grande quantité dans
les tems pluvieux. Elles croiflent en panicules
clairs à l’extrémité des branches. Les pérales font
ovales pointus, couleur de rofe, tachetés de blanc
à leur bord & de jaune à leurbafe. Ces fleurs font
groffes & répandent une odeur agréable.
Les filiques font, comprimées, longues de fix
pouces, larges de trois & renferment chacune
trois à quatre femences comprimées.
6. Bauhine pourprée. Cet arbre s’élève jufqu’à
25 ou 30 pieds ; il forme plufieurs tiges irrégulières
, qui fe divifent en quantité de branches
minces.
Ces tiges font garnies de feuilles obrondes:, en
formée de coeur, fondues, fouvenr au-de-là de ia
moitié, en deux lobes arrondis & communément
pliés l’un fur l’autre. Leur furface inférieure eft
blanchâtre & un peu cotonneufe, au moins fur
les nervures.
Les fleurs fortent en épis clairs, à chaque noeud
des ' ailes des feuilles, fur des pédoncules nuds..
Elles font purpurines & ont leurs pétales lancéolés,
ouverts & diftaias.
Elles produisent des filiques longues, plus larges
à l’extrémité qui eft. arrondie, & qui renferment
chacune trois ou quatre femences com primées.
7? Bauhine cotonneufe. Cet arbrifleau s’élève
environ à douze pieds. Ses rameaux font nombreux
& ouverts horizontalement.