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pendant laquelle on l’a opérée. Mais lorfque
telle ligature annulaire a été faite fur une branche
de d,e,ux ou piufiçurs années, cette époque n’arrive
fouvent qu’une ou plufiaurs années après
l’opération. Pendant qu’il fe forme ainfi un
Boqrrel.et, au-deffus de la ligature, entre le bois
& i’ècorçe, il fe forme fimuïtanément un autre
gonflement ou Bourrelet entre le bois & l’écorce,
immédiatement au-deffous de la même ligature.
; Voici le détail de deux expériences, que j’ai
faite?, qui donnent un autre exemple de lalenteur
de l’accroilfement de ces Bourrelets par ligatures.
Au commencement du Frintems de la
même pré fente année 1790, j’ai fait une ligature
annulaire à trois pouces au-deffus de la
bafe d’une branche de vigne de l’année précédente
, fur un endroit dont le diamètre étoit
de cinq lignes d’étendue: & j’ai fait en même-
ieips une autre telle ligature à la dillance de
cinq pouces au - deflus de la bafe d’une autre
branche de vigne de deux ans fur un endroit
de lix lignes, dé diamètre. Chacune de ces ligatures
conliftoit en deux circonvolutions de fil
de fer qui appuyoient fermement fur toute la
circonférence de ces deux endroits. Chacune
de ces deux hranches avoit quatre pieds de
longueur au-deffus de la ligature. Pendant la
même année la. branche d’un an a produit fix
bourgeons, & celle de deux ans en a produit
huit.. Au mois de Novembre de la même an-
née, chacune de ces.branches étoit gonflée inégalement
dans fa circonférence au-deffus. & au-
deffous. de la ligature. La plus grande épaiffeur
de chacun des deux gonflemens ou Bourrelets
Supérieurs à la ligature & de chacun des. deux
gonfleipens ou Bourrelets inférieurs à la ligature
n’étoit pas immédiatement contre la ligature
, niài-s! à deux lignes de dillance de forte
quç chacun de ces quatre gonflemens alloit en
diminuant depuis, cette dillance. jufqu’à la ligaturée
À cette dillance de deux lignes le plus,
grand diamètre de chacun des deux gonflemens
fupérieurs étoit- de deux lignes, plus long que
lé diamètre du même endroit de chaque, branche
avant la ligature., A la même dîflanee, le
plus grand diamètre de chacun: des deux gon—
flemens inférieurs étoit d’une ligne moins long
que celui du gonflement fupérieur.. L’augmentation
d’épaiffeur de chaque branche, à un pouce
è. demi de dillance de la ligature , n’étoit au-
deffus. de la ligature que d’une ligne au-deffous
que d’une demi-ligne... Si une plaie annulaire
avoit été opérée à chaque même endroit de ces
deux branches, elle auroir., d’après mes expériences
citées, chapitre premier', occalionné fur
chaque branche la production d’un Bourrelet de
dix à douze lignes.de diamètre & de fept à huit
lignes d’étendue en defeendanr depuis la lèvre, fu-
périeure de la plaie: & l’augmentation de l’épaif-
fejir de chaque branche au-deffus de cette
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plaie auroit été double & triple de celle qui
eu lieu lors de l’exiftence de ces ligatures.
ligatures annulaires ne font pas toujours au»
lentes dans leurs effets. Buffon, dans fon mJ
moire cité plus haut , rapporte qu’ayant ferrl
foit- la branche, foit le tronc d’un arbre avel
une petite corde, il a obfery é que l’arbre ni
romp pas le lien : mais qu’il fe forme deiij
Bourrelets l’un au-deffus plus gros , & l’auti
au-deffous plus petit : & que fouvent dès L
première ou fécondé année ,, le Ken fe trouva
incorporé à la fubflance même de l’arbre. Orl
pour que cette incorporation ait- lieu , il J
évident, qu’il faut que le Bourrelet fupérieJ
forte d? entre le bois & l’écorce de tous les poinfl
de la circonférence du tronc où de la branche 1
pour fe prolonger gar-deffus le lien & le coin
vrir. eQtièfemept.
Pour donner une idée plus exaéte & plJ
compLette de la ftruCture dp ces Bourrelets a ni
nulaires par ligatures, & des effets qui accomll
pagnent leur formation & leur aecroiffemehtj
je ne puis mieux, faire que de donner ici eal
abrégé le fommaire des réfultats que j’-ai ob-1
tenus d’un grand nombre d’autres, expérience«
que j’ai faites à cet égard pendant le cours dsl
la même préfente année 1755©., Le détail de ces!
réfultats peut contribuer d’autant à l’avancemenP
de la phyfique végétale.
Lorlqu’on fait, vers le commencement dsl
Juin, une ligature annulaire fur un bourgeon!
de l’année, il fe produit alors toujours, loitfl
fur les. arbres,. foit fur la vigne.,, deux renfle-T
mens ou Bourrelets,, l’Unimmédiatement au-*!
deiîus , & l’autre immédiatement au-deffous d®
la ligature j & alors, la plus grande épaiffeiiEj
de. ce renflement eff à l’endroit le plus proche*
de. la ligature. Ces deux Bourrelets diffère!»
beaucoup moins entr’eux quant à la grotte™
que les deux qui naiffent d’entre le bois H
l’écorce des deux lèvres d’une plaie faite eifl
enlevant un anneau d’écorce. La différence dfl
groffeur entre ces deux Bourrelets- occafionnéT
par la prifence d’une ligature annulaire fur
bourgeon eff fouvent peu fenfible. Quelqu®
fois le Bourrelet inférieur à la ligature eu dga.lj
en groffeur au Bourrelet fupérieur quelque«j
fois même le Bourrelet inférieur eft. plus gr0!
que le fupérieur :. mais ce dernier cas eit rare«
en ces deux derniers cas la partie du bourgeoj
inférieure à la ligature prend autant daccroi«
fement en groffeur, proportionnellement
groffeur de la partie Supérieure, que fi la
ture n’eût pas exillé.. „ -
J’ai coupéj fuivant fon diamètre & l°n ; !
chaque bourgeon muni de deux tels K0l,rr, M
à-peù-près. d’éggle groffeur entre
quatre mois après avoir opéré 1-a _ ligature q
occalionné leur produélion -, voici le tèlu
mes. obfervations fur un certain nombre
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0ns ainfi difféqués. Le bois formé depuis
Jre opération paroît renflé à-peu-près autant
deflus qu’au-deffous de la ligature. Par ce
Renient l’épaiffeur de ce bois eft fouvent
iublée depuis la ligature fur une longueur de
Biilieurs lignes tant au-deffus qu’au-deffous. En
i cas ü par0*1 fouvent très-diflinélement que
I font les mêmes fibres ligneufes qui forment
|e bois des deux Bourrelets en fe continuant
lûtes de l’un dans l’autre nonobllant la liga—
Ere: A cette même époque l’écorce qui eft
iuverte par la ligature , paroît amincie par la
linpreffion, & eft déforganifée au moins dans
«1 enveloppe cellulaire qui eft oblitérée en cet
ILjj-oit par celte eomprelfion. L’épaiffeur de
icorce eft fouvent quadruplée & même fex-
K)é? depuis la ligature fur une longueur d’une
fcne 0» deqx, tant au-deffiis qu’au-deffbus. La
de cette épaiffeur au-deffus de la ligature
\composée de fubfianee fibrçufo corticale, &
ktre moitié eft çompofée d’enveloppe cellu-
ire. Ces deux fubflances de l’écorce fe diftin-
Kiu aLors trèsrbien l’une de l’autre en cet en-
toit. Quelquefois l’enveloppe cellulaire de cette
|orce de ce Bourrelet fupérieur eft d’une épaif-
ir double de celle de fa ûibftance fibreufe
rticale. Au-deffous de la ligature quelquefois
Daiffeur du renflement de l’écorce eft comptée
comme au-deffus; fouvent les trois quarts
même les fept huitièmes de cette épaiffeur,
Int d’enveloppe cellulaire, & le refte eft de
Rljance fibreufe corticale. A cette même époque
fouvent les fibres corticales de ces deux
lurrelets fe continuent toutes de l’un dans
Bautre Bourrelet, nonobllant là ligature , de la
Tènie manière que leurs fibres ligneufes.
iMais fi Ton examine de tels Bourrelets pro-
its par ligatures fur bourgeons' à une époque
Bus éloignée du tems auquel chaque ligature
lété opérée ; en coupant de même fuivant
| | diamètre & fuivant leur axe, les- branches-
lefquelles ils font provenus ; on voit alors
pi bout d’un certain tems les fibres cortica-
fdu Bourrelet fupérieur, & fes fibres ligneufes
«dernières produites, ne fe continuent plus
W le Bourrelet inférieur. Depuis lors la liga-
P occalionné fur le Bourrelet, qui lui eft
gpeneur, les mêmes effets qu’occafionneroit une
r le annulaire dont la lèvre fupérieure feroit
j m^oee endroit que le bord fupérieur de
ngamr-e., • ■-
|r,a! *°ns les yeux , & j’ai mis fous les yeux
i Société d’Agriculture ,. le 2 Ôélobre de .
année, huit fragmens de: bourgeons ■
M ï'acnn defquels font deux tels Bourrelets
H 10nnés par une ligature l’un au - deflus & i
au-deffops d’elle. Par le moyen d’une
a c°n aite fuivant la longueur & le diamètre
fragments, on y peut voir
^ que. je-viens de dire de ces Bourrelets.
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On voit fur quatre de' ces fragmens que toutes
les fibres ligneufes du Bourrelet fupérieur fe
continuent dans le Bourrelet inférieur. On voit
que la partie du bourgeon & le Bourrelet inférieurs
à la ligature font, fur deux de ces-
quatre fragments, égaux en groffeur aux fupé-
' rieurs , font fur un troifième de ces mêmes
quatre fragments, plus gros que les fupérieurs;
& font, fur le quatrième, un peu plus minces
que les fupérieurs. Sur les quatre autres de ces
huit fragments, on voit, d’un côté, qu’imepartie
des fibres ligneufes , les dernières formées , *
du Bourrelet fupérieur , ne fe continuent pas
dans le Bourrelet inférieur, & que la partie du
bourgeon ainfi que la partie ligneufie du Bourrelet
inférieures à la ligature font un peu pias
minces que les fupérieures.
J’ai dit plus haut que le fait de la production
des Bourrelets inférieurs à la plaie annulaire
fembloit contredire l’opinion de ceux qui
admettent l’cxiftence d’une fève defeendanre
entre le bois & l’écorce : cet autre fait, de la
produélion confiante de ces Bourrelets inférieurs-
à la ligature, qui font toujours fort peu plus
petits, ou aufli gros, ou même plus jjros que
les fupérieurs, femble contredire encore davantage
cette opinion^ mais- ne peut la contredire
davantage que ce troifieme fait, auffi rapporte
plus haut, de la produélion de bois & d’écorce
fur la furface interne d’un lambeau d’écorce’
jufqu’à la hauteur de vingt lignes ait-deffus du:
lieu de fon adhérence. Je crois que les contra-
diélions apparentes réfultantes de tous ces faits;
font toutes plaufiblement détruites par cette
feule réponfe, expliquée plus en détail au chapitre
premier ci-demis ; favoir que la fève:
marchant entre le bois & l’écorce des plantes-
ne monte aucunement dans aucuns de tels-
Bourrelets inférieurs, ni dans un tel lambeau,
d’écorce ; mais defeend entre leur bois & leur'
écorce comme elle defeend dans les feuilles*
entre les fibres ligneufes continuées dans chacune
de leurs nervures & lès fibres-corticale^
continuées dans chaque même nervure.
J’ai fait, dans le' cours-de cette même pré—
fente année , des ligatures annulaires, tantôt*
par une ou deux., tantôt, par douze circonvolutions
les unes au-deffus des- autres, à la bafe-
d’une trentaine de branches & bourgeons de vigne j:
je veux dire que j’ai fait une telle ligature à lat
bafe de chacun de ces bourgeons & de ces branches,
dans l’intention d’effayer fi ces ligatures;
pouvoient avancer la maturité autant que le
peut la plaie annulaire. Ces ligatures ont été:
opérées , dès le commencement du Printems
fur les branches d’un an ou plus vieilles ■ -& ont
été' opéréès en différents tems avant la fleur furies
bourgeons db l’année. Celles de ces ligatures
qui ont été faites fur des bourgeons avant:
la mi-Mài,, ont la plupart.,, occasionné, la rug—