
centre une capfule dure, comprimée > arrondie-
pcntngone, qui contient cinq cellules, fit dit
Kumpîrius, autant de femences qui y font fl
fermement renfermées, qu’il eil difficile de les
en féparer. Cet arbre croît lentement à Am-
boine, il n’y produit point avant d être fort
élevé ; & lorfqu’il ril en état de rapport, il
n’y produit point toutes les années. 11 y fleurit
lorfque le foleil eft dans les lignes Septentrionaux
du Zodiaque, c ell-a-dirc, de Mars en
Août, pendant les-mois fecs de l’année ; & les
fruits y mûriffent ordinairement lorfque le foleil
eft dans les figues Méridionaux. Il n'eft- pas
commun .à Amboine ; c’eft autour des villages
qu'on l’y rencontre le plus communément. Il
y en a deux variétés * qui ne diffèrent que par
la groffeur du fruit. Le fruit de l’une a deux
ou trois pouces de diamètre, comme j’ai dit;
le fruit de l’autre variété eft plus petit ; cette
dernière variété eft la plus commune. Cette espèce
de plante fe trouve, fujvant Rumphius,
dans les Xfles de l’Inde Orientale. Elle eft plus
commune & plus connue dan« rifle de Banda,
dans celle deBaieya, & dans les Mes plus Occidentales
qu’a Amboine. Son nom P om m e de
D r a g o n s , eft la traduction de fon nom Indien,
B o a - R a u , fous - lequel elle eft connue dans
les Archipels de l’Inde , quoiqu’on ne puifle
imaginer l'étymologie de ce nom. On ia nomme
dans rifle de Célèbes R a u h i tu ; dans l’Ifle de
Baieya, D a u B a n d e D a u e , &c. La variété a
plus gros fruit fe nomme A y a l a n ; celle à plus
petit fruit fe nomme L a u c h y .
C u ltu r e d a n s le s^ Jn d e s .
On a vu plus, haut que l’on cultive toutes
les efpèces de Carambolier fous la Zone torride
, dans toute l’étendue des Indes Orientales,
tant dans les Archipels, que dans le Continent,
St même fur les bords de la Zone tempérée
feptemrionale, dans les contrées méridionales
de la Chine & de la Perfe. Ces, efpèces font très-
multipliées, & cultivées avec foin dans tous ces
pays, à caufe de la beauté de lenr âfpeél, de
l’ombrage épais qu’elles donnent, & fur-tout
à canfede leurs fruits agréables & falubres, qu’elles
fourniffent en abondance, dans toutes les faifons,
fans difeontinwation, pendant une longue fuite
d’années. On cultive fur-tout les trois premières
efpèces; & la variété douce, e.‘ i , A, efl celle
que l’on cultive préférablement à toutes les autres.
On a encore vu que ces efpèces fe trouvent
par-rout dans ces pays, c’efl-à-dire, quelles
fe plaifcnt dans toutes fortes de terreras. Les
terreras lubftanticux, fans être trop compactes,
font cependant ceux qui conviennent le mieux
à la rapidité de leur végétation ; ces arbres y
deviennent plus grands que dans les terreras plus
maigres. Mais ils y fleuriffent & fruélifient moins
abondamment que dans ces derniers, fur-tout
pendant les premières années de leur âge- Comme
la variété mâle, n.° i ,C, fe trouve beaucoup
plus communément dans les terraitS fabloor-eux
& fecs, quailleurs, ce fait donne lien de croire:
que certc forte de terrein lui convient mieux
que toute autre. Ces efpèces fleuriffent & fructifient
beaucoup moins abondamment, fur les
contins de la Zone tempérée, à la Chine,&. en
Perfe, que dans les pays plus voiüns de l’Equateur
, à caufe de la chaleur qui eft beaucoup moindre
daDS ces pays-là, que dans ceux-ci. Les
trois premières efpèces fe multiplient ordinairement
par leurs femences & par les rejetions ou
plants enracinés , que leurs racines produifent
l'ouvent. La faifon. la plus favorable pour faire
des femis de ces plantes, dans les climats méridionaux
de la Zone torride , comme , par
exemple, dans les Iflesde France, de Bour
d’Amboine, de Banda , de Java > &c. eft dans
les'mois de Mars, Avril, Mai & Juin, parce que
les jeunes plants qui en proviennent , n c
fupporter que la chaleur du foleil d Hiver ce
ces Mes, pendant les premiers mois de leur âge,,
& qu’ils commencent à être forts, lorfque les
ardeurs de,l’Été de ces climats fe font ientirJ
en Décembre, Janvier & Février : au lien quel
les' plants qui nai fient dans ces Mes , pendant
ccs trois derniers mois , font expofé» aux plus,
fortes chaleurs, dès le commencement de leur
exiflence, pendant lequel elles font, trop ■ faibles
& trop tendres pour y réftfter : ce qui enfait|
périr un grand nombre. Par la même raifon, Ici
tems le plus convenable de faire ccs femis, dans!
les pays feptentrionaux , tels que le Malabar J
le Coromandel, l’Me de Cçylan, les Mes-Pbmpj
pines, &c. eft en Septembre, Octobre, Novembre
& Décembre. Le choix de la faifon qu|
j’indiquô comme la plus convenable pour cC
femis, eft très-important dans tous les quartiers
& cantons où l’on éprouve de longues féchereucs
pendant les tems chauds de l’année •, mais, dans
les quartiers où il pleut très -fréquemment pcni
dant toute l’année, on peut, avec fuccès, «pS
en toute faifon indifféremment. On conçoit^
core que, lorfque la failon des pluies d un eau.
ton précède immédiatement les mois
défignés, on peut femer avec fuccès Pea“a,
toute certe faifon. Ainfi, par exemple, ft p2^
qu’aux Mes de Bourbon & de France, on p*
très-utilement faire les femis de ces arbres
le. mois de Janvier, & pendant le fuivant,
les quartiers où ces deux mois font plu*
régulièrement tous les ans. On peut femer
arbres, ou en pépinières, ou à demeure; .
la première méthode, eft la plus avantageras, ^
vant Rumphius • car l’expérience a appris, 1
lui, que ceux qui ont été femés dans laE
qu’ils occupent, font plus tard féconds,
riffent & fruélifient beaucoup moins ab011
ment que ceux qui y ont été tranfpîantés. II
faudra avoir la précaution de ne pas mêler de
fumier en état de fermentation dans la terre où
l'on femeroit ces ef pèces, parce que d’habiles Cultivateurs
affurent avoir éprouvé qu’en cet état,
il «fl nuifible aux plantes dans les contrées chaudes
de la Zone torride. Il eft très - avantageux aux
jeunes plants des femis d’être arrefes fréquemment
pendant les longues féchereffes, fur-tout
pendant celles, qui furviennent dans les grandes
chaleurs de l’Eté de ces climats brûlans. Ainfi,
jl ne faut pas négliger ce foin , toutes les fois
qu’il eft poffible fans trop de dépenfes. Les plants
provenus, des femences des efpèces, n.üS i , 2
& .3, font affez forts pour'être tranfpîantés un
an après avoir été femés, pourvu que le femis
ait éré fait dans la faifon favorable, & foigrié convenablement.
Ceux de l’efpèce , n.° 4, qui eft
un grand arbre, pourront utilement refter plus
long-tans en pépinière, pourvu qu’ils y foient
affez éloignés les uns des autres pour ne pas s’étioler
réciproquement. La tranipla'ô ration de
ccs arbres doit être faite dans la faifon pendant
laquelle ils ont le moins de sève. Cette faifon
efl celle des mois de Juin, Juillet & Août, dans
les pays qui font au fud de l'Équateur, & eft
celle des mois de Décembre, Janvier & Février
flans ceux qui font au nord de l’Équateur. Dans
es pays où la faifon des pluies eft differente
le celle des mois les plus favorables à la tranfo '
plantation , on peut tranfplanter pendant cette
faifon des pluies, fi l’on eft preffé de jouir, &
fi l’on pofsède une grande. furabondance de
plants : on en perdra un grand nombre..; mais
il en réuffira auffi un grand nombre. Si l’on
veut prendre le foin de les tranfpianter en mottes
on pourra le faire eh toute faifon avec fuccès!
Dn plantera les arbres des efpcces, n.os 1, 2
^ 3, à environ huit pieds les uns des autres ;
plantés plus près, ils entrelace roi eut leurs branles
les uns dans les autres, & fe huiroient réciproquement.
Les arbres de l’.efpèce, n.° 4, 'doi-
jent être plantés beaucoup plus .loin les uns
les autres, en faifon de la grandeur beaucoup
>lus confidérable à laquelle cette efpèce parvient
naturellement. Les plants des efpèces n.os 1 , 2
* 3 > feront tranfpîantés dansdestrous de quinze
Mix-huit pouces de profondeur, fur vingt à
iingt-quatre pouces- de largeur, qui auront été
h't phîfieurs mois d’avance s’il a été poffible. Les
)-3nts de l’efpèce n.° 4 , demandent des trous
) us J?‘rges & plus profonds, à proportion de
p grandeur. Quand les arbres de ces quatre
plpèces font nouvellement tranfpîantés , il faut,
BP **Cequ’ils aient pouffé de nouvelles racines
prendre toutes précautions pour les préferver ]
0 ’ terre ^ans ^aftue^eH font plantés,
Ie a^"on des agens defféchans, qui font exrrê-
B*« puiffans fous la Zone torride. Ainfi, juf- ,
' W W * aient bien repris, on entretiendra ]
i n c u l t u r e . T o m e I J .
f la tèrre humide, par un lit d’herbes ou de petite
pierres qu on placera fur le terrein au pied de
chaque plant: on fera même utilement de tenir
la terre d autour de chaque plant, jufqifà 11a
pied de difiance de lui, plug baffe que le refle dit
rein, ce, qui formera au pied de chaque plant
une petite foffe dans laquelle les eaux de pluie*
pourront s’arrêter & entretenir la fraîcheur de*
racines , fur-tout, fi 1 on ajoute la précaution
de remplir cette petite foffe d’herbes ou de feuillages::
on défendra chaque périt arbre de l’ardeur
du Soleil, en fichant tout autour de lui auffi—
tôt qu’il fera planté, des petites branches garnies
de feuillages prifes fur ies arbres du bois voifin
& qu’on ne retirera que lorfque l’arbre commencera
à pouffer ; lorfqu’immédiarement après
la tranfplantation il furviendra un foleil ard ue
qui durera plufieurs jours, on fera bien d’arrofer
au moins une fois les plants nouvellement trasf—■
plantés, fi cela eft poffible facilement. Lorfque
les arbres feront chargés d’une grande quantité
de fruits, comme cela arrive fouvent à ceux de
l’efpèce, n.° 1, lorfqu’ils ont été tranfpîantés dans
la place qu’ils occupent, il ne faudra pas manquer
d’étançqnner leurs branches. Suivant Rumphius
, ce foin eft fouvent néceffaire à ces arbres
pour les empêcher de rompre fous la charge*
Quant au furplus des foi as qu’exige la culture
de cës arbres dans 1 Iade, Ioit en ce qui concerne
les femis , foit en ce qui concerne la tranfo
plantation & l’entretien , ®n fe conduira-
fuivant les fègles générales convenables à' la
culture de tous les arbres dans tous le*
pays. Ainfi, le lemis_tera fait en terre bien
préparée, non trop maigre parce que les
jeunes plants languiroient, ni beaucoup plus
fertile ou plus humide que celle dans laquelle
ils doivent être tranfpîantés, parce qu’ils réuffi-
roient mal à la tranfplan tation. En arrachant
les jeunes plants pour la tranfplamation, on
leur confervera le plus de racines qu’il fe pourra;
on ne biffera lès racines expofées à l’air ou au
foleil, que le moins long-tems poffible; on
plantera le. plutôt poffible , après avoir arraché ;
en tranfplan tant, on enterrera le collet du plans
des efpèces, h.“s 1 ,1 & 3, à fix pouces de profondeur,
& celui de l’efpèce, n.° 4,à un pied;
on fardera exaélement, &a Quant à la multiplication
de ces efpèces par rejértons , pour
y réuffir, on arrachera ces rejetions lorfqu’ils
auront un pied ou un pied & demi de hau-
teur; on les arrachera pendant la faifon que
j’ai dirêtre.la plus favorable à la tranfplanta-
tion des plants de femence. En les arrachant, on
leur confervera le plus de racines que l’on pourra:
s’ils en font fuffifamment pourvus, on les plantera
fur-le-champ à demeure, comme les plants
de même force provenus de femences : s’ils n’ont
qu’une petite quantité de-racines foiblcs on
les plantera à un pied de difiance les uns dos
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