
Les feuilles font obrondes & partagées, dans
leur partie fupéricure, en deux lobes ovales-
arrondis. Elles font vertes en-defîns, blanchâtres
& un.peu cotonneufes en-deflous, avec fept
■ nervures , qui parten t de l’extrémité de leur pétiole;
. ’ ' • . . :
Chaque branche cfl terminée, par un long épi
.de fleurs , ce qui donne à ces arbrifleaux une
très-belle apparence.
Ces fleurs font d’un blanc jaunâtre , ;campapu-
1»^gs"& o n t .leurs pétales ovales.
Elles font remplacées par des .filiques longues
de. quatre pouces environ,'larges de quatre à cinq
lignes, droites, pointues & légèrement velues.
La variété B. fe d'iflinguè. aifém.ent de la précédente
par lé défaut d'épines.
8. B a USINE glabre. Cet arbrifTeau _, farmen-
r'éux &. grimpant, a une tige de cinq à fix pieds, '
.(je laquelle haiüent des branches fort longues,
non-épineufes m garnies de petits .rameaux alternes
, q u i, par k f fuite, fc changent en vrilles. •
Les feuilles font pétiolées, en coeur, obrondes
, fendues jufqu’â m,oitié en deux lobes arrondis
, & glabres des défi* côtés,
Les'pédoncules qui .terminent les rameaux, fou-
tiennent chacun plufieurs fleurs allez petites.,
/Ijun verd jaunâtre, & parfemées, à l'intérieur,
de points pourpres.
Nous ne connoiffons point le fruit,
9. Bauhine à grappes. Cette efpèce efiencore
moins connue que la précédente. Elle paroît avoir
beaucoup de rapports avec les Bauhine s •& fur-
tout avec la Bauhine ç o tonneifj'e , N.° 7 ; cependant
il fcmble que ce foit une efpèce de Cour-
-i)(aril,
10. Bauhine acumînée. Sa tige s’élève à cinq'
osifix pieds,.peut-êtrélnême davantage. Ses feuilles
, plus grandes que celles des autres efpèces,
font portées fur de longs pétioles, beaucoup plus
minces. Elles font ovales-oblongues & profondément
découpées en deux l .-bes ovales- pointu
s , minces, très-glabres en-deffus, nerveufes,
yeineufes, ét garnies, en-deflous, d’un léger
duvet.
Les fleurs viennent aux extrémités des branches
, en grappes, qui ne portent chacune que
trois ou quatre fleurs, dont'la couleur varie.
Sloane dit en avoir vu fur la même branche de
rouges, de blanches, de vçintées & de panachées.
■ Les filiques, de couleur brun foncé, font plates,
glabres, longues.de trois ou quatre pouces,
un peu courbées, épaiflfes, & à double rebord fur
leur dos. Elles renferment cinq 011 fix femences
rondes & comprimées.
Le bois de cet arbrifTeau eft fort dur& veiné
de^Woir. C’eft ce qui l’a fait appeller par les habitons
de l’Amérique èbene de la montagne.
11. Bauhine de la Guiane. Cette efpèce a de
très-grands rapports avec la Baqhine grimpante,
N.° i î elle en diffère par la forme de fesfeuff- j
les, q u i, au lieu d’être Amplement découpées en I
deux lobes, font divifees, jufqu à leur pétiole, I
en deux folioles diflinétes, longues d’environ un I
pied, vertes & glabres en-deffus, neryeuies & I
d’un jaune doré en-deffoiis.
Les feuilles de la variété B. font beaucoup plus I
»petites, _f ,r ....
12. Bauhine roufleûtre,. Ses feuilles font de I
! la même forme que celles deLefpèce, précéden te, I
mais les folioles font plus petites, n’ayant quel-, I
quefois que cinq à fix lignes de longueur. Elles I
font demi-orbicuiaires, très-obtufes, glabres des I
deux côtés ,'d’un brun roufleûtre en-deffus & d’une I
couleur pâle en-deflous,
fulturcj.
Pour multiplier ces plantes., ôn eft obligé de I
I faire, venir les femences des pays pii elles croif- I
font naturellement ; car., quoique la plupart des
efpèces que nous cultivons ici donnent des fleurs I
& quelquefois même des fruits , les. graines n y I
■ acquièrent jamais le degré,de maturité propre à I
; la reprodudHon . Ces graines Boivent être envoyées I
dans leur gonfle, afin qu’elles fe* conlervcrit bon- I
.nés. x~ . ,v .,
On les sème au printemps , dans des pots rem- I
plis de terre meuble & légère , cju’on enterre I
dans une couché de chaleur tempérée. Elles lèvent I
ordinairement a,u bout de fix femaines, & un I
mois après, elles,font bonnes à tranfplanter. Cette I
opération demande de l’attention-. Il faut bien I
prendre garde d’endommager les racines , ce qui I
niiiroit à la plante;: .
En déparant le jeune plant, on le met dans I
de petits po.ts remplis d’une terre fubflantielle, I
légère & marneufe, que l’on place dans une cou-- I
che chaude. Il faut lés abriter du foleil, jufqu’à I
* ce qu’ elles ayérit formé de nouvelles racines alors I
: on renouvelle l ’a ir , chaque jour ., dans les teins- I
-, chauds. , ; ■ •.„?■ •. ■ - . I
On les place, à l’automne, dans la couche I
de tan de fa ferre - chaude, ou on les traite I
comme les autres 'végétaux tendres & exotiques, I
Ces plantes demandent à être toujours arroiées I
pendant l’hiver,
# Vfages,
Comme ces arbrifleaux, fleuriffent fréquent-
ment, que leurs fleurs ont une-, odeur douce, I
très-agréable, & quelles paroiffent pendant la I
plus grande partie de l’été , ils méritent d’occu- I
per une place diftinguée dans la ferre-chaude, I
dont ils peuyent qncore faire un des ornement I
par la Angularité de leur feuillage & par leur I
verdure perpétuelle. ( M. D a v ph in o t . )
BAUME , Balfamum. On ne donnoit autre- I
foi«- ce nom qu’à l’arbre d’où découle le Baume 1 1
' i8':- ■ ' -vfy ' jioinn’v I
en latin Opobalfamum, connu des Bota-
nifles fous le nom d’Amyris opobalfamum, L.
& en françois, fous celui de balfamier de la Mec-
; que ; mais actuellement ce mot Baume eft de-
[ venu um nom générique, fôus lequel on com-
I prend non-feulement le Baume de la Mecque ou
de Judée, mais aufli tous les arbres & plantes
[ qui donnent un fuc propre balfamique, & qui,
par leur odeur oü leurs vertus approchent plus
ou moins de ce Baume. ( M. T houin. )
i BAUME de Capahu. Copaifera officinalis. L.
I Voyez CoPAiER O fficinal.
BAUME de Tolu. Toluifera Americana. L. V.
Tolutier d’Amérique. {M. T hou in .')
BAUME frifé. Mentha crijpa. L. Véyez Men-
; the frifée.
BAUME des Jardins. Mentha gentilis. L . Voyez
Menthe des jhrdins.
BAUME des falades. Mentha fativa. L. Voye\
Menthe cultivée.
BAUME du Pérou. Myroxylon peruiferum. L.
[ fils fuppl. Voyei Myrosperme du Pérou.
BAUME du Pérou ou Lotier odorant. Trifo-
' Bum melilotus coerulea. L. Voye\ Mélilot odorant.
( M. T HO U IN. )
BAUMIER de Giléad. Amyris giléadenfis. L.
Voye[ Balsamier de Giléad.
BAUMIER de Giléad ( faux) F inus Balfamea.
L. Voye{ Sapin Baumier.
BAUMIER d’Egypte,y de Syrie ou Baumier
jblanc. Amyris opobalfamum. L. Voyez Balsamier
de la Mecqtie.
BAUMIER de Canada. Populus balfamifera. L.
fFbyq Peuplier Baumier.
I BAUMIER de Judée. Amyris opobalfamum. L.
& Amyris Gileadenßs. L. Voyez Balsamier de
la Mecque & de Giléad.
S BAUMIER de la Mecque, Amyris opobalfa-
\mum. L. & Amyris Gileadenßs-. "L. Voyez Bal-
Samier de la Mecque & de Giléad. (M. T hou in .)
B A X A N A .
I Nous ne parlons ici de cet arbre que pour fui-
vre 1 ordre du dictionnaire de Botanique , au—
|quel nous devons rapporter notre travail. Ce vé-
Igétal eft fi peu connu que loin de pouvoir en
■ donner une defcriptîon complétte, nous n’ofe-
Snons pas même hafarder d’en préfenter une fim-
plc notice. •
Bauhin paroît être le feul Auteur qui en ait
Ejî®* ^.ans f° n Pinax, P. 512, il l’appelle:
I or y fruâu venenato , radice venenorum ' anti-
IJoto. Amfi, fuivant ce favant Botanifte , fi le
»mu de cet arbre eft un poifçn, fa racine en
ipfrre le remède.
J Cette particularité feroit, en effet, digne de
L cma£5U' : de s’accorde nullement ayeç
|es obfervations des Voyageurs,
n ut , dans l’Hiftoire deâ Voyages, tom^ I l ,
inculture. Tome II,
p. 641, que la racine, les feuilles & même le
rruit de cet arbre, paflent, dans toutes les Indes,
pour un antidote afluré contre toutes fortes de
poifons, tandis que, dans le voifinage d’Ormus,
fon fruit fuffoque ceux qui en mangent, & que
fon ombre même y eft mortelle, fl l’on s’y stient
feulement pendant un quart d’heure.
^ Attendons qu’un examen plus approfondi nous
ait mis à apportée de fixer nos idées fur un végétal
auquel on attribue des qualités-fi contradictoires.
On préfume que ce pourroit être une
efpèce de mancénilier. ( D a v p h in o t . )
BAYADE ; nom donné, dans la vallée d’Anjou,
à l’orge à deux rangs , dont le grain eft couvert
& qu’on ferrie au printems. Voyez Orge. ( M
VAbbé T e s s i e r . )
BAYE d’hiver. C’eft le nom qu’on donne.’
en Angleterre, aux fruits du P ri nos vcrticilla--
tus. L. Voyez Ap al anche à feuilles de prunier»
(A4. T h o u in .)
BAYE d’ours, raifin d’ours ou boufferolle. Ar-
butus uva-urfi. L. Voyez Arbousier traînant,
N°. 10. ( M. T h o u ih . )
BAYROUA. Nom Caraïbe du Mimofa inga.
L. Voyez Acacie à fruits fucrés. ( J4. R e y n i e r . )
BAZINAGE ; on donne dans quelques pays ce
nom à une maladie des bêtes à laine , appellée
Tournoiement, ou Tournis. Voyez Tournoiement.
( M. VAbbe T e s s i e r . )
BDE.LLIUM ; gomme-réfine produite par un
arbre qui croit en Arabie, en Médie & dans les
Indes.
Cet arbre eft inconnu aux Botaniftes. Pline dit
qu’il eft u o ir , de la grandeur d’un olivier, que
s feuilles reflemblent à celles du chêne & qu’il
a le fruit du figuier fauvage. Lobel & Pena di-
feni qu-ils ont trouvé parmi d’autres marchan-
difes, plufieurs branches de cet arbre -, leur fubf*
tance étoit folide, leur écorçe dure, noirâtre &
hériffée de plufieurs épines groflières, Forskhal
penfe que l’arbre du Bdellium eft unç véritable
efpèce d’Amyris, Voyez B a l s a m i e r , ( M.
T h o u in .)
B^AU. Lçs flprimanes ont abufé de cette épithète
dans leurs catalogues ; elle fe trouve à la
tête de la plupart des noms qu’ils ont impofés
aux variétés qu’ils cultivent. Ainfi , le beau
roturier, le beau cramoifi, le bel inconnu, étoient
des variétés d’oeillet; la belle d’Anvers, la belle
Hélène étoient des tulipes , &c. Je crois devoir
me dîfpenfer de rapporter ici la lifte^de tous ces
noms inventés par chaque amateur, & multipliés
au gré de leur caprice, Un militaire avoir
la nomenclature de tous les guerriers célèbres dans
fon jardin ; un galant de la vieille cour avoit
celle de toutes les belles femmes ; un érudit, cellç
de tous les favans l’adjeélif Beau , belle précédoit
chacun de ces noms. La manie des fleurs
ayant fait place à un (impie goût, cette nomenclature
, fi importante au commencement du liède t