
plante efl extrêmement hérifTée, font extrêmement
fines, & font difpoféesen faifceaux, dont
chacun naît d’un petit tubercule, & eft com-
pofé de deux fortes d’épines, fayoir: inférieur
rement d’un petit nombre d’épines longues &
rayonnantes, & fupérieurement d’un grand nombre
de très-petites épines ferrés les unes contre
les autres comme les poils d’un pinceau.
2 9 . C a c t i e r à feuilles de Scolopendre. Lin-
»æus le définit -, Caélier à articulations prolifères,
comprimées, en forme de lames d’épées, &
bordées de grandes crénelures arrondies. Le port
très-particulier de cette efpèce la fait diftinguer
au premier coup—d’oeil de toutes les autres ef-
pèces de ce genre. C’eft un petit arbriflèaux,
charnu, fensfeuilles, qui femble n’être compofé
que de feuilles charnues, alfez longues, extrêmement
applaties, dont la forme approche, en
quelque forte, de celle des feuilles de la Scolopendre
, ( Afplenium Scolopcndrium. L. ) , qui
font articulées les unes fur les autres, & un peu
fortifiées par une groffe nervure cylindrique,
longitudinale, placée dans le milieu de leur
largeur. Les ramifications, que forment ces articulations,
font néanmoins très-foibles, & fe
fou tiennent fort mal. Elles ont deux à quatre
pieds de longueur. J ’ai déjà dit que les fleurs
naiffent fur les crénelures dont ces manières
de feuilles font bordées, & que chaque crénelure
ne produit pas plus d’une fleur. Ces fleurs naiffent
au fommet des ramifications.. Elles font
blanchâtres & remarquables par leur tube cali—
cinal qui, fuivant Dillen, a jufqu’à un pied de
longueur, eft grêle, courbé & écailleux. Le fruit
eft mangeable: il eft d’un rouge v if qui devient
plus foncé, lors de la parfaite maturité:
il eft à huit côtes faillantes ; chargé de quelques
tubercules écailleux: fa pulpe eft blanche-, &
les femences font noires. Les boutons à fleurs
commencent à paroître dans nos ferres en Août
& en Septembre. La fleur s’ouvre au coucher
du Soleil, refte épanouie pendant toute la nuit,
& au lever du Soleil qui termine la même
nuit, elle fe ferme pour ne/ plus s’épanouir de
nouveau. L ’odeur des fleurs approche celle du
Benjoin. Les fruits mûriffent rarement dans nos
ferres. Cette plante croît naturellement dans
les terreins fecs & fablonneux, tant dans les
forêts qu’en plaine, & dans les-lieux les plus
découverts.
**** Plantes garnies de véritables feuilles.
- 36: Cactier à fruits .fouillés. Linnæus le
définit-, Cacher à tige cylindrique, arborée-, à
aiguillons doubles courbés en fe dirigeant vers
le bas-, à feuilles en fer de lance, un peu
ovales. Le port de ce Caélier & du fuivant ri’a
aqcun rapport avec celui d’aucune des efpèees
précédentes. Outre qu’ils ont des vraies feuilles »
ils ont encore des tiges & des branches fenij
blables à celles des arbres & arbriffeaux dès
autres familles de plantes. Ainfi, leur port fa
rapproche de celui des autres arbres de l’univers
Ce font cependant aufli des plantes grafles'
c’eft-à-dire, organisées de manière à féfifter'
fans périr, à de très-longues féchereffes &c’
La préfente efpèce efl uû arbriffeau épineux
toujours verd ; fon feuillage eft très-peu touffu*
fes rameaux font longs, plians, farmenteux!
Les deux aiguillon« qui naiffent à chaque noeud*
reffemblent à ceux des Ronces. Les feuilles font
charnues, alternes, rétrécies en pétiole à leur
bafe, vertes, liffes, & de la grandeur de celle du
Pourpier. Le bas de la tige eft hériffé d’épines
longues, roides & en failceaux. J’ai déjà dit
que ce Caélier eft monoïque, c’eft-à-dire, que
les fleurs ne font pas hermaphrodites, & qu’il
porte, fur chaque pied, des fleurs mâles & des
fleurs femelles : cette obfervation efl de Plumier.
Nous avons aufli dit que fes pétales font nombreux
-, les extérieures en forme de crins, & le?
intérieures Ovales : c’cft une obfervation faite
par M. de Juffieu, fur un échantillon fec,
rapporté du Pérou. Ces fleurs font blanches &
fort odorantes-, elles naiffentplufieursenfemble
dans les aiffelles des fouilles, fur des pédoncules
communs & courts. Les fruits font des
baies globuleufes, d’un jaune pâle, dont la
furface efl garnie de feuilles; ils font un peu
plus gros que des noifettes, & d’une acidité
très-agréable. Chaque baie contient ordinairement
trois femences noires ou brunes, "comprimées &
luifadtes. Commelin eft le premier qui ait fait
mention de cette plante qu il a obtenue par le
moyen de femences qui lui font parvenues en
1690. Cette plante parvient à la hauteur de
fept ou huit pieds. Celles , qui font vieilles, ont
des rameaux fort longs, foibles & pendans
comme les Ronces! Elle n’a pas fleuri en Europe,
quoiqu’elle y végète très-vigoùreufement.
$1. Cactier à feuilles de Pourpier. Linnæus j
le définit; Caélier à tige cylindrique, arborée* |
épineufe ; à feuilles. en forme de coin, &
ayant le fommet très-obtus, & prefque échan-
cré en coeur. C’eft un petit arbre qui eft de là
grandeur & de l’étendue cfe nos- Pommiers ordinaires,
& qui a de vraies feuilles. C’eft une
plante graffe; fon tronc eft de la groffeur delà j
cuiffe; fon bois eft pâle & folide; fon écorce j
eft noirâtre ; fes branchés font étalées ; fes feuille* I
font charnues, alternes, cfe la grandeur & de I
la confiftance de celles du pourpier. Tant que I
cet arbre pouffe vigoureufement, il produit * 13 I
bafe de chaque • feuille un faifeeau d’épines I
noirâtres & perfiftantes. Quand la vigueur e I
fa végétation diminue jufqu’à un certain p°ia > I
il ne produit plus à la bafe de chaque fo® ® > I
qu’une feule épine, qui eft plus iongu6 5 1
pelles qui font en faifeeau. Les Actif« naiffent
(u fommet des rameaux , font purpurines, affez
f femblables, pour l’afpeél, à celles duRofier.des
haies, ( Eqj'a canina. L. ). Elles ont environ
Bn pouce de diamètre, & leurs pétale« font
arrondis. 11 paroît probable que c’eft aufli une
plante monoïque ; car on a obfervé qu’une
partie des fleurs eft ftérile, & l’autre fertile,
tes fruits font globuleux, d’environ trois pouces
de diamètre, verdâtres, terminés en forme de
jjopibril. Leur pulpe eft blanchâtre, mucilagi-
neufe & acide. Les femences font nombreufes &
noirâtres. Cette plante croît naturellement dans
les lieux incultes.
Efpèees vu variétés moins connues.
V Plantes droites, rejfemblantes en quelque forte
a des cierges.
32. Cactier des tables. Cactus merfarum.
CaSus ereSus , polygonus, ramofus,- fruSu inermi
fyuammofo, extiis pullo , intàs rubro.
• Thiéry de 'Ménonville, dans la relation de
fon voyage à Guaxaca, après avoir décrit le
Caélier polygone, comme j’en ai fait mention
ci-deffus, q.° 15, décrit cet autre Caétier*ci qu’il
dit être d’tfn port fort approchant de ce Caélier
poligone, & être aufli cannelé, c’eft-à-dire,
avoir un aufli grand nombre d’angles, mais être
moins gros, moins haut, moins diffus, moins
rameux, moins épineux, & d’un verd plus
fortibre. Suivant lui, les fleurs de ce Caétier-ci
font de couleur vive de cerife ; le fruit eft de
J? groffeur d’un petit oeuf, brun extérieurement ;
h pulpe eft cramoifie, d’un goût acide, parfumé,
fort agréable. Il n’y a pas, dit cet Auteur, de
fruit plus délicieux dans les contrées de Guaxaca
^éguaean j & ce fruit feroit honneur aux
ttbles de France. Il n’eft aucunement armé de
foies piquantes, ni d’épines comme le font les
"Wts des autres efpèees. Il porte feulement
quelques folioles écailleufes fur fa furface. Cet
arbre eft très-commun dans ces -contrées: il y
*roit naturellement dans les lieux arides. Son
_ if y eft généralement très-recherché par les
aturels du pays, qui en vivent. Il y eft connu
far-tout fous le nom de Pitahiaha.
f}è ' Orange. Cactus aurantiiformis.
tar(o ere^us>P°t!8onus> ramofus, fruBu fphoerico,
I Sain, tv3 • menonviue a omervé cette efpèce â
I Caéft °mJn&ue j (,ans la plaine du Cul-de-fac. Ce
I ïomtnü a_‘e‘Port du précédent. Il eft un de ceux
I ehe j 5 J° i ches-; par les Colons. La fleur,eft blan-
l &debf mit ^ ,in jaune d’or, de la grofi'eur'
I ^ancir0f? e cTune Orange, rempli d’une pulpe
I conf/rm • 'ez’ infipide, mais très-fraîche, & par
K 1 ent très-agréable aux Voyageurs brûlés &'
altérés. Datis cette pulpe eft noyée une innom-*
brablc quantité de femences noires.
**** Plantes compofées d’articulations proliférés t
- courtes y larges, & applaties en forme de femelles.
_ Le port & la forme de toutes les eipècw
fuivantes, ont beaucoup de rapport avec celui
du Caélier en raquette, n.° 25, & du Caélier
à cochenille, n.° 26. M. Thiéry de Ménonville
qui les a obfervées dans leur pays natal, &
cultivées à Saint - Domingue, penfe qu’elles
ne font pas des variétés de ces deux efpèees
n.os 25 & 26 ; mais que, malgré les grands rapports
qu’elles ont, foit avec ces n.°* 2e & 26t
foift entr’elles, ce font autant d’efpèces diflinéles.
34. Cactier Patte de tortue. CaSus tejiudinis
Crus. CaSus articulato prolifer, articulis, oblongisi
comprejfis , flexucjis ; arboreus ; fpinis numeroff.
fimis , maximis, albis ; fruçtu fphcerico, virente.
Thiéry de Ménonville dit que cette plante
végète avec tant de vigueur, qu’une de fes
articulations étant tombée, par hafard, fur
terre, auprès de la haie d’un Jardin, non-
feulement s’y étoit enracinée d’e lle -m êm e ,
mais avoit encore, dans le cours de la première
année, acquis dix pieds de hauteur, & produit
plus de trente articulations. Il ajoute qu’une feule
articulation, étant plantée, parvient, en trois ou
quatre années , à îa grandeur d’un arbre formé.
Suivant cet Auteur, cette plante eft armée
dépines 'épouvantables, de couleur blanche,
plus longues & plus nombreufes que celles
d aucune des plantes mentionnées fous le u.#
25 ci-deffus.' Les articulations applaties en
manière de femelles ou de larges feuilles charnues
, comme implantées ou fichées les unes dans
les autres par leur bafe rétrécie prefqu’en forme
de pétiole, qui compofent fa tige ,ot fes braiv-
ches, font oblongues, fléchies en différens fens,
& fituées perpendiculairement les unes fur les
autres. Le même Auteur dit que les Colons de
Saint-Domingue ont trouvé que cette fituation
perpendiculaire rendoit ces articulations, fur-
tout lès plus nouvelles , comparables en quelque
forte aux pattes de tortue, lefquelles, lorf-
que cet animal marche, font en effet fituées
perpendiculairement à la longueur, & à la
largeur de fon écaille; & que c’eft de cette
comparaifon que cette plante tire fon nom
vulgaire de Patte de tortue.- Suivant le même
l’épiderme de cette plante eft tuberculeux, les
fleurs font de couleur aurore! Le fruit eft rond
de h forme & de la groffeur d’une pomme
d’apis, d’un verd clair, avec une écorce
coriacée. La pulpe eft d’un blanc grifûtrc, d’un
acide peu agréable au goût. Cette plante croît
naturellement dans les lieux flériles & arides de
Saint-Domingue, & notamment a»%Môk-Saint-<