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avant l’opération. Sa flrufhire paroît fur la
vianc approcher , jufqu a un certain point, de
celle de la fubflance dure qui fe trouve dans
le canal médulaire de cette plante à 1 endroit
de chaque noeud.
Observation IV.m<' Lorfqùe cette nouvelle
couche ligneufe s’eft alongée en defeendant juf-
qu’au point d’étre en contaél avec la lèvre inférieure
de la plaie ; dès-lors, en premier lieu ,
Ja portion de cette couche, qui fe forme à l’endroit
de la plaie & environ un pouce au-def-
fus, eft femblahle au bois exifiapt avant l’opération,
ell autant firiée longitudinalement, contient
autant de. ces vaiffeaux nommés trachées,
& paroît formée de fibres également parfaites :
& en fécond lieu ces fibres ligneufes, qui fe
forment entre celles qui font ainft en contaél
& l’écorce, fe continuent jufqu’aux racines, en
s’infinuant entre le bois & l’écorce de la lèvre
inférieure. Et alors le cours de la fève defeen-
dante vers les,racines fe trouve ainfi. rétabli. Et
lorfqu’après la formation de la cicatrice , on
coupe fa branche longitudinalement par fon
diamètre, on voit que la nouvelle couche ligneufe
, formée depuis ^opération, eft beaucoup
plus mince ait—delfous de la plaie qu aurdeffus.
Observation V.me La fubflance ligneufe du
Bourrelet fupérieur de la plaie annulaire ell. recouverte
par une écorce. Au-deffous de la lèvre fu-
rieure de la plaie, cette écorce forme fouvent la
plus grandepartie de l’épaiffeur du Bourreletp& fur
fa vigne cette écorce eft fouvent deux fois, ou
quatre fois, ou fix fois & même davantage plus
épaiffe que celle qui a été enlevée en cet endroit
par l’opération. Voici comment fe forme
cette écorce fur la vigne. D’abord l’enveloppe
cellulaire , qui eft autour de la portion fibreufe
de l’écorce qui forme la lèvre fupérieure de la
plaie au moment’ de l’opération , ne s’alonge
en aucune manière depuis ce moment. Enfuite
je regarde comme une régie générale que toutes
les fois qu’il fe produit une couche fibreufe
ligneufe entre le bois & l’écorcè , il fe produit
fimultanément au même endroit une couche
fibreufe corticale. Ainfi, cette nouvelle couche
ligneufe qui compofe, par fo,n prolongement, la
partie interne du Bourrelet , lorfqu’ellp fort
d’entre le bois & l’écorce, & s’étend fur le bois
dénudé, eft conftamment accompagnée, juf-
qu’au-delà de fon extrémité par le prolongement
de la nouvelle couche fibreufe corticale
qui fe forme fimultanément. Cela étant on feroit
• porté à croire que c’eft ce prolongement de cette
nouvelle couche corticale qui forme feule l’écorce
du Bourrelet au-deffous de la lèvre fu-
périeure de la plaie : mais cela efl autrement,
au moins fur la vigne le plus fouvent. Ce prolongement
ne forme ordinairement fur la vigne
que les deux tiers inférieurs. de la hauteur de
iqtte écorce. Voici comment fe forme, & ce
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qui compofe le tiers fupérieur, fur la vigj
la portion fibreufe de l’écorce qui exiûoit au-J
fus de la plaie avant l'opération, fe renfle w
l’opération , vers fa bafe , au point que fj
épaiffeur en efl fouvent doublée & môme
druplée ou fextuplée , depuis la plaie Wm
la diftar.ee de quelques lignes au-deiîus, La fy
qui s’eft. accumulée entre les fibres de «ni
écorce pour produire ccrenflement, fe profond
au-delà de ces fibres fans quelles en deviennes
pour ceja plus longues. Ceft ce prolongcnJ
de l’écorce ancienne renflée , encore plus épjj
qu’elle, qui forme, ordinairement fur lavigne
le tiers fupérieur de la hauteur de l’écorcedi
Bourrelet au-deffous delà lèvre fupérieurede-
plaie. La diffeétion fait , voir que la fubfhnc
de ce tiers fupérieur, en ce cas, eft, excepté mi
partie fort petite & la plus interne de fonépail
leur, femblable à la lubftance qui a produ
le renflement de l’écorce, & que ces deux poi
tions de cette fubfta.nce prolongée, font d
même nature, confiftance , & couleur queTer
veloppe cellulaire : la feule infpeéHon. fuflît poit
fe convaincre de cette identité. La fubflant
du prolongement de la nouvelle couche fibre«1
cortical? qui forme, comme je l’ai dit, li
deux tiers inférieurs de la hauteur de leçon!
du Bourrelet au-deffous de la lèvre fupérieiin
forme en même-tems une partie fort petite®
la plus interne de l’épaiffeur du tiers fupériei
de cette .«hauteur • & la portion de cette fubl
tance, qui eft formée avant la réunion di
deux lèvres de la plaie , n’eft aucunement fi
breufe.comme le refte de cette nouvelle coucl
corticale , n’eft aucunement ftriée longitudinal«
ment : elle eft grénue comme de la fécule, el
reffemble beaucoup à de l’enveloppe celld
laire | mais elle eft plus denfe,- plus compaft
& en même-tems plus évaporàble, & fufce|
tible d’une plus grande retraite par l’exficc:
tien , que cette enveloppe. Lorfqu’elle efl o|
féehée,, elle eft d’une confiftance plus denfe, pli
tenace^ & d’une couleur plus obfcure quebj
veloppe cellulaire 5 & ne devient pas d une coi
fiftance farineufe comme le deviennent parla
ficcation l’enveloppe cellulaire de la vigne,
la fubflance que j’ai dite former extérieuremei
prefque toute l’épaiffeur du tiers ftipérieur!
la hauteur de l’écorce du Bourrelet,
toujours de la vigne dont il s’agit.
une idée de la retraite dont-eft fnfceptib e ra
l’exficcation., -cette fubflance , ainfi que toUie I
corce du Bourrelet, on peut les conip31’J
cet égard , à la pulpe de la plupart des ,
à Noyau ou à Pépins ;. de forte quun te l. .
relet annulaire exiftant fur une branche e d
féparée de fon cep & expofée à gP** J
s’évanouit prefqu entièrement & en P^u ‘ ^
par l’effet de fon exficcation fpontanée^ 3
ment que j’écris, f ai, fous les yeux, un 0 1
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■ I . e oui eft fur un fragment de branche
K d e fon cep', il y a environ quinze jours;,
1 ■ ' lriffé expofé à l’air libre & à l’ombre depuis
reins Au moment de cette féparation, le
H g g (ie ce Bourrelet étoit long d’onze
r j , & ainfi étoit de quatre lignes plus long
p 'celui de l’endroit de la branche qui eft
imédiarement au-deffous de la plaie, à la lèvre
lérieure de laquelle ce Bourrelet a été pro-
■ \i- lequel dernier diamètre eft long de lept
Énes. Aujourd’hui la longueur du diamètre de
»Bourrelet fe trouve réduite à moins de huit
J L Ainfi , ce Bourrelet a perdu plus des trois
garrs de fon épaiffeur par l’exficcation fpon-
lée, en quinze jours.
■ J’ai mis, le 1 Oélobre de la même préfente
liée 1790, fous les yeux de la Société d’A-
liculture, i.° ce Bourrelet defiHché-, 2." huit
|is Bourrelets annulaires difféqués longitudina-
luient &• étant chacun fur un fragment de
Ijanche de vigne , par l’infpeélion defquels on
■ pu fe convaincre de ce que je viens d’annon-
ier touchant l’écorce de tels Bourrelets. 5.0 Deux
Etres tels Bourrelets annulaires difféqués lon-
Itudinalement, & étant chacun fur un fragment
de branche de vigne , fur lefquels on a pu voir
[ès-diftinôlement tout ce que j’ai annoncé, outre
le la , ci-deffus depuis I’Obseblvation Ire.
■ L'écorce de tels Bourrelets annulaires pro-
luits fur les arbres eft compoféè & fe forme
luqu’à un certain point de la même manière
lue fur la vigne. On remarque également fur
les Bourrelets appartenans à des arbres , qu’à
Endroit de la lèvre fupérieure. de la plaie,
■ enveloppe cellulaire de î’écorce coupée ne s’eft
peunement alongée vers la lèvre inférieure.
Bais la diffeélion de ces Bourrelets^ fur arbres
fie préfente pas .les autres détails de la produc-
ion de l’écorce de ces Bourrelets auffi diflinc-
Ément que fur la vigne. Sur les arbres, la
lortion nbreufe de l’écorce ancienne, c’eft-à-
|iie, exifiàntë avant l’opération, & l’écorce nouille,
c’eft-à-dire , produite depuis l’opération ,
■ confondent l’une avec l’autre de manière
lu on ne peut que très-difficilement les diftin-
iuer quelquefois l’une de l’autre. D’après la
■ ffeftion &.l’examen attentif d’un certain nombre
Ee ces Bourrelets fur arbres, il me paroît que
H’r eux la bafe de l’écorce ancienne fe renfle
l!:en autant , à proportion de la gtoffeur du
■ wtrelet qui eft forti de deffous elle, que fur
■ vigne ; mais que cette baie fe prolonge bcau-
■ 0lJP moins, & fouvent nûllemerit au-delà de
P *ôvre fupérieure de la plaie. 11 me paroît,
B,tre c^la> ^ fur les arbres l’écorce du Bcur
■ ffifceptible de beaucoup moins de re-
i Ue Par l’exficcarion que fur la vigne : quoi-
mt\\ fe-tte ^corce auffi fur eux de nature
K ^ aire & nullement fibreufe, au-deffous de
b o u m
la lèvre fupéiieure de la plaie, avant la cicatrice.
Cette écorce du Bourrelet tant fur les arbres
que fur la vigne , recouvre la nouvelle couché
ligneufe qu’il contient, jufqu’au-de-là de l’extrémité
de cette couche, tant que cette der-*
nière n’eft pas encore, en contaél avec la lèvre
inférieure de la plaie : & au-delà de cette extrémité
de cette couche ligneufe , cette écorce
eft toujours appliquée exactement fur le bois
dénudé par la plaie, qui eft ainfi recouvert alors
d’autant pzr cette écorce fans que cette dernière
adhère aucunement avec ce bois.
Lors de la cicatrice, le bois nouveau, qui fe
forme au-deffus, du Bourrelet, ne fe continue
jufqu’aux racines qu’accompagné de nouvelles
fibres corticales qui fe forment fimultanément:
lefquelles font alors-, dans toute leur étendue.
& à l’endroit du Bourrelet comme ailleurs, pareilles
à celles qui fe formeroient fur toute la
branche fi la plaie n’eût pas exifté. C’eft ainfi
que ces nouvelles fibres corticales concourent
à réunir les deux lèvres de la plaie & que le
bois mis à nud par l’opération fe trouve enfin
recouvert entièrement par une couche nouvelle
de bois & une, couche nouvelle d’écorce ; & que
la plaV fe trouve enfin parfaitement cieatrifée.
J’ai mis, fous les yeux de la Société d’Agriculture,
plufieurs Bourrelets cicatrifés, les uns dif-
fêqués longitudinalement, les autres entiers fur
tous lefquels on a pu voir ce que je viens d’en
dire.
Avant d’aller plus loin , il n’eft pas hors de
propos de remarquer, à l’égard de cette partie des
effets de l’arrêt de la sève defeendante rapportée
en cette obfcrvation 5e. , & en Yobjervation i.e
précédente, favoir, que les fubflances.ligneufes
& corticales du Bourrelet annulaire, font, dans
leur portion formée avant l’exiftcnce de la cicatrice
, compofée3 de fibres moins, parfaites que les
fibres qui auroient exifté au même endroit, fi cet
arrêt n’eût.pas eu lieu. Il eft , dis-je , à propos
de remarquer que ce fait nous indique la caufe
qui rend les bourgeons herbacés dé la vigne &
d’autres plantes, plus fragiles à l’endroit; des
noeuds qu’ailleurs •, & nous indique en même-tems
la caufe de la protubérance de ces noeuds. Le
cours de la fève defeendante, étant vifibicment
retardé à l’endroit de tes noeuds par l’infertion, tant
du bouton que des fibres, de la feuille -, ce retardement
occafionne la tumeur qu’on obferve à chacun
de ces noeuds ; & fait en même-tems que les
fibres du bourgeon font moins parfaites dans
l’étendue de chacune de ces tumeurs, & qu’elles
font par conféquent moins fortes & pins rragiles-
là qu’ailleurs. C’eft de-là auffi que dépend en
partie la rupture fpontanée des bourgeons de
vigne , à chaque noeud , lors de cet accident
deftruéïeur qu’on nomme la champelurc. C’eft un
pareil retardement du cours .de la sève defeon-
X x ij