
terrein pfoduiflint huit & demi, a retiré par
■ journal , & dîmes payées , pour la première
année, en froment, la valeur de 81 liv'. o 8 d.
•pour la fécondé année en menus
grains . . , . . , . 54 livi o 5 d.
135 liv. if . xd
Et qu’il a payé à fon propriétaire
en trois ans i . . . . 34 1. 10 f. 8 d.
Il lui réfie pour le dédommager
de fes avances , de fes ..
rifques , de fon travail , &
lui procurer un bénéfice honnête
. . . . , . . lop liv. 10 f. 5 d.
. « Examinons maintenant ce qu’il fera en état,
même avec bénéfice de payer par journal ,
pour un terrêin produifant naturellement dix
pour un. ..
u Ce journal rendra, la première année, en
froment, une valeur repréfentée par 104 liv.
& en menus grains la deuxième .
année . . . . . . . . .691. 6 f 8 d.
173liv.6f.8d:
Dîmes à prélever. ; . * . 14ÜV. Bf. ied.
- * • - Il refie. . . 2 58l.i7 f.1cd .
; Si le Fermier prélève pour fes
avances & pour fon travail comme
çi-deffqs. ; . . . . , iool. lo f. 5d.
. « La part du propriétaire demeure pour
^8 liv., 10 r. 5 d .., ou .23. liv. 16 f. .9 d. de
.J>lus que dans la précédente hypothèfe. Mais
il convient encore de déduire de cette dernière
iomme le dixième pour frais de battage ,
puis, un cinquième que le propriétaire donne
<le bénéfice à fon fermier. Cette double dé-
duélion monte à 6 liv. 6 f. , & la part du
propriétaire ne fera que de 52 liv. 1 f. 5 d.
pour trois ans, ou 17 liv. 7 f. 2 d. par an ,
tandis que celle du fermier s’élèvera à 106 liv!
. 16 fous 5 d. , fans que fon travail foit augmenté
, fin'on. par la moiffon & le battage de
quelques. gerbes de plus. »
a On pdurroit multiplier ces exemples à l’infini
, mais ceux-ci doivent fuffire , & je les'
d o is applicables à toutes'les provinces agricoles
, quelques foient leurs ufages niraux.
Par-tout il y a'des frais de culture, ou plusf
fort ou plus foibles, fuivant la nature du ter-
rein & les difficultés qu’il oppofe. Par - tout
le propriétaire a une portion quelconque dans
le produit du fond , après' que les frais font
prélevés ; partout lé rencontre le terme moyen
& ordinaire de cette proportion qui doit fer-
vir de bafe au fermage • par-tout enfin, l’excédant
de ce terme moyen forme tm a c c r o î t
ment à la propriété, & en fait partie, à la
déduélion près d’un cinquième, n
On palfe en Languedoc des Baux de garde de,
territoire. Ils confident à charger, pendant une
ou plufieurs afinées, un homme de garder lès
fruits 'd’une paroiffe , d’un canton, d’un territoire,
moyennant une fomme qu’on lui alloue
chaque année. Dans beaucoup de provinces- o»
efl dans Tufage de confier ainfi , t mais* fans
B ail, cette garde à un habitant, qu’on appelle
MeJJier, s’il garde les moilfons vigner, s’il garde
les vignes. Ces Baux ou ces commiflions n’ont
lieu qu après une délibération de ■ communauté»
Enfin on appelle en Auvergne Bail de clame
ou bailler clame } lorfqu’on met entre les mains
de la juflice_ les befiiaux pris en dommage, pour
voir déclarer l’amende ou la clame encourue.
- Clame., clans la coutume d’Auvergne, lignifie
amende. (Af. l’Abbé T e s s ie r . )
BAILLARD. Nom donné dans le Boulonnoîs
& le Calaifis, à ce qu’il paroît, à un orge de
printems, à plufieurs rangs & à grains couverts.
Dans d’autres endroits ce nom efl donné à un
orge à deux rangs, mais auffi du printems.
Voyei O r g e. ( M. VAbbé T essier )..
BAILLARGE. Nom donné dans le Poitou &
dans d’autres provinces , à une orge de priii-
.tems. Il paroît' que les noms de Bayade
Baillard, Baillarge , & je croîs auffi B aillorge,.
expriment la même chofe. Ils ne diffèrent
peut-être, que parce q'uon.les écrit mal. Voyez
Or g e . ( M. l'Abbé T essier
B A I L L E R E . B ailler i a.
Genre de plantes, à fleurs flofculeufes, de la
famille des Corymbieeres , qui a des rapports
avec l’Iva & la Clibade. Il comprend des plantes
herbacées, exotiques, dont les feuilles font op-
; pofées en erpix, & dont les fleurs forment des
panicules .terminales, - '
_ Le calice commun efl compofê’ de quatre à
cinq écailles perfiflantes: Il renferme ordinairement
quatorze fleurons , portés fur un réceptacle
commun y chargé de paillettes arrondies
& charnues. Les fept du milieu font mâles,
ou hermaphrodites, mais flériles, n’ayant qu’un
ovaire avorté, avec cinq étamines ’• dont les
anthères font réunies en forme de tuyau, &*
renferment un flile , ' terminé par un flignjate
long & velu. Les fléurons, qui forment la circonférence
, font femelles & plus courts que les
autres. Ils font d’ailleurs portés par un ovaire
arrondi,, un peu comprimé & velu, furmonté
d’un flile terminé par deux fligmates longs,
larges & écartés.
Tous ces fleurons font réguliers & ont rie
limbe de rieur corolle divilé en cinq dé-*
coupures.-
Chaque ovaire fe change en une femçacf.
B A ï
nMre, liife, Convexe d’un côfS, un peu ap—*
platie de l’autre, & terminée par deux petites
pointes. Toutes ces femences font enveloppées
par les écailles du calice commun.
Les fleurs paroiffent & donnent du fruit en
différens tems de l’année.
TNous ne connoiffons encore que deux efpèces
d,e Baillere, .
Efp'eces.
I. Baillere franche ■, vulg. • Conami franc
des Créoles, Coutoubou des Galibis. .
B a il l e r a afpera. Aubl. 21 de Cayenne.
■ 2. Baillere fauvage, vulgT Conami bâtard.
B a il l e r a Jîlveftris. Aubl. de Cayenne.
Defcription des Efpèces.
1. Baillere franche. Sa racine efl fibreufe
St pouffe plufieurs tiges droites, hautes de cinq
à fix pieds, & rameufes.
De chaque noeud des branches fortent deux
feuilles, oppofées alternativement en croix. Ces
feuilles font vertes, âpres au toucher,, dentelées
en leur bord & finiffent en pointe alongée.
Les fleurs naiflent à l’extrémité dés tiges . &
des branches. Elfes font râmaffées en grand
nombre en panieules, dont les branches font
\ oppofées entre elles & fortent: de l’aiflelle
[ dune petite .‘feuille. Lès .fleurons font, blancs
& fi petits , què. cè-.n’eft qu’avec le fecours
d’une loupe qu’on peut en faifir les caraftères
diflinclifs.
2. Baillere fauvage. Cette"efpèce né diffère
de J ’autre, que parce, que fes tiges s’élèvent
plus haut , que fes feuilles font moinsl rudes
au toucher , & que fes fleurs , qui naiflent
dans les: aiffelles des feuilles & à l'extrémité
des branches , forment dès panicules moins
éparfes.
Culture.. Ces deux efpèces croifle.nt d’elles-mêmes:
dans lès lieux incultes des habitations de Cayenne &
delà GuianeTIl pàrôîr,- d’après cela, qu’il ne Te-
roxt, pas difficile dé leS? élever en Europe, en
le's‘ cultivant dans la ferre chaude, ài/ec} les.
mêmes précautions que .l’on emploie pour les
autres plantes de la Zone-Torride: Mais devons-'
nous chercher à nous les procurer & à les
multiplier? Nous ne le penfens pas, fur-tout
a ' e k Prem^re eipéce.
. L effet que produit ce végétal, dont on fe
fert pour enivrer les poiffons > poùrroit le
rendre dangereux. Les propriétaires des étangs
ot des rivières, h ont aucun inrérêt de les dé-
peupler-: cette plante leur feroit donc inutile,
fct elle deviendrait nuifibie entre les mains de
ceuit qui fans refpeil. pouf les propriétés
cherchent dans le braconage, un aliment à leur
fatnéannfe. Ils n’ont déjà que trop de moyens
dévaluation. J
Ufages. Le nom de Çoaami que fes Créoles
B A I
& tes Nè^réâ ont donné ‘ à cette plante, ne lui.
efl point particulier. C’efl le nom que l’on
donne en général à toutes les plantes qui fervent
à enivrer Te poiffon.
La première efpèce a feule cette propriété x
que^ ne partage point la Baillére fauvage. Les
habitans Remploient, à c e t . ufage , & par ce
moyen , ils parviennent a fe procurer, en peu
de teiils, une pêche, abondante.,
'Toutes, les parties, de cette' plante ont une
laveur amère , & une odeur qui approche
, ce“ e. du céleri, mais" qui efl moins vive.
C "L' D A U PH} 270 T. f u
BAILLIV EAU, Ancienne manière d’écrire le mot
Baliveau; elle n!efl plus .ufitée à préfent. V-ye^
le. .nom. BalIveau dans le Dfél. dés Arbres & .
Arbufles. ( M. Tu ovin. ).,.
BAILLORGE. Nom donnériansquelques provinces
à une orge de printems, B.iillorge efl com-
pofé des deux mots Orge-Baillard, retournés.
V°ye7L O r g e . ^ M. T Abbé Te s s ier , f i '
BA1LLOTE. Ancien nom d’un genre de plante
nommé Ballota par les Botanifles. Voyez
B a l l o t e . (JM. T ho vin é)
BAIN. On donne ce nom aux liqueurs, de
toutes les efpèces , dans lefquelles on fait trem-r
per les graines .pour liâter leur germination.; .ou
pour préferver les plantes de'certaines maladies.
Tou.sries parfaits jardiniers., maifons, rufliques ,
almanachs, &c. regorgent de fecrets, tout p lu s ’
compliqués les uns. que le{s autres, &. les fubfe
tances, des trois règnes ont été fucceffiv.emenfe
prônées, . çomme produifant des effets merveiW
. leux : 1 eau-jde-yiê, fe vin, le vinaigre , le lait,
1 eau de fuihier ,; dès fucs de plantes, le fengr, :
&“enfin l’eau pure ou chargée de Tels , ont été -
Recommandés' comme infaillibles. Quelques-uns
de ces : fécrets étoient tellement avantageux
difojt-bn , qufen (îeùx heures,on pcÿiyoit’ faire
crpîtré ' dé; la laitue. 'En dernière anàlyfe, &
;2près ayoïf .fait up grand nombre d’expérieiKes
je, ptiis .affiripér que. je n’ai tro,iivé aucun de
|cès fecrets efficaces ; quelque-uns même m’ont
paru nuifibles, puifque les graines, qui avôient
trempées dans le mélange, levoient plus tard,
& donnoient des plantes moins vigoureufes que
d autres femées en même-tems. On doit excep-
jter de cette profeription , l’eau de: fumier &
Teau^ pure, dont l’effet néanmoins ne me
P^rP/t pas fi grand que fi on en imbibe la terre -
pu 1 dn fême, au lieu d’y faire tremper la
graine. Beaucoup de ces fecrets naiflent de cet
ancien préjugé , que la végétation des plantes
provient des fels contenus dans la terre ; d’oa
1 on Çoncluoit, qu’augmenter la quanti té. des fels
:c etoit augmenter fa force végétatrice. Dçs
»expériences ont prouvé que les fels , loin' de
rfavonfer la végétation, la rerardenr, & même
.PP} périr les plantes. On peut confuker les
Mémoires de U1 Société Royale T Agriculture,