
fui abondamment & d’autant plus que la fève
defcendante contribue beaucoup à l’alongemenr
des rapines, 'J’ai ce Bourrelet fous les yeux , &
je l’ai mis, le i Oélobre de la même année, fous
les yeux de la Société d’Agriculture.
Çe fait prouve encore d’autant plus combien
les Bourrçlets fupérieurs des plaies annulaires
font difpofés à produire des racines. Il eft bien
remarquable & bien admirable, que, dès que la
fève defcendante eft arrêtée dans fon cours vers
les racines, elle tend dès- lors à fuppléer au be-
foin de la plante, à cet égard , ou bien en pro-
duifant, comme je l’ai expliqué plus haut, des
rudimens ou des germes de racines dans le
Bourrelet que cet arrêt occalionne au-deflïis
de lui, ou bien même en produifant, comme
dans cette expérience , des racines en l’air toutes
formées , qu’elle fait fortjr de la furface de ce
Bourrelet.
Ce même fait prouve aufli d’autant plus que c’eft
l’arrêt partiel du cours de la fève defcendante à
l’endroit des noeuds de la vigne & de beaucoup
d’autres plantes, & fur-tout 4 l’endroit de Tin- .
fertion dp chacun de leurs bourgeons, qui fait
.que leurs branches font difpofées naturellement i
à produire des racines à l’endroit de chaque noeud,
& fur-tout à la bafe renflée de l’infertion de
chaque bourgeon; A cette occafion, & pour
éclaircir d’autant çe point, je dirai que les ren*-
flemens, qui fe voient à l’endroit de ces inférions,
font tellement difpofés naturellement à
produire des racines, quil y a au moins une
variéré de vigne qui produit naturellement &
îrès-fouvent en l’air des racines toutes formées
au nombre de trois ou quatre, d’environ une
ligne & même davantage de longueur, à chaque
infertion des bourgeons, Je ne crois pas que cette
obfervation ait encore été faite. J’ai mis le même
jour, 1 octobre, fous les yeux.de la Société d’A-
griculture, pour exemple de cette affertion une
branche de vigne. que j’ai cueilli^ au hafardfur
une treille de raifin noir tardif, laquelle branche
avoir produit, de douze yeux, douze bourgeons
& des racines bien formées, de la longueur d’environ
une ligne , & au nombre de trois, quatre
où cinq, à la bafe de chaque infertion de dix
dé ces bourgeons. Cette branche a été cueillie
à fix pieds au-defiùs de terre. Ceux ;à qui la feule
_>nfpe6tion ne fufBroit pas pour les convaincre
que les mammeloùs alongés qu’on voit à la bafe
dé ces înfertions. font de vraies racines, peuvent
s’ên aftur'er ajfémenrparla dïffeélion qui fait voir
que l’axe de chaçun de ces mammelons eft
ligneux-, ce gui, comme je fai dit ci.rdeflus, eft
Je cara&ère diftindif de toute racine, Cette obfervation
prouve âonç d’autant plus que ç’eft
avec grande raifon que les cultivateurs Iaiflent
an fragment de vieux bois à la bafe .de chaque
bourgeon de vîgri'e dont ils veulent faire une
bpiqure. On fait que cçs boutures, munies rfinfi
à leur extrémité d’un fragment de vieux bo’l
font ce qu’on nonime vulgairement des Cr A
fetes. ^
Observation i i .e En la même année 170J
j’ai enlevé , vers la bafe de la tige d’un foleilaJ
nuel, plante que Linnoeus nomme Hcliantkus an-
nuus , à fix pouces au-deftus de terre, un an.
neau entier d’écorce de neuf lignes de lareeurl
Lors de cette opération , cette tige avoit à lj
diftance de fix lignes au-deffous de cette plajej
près de huit lignes de1 diamètre. Un certain!
tems après, lorfque j’ai vu que cette plant«
étoit près de périr, j’ai coupé la tige au, rezda
terre pour examiner ce que l’opération de laf
plaie annulaire avoit produit fur elle. Puis l’ayanl
coupée diamétralement en toute fa longueur!
j’ai trouvé que cette tige avoit encore à la dit
tance de fix lignes au-deflbus de la plaie, prèl
de huit lignes de diamètre ,v c’eft-à-dire, exaftel
ment la même grofieur qu’au moment de l’opé-I
ration de la plaie. Dans cet endroit, le canalméf
dullaire avoit cinq lignes de diamètre, le boii
étoit d’une ligne d’épaiffeur, & l’écorce étoit*
épaiffe d’envirpn une demi-ligne. Il s’é
formé à la lèvre fupérieiire de la plaié ,|||
Bourrelet d’environ une ligne de longueut/de]
haut en bas, & qui étoit en grande partie cou-:
vert de térébenthine, laquelle étoit fuintéepar!
nombre de points de la furface de ce Bourrelet.)
On fait que Cette térébenthine eft le fuc propre!
de cette plante. A la diftance de quatre ligne!
au.-defliis de ce bourrelet", le diamètre entier d<q
la tige étoit alongé de quatre lignes, &le
mètre du canal médullaire du même endroit
étoit alongé de deux lignes. Le bois & l’écorce dis
même endroit étoient épaiffis chacun d’unedemi-j
ligne. La portion du canal médullaire comprife
entre les deux lèvres de la plaie étoit élargie la
évaféê dans fa partie fupérieure, un peu en forme)
d’entonnoir, ce qui étoit l’effet de la cfiftentiom
produite dans,,cette partie par l’élargiffement duj
canal médullaire au-deiïiis de la plaie. Il ne s’elfi
pas formé de fubftanee ligneute au-deffous d|
Bourrelet fupéricur, depuis le moment de l’exiH
tençe de la plaiei.;.!
Dans cette expérience , n o n - feulement la pM
annulaire a empêché l’épaifllfie nient du corps hj
gneux au-deffous d’elle, elle a encore empêche
au-deffous d’cllè, l’éiargiffement du canal rnéauk
laire , & l’accroiffement de la quantité _dc l|
moelle qui le remplit, dans toute la portion di
rige qui étoit entre cette plaie & les racines
Ce fait me paroît très-digne de remarque.
La plan te fur laquelle j’ai fait cette expénencej
a continué de végéter comme auparavantoep l
•le moment; de l’opération jufqn*à l’épancm |
ment complet de la première fleur. Maisoer^j
..lors cette plante a commencé à fe faner J
dépérir à vue d’oeil, de forte qu’en très-peu ■
teins, toutes (a fcailles'font devenues i-'
WWmmS pièren«
t rarement flétries & pendantes , avant que les
faunes de cette première fleur fuflent parvenues
ié tat de maturité , avant même que ces graines
Ment bien -formées & remplies. C’eft alors que
ai cueilli cette tige pour l’examiner.
[La fleur a donc évidemment abforbé , depuis
I moment de fon épanouiffement, toute la lève
Iffe diftribuoit, auparavant cet épanouiffement,
kns toutes les autres parties de la plante. Ce
(jt n’indique—r—il pas qu’une des caufes dé la
l0rt des plantes annuelles & bifannuelles après
| florail’on & la fructification , c’eft que lors de
[production des fleurs & fruits de chaque plante,
Ipuisle premier momént de cette production , la
lyequi, avant cette production, fe diflribüoit
ians toutes les autres parties de la plante, les
-andonne par degrés infenfibles , pour fe
Irter lur les fleurs & fruits ; abandon qui eft
hfin porté dans ces plantes, à uh tel point qu’il
icafioniie- dans' ces partjes abandonnées une
Iforgànifation qui' les rend inhabiles déformais
\ la vie végétale. Cet abandon n’a lien natu^
élément que par degrés infenfibles ;. parce que
^turellement la quantité de racines de chaque
Santé fuffit d’abord pendant quelque teins pour
jmrnir à la nourriture de fes premières fteiirs
| de fes premiers fruits, & en même-teibs 'à'celle
I fes autres parties ; de forte que ces autres par-
îî ne fondirent dé, diminution' d’abord que dans
Iccroifl'ement de leur bombre, puis dans l’ac-^
foiffement de leur grandeur. Enfùite, cet aban-
|n continuant toujours d’augmenter à proportion
J l’accroiffement de la quantité des fleurs & des
. its, ces parties abandonnées fouffrent dans
4ir couleur & dans leur vigueur. Et. lorfque
|t abandon eft enfin à fon comble, à caùfe de
|tte quantité dé fleurs & de fruits devenue ex-
ime relativement au volume 4e la plante, la
gueur de césparties abandonnées devient enfin
 extrême, ainfi-que la déforganifation qui
frimé fuite de cette langueur : & elles périflent
M fans retour. Dans* le cas de l’expérience
ip> cet abandon à- été fi fubitement porté à
|n comble^ & s’eft manifefté fi fenfîblement,
fçe que l’opération 4 e la plaie annulaire a
|èté fubitement tout accroiftement des racines,,
jlqu elles n’ëtoient encore qu’en très - petite
jantué, & n’a pas arrêté en même-tems l’ac-
plement de la maffe& du volume des autres
lies qui tiroient leur nourriture de ces ra-
maffe & vb| urne qui, d’après ce que
pensde dire, fe font accrus du double depuis
Veinent de l’opération. Il a donc-„dû en ré-
■* r que ces parties ont fouffert’; avant la flo-
tji11 au m°ins toute la diminution cljffis l’ac-
fr ement de leur nombre & de leur g*|ndeur,
L es H euffent, naturellement & fansBopéfa-
*^Cop encé à fouffrir , que depuis .e^e flo^
i j l S par tonféquent/a dirf dans
" . e expérience dtéel‘ les’attaquer dupre-
j C u ltu r e , Tome J L
dlier abord dans leur vigueur & dans leur vie.’
Je viens de dire que l’opération a arrêté futilement'
l’accroilTement des racines ;& cette affer-
tion eft d’une vérité inconteftable, puifque cette
ôpération arrête fubitement toute produélion
de fibres ligneufes ou corticales au-deffous de la
plaie. On fait d’ailleurs qu’il réfulte des expériences
de Duhamel' dti Monceau, que les racines ne
s’alongent point, ou qu’à peine fenfîblement,
par extenflon dé léurs-fibres exiftantes entre leurs
deux extrémités : mais s’alongent feulement par
la produélion denoqvelles fibres, dont la longueur
plus grande fe porte au-delà de celle de ces-
deux-extrémités qui eft l'inférieure ; c’efl-à-dire ,
par là produélion de nouveaux cônes fibreux dont
le fommet foit au-delà dë cette extrémité inférièure.
Une preuve de plm que cette abforption de
la fèvé ,'rpax lés- Heurs &1 fruits, eft une des principales
caufes de :!a mort des plantes annuelle»
& bilànnuelleVc’eft qti’on parvient’ aifément à
faire; vivrei plnfiéurs années quantité de ce»
plantes- , en lës’ empêchant de-fleurir par un re-
rranchement exaét des leurs boutons à fleurs,
à mefure qu’ils paroiffént. Ainfi, l’on doitmettré
ap ’ nombre des rapports intéreffans obfervëa
entre lçs deux règnes végétal & animal, -qüe
l’aïle de la génération; épuife les plantes anfli
fenfiblemerit que lés animaux. C’eft la même
scaufe qui tue 'les’figeÿ-des'herbes vivaces. C’eil
encore la même caufé qui contribue à tuer tant
dé branches de pêchers & d’autres plantes fruti-
cantes après une abondante frutification.
OsçsisKVATroîf i l .e En la même année 179e"
j’ai fait la mêmë;opération de la plaie annulaire fur
la tige d’une fécondé plante, de là même efpécé'dib
foleil annuel à fleur double, qtti avoit, au moment
de cette opération , . dix lignes de diamètre à
la diftance de fix lignesJ au-deffous de la plaie '
& qui alors étoit plus avancée vers fon état dé
fioraifon qite la précédente l’avoit été lorfqu’elle
avoit fouffert la pareille opération. De ce plut
grand avancement de cette fécondé plantelors de
Fopératicn , & de ce quelle poffédoit alors une
quantité de racines plus grande que la quantité de
racines poffédéeparla première, àpareille époque,
à proportion de là maffe & du .volume que chacune
de ces deux plantes étoit difpofée à acqué-
rir naturellement, il eft réfulré que cette fécondé
plante a produitfix fleurs bien épanouies, & qu’elle
à perfeftionné les l'emences dé quatre de ces fleurs.
Mais cependant, dès le premier moment de l’é-
panouiffement cbmpiet de. fa premièré'fleur, cettê
plante’a toujours depuis très-mal fou tenti fes feuilles,&
elle Iaifloit continuellement pendre, pendant
lejour, les plusgrandesqui étoient alors trés-fanéés
& flétries, nonobflantlesarrofemens; pendantqtte
les àtïtres plantes, de la même efpèce, fleuries'en
piême-tems,dans le même jardin, en même terrein
& en même expofition, foutenoient très-bien
leurs feuilles quoiqu’elles ne fuffent a’ucunemea»
Y r