
Hijtorique. Le nom de Blacouel donné à ce
genre nouveau, éft un hommage rendu à M.
Blakwel,célèbre Auteur Allemand, auquel nous
devons plufieurs ouvrages de Botanique, & de
bonnes figures enluminées d’un grand nombre
de plantes,
Culture. Ces arbrifîeaux n’ont point encore
été cultivés en Europe : ainfi , nous ne pouvons
parler que par conjectures de la culture particulière
qui leur conviendroit. Il y a apparence
quelle doit rentrer dans la' culture générale
des plantes. des mêmes pays que nous poffé-
dons; c’eft-à-dire, que, fans la chaleur artificielle
d’une ferre, nous ne pourrions point les
conferver l’Hiver. ( M. Daufhieot. )
BLAD - DRAGER. Nom que les Hollandois
donnent à une plante parafite, de la famille des
©rchis, dont Van Rheede a donné une bonne figure
, maisinçomplette, fous le nom de Kolli tfjèrou
mau maravara dans l’Hort. mal. Vol. II. p. 13 >
PI. 6^ »
« C’eft une efpèce de l'Amboleky Ad. c eft-
à-dire, l’Orchis du inangier qui en diffère principalement,
en ce quelleeft plus grande,à tige
de deux lignes & demie de diamètre. Ses feuilles
, au nombre de dix àdouze fur chaque tige ,
ont fix à fept pouces de longueur, fur quatre
lignes de diamètre , & font plus roides & plus
rudes. Van Rheede n’en-a point vu les fleurs,
& elle fleurit très-rarement & très-tard. Les
Malabares difent à caufe de cela, que cette plante
eft le mâle de l’Amboleky. »
Ufage. On n’en fait point d’ufage au Malabar,
'Ane. Enc. Suppl.
Cette planté, dont les çaradères ne font pas
indiqués, paroît être une efpèce d’Angreç Epi-
dendrum ,• & devroit être placée auprès de YEpi-
dendrum tenuifolium L. V. ANGREC à feuilles
étroites. ( M. Reynier. )
BLAIREAU, Quadrupède fauvage dont la def-
çription eft dans le Dictionnaire des Quadrupèdes.
On l’appelle encore Taijfon , Bedouau.
Suivant le Dictionnaire économique, le Blaireau
perce les haies pour entrer dans les terres en-
femencées, les vignes & les jardins , dont il mange
les grains & les ' fruits. Il fait beaucoup de
tort aux vignes pendant l’Automne, & fait la guerre
& toutes fortes de volailles. Le eours complet
d’Agriculture en fait au contraire un animal utile.
y> Le Blaireau , jj dit-il, d’un naturel tranquille
& même pareffeux , aimant la folitude , vivant
toujours allez loin des habitations , dans 1 épaif-
feur des taillis, s’y creufant une demeure profonde
, où il paffe les trois quarts de la vie , le
Blaireau n’en fort que pour aller chercher fa
nourriture, qui ne conüfte qu’en mulots, lézards
, ferpens, fauterelles, quelquefois de jeunes
lapereaux ; prefque toujours des racines fuffifènt
$ £a fubfiftance. Le torf qu’il fait à l’homme eft
prefque nul, fur-tout en comparaifon du fJ
vice eflèntiel qu’il lui rend, en clétruifant y
nids des guêpiers, dont il mange le miel, y
rats des Champs , les lézards, les ferpens, auxj
quels il fait une guerre continuelle. » IleftpofJ
fible que le Blaireau faffe , dans quelques cirJ
Confiances, du tort aux habitans de la campagne
& qu’il leur foit infiniment plus utile que nd
fible. On fent aifément le mal, & on oublie le]
bien qu’on reçoit. L’amour de la chaffe, le prit)
de la peau du Blaireau , le mérite: prétendudj
fa ruine, peut-être même la difformité de cet
animal, ont étourdi fur les avantages, qu’il prJ
cure , pour ne laiflèr voir que le tort qu’il ftitl
rarement. C’eft ainfi qu’on a condamné les pigeons
qui dévorent une partie des- grains, mais qui
donnent un .excellent engrais, & un b o n aliment
& enlèvent beaucoup de graines n u ifib le s ; c’eft)
ainfi que le hibou a été proferit, p a rce qui
mangeoit quelquefois des oeufs de p e r d r ix , quoi-j
qu’il détruife une grande quantité d e mulots, &c|
Les hommes ne favent pas être juftes & pefen
dans une balance exaCte. le bien & le mal,
avant de fixer leurs jugemens. ( M. F AM
J'eSSIER. )
BLAIRIE. B l æ r i a .
Genre de plantes à fleurs monopétalées, delil
famille des Bruyères.
Il comprend des Sous-Arbrifleaux exotique«
Toutes les efpèces que nous connoiffons jufquil
préfent font originaires du Cap de Bonne-Efpéj
rance. Elles réuffifiënt très-bien en ce pays-cil
où , pour les garantir des trop grands froids ,ilj
fuflit de' les rentrer dans une bonne Orangerie!
ou -de les mettre fous un chaflis vitré. On peut
même à la rigueur leur laifler paffer 1 Hiver en
pleine terre, ayecquelques précautions.
Ces arbuftes n’ont pas beaucoup d’apparence:
ils s’élèvent très-peu. Les feuilles font petites«
naiflent à chaque noeud, quatre par quatre,e»
forme dé verticiljes. .
Les fleurs font affez jolies & pourraient «fl
un objet d’agrément, foit dans les orangenesj
■ foit dans les plate-bandes, J
Elles font fuivies de capfules obtufes, q,!|
drangulaires, qui s’ouvrent par leurs ansle5.1
qui font divifées intérieurement en (fi?a^re J
ges , dont chacune contient plufieurs f£infin !
arrondies.
EJpèces.
Blairie Eriéoïde. r J
1. Blæria Erycoides. L. ^ a‘ |
Bonne-Efpérance.
2. Blairie Ciliée. J
B l æ r i a Ciliaris. L. ï) du Cap J
pfpérance., ' ; ÎUA
3. Blairie articulée.
Blæria articulata. L. ï) du Cap de Bonnetefpérancé.
•
4. Blairie pourprée.
Blær ia purpurea. L. du Cap de Bonne-
[Efpérance.
5: Blairie naine.
Blæria pujilla. L. ï> du Cap de Bonne-
Ëfpérance. / « .
Defcription du port des EJpèces.
1. Blairie éricoïde. Cette plante, très-ra- v
fcneufe, a le port de la bruière commune.
J Ses feuilles viennent quatre à chaque noeud,
■ où elles forment une efpèce d’anneau. Elles
«ont couvertes'de poils, qui les rendent rudes
■ au toucher, de la longueur des entre-noeuds &
■ ferrées contre la tige.
I Les fleurs font lefliles, d’un blanc pourpre,
icfifpofées -en têtes terminales. Les anthères font
■ bifides' & Taillantes hors de la corolle. Le ftyle
I eft plus long que les anthères.
■ 2. Blairie ciliée. Cette efpèce ne diffère ab-
ifolument de la précédente, que parce que les
■ calices font blancs & ciliés d’une- manière re-
Imarquable, & que fes étamines ne paroiflent point
■ hors de la corolle, dans laquelle elles font ren-
I fermées.
■ 3. Blairie articulée. Les rameaux de cetar-
Ibufte font comme tortu-s, ce qui les fait paroî-
■ tre articulés. Ses feuilles reflemblent à celles
■ des premières efpèces. Elles font rudes au toucher
, & refferrées contre les rameaux.
■ Les fleurs forment des têtes terminales penchées.
Leur calice eft chargé de poils blancs..
■ Elles font couleur de chair, & leurs anthèrés,
■ ui Taillent hors dé la corolle, font noires, étroites
& divifêes en deux.
■ 4. Blairie pourprée. Cette efpèce n’a point
■ les têtes de fes fleurs penchées & leurs étami-
■ res. ne 'dépafTent point la corolle. C’eft tout ce
fcui la diflingue de la précédente.
■ 5. Blairie naine. Les rameaux de cetarbufte
■ ont légèrement velus. Les feuilles font difpo-
K cs Je mêlT)e que dans les autres efpèces • mais
■ Ues lont marquées en-deifus d’un ftllon longitudinal.
Les fleurs font petites 1 éparfesN, plus
■ courtes que les feuilles. Leur calice eft glabre
■ c.oro^e en Entonnoir.
■ 1 §0™que. Le Doèleur Houfton avoit donné
M Blæria à d’autres plantes qu’il avoit
■ inJ" ^esT?onin?e ^vant former un genre parla
i pT1* ^ hommage de ce genre , à
■ »,' air ’ Gentilhomme Anglois. Mais Limyæus,
Ktï ^ ces P*antes appartenoient
Royer verveines, a été obligé de les y ren-
■ A . ’ .Pour ne point tromper tout-à-fait
m •Agriculture. Tome II.
l’intention du Doéfeur Houfton , il a tranfporté
le nom de Blairie aux plantes décrites dans cet
article, & dont le genre était nouveau.
Culture. Ces arbuftes fe multiplient de marcottes
& de boutures, qui doivent être faites de
la manière & dans les tems accoutumés. ( Voye%
M a r c o t t e s & B o u t u r e s . )
On peut aufli les multiplier de femences ;
mais ce moyen eft beaucoup "plus long. Lorf—
qu’on eft obligé d’y avoir recours, il faut fe-
mer les graines dès l’Automne, fous un chaflis,
& les abriter ainfi des gelées pendant tout l’Hiver.
Ordinairement elles lèvent au Printems
fuivant. Lorfque les jeunes plantes ont atteint
trois pouces dé haut, on les fépare & on les
met dans des pots remplis d’une terre fablon-
neufe, jufqu’à ce qu’elles aient repris.. On peut
alors les laifler à l’air libre pendant l’Été; mais,
lorfque le tems- commencé à devenir froid, c’eft-
à-dire, vers le mois d’Octobre’, il faut les rentrer
dans une bonne orangerie & lés placer fur
les appuis des croifées.
En Angleterre, on eft parvenu à en élever en
pleine terre, en les plaçant, lorfqU’elles ont une
certaine force, dans une plate-bande fèche, de
terre légère & fur-tout à une expofition chaude.
Elles y fleuriflent même mieux que dans les
pots, pourvu qu’on ait, la précaution de les
couvrir, pendant l’Hiver, d’une couche épaifle
de litière, de vieux tan & de fumier que l’on
ôteaufli-tôt que le tems s’adoucit.
On pourroit faire ici le même eflai ; mais, en
fupp'ofant que cette tentative réufsît, il feroit
toujours prudent d’en renfermer quelques pots
dans l’orangerie, pour les conferver dans le cas
où des gelées trop fortes feroient périr les plantes
qui feroient en pleine terré.
Ufage s. Comme ces arbuftes s’élèvent très-peu,
& qu’ils ne font pas même en général d’une
forme avantageufe, ils ne produiroient pas beaucoup'd’effet
dans un grand parterre: mais ta
couleur de.leurs fleurs peut les faire rechercher
dans lés orangeries, où elles répandent une agréa-
blè Variété. ( M. Dauphikot. )
« BLAIRIE. ( droit de ) C’eft celui qu’ont
quelques Seigneurs de permettre à leurs habitans
, de mener leurs beftiaux fur les chemins
publics,fur les terrés à grains, & lès prés de leurs
terres, après l’entière, dépouille. On appelle
encore ce droit, droit de Vaine-pâmre. II femble
que la Yàine-pàture feit de droit commun : il y a
mêmedes cantons où l’on ne peut mettre fes prairies
en regain, & en empêcher la Vaine-pâture après
l’enlèvement de la première herbe, qu’en bâtiftant
& habitant fur le terrein de la prairie ; mais il y a
d’autres cantons où la Vaine-pâture , ou le droit
de Blairie fuit la Haute-juftice & où les Juflicia-
blés font obligés de l’acquérir par une redevance
qu’ils paient au Seigneur. Ancienne Encyclopédie.
- • N n