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arbufiêsan mois de Mars, de manière que leurs
racine* foient enveloppées de bonne terre. Leur
reprife efi alôVs certaine. Cependant, fi on avoir
élevé'cri pépinière un grand nombre de plants,
on fëroit bien d’en mettre deux dans chaque trou
ou foffe. S'il en périfloit un , on n’auroit pas
fait une dépenfe inutile * s’ils réufliflent tous les
deux j leurs racines fe croiferont bien-tôt, fe grefferont
& fe confondront, & dans les premières
années leurs productions feront plus abondantes.
Si on n’avoit pas des'boutures, lorfqu’dn eft
bien aife de former fine pépinière, il faudroit
fairev Je fiicrifice d’ùAf ancien Câprier. On le
découvriroit & on y prçndroit des portions de
racine d’un poùcè en quarrè , qu’on placeroit
dans un terrein bien préparé à deux pouces de
profondeur , & chaque fragment des racines for-
rheroit un Câprier. Ce moyen efi fondé en expériences
j & il: efi d’ailleurs analogue à ce qui fe
pratique fur l’olivier. ’
Les graines>du Câprier lèvent facilement. On
recueille fes fruits ldrfqu’ils font mûrs,' & on
répand au Printemps les femences- qu’ils renferment
dans un terrein bien préparé & bien
expèfé. On met ces plants en pépinière à la
fécondé année,. & après la troifième année on
peut les planter , à demeure.
Si, en femant des graines, on n’avoit d’autre
motif que dé fe procurer des plants-, ce moyen
ne devroit êtçe employé que dans les endroits
où il n’y a point de Câprier j & où il efi: difficile
de faire porter des boutures. 11 faut alors attendre
un peu trop de tems pour que les fujets que l’on
peut élever-donnent des récoltes, j
. Mais il y axun autre point de vue fous lequel
on devroit corifidérer les femis de Câpriers, &
qui eft-bien propre à déterminer les amateurs de
Botanique & de l’Agriculture qui aiment le bien
public à multiplier des eflais.
Lesgrainès de Câprier ne produifent pas toujours
des plantes femblables à celles qui leur
ont donné naiffance • &, parmi les nouvelles
variétés qu’on feroit dans le cas d’obtenir , il
pourroit s’en trouver beaucoup qui mériteraient
/d’être cultivées préférablement à: celles qui font
généralement répandues. On n’eft pas furpris du
peu d’intérêt qu’on a mis ' jüfqu'à .préfent aux
choix de meilleures variétés de Câprier, lorfqu’on
fait combien* cette culture a été négligée , &
combien on lui a donné peu d’extenfion.
* Dans le Norcf de la France le Câprier efi
regardé comme un buiffon d’ornëmenr. Il en efi
peu qui donnent comme lui des fleurs- fans interruption.
On les laiffe toutes épanouir, & on
jouit de leur éclat ju/qu’à ce que le retour des
frîmats fûfpende la circulation de la fève. L’emploi
qu’on fait de cet arbufte a fait délirer qu’on femât
ce fes graines dans l’elpérance d’obtenir quelque
variété dont, les fleurs fùffent doubles ou-femi- .
c a p
doubles oiT panachées. En réunifiant, on %
meroit à l’amateur des jardins un des biiiffonj
les plus propres à les. orner, & on donneroit J
l’agriculture des efpèces dé Câprier qui feroicnn
négliger & oublier même celles qu’on cultive]
On n’auroit pas befoin alors de cueillir les bon-J
tons très-petits pour leur conferver de la fer-J
meté, parce qu’ils pourroient être gros & avoir]
encore cette qualité difiinguée. On fait que y dans]
| les fleurs, le nombre des pétales ne s’accroît qu’aux
| dépens des étamines. Dans plufieurs efpèces de
plantes cette métamorphofe efi ordinaire. Quel-}
quefois les pétales fe multiplient au point que!
lès étamines difparoiffent. Une faudroit peut-être]
pas des eflais bien nombreux pour obtenir beau-
1 coup de la nature en femant des Câpriers, fur-J
tout en bornant fes defirs, & en ne fe flattant!
pas que, dans les plantes qu’on obtiendroit, le
changement des étamines en pétales fût complet.|
Des Câpriers femi-doubles feroient des arbuftes
très-précieux. Quelques pétales nouveaux, ajouté»
à fes fleurs , formeroient un volume plus grandi
que le nombre d’étamines qu elle renferme, j
Les Câpriers font d’une très-longue durée : ils!
ne paroifîent pas vieillir : & à moins que des
froids rigoureux ne les faffent périr, ils; confer-J
vent toujours leur fécondité.
M a n ié r é d e c o n fe r v e r te s C â p r e s , & d e l e s rendre
p r o p r e s a u tranfp or t.
On conferve les Câpres dans du fel, en employant
dés vafes de terre où de bois dans lesquels
on forme des couches alternatives desCa-j
près & dé fel pilé & bien defféché ; cette nié-
thode, qui paroît avoir été anciennement en ufageJ
efi décrite par Olivier de Serres ; quoiqu’elle efi]
fuffifanre pour conferver les Caprei» pendant affez
long-tems, on préfère de les confire au vinaigre ;|
cette dernière méthode les rend plus délicates;!
elle efi en outre plus fùre & moins cbùtetife; I
Ceux qui cueillent les Câpres, doivent avoir]
l’attention de n’y laiffer adhérer que la moindre
quantité poflible du pédoncule. On les fépare
avec un crible félon leur grofleur ; les plus petites
font-celles qui ùnt plus de prix, car on]
les vend communément cinq ou fix fois plus quel
les greffes. On voir que cela doit être ainfi pour|
le cultivateur : il fe garderôit bien de cueillir les j
boutons très-petits, s’ils ne dévoient avoir que ;
la valeur dé ceux qui font bien développés, bue';
grofle Câpre pèfe cinq ou fix fois plus qu’une’
petite ou nompareille, & les femmes cueillent
plus difficilement celle-ci. Comme le’poicls desl
Câpres augmente affez exaélement en raifonl
inverfe de leur, prix, leur valeur individuelle
refte la même. Cela prouve bien q u e leurs pré-j
priétés & leurs qualités ; ne changent pas aveC
leur grofleur ; aufli c’efl une erreur de croire
que les petites font meilleures : elle font, à *
CAP
vérité , plus fermes , parce .que . les parties de la
Ifleur font plus rapprochées ;.. mais c’efi l’opinion
'feule qui leur donne plus de valeur^ Le goût
(propre quelles ont, efi enveloppé fous.celui4 u
vinaigre qu’on a employé pour -les préparer :
i,vertes & non confites, elles font également désagréables,
& dans cet-état une Câpre grofle ou
[commune n’a pas moins d’amertume & d’âcre té
qu’une nompareille.
On met les Câpres, dès qu.on les a cueillies,
dans des tonneaux où elles doivent nager dans
jdu vinaigre. Dès quelles y ont été marinées pendant
quinze jours, on peut les employer dans
la préparation des alimens.
Les barils ou tonneaux où l’on met les Câpres,
doivent être fermés, être placés dans un endroit
[frais, & être entretenus en bon état. On doit :
faire’changer avec foin les douves gâtées, lorf-
qu’on peut craindre quelles ne donnent un mau-
Lvais goût au vinaigre..
Le vinaigre le plus fort, & vieux & bien clarifié,
efl le meilleur pour confire les Câpres. Lorf-
| que le vinaigre renferme trop de phlegmc , les j
j taprçs prennent une mauvaife couleur ; elles, s y j
amolliffent & s’y déccinpofent en partie. En un
mot, pour conferver aux Câpres tout leur prix,
il faut de bonnes futailles & de bon vinaigre ; on
les garde, parce moyen, pendant plufieurs années,,
fan s qu’elles perdent rien de Jeu rs qualités..
Soit qu’on veuille les tranfporter, foit quon les
|garde dans des magafins, il faut .des attendions
égales. On ne peut les conferver qu autant qu elles
| nagent dans le vinaigre. On les met foüvent en
bouteilles, & on en remplit des caillés qu’on en-
yoie par-tout : mais les frais de cette préparation
en augmentent beaucoup le prix; il efi plus éco-
i nomique de les envoyer dans des barils. Il efi
dTentiel alors que le vinaigre ne puiffe pas s’échapper:
hors de cette liqueur, les Câpres éprou-
veroient quelque altération , & le frottement
Contre les parois dü"barîl. changeroit leur forme.
| Les Cornichons exigent les mêmes attentions
que les Câpriers : mais j’ai déjà obfprvé qu’il en
no.uoit très-peu ; c’eft ce qui fait qu’on en trouve
une fi petite quantité. La multitude des femences
qu’ils renferment, les rend d’ailleurs fort inférieurs
aux Câpres.: . ..
Usage,: Lès Câpres font regardées comme Taf-
laifonnetcent le plus falubre , & mêlées „aux
alimens trop gras eu trop fades, elles en relèvent
le goût: ce font ces qualités;qui le font;recber-;
cher. ; mais leur cherté les réfervejpeur la table |
des riches. Les Câpres étant anti-^feorbutiquës., ■
leur ufage pourroit.être d’un grand ayantage^pour J
les gens de mer. Elles, excitent l’appétitySf çon- j
tiennent par conféquent aux efiomacs languillans
& foibles : elles font également fortyutiles, à peupc.1
jui ont des obftruâiojns.j.car .eUegrqoQUiflénî Air
Ie? urines î-onqprëtewd -que i’éeoreeadu i'C&p.riér!
ÇH èjnénagogue apériiiye.v La prépataticm .âji
C A P
vinaigre contribue peut-être à. donner aux Câpres
une partie des vertus qu’on leur attribue.
(AL G n v v E i . y
CAPRIFICATION. Opération au moyen de
laquelle, .ôn accélère , ou détermine la mâturèf-
cénce des figues dans tout le Levant, Anciennement,
& encore aélnellemenr, dans les Illes de
l’Archipel, la Caprification psfl'e .pour êtreabfo-
lûment néceflaire à rachèvement du fruit, qüf,
fans elle , fe flétriroit & tomberoit avant d’être
mûr. Des Obfetvateùrs mieux infiruits, ont reconnu
que cette opération n’étoit pas indîfpen-
fab le& que les figues caprifiéés étoiêht plus
précoces comme tout autre fruit piqué par les
infectes.
Avant d’examiner la théorie de la Caprification,
il efi naturel d’écouter Tourneforr, qui l’a
décrite avec tant de détails, & a vu la Caprification
en Obfervateur : je vais tranferire fes
propres paroles : ( M em . d e V A c . a n n ée 1765,
p , - .m« Omn cultive deux' efrp èc' es d, e _Fi.g ui.ers , la
première,nommée O r n o s ,à 'K r in p s r n om du Figuier
fauvage en Grec. La fécondé efi le Figuier do-
ùiefiique. Le Figuier fauvage porte trois fortes
de fruits qui nq font pas bons à manger, mais
qui font néceflaires pour faire mûrir les do-
mefiiqués. On les difiingue fous les noms de
For ni tés, Cra ri tires & Or ni. »
« Les Fornites parôiffenr au mois d’Août, &
durent jûfqu’en Novembre Tans mûrir : il s’y
forme de petits -vers de la pjquure de certains
moucherons que l’on ne voit voltiger qu’au tour
dç ces; arbres. Dans les mois d’Àoût & de Novembre
, ces moucherons piquent d’eux-mêmes
les féconds fruits des mêmes pieds de figuier. Ces
fruits que Ton nomme Cratitires ne fe montrent
qu’à la fin de Septembre, & les Fornites tombent
peu-à-peu après la for rie de leurs moucherons.
Les Cratitires, au contraire, réficht fur
l’arbre jufqu’au mois de Mai, & renferment les
oeufs que les moucherons des Fornites y ont Tarifés
en les piquant. Dans le mois de Mai, là troifième
efpècede fruits commence à pouffer fur les mêmes
pieds de figuier fauvage qui ont produit lés deux
autres. Ce fruit efi beaucoup plus gros,,; & fe
nommé Orni. Lorfqu’il efi^ parvenu à une certaine
groffeur & que fon oeil commence à s’ery-
t ri ouvrir, il efi piqué, dans cette partie par les
moucherons des Cratirirçs , qui fe ;trouvent en
état de palier dhin fruit à l’autre pour y décharger
leurs x£ufs,(;3>._ ; ;;i , . • ; r',*> :.
■ w 11 arriye q.ueïquqfojs que.les moucherons des
CrWirireS/tardent' à for tir dans; cerrains quartiers,
tapdis que. Jes’> Qrnide,ces mènie| quartiçrs.font
difpofés àles recevoir. On efi obligé , dans çe cas;
d’aller, cher cher des Cratitires'dans un aiurç quar-
tier^ï^dq |e^fic|fr ,à fiextTêmifé des brfncîies
des figuiers dont les Orni font, en -bonne dilpo -
fition,°afin que Içs moucherons les piquent.;iSi
, Q q q q ij