
mais encore pour empêcher que le tau nouveau
ne les brûle.
Comme la furface des feuilles efl très-étendue,
ces plantes perdent beaucoup d'humidité par la
transpiration , fur-tout dans les tems chauds. Il
leur faut,' gour réparer cette perte, de fréquens
arrofemens. L’Hiver, on peut fe contenter de
les mouiller deux fois la femaine ; mais l’Eté,
il faut répéter les arrofemens au moins tous
les deux jou.s.
On multiplie aüfli ces plantes par les reje-
tons qu’elles pouffent do leurs racines. On
peut les féparer dans tout le tems de l’Eté :
mais il eft toujours, plus avantageux de le faire
lorfqu’ils font encore très-jeunes. Si l’on attend
plus long-tems, les racines étant trop fortes
ne pouffent que difficilement de nouvelles fibres.
Quelquefois même les plantes pourriffent quand
on coupe la partie épaiffe de leur racine, pour
enlever les rejetons.
Il faut, lorfqu’on les détache, y conferver
quelques fibres. Sans cela,, ils réuffiroient avec
peine. On les met dans des pots, & on les
traite comme les jeunes plantes élevées de fe—
piences.
En général, ces plantes font trop tendres pour
ïefter , en aucun tems, expofées à l’air libre.
Il faut toujours les tenir renfermées dans^ la
ferre-chaude, dont on renouvelle feulement l’air
en Eté, pendant la plus, grande chaleur.
U fa g e s . Aublet nous apprend que, dans la
Guiane, les Créoles & les Galibis emploient les
longues feuilles de la première efpèce à faire,
lur leurs pirogues, des cabanes* qui les mettent
à couvert de la pluie, & de l’ardeur du
foleil.
A Hile de France, où l’on a introduit la
culture de cette efpèce, les Nègres fe fervent
de ces mêmes feuilles pour couvrir leurs cafés.
Chez nous, toutes les efpèces de Bihais ne
fervent qu’à l’ornement des ferres • chaudes.
( M. D a v p h i n o t - )
BILL AG OH. Grand arbre des bords de la
Garnira, dont les feuilles ont une vertu purgative
très-prononcée.,. & dont le bois efl très-
dur.
Cette notice, qu’en donne P Hiß. Gén. des
Voyages, T. I I I , p - 169, efl trop ineorreéte ,
pour qu’on puiffe défigner l’arbre dont on a
voulu parler.. ( M. R e y n i e r . )
BILLES. J a r d in a g e . C t Û ainfi qu’on nomme,
dans quelques Provinces, les rejetons qui eroiffent
au pied ' dès arbrés;, &; qu’on enlève pour mettre
en pépinière. Ces Billes, on rejetons, four-
niffetit de bons fujets , fur lefqùeîsron peut greffer
'des efpèces plus utiles où plus pfécieufe#. Voye{
^RA C JSÔÎTS.: C M i 2 HO V IN . ) «
BILLON , efpèce de labour, ufité dans les
terres humides. Voye\ Labour. ( M.
T e s s i e r ^
BILLONNER, labourer en billon. Foyq Labour..
( M. P Abbé T e s s i e r . )
BILLONNER, châtrer. Foyq Castration,
( M. P Abbé T e s s i e r . )
BILLOT , morceau de bois, d’environ trois
pieds de long, .applati d’un côté dans toutefa
longueur, & arrondi dans le refie de fa circonférence.
Couché par terre, fur le côté plat,il
‘ fert à tailler ou habiller, fuivant l’expreffionj
des Jardiniers, les racines des buis, desthims,
des fauges, des lavandes & autres plantes, dont
; on fait les bordures. Il fertauflià couper, avec!
| la ferpe, les racines des arbres qu’on tranfplame,l
j & qui font trop groffes pour être taillées avec
la lerpette. Les billots fervent encore à aiguifer;
des échalats, des pieux, & à beaucoup d’autres
: ufages. ( M. T h o u i n . )
BÏLOCULAIRE, ou à deux loges; manière
d’être d’un affez grand nombre de fruits, qui!
offrent, dans leur intérieur , deux cavités bien
[ marquées, tels que les capfules des fcrophulaires J
les filiques des Géroflées, les- baies des Morelles,
la noix de l’Ahouai, &c.
Les pouffières des étamines de la plupart des
plantes, font renfermées dans des anthères divi*
fées en deux loges ; mais alors on donne plus
ordinairement à ces cavités le nom de bourfesJ
Voye\ ce mot. ( Af. T h o u i n . )
BIMAUVE. Nom donné par Vaillant à Iî
Malva alcea L. Voyei Mauve. (.M. Thoüik)
BINAGE. En termes de Jardiniers, les deux
mots Binage & Béchotage expriment la même;
aélion, exécutée feulement avec des infirumemj
différens.
Ainû, le binage, ou béchotage Y efl une opéra'
tion qui confifte à remuer la furface de la terre
avec une binette, ou avec une petite bêche ouj
béchot.
On donne des binages pour ameublir la terre
d’un labour, battue ou affaiffée par les eaùx,
la rendre plus propre à recevoir les influences
de l’air, des rofées, des pluies, & faciliter aux
racines le moyen de la pénétrer- plus aifément.
On les emploie égalemen t pour détruire les m»
vaifès herbes qui pourroient nuire aux phrt
cultivées.
Mais pour qu’ils produifent l’effet qu
lieu d’en attendre, il faut qu’ils foient donna
à propos, autrement ils font prefque
nuifibles, & quelquefois même dangereux- i*c I
des plantes, la nature du fol, & la confti
dé Î’atnîofphère, font autant de confident
qui doivent déterminer le Jardinier. f
yn, binage,. donné à la fuite-d’une ptaie Sn
pénétré la terre à plufieurs pouces de profondeur,
eft très-avantageux aux plantes noù-
f ellement repiquées, en ce qu’il divife & ameublit
la terre à la furface, & procure aux jeu-
racines le moyen de s’étendre & de croître,
en tout fens. Il ne l’eft pas moins aux, plantes
enracinées, dont il facilite le développement
| la croiffance. Mais il eft fur-tout néceffaire
à la végétation des plantes annuelles, qui fe trouvent
placées dans des terres fortes, battues par
Ls pluies d’orage ; car alors ces terres , en • fe
idurcmant à la furface, ferrent le collet des.
beines, & empêchent les plantes de profiter.
I Cette opération, au contraire, feroit très-
iangereufe, fi on la faifoit par un tems fcc ,
Sans une terre très-légère, parce qu elle occa-
ïionneroit une déperdition encore plus abondante
de l’humidité dë la terre, & donne-
roit à l’air, & fur-tout au foleil, le moyen de
la deffécher à une plus grande profondeur. Il
ne faut biner ces fortes de terres qu’à rapproche
d’une pluie, afin que les inégalités que promut
le binage à la furface, pûiffent retenir les,
baux, & donner à la terre le tems de s’en imbiber
plus profondément. '
B Lorfque la terre des caiffes ou des vafes eft
Bevenue dure & compaéle à la furface, il eft
là’propos'de la béchotter, à un pouce ou deux
Be profondeur, en fe fervant, pour les caiffes
■ dune houlette, & pour les vafes , d’une petite
bêche ou béchot ; on choilit, ‘ pour faire
jette opération, un tems chaud & couvert;
lorfqu’elle eft faite, on a foin d’arrofer la terre.
■ Mais, fi Ton n’a pour but que de faire périr
les plantes adventices qui commencent à croître
Bans les plates-bandes -, & à gêner la végéta-
lion des plantes cultivées, il convient de biner
Bar un tems fec, & lorfque la terre vient à fe
Beffécher à la furface. Alors quelques heures
B’un foleil ardent fuffifent pour faire périr les
■ erbes coupées entre deux terres, par le bi-
Par- > fur-tout lorfqu’on a eu la précaution
Pc les éventer, au moyen d’un léger coup de
B^eau, ou Amplement avec les dents de la bi-
■ ette.
■ Cette opération , très-fimple en elle-même,
■ uge donc plufieurs confidérations, qu’il eft im-
liPonant de ne pas négliger, fi l’on veut en af-
B^er le fuccès, & atteindre le but qu’on fe pro-
( Af. T h o u in . )
j j j Jardin.Opération rurale, par laquelle
gL. a°0llre Pour ta fécondé fois les champs déjà
■ 0Urés- Le mot de Binage vient 'de Bini ,
I nr .a racine eft bis deux fois. Le froment
Ker? a Pr^ncTata ptante , c’eft fa culture, qui
Pour les opérations. Ainfi, le Bi-
ta fécondé façon donnée à la terre
V oit être enfemencée en froment. Si la pre- ,
mière commence en Avril, le Binage a lieu
deux mois après ; fi elle commence avant l’Hiver,
fait le Binage après les froids. Il eft moins difficile
que la première façon , parce que la terre
eft déjà en labour, ou divifée ; aitffi a-t-on be-
foin de moins de chevaux ou de boeufs pour
le Binage, dans les pays où les terres ne font
pas compares. Les labours fuivans font encore
pins aifés. La plus grande partie des fumiers fe
mènent aux champsayant le Binage ; cette
opération les enterre. Ils fe confomment en
partie, jufqu’à la troifième façon , qui les retourne,
il eft vrai ; mais, s’il n’y a pas une qua-
trième façon ; le herfage les renterre. Dans les
terres humides & compares , qui ont befoin
d’être foulevées par de longs fumiers, il vaut
mieux ne les conduire aux champs, qu’après
le Binage. ( M. l’Abbé T e s s i e r . )
BINE, infiniment de labour du Boulonnois.
( M. l'Abbé T e s s i e r .)
BINÉE , ( feuille. ) C’eft une feuille divifée en
,deux parties, ou deux folioles, portées fur un
pédicule commun, comme dans les Fabagelles
& quelques efpèces de Bignones. ( M. T h o u in .)
BINER, Jardinage. Remuer la furface de la terre
avec la Binette. Cette opération en fuppofe une
première, qui eft le labourage , d’où lui eft venu
le nom de binage ou de fécondé façon. Voyeç
le mot Binage. ( M. T h o u in . ) .
BINER , Agriculture , donner une féconde
façon à la terre deflinée à être enfemencée en
froment. Voye{ Binage. ( M. l'Abbé T e s s i e r ?)
BINET, nom que l’on donne à une petite
charrue auprès de Valence en Dauphiné. Elle
fert à donner le deuxième & le troifième labour.
( M. P Abbé T e s s i e r .)
BINETTE , Jardinage. Ç’eft une petite
pioche de fer compofée d’un taillant de
quatre à cinq pouces de large, qui a la forme
d’une petite bêche un peu courbée en-dedans.
A l’extrémité oppofée eft un oeil ou douille dans
laquelle s’adapte un manche de bois de trois
pieds & demi de long & qui forme avec l’outil
un angle droit ou à peu-près. Lorfque du côté
oppofé au taillant, il fe trouve une fourche à
deux dents, cet inftrument porte le nom de
ferfouette.
La Binette eft employée pour ameublir la
furface de la terre, pour la nétoyer des mau-
vaifes herbes & pour butter lès plantes potagères.
Voye\ Binage & Bechottage. ( AL
T h o u in . )
BINETTE , Agriculture , inftrument de fer,
enmariché d’un long manche , deftiné à différens
labours & farclages à la main. Le manche
eft moins long que celui de la Marre ou Houe, &
le fer moins large ; mais il a beaucoup de rapport
avec ta marre. On Ven fert pour planter les