
autres en pépinière, en terrein pareil à celui indique
pour le femis, où p n les laifl'era pendant
un an , durant lequel où tâchera, fur-tout dans
les premiers rems après qu’ils feront plantés,
■ de les préferver du defféchement, foit en couvrant
la terre d’herbages ou de feuilles, foit en
les arrofant. Au bout de l’année, ces rejettons !
auront acquis affez de racines pour être tranf-
plantés avec fuccès ; alors on les traitera comme
les plants^ provenus de lemences. Suivant Rumphius,
iheft d’ufage, lorfqu’on veut faire fructifier
quelqu’arbre de l’efpèce, n.° i , plus abondamment
, de retrancher une partie de fes racines
j ou d’enterrer de tems en tems un chien
à fon pied. Suivant le même , l’efpèce, n.° 4,
fe plaît mieux & Végète plus vigourenfement
autour des villages & des maifons, qu’en aucun
autre endroit, fur-tout li l’on a foin d’entretenir
la terre d’autour de fon pied bien nette
de toutes mauvaifes herbes. Il recommande aufli
ce dernier foin pour lés autres efpèces. Cette
efpèce, n.° 4, ayant fes branches très-fragiles,
doit être , autant qu’il eft pofiible ,. plantée à
l’abri des grands vents : il eft probable que c’eft
une des raifons pour lefquelles on la plante
ordinairement contre les bâtimens.
C u ltu r e d a n s l e c lim a t d e P a r i s ,
On n’a pas encore cultivé les plantes de ce
genre dans le climat de Paris ; mais, d’après la
^connoiffance que l’on a de leur pays natal, il
paroît qu’on ne pourra les élever, ou les con-
lèrver dans ce climat que de la même manière,
& par les mêmes foins que la plupart des autres
plantes délicates de la zone torride. Il fera probablement
néceffaire de les tenir pendant toute
l’année dans la couche de tan de la ferre chaude.
Et on fera bien de leur adminiflrer pendant l’hiver
, d’abord une chaleur de douze degrés, fui-
vant le thermomètre de Réaumur, fauf à au g-»
menter ou diminuer ce degré de chaleur par la
fuite, félon l’effet qu’il produira fur elles.
U fa g e s .
On a vu plus haut que les Caramboliers font au
nombre des plantes les plus eftimées dans toutes
les Indes orientales. Leurs fruits, dit Rumphius,
doivent être regardés comme les plus falubres que
produifent ces pays où tout le monde les mange
avec délices , & où ils font d’un grand fecours
contre la chaleur extrême de ces climats. On
fait fur-tout le plus: grand cas des fruirs duCa-
xambolier axillaire doux, n.* 1, A ; ce font ceux
d’entre ces quatre efpèces qui font les plus agréables
à manger cruds. On les mange comme les
prunes fans les écorcer. Leur acidité douce les
tait rechercher, fur-tout pendant les chaleurs. Ils
font aufli falutaires en maladie qu’en famé. On
a coutume d’en faire ufage dans les fièvres ardentes,
& dans tous les cas de maladie où l’on
a befoin de rafraîchifl'ement ; & ils ne nuifent
jamais lorfqu’ils font dans leur parfaite maturité, I
Avant leur maturité, ils font auftères comme duI
verjus ; alors on les confit avec le fucre, ouïe
fel, ou le vinaigre : & dans cet état, ils font bons
pour exciter l’appétit. J’ai déjà dir que la forte I
acidité des fruits du Carambolier axillaire aigre
n.° 1, B , fait qu’on les mange rarement cruds
fi ce n’eft quelquefois pour éteindre une foffI
extrême. On coupe les fruits des deux variétés
de cette efpèce, n.° 1, par tranches, & on les
cuit, foit dans du vin & du fucre, foit avec du
lait écrémé, ou bien on les frit; & ils fourniflent j
ainfi une nourriture fort agréable. Les fruits de la
variété aigre font préférables à ceux de la va-1
riété douce pour être mangés cuits : ils font la-
lutaires, & on les adminiftre très-utilement dans]
les fièvres continues , dans la diflenterie, le te-l
nefme, & dans toutes les maladies produites par
labile. Us appaifent la foif ardente des malades;
ils rafraîchiffent le foie échauffé, ils fortifient
l’eftomac affoibli par le, vomiffemem ou par la
crapule; mais comme ces fruits, de la variétél
aigre , font aftringens, il ne faut pas, dit Rum-I
phius, les adminiflrer dans le commencement
des maladies lorfque le corps a befoin d’être]
purgé : il ne faut pas non plus les donner »
commencement des diffenteries, parce qu’ils ref-I
fèrent trop tôt & occafionnent des tranchées
» Dans les fièvres Amples , ils font fort]
utiles fans jamais nuire. On fait avec le lue]
exprimé des fruits des deux variétés, que
fait bouillir avec un tier$ de fucre , un firopj
agréable qui eft très - rafraîchiffant & très - falu-
taire dans les maladies mentionnées plus haut.]
Rumphius recommande de ne point cuire 1
firop dans aucun vafe de métal, parce qu’il yj
acquiert une faveur défagréable. Suivant AcoflaJ
les Portugais emploient dans l’Inde ce firop dans
tous les cas de maladies dans lefquels on emplois
en Europe le firop d’ofeille. Les Sages-Femmes
adminiftrent ces fruits defféchés pour faire fortirj
le foetus mort, & pour faire couler les lochiesj
Suivant Camelli, on emploie pour cet ufage lï
poudre du fruit fec, ou plutôt de fon écorca
mêlée avec le betel ; & l’on fe fert aufli du même:
remède pour pouffer les mois & les urines. Suivant
Rumphius, ç»n fait avec le fuc.de ces fruiij
un collyre contre les phliétènes ou pullules o®i
yeux: fuivant Rhéede, le même fuc exprime*
guérir les démangeai fons'-, les dartres , la galle,«!
d’autres affections cutànées analogues, fi l’cn e1
imbibe des liages qu’on applique de rerns-en-j
tems fur la partie affeétée. Mais on conçoit <pjj
ce remède répereuftif eft dangereux. Suivant |
même, ce fuc bûavec de l’eau-de-vie decoco_j
tier, qu’on nomme vulgairement Araque, afl°“clj
les tranchées, & arrête la diarrhée. Le fuc exPr,?l
de ces fruits avant leur maturité , s’il tombe J ,
les habits, en ronge la couleur quelconque ;
l'on fe ferr de cette propriété pour ôter toutes
I ces fruits non mûrs pour la nétoyer. Suivant
I Rumphius, les Habitans de rifle de Baleya ne fe
I fervent des fruits du Carambolier axillaire aigre,
! n.* 1, B, que pour néttoycr leurs armes emipoi-
I fonnées, connues fous le nom de K r i s . C’eft cet ufa-
I oe quia fait nommer cette vari été, B l im b in g K r i s .
I Après avoir commencé à polir ces Ifris avec des
I cendres fines & lèches, ils fe fervent du fuc de
| ces fruits pour lès rendre brillants ; enfuite ils
les rendent bleus avec du fuc de limons, & ils
les aiguifent avec du fublimé corrofif, On eft
dans l’ufage d’oindre avec ce fuc les ergots des
| coqs qu’on élève pour le combat ;on croit que cette
onction rend ces ergots plus perçans. Toute forte
; de ferfe dérouille aifément en le frotant aveç£e
fuc. Quoique les fruits de la fous-variété aigr»
qui fe trouve à Ceylan.foient d’une. groffeur extrême
& d’une grande beauté, néanmoins on les
îaiflè rarement parvenir à leur perfection' ; les
valets & le peuple font dans l’habitude de les
cueillir avant leur maturité pour les employer
dans les fauffes, avec lefquelles ils accommodent
lepoiffon. Ce qui fait qu’on ne fait pas grand
cas de ces fruits dans cette Ifle. Suivant Rhéede,
I le fuc exprimé des, racines de cette efpèce de
Carambolier, n,° 1, étant adminiftréen boiffon,
appaife l’ardeur fébrile. On fait avec fes feuilles
pilées, & mêlées avec une infufion de ris, un
çataplafme qui amollit & réfout puiffamment
toutes fortes de tumeurs ; &■ < Foh prépare avec
ces feuilles bouillies, dans une infufion de ris,
une bonne décoétion vulnéraire. Suivant Camelli,
la fimple d.éeoétion de çes feuilles gft utile dans
les ulcérations du gofier, & c’eft un bon gar-
garifm® contre les aphtes & l’efquinancie. Suivant
Rumphius, plusieurs mangent lès fleurs de
-cette efpèce avec la laitue : d’autres les confifent
au vinaigre pour le, rendre plus acide ; mais ces
•fleurs: lui donnent une mùcofité qui le rend
défagréable. J1 ne faut pas oublier dans le nombre
des ufages de cette efpèce précigufe l’ornement-
<jue fon bel afpeél produit dans lés jardins, ni
1 ombrage épais quelle y fournit, & qui eft fi agréable
&‘fi néceffaire dansces paysbrûlés~> ce n’eft que
pour jouir de eet alpeél & de cet ombrage ,*que
les Grands de la Chine la cultivent dans les Pro-
vinceî méridionales de eet'Empire ; car il y
jfruélifie peu, comme j’ai dit.
Le Carambolier cylindrique^ n.° z , eft préfixé
aufli utile que le Carambolier, n.° 1. Ses
"uns font prefque aufli recherchés que ceux de j Cette première-eipèGe, & font aufli falutaires. On
|De les mange jamais cruds , à caufedeleur extrême
Acidité; mais lorfqu’on les cuit avec la chair ou
■ Poiffotjils font très^agréables à manger & ils
donnent à la fiiuffe une acidité qui plaie beaucoup
, comme font en Europe les grofeillds
ou le verjus. Lorfqu’on les confit dans la fau-
mure , ils fourniffent un affaifonnement aufli
agréable que les Câpres ou les Olives confites.
On les confit aufli au fucre, ou feuls-, ou avec
un peu de fafran ; ce qui eft le meilleur : dans
cet état, ils font fort utiles à ceux qui font de
longs voyages fur mer , & on les emploie en
place des Tamarins, dans les maladies bilieufes.
Le fuc de. ces fruits eft propre aufli pour ôter
toutes fortes de raches de deffus le linge. Le fuede
fes feuilles*, ou mêlé dans l’eau & bu , où appliqué
extérieurement fur le corps, eft utile pour
appaifer l’ardeur des maladies inflammatoires. Les
habitans de Baleya l’emploient fréquemment de
cette manière. Les fleurs de cette efpèce éxpofées
au foleil, jufqu’à ce quelles foient un peu fanées
, puis infufées dans le vinaigre, augmentent
fa force, & font plus propres à cet ufage
que celles du n.° 1. Enfin cette efpèce a d’ailleurs
dans toutes fes parties les mêmes vertus & les
mêmes ufages en Médecine , que celle n 0 1, &
fournit autant d’agrément dans les jardins de
l’Inde , & même encore plus à çaufe de l’afpeét
de fon tronc , toujours couvert de fleurs & de
fruits, & à caufe de Fodeur fuave de fes fleurs..
Les ufages du Carambolier à fruits ronds, n.° 3,1
font aufli précieux que ceux des efpèces, n.os 1
& z ; & la plupart de fes vertus font très-analogues
à celles de ces deux premières, efpèces.
Ses fruits ', également falubres , font aufli mangés
avec délices dans toute l’Inde ; on les y fert fur
toutes les tables. On les y conferve aufli confits,
; foit au fucre , foit au vinaigre , foit dans la fau-
mure , où bien féchés au four pour divers ufages.
Ceux confits font regardés comme un aflaifon-
nement très-délicat & propre à exciter l’appétir.
On les peut aufli manger cruds, en les àffaifon-
nant avec un peu de fel, pour corriger lent
âpreté. Les confitures qu’on en fait avec le fucre,
font excellentes ; plufiétirs ont coutume d’en
mangçr, en buvanrTe thé. Ces fruits font aufli,
très-rafraîchiffans, & font employés très-utilement
dans les fièyres continues, pour en appaifer
l’ardeur. On fait aufli avec leur fuc un fyrop
très-utile & d’un ùiage très journalier , pour
parvenir au'même but.Chriftophe Acofla attribue
à la racine de cette efpèce la vertu fuivante.
Prénez un morceau de cette racine , long de
quatre travers de doigts ; pilez-la avec un gros
de femence de moutarde en poudre , affez fine,
pour pouvoir être avalée avec facilité ; on ajoute
ordinairement à cette poudre de la femence de
Cumin pilée également : donnez le tout à boire
à ceux qui font attaqués de l’efpèce d’affhme ,
connue dans les Indes fous le nom de H o fa , Ce
remède débarraffera la poitrine , en purgeant
■ fortement par haut & par bas. Lorfqùe ce remède
agit trop fortement , & ocçaûunne «me