
la décoêHon de toute la plante de cette efpèce
de Caffe, en y ajoutant un peu d’alun.
La Cafle i oreillettes, n.° 58, s’emploie dans
les Indes orientalesfuivant Ray, en infufion
eu en poudre , dans la petite Vérole & dans
les fièvres lentes.
La Cafle de Java , n.° 39 n’a , fuivant Rum-
pnius, que fes femences qui foient employéesen
Médecine, à AmboiBe. On les pile dans l’eau
& on les donne à boire utilement, dit - i l , à
ceux qui ont mangé imprudemment des poiflons
ou des crabes vénéneux. Le bois des très - vieux
arbres de la variété à fleurs rouges , s’emploie
pour desjambages déportés; tandis que , fuivant
le même, le bois de la variétés fleurs blanche
n en bon à rien. Cette‘différence entre ces deux
bois peut autorilèr à conjecturer que ces deux
prétendues variétés font deux efpèces diflinfles.
Mais ce qui efl le plus en ufage dans cet arbre
ee font fes longues gouffes en forme de .bâtons ;
& ce n efl que pour obtenir ces gonfles que l’on
cultive communément cet arbre âAmboine.L’ufage
auquel on les emploie efl fingulier, & n’eft
que pour les vieillards : dans ce pays ils font dans
1 habitude journalière de fe battre ou de fe. faire
battre le dos doucement avec ces gouffes : il leur
lemble que les coups légers & redoublés que
leur dos reçoit ainfi , font utiles pour s’oppofer
en partie a 1 excès de rigidité que la vieilleffe apporte
ordinairement dans cette partie du corps •
& ils prennent plaifir â la fenfation que ce doux
battement leur fait éprouver ; mais la vaine, fu-
perflmon , qui fe mêle à tout & par-tout pour
tourmenter les efprits des hommes.,, vient fou-
vent corrompre l’amufement & la légère con-
folation que ces vieillards tâchent de fe procurer
de cette manière; car s’il arrive à l’un d 'eux ,
que la gouffe avec laquelle il fe fait ainfi careffer •
le dos, vienne à fe rompre pendant cette opé-î
ration, il regarde cela comme un événement-;
de mauvais augure." ’
La Cafle du Bréfil, n.° 40, a , dans fes gpu fTesi"
■ n® Pulpe q»i re'ffemble, beaucoup à celle de
la Caffe dps boutiques., n.*. l o f mais qui efl d’une i
laveur aiilèreot défagréable, comme j’aidéjà dit.
Cette pulpe a une vertu .aflringente avant la maturité
de la gouffe ; mais'ëlle efl laxative après
cette maturité , fuivant Pifoq &. Lobe). Marc-
grave ne lui attribile que la propriété aflriri-
gente ; matl, fuivant Geoffroy, il eftp'rpbable.
qu il n’avbit éprouvé qüé tjés goufles non mûres. '■
laObel allure , outre cela , qu’une once de cette'
pulpe purge plus efficacemen t que deux onces :
de pulpe de Cafle du Levant. Tourneforr al
lure aufli avoir éprouvé, en Portugal', la'pro- '
pnété purgative de la Caffe du Bréfil. Suivant'
Aublet on emploie à Cayenne les gouffes de cette’
Caffe, f o u s le nom de C Ê / * P a r a , aux mêmes
-ufages que celles de la Caffe du Levant. Miller
dit, qu en Angleterre, les gouffes de la Caffe du
Bréfil fe nomment vulgairement Caffe de cheval,
& s'emploient communément dans la Médecine
Vétérinaire'mais rarement dans la Médecine
humaine, parce qu’elles patient pour fujettes à
occafionner des tranchées. Suivant Pifon , les
feuilles .tendres de eette. efpèce s’appliquent avec
avantage fur lès bleffures & fur les fiftules d’un
mauvais caractère. Cet arbre eft une belle décoration
pour les ferres chaudes d'Europe., & orne
d’une manière charmante & magnifiqueJ les lieux
où il croît en pleine terre.
La Caffeclignottante, n.° 46, que les Indiens
nomment l’agréable-trifte- ou la Gaie-trifte,
parce qu’elle a la propriété d’avoir chaque jour
un port très-gai pendant la journée, & très-
trifie pendant la nuit, ainfi que j’ai déjà dit,
efi , fuivant Rumphius, employée vulgairement
comme emblêmê galanr, par les amans, dans
les Indes orientales : quand un amant envoie un
rameau de cette.jolie plante à celle qu’il veut
époufer, il lui fignifie par - là qu’il defîre partager
avec elle toutes les joies de la v ie , & la
confoler dans toutes fes trifieffes.
Quant aux autres Caffes, une grande partie
des elpèces cte .ee beau'genre font de très-belles
ou de très-jolies plantes, qui décorent ou font de
nature à décorer très- agréablement les terres
chaudes d’Europe, & encore mieux les lieux où
elles peuvent croître en pleine terre. Enfin tes
moins, belles comme les plus belles fervent toutes
utilement dans les Ecoles de Botanique , pour
l’avancement de cette Science. ( M, L a n c r y . )
CASSE, nom que l’on donne à la clavelée. V.
Clavelée. ( M. l’Abbé T essier. )
CASSE-LUNETTE; c’efi le-bleuet ou aub:-
foin centaure a cyanùs L . ainfi nommé, parce
qu’on en fait une eau difiillée, employée pour
fortifier les'yeux DES BLEDS. affaiblis. Voye\ Centaurée (M . l'Abbé TeSSIER.),
CASSE - M O T TE , outil d’AgricuIture & plus
’ particulièrement de jardinage. Il efi fait communément
d’un bois dur & pefant; taillé en
forme de batte ou de maffuef
On met quelquefois des-cercles de fer à la
partie inférieure pour le rendre plus folide, &
fa partie fupérieure eft amincie en forme
de manche d’environ trois pieds de long.
Dans quelques endroits on fe ferr de cet outil
pour caffer & épiietfer les mottes de terre qui
ne peuvent être divifées par la herfe ou par la
bêche. Mais il eft rare qu’en ayant foin de pro-
,fiter du tèms convenable aux labours, on foit
forcé d’ufer de cet expédient, qui eft coûteux
& pénible. La pluie-.& lur tout les gelées divi-
fent la terre, bien plus aifément que cet outil
; & .fans aucune dépenfe. ([M. Thovin.)
CASSER les terres, donner le labour à une
terre, qui étoit en friche & travail, la rompt en
morceaux ou mottes, qu’il faut enfuite réduire
avec la herfe ou le dos de la bêche. On. dit
auffi, romp/e les terres. ( M. R e y n i e r . )
C a s s e r . L ’Abbé Roger Schabol a inventé, &
la méthode dont je vais rendre compte, & l’cx-
preffion fous laquelle je la rapporte. C’eft , dit-
il,- rompre .& éclater à deffein un rameau de
la poulie, ou cent branches de la pouffe précédente,
en appuyant avec le pouce fur le tranchant
de la ferpette. Ce caffcment doit être fait,
environ , à un demi-pouce de l’endroit où je
rameau qu’on caffe a pris naiffance, directement
au-deffus de ce qu’on appelle lesfous-yeux.
En caffant de la forte, vers la fin de Mai jufqu’à
la mi-juin & par-delà encore, on eft affuré que
des fous-yeux il pouffera infailliblement, ou
une lambourcl^ , ou une brindilleou des boutons
à fruit pour les années mivantes, & quelquefois
tes trois chofes à-Ia-fois à un même
arbre; mais ce cafl'ement n’a lieu que pour les
arbres à pépins. Si l’on coupe au-lieu de caffer,
la fève recouvre la plaie, il repouffe une nouvelle
branche ou de nouveaux bourgeons, qui
forment ce qu’on appelle des tètes de J ’aule, ou
des toupillons de petites branches, qui défigurent
ix épuifent l’arbre. Mais quand on cafle,
ainfi qu’il vient d’être dit,; les fragmens qui refirent,
empêchent la fève de recouvrir, & les
fous-yeux s’ouvrent, pour donner ou une lambourde,
ou une brindille, ou des boutons à fruits.
On ne doit cependant employer ce moyen
qu’avec précautions, comme l’obferve très-bien
M. l’Abbé Rozier, parce qu’en trop caffant,
on obtient d’abord beaucoup de fiuit, mais
l’arbre s’épuife. ( M . R e y n i e r . )
CASSE. ( les) Ce grouppe de végétaux forme
une des fe Cf ion s de la grande famille des légu-
mineufes, & tire fon nom du genre des Caffes,
qu] eft le plus nombreux en elpèces, & le plus
répandu dans la nature.
On diftingue aifément les végétaux de la fec-
tion dés caffes, -des autres plantes légùmineufes,
par leurs feuilles qui 11’ont point d’impaires, par
leurs fleurs prefque régulières en rofe , & fur-,
tout par la difpofition de leurs étamines,: dont
les filets font libres dans tonte leur longueur, &
qui ne forment point de gaine autour du piftille,
comme dans les autres plantes de cette famille.
Excepté deux ou trois elpèces:,. tous les végétaux
de cette feClion font étrangers à l’Europe.
Uscroiffent dansdes pays .chauds, ou tem-
pérés'des trois antres parties du Monde. L ’Amérique
eft celle qui en fournit le plus grand nombre.
^ Ce grouppe renferme un nombre 'confidéra-
ble de. grands & beaux arbres, d’un feuillage
léger;, & d’une verdure agréable. Quelques-uns
donnent des fieurs très-apparentes non-moins
belles, par leur forme & par leur difpofition,
que par la richeffe.des couleurs.
Leurs fruits, qui font des gouffes, donr quelques
unes ont plufieurs piedsvde longueur, font
églement variées dans leur forme & dans leurs
couleurs, & produifent des effets finguliers.
En général, les plantes de cette feÇlion ont les
racines dures, coriaces & pivotantes ; ellescroif-
fent plus communément dans les terrains fecs,
fablonneux, profonds & légers que dans les terres
fortes , compa&es & humides. Cependant il y a
quelques exceptions pour certaines efpèces, lesquelles
préfèrent-cette fécondé nature de terrain.
Parmi les arbres de cette feClion, les uns portent
des fruits qui font bons à manger, ou qui
font d’ufage dans la Médecine, les autres donnent
un bois qui eft employé dans la charpente,
la menuiferie, l’ébénifterie & la teinture. En
Europe, quelques-uns d’entre eux qui croiffent
en pleine rerre, font recherchés dans les jardins
payfagiftes,- à caufe de la légèreté de leur
port, delà fingularité de leurs épines, & de l’e f fet
pittorefque que produifent leurs gouffes. '
On multiplie aifément ces végétaux, par le
moyen de. leurs graines qui ont la faculté de fe
conferver pendant plufieurs années, lorfqu’elles
demeurent renfermées dans leurs gouffes. Quelques
uns fe propagent de racines ou de marcottes,
mais très-rarement de boutures & degreffes.-
Ceùx qui croiffent naturellement dans des climats
analogues à la température du nôtre, &
même beaucoup plus froids, fe cultivent en
pleine terre dans nos jardins-. On conferve les
autres dans l’orangerie, & dans les ferres chaudes.
En général, ce grouppe efl intéreffant, fous
beaucoup de rapports, il mérite l’attention des
Cultivateurs. Voici les noms des genres qui le
compofent dans ce moment.
L e C a r o u b i e r , Ceratoeia.
L e T a m a r i n i e r , Tamarindvs.
L e F é v i e r , GlEBTTSIA.
L e P r o s o p i s , Prosofis.'
L ’A c a c i e , Mimosa,
L e C o n d o r i , Aden an then
L e C a m p ê c h e , Hof.ma roxy£
L e B o n d u e , G VIE A ND INA.
L e B r é s i l l e t , CcSSAEPINA.
L a P o i n c i l l a d e , PoinciAna.
L a C a s s e , Cassia.
L e C h i c o t , D ENVDARIA.
L e C o u r b a r i l , Hymcenea.
L ’ I r i p a , Cynometra,
L a B a u h i n e , Bavhinia.
L e G a i n i e r , Cercis.
( M. T hovin.)
CASTANE. Anémone, dont îe manteau eft
rouge bordé de foufr.e, & dont la planche efl
couleur de feu foncée.
C’eft une des variétés de l’Anémone coronaria.
L. Voyei A n e m o n e desFleuriftes.(Af. R e y n i e r .)
CASSIDE, CaJJîda. Ancien nom d’un genre de
plante, connue des Botanifles modernes, fous
celui de Scutellaria. Voye[ ( M. T hovin.)
CASSIE. Nom donné dans les Déparremens
du Midi d la France, au Mimofa farnefiatia. JL
A