
équilibre par un poids plus confidérable $ dont !
la quantité fera toujours la différence de la Ion- j
gueur des deux colonnes de l ’a ir , qui repofent ;
lur le mercure du Baromètre. 11 réfulte de-là ;
qu’il faut déjà connoître jufqu’à à un certain :
-point la marche du Baromètre, pour un lieu
donné avec les termes communs de fon plus
grand abaifiement& de fa plus grande élévation ;
alors, en général, on pourra préfumer allez
probablement le beau teins pour nos pays, lorf-
que le mercure du Baromètre fera au-deffus de
1a hauteur moyenne ; c’eft-à-dire, de la hauteur
qu’on trouveroit en prenant le nombre qui
exprime le milieu entre ceux qui repréfentent la
plus grande & la plus petite hauteur observées
pendant une ou plufieurs années, & foupçonner
la pluie s’il eft au-dèflous ; mais la préfomption
fera d’autant mieux fondée, que l’élévation du
v if argent & fon abaiffement auront paffé davantage
leur terme moyen: enfin on pourra l’annoncer
avec d’autant plus de confiance, que les
variations obfervées auront été plus promptes, &
qu’elles auront eu plus d’étendue, n
u Cependant on n’a pas befoin d’attendre
ces grandes hauteurs, ou ces grands abaiffemens,
pour prononcer fur le tems qu’on peut avoir;
on entrevoit déjà ce qui doit arriver quand le
mercure commence à s’élever ou à s’abaiffer au-
delà de fa hauteur moyenne, & fur-tout quand
ces variations continuent pendant' quelque rems
à croître ; alors la probabilité du jugement
qu’on portera fur le tems à venir fera fondée
fur la durée de la variation , & fe combinera
avec fon étendue pour la fortifier. Auffi la probabilité
qu’on aura pour augurer le tems à venir
par le moyen du Baromètre, fera d’autant plus
grande, toutes chofes étant dailleurs égales, en
faveur du beau tems & de fa durée , quand le
mercure s’élèvera le plus haut au-demis de fa
hauteur moyenne pendant un tems affez long,
& il en fera de même pour le mauvais tems &
fa durée, quand le mercure defeendra le plus
bas & le plus long-tems. »
a Mais Tobfervation feule des variations - du
Baromètre eft infufüfante pour rendre bien probables
les pronoftics qu’on en tirera ; il faut encore
les combiner avec diverfes circonftances,
propres à leur donner une plus grande précision.
» ,
« Ainfi, par exemple, quand le mercure eft
affez élevé* dans le Baromètre, & que le tems eft
beau , fi le mercure baiffe alors pendant la nuit,
c ’eft un ligne de changement de tems & fouvent
de pluie ; on pourra préjuger la même chofe li
le mercure ne remonte pas pendant la n u it,
après être defeendu pendant le jour , fuivant fa
marche ordinaire. »
te Quand le v if argent defeend pendant deux
ou trois jours fans beaucoup de pluie, & qu’il
semonte enfui te b e au co u p o n peut efpérer un
beau tems affez long ; de même quand le iner-'
cure defeend très-bas, & lorfque fa chute eft
alors accompagnée de beaucoup de pluie ; s’il
remonte enluite pour baiffer de nouveau d’abord
, pendant un jour ou davantage, on doit
craindre une longue pluie. »
« Lorfqu’il a plu pendant quelques heures, fi
le mercure continue à baiffer dans le Baromètre,
& lur-tout fi cela arrive pendant la nuit, la
continuation de la pluie devient prefque certaine.
Mais li le mercure remonte dans le Baromètre
pendant la nuit, & s’il continue de remonter,
c’eft une preuve affez forte que le beau
tems fe remettra. »
« Quand le v if argent baiffe dans le Baromètre
pendant que l’hygromètre, ou l’infini ment propre
à faire connoître l’humidité de l’air, montre
dans l’air une grande humidité, la probabilité
de la pluie devient alors affez grande.
Mais li le mercure monte & que l'hygromètre
aille au fec , on peut être-prefque sûr d’un beau
tems durable. »
« On peut encore combiner fufage du Baro
mètre avec celui du Thermomètre, ou l’inftru-
ment propre à faire connoître les variations dans
la chaleur de l’air pour augurer le tems. Pendant
l’hiver fi l’air fe rafraîchir tandis que le
mercure monte dans le Baromètre , c’en une
annonce de beau tems : mais au contraire , dans
le printems, & en été quand le mercure monte
dans le Baromètre, & que la chaleur augmente,
on a lieu d’efpérer le beau tems. n
-■ ■ u II ne faut pourtant pas tirer des confé-
quences trop promptes fur Je tems de la feule
obfervation du Baromètre ; car il peut arriver
que le mercure defeende beaucoup dans le Baromètre,
& qu’il ne pleuve pas : cela peut être
caufé ou par de gros vents du nord ou du midi,
ou par des-ouragans qui fe font fait fentir dans
des régions éloignées du lieu de l’obfervation , &
qui , en chaffant beaucoup d’air devant eux,
nous ôtent celui' qui fe porte dans les lieux où
il eft chaffé, ou bien dans ceux où il a été peur-
être diminué par quelques caufes qui produi-
fent cet effet, comme les éclairs ou les tonnerres.
Mais, en .général, en rapprochant les di-*
verfes hauteurs du niveau de la mer, & en fai-
fan t attention à la chaleur indiquée par le Thermomètre
placé à côté du Baromètre, on obfer-
véra que lès variations du Baromètre dans
des lieux très-éloignés font affez parallèles, &
pour les tems,où elles s’opèrent, & pour la
quantité qui les exprime. »
- « On , comprend' hien-tôt que ces annonces
trompeufes du Baromètre peuvent être recli—
fiées par leur combinaifon avec tous les autres
pronoftics qu’on peut avoir ; & il eft évident
qu’on n’augurera jamais mieux fur le tems,
que. lorfque le jugement qu’on en portera fera
fondé , non fur un feul ligne, propre à le fait*
« c o n n o î t r e , niais- fur la réunion de tous ceux
« q u ’on peut avoir. » . g HHH 9 |
H ? t( il ne faut pas cependant oublier que les
variations du Baromètre net font pas les mêmes
Mdans toutes ies faifons ,; il ’paroît .au moins que
hauteur moyenne du Baromètre eft plus
'■ 'ï-lgrande en hiver qu’en été, quelle eft la plus
Jfgrande dans le mois de Janvier j & quelle di-
Bminue enfuite jufqu’en ju i lle t , pour croître de
«jnouyeau jufqu’en Janvier : les plus petites hau-
-ïteurs fuivent la règle inverfe. Il rélulte d e -là ,
« q u e les variations du Baromètre ont plus d’é-
• l ’tendue en hiver qu’en été., n. .
K « En été , le Baromètre eft généralement le
^plus haut dans les : jours les plus chauds j mais
T*la chaleur y contribue beaucoup : on pourroit
îiélors corriger la hauteur obfervée, & la réddire à ■
« c e l le que le poids de l’atmofphère devoit lui
«donne r,'en diminuant la première d’une demi-
ligne. n
K u Les variations du Baromètre font encore
»communément beaucoup plus promptes en hiver •
I jq u ’en été, en commençant depuis le mois de J
'^Novembre jufqu’au mois de Mars pour l ’hiver.
« L e s plus grandes variations du. Baromètre, font
.jpour l’ordinaire, dans les deux premiers & les
||îeux derniers mois de l’année. On obferve en-
?«ore que, toutes chofes reftant égales, le mercure
^ft pour l’ordinaire le plus haut dans le Baromètre,
lorfque lesyentsd’eft & du nord-eft foufîlent;
«nais qu’il baiffe le plus dans les grands vents accompagnés
de pluie , fur-tout fi le venreft Sud. n
■ f u Enfin il arrive qu’on éprouve des tempêtes
fflàns voir baiffer le Baromètre ; mais alors elles
;font renfermées dans -un efpace très-petit, &
.fleur durée fe trouve très-courte, »
B « A Genève, depuis onze ans, on a vu le Baromètre
( le 26 Décembre 1778 ) a vingt-fept
pouces huit lignes , & cinq feizièmes .pour la
}>lus grande hauteur ; &. à vingt-cinq pouces neuf
ignés & fix feizièmes pour fon plus grand abaiffef ‘
Ânent, c’étoit le 18 Janvier 1784. »
- « Il faut avertir tous ceux qui fe fervent du
•Baromètre, qu’il eft indifpenfable de le placer de
panière qu’il foit parfaitement à, plomb ou perpendiculaire
au terrein , & qu’il eft dangereux de
Rappliquer contre les murs, parce qu’ils ne font
pas toujours parfaitement verticaux. Il n’eft pas
inoins utile de donner au baromètre qu’on consulte,
une légèrefecouffe avec le bout du doigt pour
rompre l’adhérence du mercure; contre les parois
du tube ; car ^autrement, il pourroit paroître
plus haut ou plus bas qu’il ne dèvroit être réelle-
fnent ; ôn lui découvre même fouvent un pen-
:,:Cnant à monter, quoiqu’il ne monte p as , dans
une convexité qui fe forme fur la partie fup.ép
fieure dé la colonne du mercure. On apperçoilt
f r n.3èlr,è quelquefois qu’il eft fur le point de def-
H r . *"e> quoiqu’il ne defeende pas, par une con- !
«avité qu’on découvre à la même place. Il n’eft
pas néceflaire de faire remarquer qu’il eft iin*
portant de fermer légèrement la partie ouverte où
repofe le mercure pour en écarter toutes lés fa~
letés dont le poidss’ajoutèroità celui de l ’air pour
faire monter le mercure ,. ou dont la ténacité
pourroit faire adhérer le mercure au verre & gô*
ner fes mouvemens. »
tin Baromètre, inventé par R. Boylè dont
ireft queftion dans les tranfaélions philofoohi-
ques, pourroit être aufli employé pour prédire le
tems. Il confifte à tenir toujours dans un bras de
balance fenfible, une boule de v erre, groffe
mince & légère, & un Contre-poids dans l’autre
bras de balance. Quand l’air fe charge, le bras de
la balance , qui contient la boule de verre , s’élève,
; f i l’air devient léger, c’eft le contre-poids
qui monte. Ceci eft fondé fur dès loix de phyft-
q ue , q uil eft inutile de rapporter.
Les gens de la campagne fe procurent une au*-
tre forte de Baromètre, qui eft plutôt un Hygromètre.
Il confifte en une cordé à boyau ten-*
due perpendiculairement & enfermée dans un
Tube de verre. A l’extrémité inférieure eft un
fil-de-fer, auquel eft attaché un plateau rond de
bois mobile, fur lequel font de petites figures
d homme & de femme en matière vitrifiée. Moyen*
nant la tenfion ou la laxité cle la corde à boyau
félon l’humidité, ou la fechereffe de l’air, c’eftr
ou la figure de l’homme bu celle de la femme
qui paroît dehors. L ’ufage. eft de difpofer i l
„Baromètre de manière que par la pluie ou à
1 approche de la pluie ce foit l’homme & par le
beau tems, ou à l’approche du beau tems ce
foit la femme, qui forte.
Connoijfance du tems par les Tdarome.tres naturels.
« Comme il étoit important, pour pronoftï-
quer le tems avec quelque sûreté , de multiplier
les pronoftics autant qu’il feroit pofiïble, afin de
corriger les uns par les autres, & dé fortifier chacun
d’eux par les indices de tous, c ’eft la raifon
pour laquelle j’ai fait connoitré les probabilités que
les inflrumens fourniffoient fur'ce fujet : mais
çopune il eft encore plus intéreflant de pouvoir
augurer le teins fans fe fervir des inftrumens-
qu il eft prefque impoflible de porter toujours
avec fo i, il falloit interroger encore tout Ce qui
peut avoir quelques rapports avec le tems, & v
tout ce qui peut influer fur fes Çhangemens’
• » La chaleur eh favôrifaift*l’évaporation & en
rempliffant l’air de vapeurs, fait prévoir', quand
elle a duré-, les tempêtes & la pluie ; mais la chaleur
humide n’eft'point une clrConftance indiffé-r
rente pour 1’,agriculture , c’eft alors que la végétation
fe déploie avec le plus grand luxe ; la
chaleur dilate les vâiffeaùx,. ' augmente l’irrita-
hilité '7 une plus grande quantité de nourriture
pénètre dans les organes aiff doivent la prépare
r , & qui ont plus de reffources pour la rendre