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veront qu’elle doit en être féparée, foit pour
former un genre diftinél, foit pour entrer dans
un autre genre, (ikf. Reynier.)
CAMBING. Arbre des Moluques, mentionné
dans Rumphius, fous le nom de Capraria, au
vol. 1 y p. 139 de l’Herbier d’Amboine ; mais
fans ligure & fans détail fur les parties de lai
fructification. f v
Suivant ftumphius, eetarbre eft de la grof-
feur d’un homme. Il porte peu de - greffes
branches qui la. plupart font droites. Elles pouffent
à leur extrémité plusieurs rameaux longs'&
verds, noueux à leur origine, & qui. fe caftent
facilement. •. .!
Les feuilles font compofées de huit ou dix
paires de folioles , longues de cinq à .fix pouces,
.fur environ deux pouces de largeur, & quelquefois
terminées par un impair. Ges folioles
font couvertes d’un duvet qui les rend comme
loyeufes. Elles font arrondies par leur bafe,
pointues par le haut, & infiniment dentées fur
les bords, lorfqu-eltes font jeunes; car cette
dentelure difparoît prefqifentiërement dans -les
anciennes folioles.
Ses rameaux font caftants, & remplis intérieurement
d’une moelle fèche & fongeufe.
L’écorce du tronc eft allez épaiffe, d’un verd
noir, remplie d’un fuc vifqueux, qui, en fe
féchant, devient une efpèce de gomme fans
odeur.
Rumphe, de qui nous avons emprunté cette
defeription, dit que perfonne n’a jamais vu les
fleurs ni les fruits de cet arbre; ce qui ne
fuppofe pas qu’il ne fruCtifie jamàis, mais feulement
que fa fructification eft peu remarquable
, ou qu’étant dioiquç, l’Auteur n’a ob-
fervé que l’individu mâle.
UJage. Le1 bois du Cambing eft mol, blanc,
& de peu d’utilité, parce qu’il fe pourrit facilement
quand il çft expofé à la pluie. Cependant
celui du bas du tronc eft affez dur, &
pn peut 1’employer dans la méchanique.
On attribue à l’écorce & aux feuilles de ^
cét -arbre, plufieurs vertus curatives. L’écorce'
fur-tout paffe pour un puiffant remède contre la ;
dyfîenterie. On affure-qu’elle ; guérit cette ma- ;
-lîiclie, quoique1 les inteftins foient déj<i ulcérés.,
Les feuilles, lorfqu’elles font encore jeunes,
cpeuvent fervir d?alimens. Les chèvres en font
très-friandes.
Hiftoriquc. Cet arbre croît-flux Ifles-Moluques. Il
eft encore rare à Amboiney où il eft peu
?ebnnu. ■ .■ ;; ■ ' ■ ■ ’
. Culture. Les habitans jdu pays- où' il. croît,
en plantent quelques-uns dans leurs Jardins,
autour de leurs' màifo'ns^-Ils le cultivent à caufè
rdes propriétés qu’on lui-attribue. Ils le multiplient
de marcottes bien enracinées, parce
•que les boutures réu&ffcnt très-rarement.
c AL
Il n’a . point encore été cultivé en Europe, I
(M . D auphinot.)
CAMBOGE. Cambogja.
Genre étranger de la famille des G uttiers I
voifin des Clufia ,;des Mangouftan & des ToJ
vomites. :.Il n’eft!. encore, compofé que de laj
feule efpèce- fùivante. ■
Cambogë à -gomme-gutte.
Cambogia gutta. L. 'ïj .des côtes du Malabar.
S Le .Camboge eft ,un; grand arbre , dont la]
. cime eft étalée •& touffue. Ses tracines font I
grofles, & tracent à de .grandes diftances à la]
furface de la terre. Elles ; tiennent à un tronc !
dont la circonférence eft ; louven t de dix à douze!
pieds. Il eft recouvert d’une écorce noirâtre él
l’extérieur, rouge en-deftous, & d’un blanc!
jaunâtre près de l’aubier. Ses feuilles font!
oppofées, entières, luifantes, & d’un verdi
foncé. Les fleurs viennent en petit- nombreaux]
fommités des branches. Elles font couleur de]
chair & jaunâtres. : Le .fruit -qui eft jaunâtre,
arrondi , & de la- groffeur d’une pomme de!
calville, a huit, côtes peu Taillantes, & eft]
partagé-intérieurement en huit loges qui rpn-l
ferment chacune une femence oblongue, api
platie , & de couleur bleue.
Propriété, Lorfqu’on fait une incifion à l'écorce]
des racines, du.tronc, &. des-grofles branche«
de cet arbre, il.en découle une ligueur très-1
vifqueufe, fans odeur, & qui, à ce que l’o*
croit, forme, en fe féchant, cette gomme-J
réfine , opaque, & d’un jaune de fafran, quoi]
nomme -gomme-gutte. Son fruit a un goû]
-acideJfort > agréable.
Ufâge. Le bois du Camboge eft employé
dans la charpente & la menuiferie. Les Indien]
mangent, avec plaifir, ,rfon fruit crû, & '4
gomme, réfine qui découle des différentes partie]
de l’arbre, fait un objet de commerce affei
considérable.
Culture. Cet arbre croît naturellement dani
les i Indes orientales,, &' principalement fur j]
côte de Malabar., Il ferpit important,, de 1]
cultiver dans nos Colonies, des Ifles de franc]
& de Bourbon y où en même-tams il pounojl
fervir de'brife-vents autour des habitations.!]
fourniroit une fubftance utile au Commerce«]
aux Arts. Jufqù’à préfent, il n’a point enco]
'été cultivé ■ en Europe. ( M. Thouin.)
CAMCHA. Nom que les Téruvieas donnenl
à l’une de leurs nourritures les plus ufitees,|
c’eft le mays rôti qu’ils mangent en le détretfjl
pant avec la ; Chic a. Voye[ ce ''mot. ( 1 ■
Reynier. )
G A ME A U. Petit arbre ou àtbnttçm <q
Moluques, menaommé dans1 Rumphius, f
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I Snpp• P* I4 l’Herbier d’Amboine , qui paroît
^voir des rappôrts avec le genre des Crotons/
■ mais dont on n’a pas des détails fuffifans pour
Ijonnoître fa fruélification.
Cet arbre eft fort rameux, fou bois eft très-
Jur,* cl’un blapc rougeâtre, noirâtre vers le
Icoeur, & recouvert d’une écorce glabre, brune,
■ fort adhérente & très-amère.
Les feuilles font, alternes, pétiolées, lancéolées,
pointues, entières, glabres & un peu
Ifcrnïées.
Les fleurs viennent en grappes rameufes &
Itermioales. Elles paroiftent de deux fortes, &
■ font-vraifemblablement les unes mâles, & les
laurres femelles, celles-ci produifant des cap fuies
p trois loges. ( M. Dauphinot. )
GAMELÉE, Cneokum. L.
B' Genre de plante de la famille des Thérébint a-
| cées, compofé jufqu’â préfent d’une feule'efpèce,
■ ormant un petit arbrifleau originaire des pays
Jniéridionaux de l’Europe, & qui peut être
■ mplôyé à la décoration des jardins.
■ Ses fleurs ont un calice divifé en trois pièces,
firois pétales plus longs que le calice , trois
jéiamines & un piftil auquel fuccèdé un fruit
formé de trois coques dures, réunies entr’elles,
|& furmontées par le ftyle qüiperftfte.
EJpèee.
i. Camelêe à trois coques,
\Chsoeum tricoccum. L. des lieux pier-
ieux du midi de l'Europe.
| C’eft un petit arbrifleau rameux & touffu,
Jflez fcmblable pour la forme au buis dont
|n fait les bordures. Les feuilles font lancéolées,,
■ effiles, & d’une certaine épaiffeur ; elles paflent
[Hiver fur la plante. Les fleurs fortent à l’aif-
lelle des feuilles fur les, extrémités de la plante,
»lies paroiftent en Mai, & fe fuceèdent pen*
lant l’Eté.
J Culture. On multiplie la Catnelëe de graines
Bue Ion fèmê en Automne, dans une caifte
Ce l’on rentre dans l’orangerie, ou fur une
■ «te-bandé abritée que l’on couvre pendant
WÛver; elles ^ lèvent au commencement du
fnnteins. Lorfqu’on retardé les femis jusqu’au
inntems | on court rifque que les plantes ne
Bvent que l’année fuivanre. On doit femer les
Kaines fur une bonne terre peu fubftancielle, K lur-tout peu fumée, & les couvrir d’un
| e'ui-pouce de terreau. Pendant l’Eté qui fuit,
® doit fareler les jeunes plantes, & les arrofer
l%ie la terre .eft fèche. Aux approches de
i- utoiïiûe, on lève les plantes, du femis, &
Mes replante dans les lieux où on fe, pro-
| e 7 les employer. Depuis ce moment elles
Agriculture. Tome II.
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n’exigent d’autres foins que d’être,, couvertes
pendant l’Hiver, avec de la paille ou des fougères;
mais, pour peu-que le climat foit plus
chaud que celui de Paris, cette précaution
devient inutile, & la Camelée fupporte très-
bien les Hivers.
Miller a obfervé que la Camelée dure plus
long-tems dans un terrain fec • & rocailleux ,
que dans une terre trop fubftancielie. Cette
remarque eft d’autant mieux fondéeque cette
plante s’y trouve dans une fituation plus analogue
à- celle qui lui eft propre. - ' > • '
Ufage. La Camelée formant des touffes d’un
beau verd, quoique peu élevées,- peut très-
bien -fervir pour des bordures de parterres
dans les pays dont elle peut lupporter les
Hiyers. L'inconvénient; de fa délicatefle la ranci
moins intéreflante peur les pays moins bien
firnés. :Cette plante peut encore'prôduire quelques
effets‘ fur les bords ' des bofqpets & dans
les parterres,, entre les touffes de plantes fleuries
j où j par fa teinte foncée , elle jetteroit de
la variété. Toute la plante a une âcre té & une
caufticité qui empêche d’en faire ufagé comme
purgatif. ( M. R e y n i e r . )
CAMÉLÉON blanc. Nom que plufieurs per-
fonnes & particulièrement les Droguiftes donnent
à la Carlina acaulis. L. Voye[ Car line fans
tige, n.° i. ( M. Reynier.')
CAMÉLÉON noir. On nomme ainfi le
Carlina caulefcens. La M. Voye\ Carline cau-
lefcente. n.° i. ( M. Thouin.)
CAMELINE, M y a g r u m . L. B u n i As. L.
Genre de plantes dé la famille des Crucifères,
qui comprend un affez grand nombre
d’efpèces herbacées dont la forme peu élégante
& les fleurs petites & fans apparence- fonr peu
connues ailleurs que dans les Jardins de Bo-.
tanique. '
On diftingue les Cainelinès des genres- voifins
par . leurs étamines fîmples & non fourchues;
leur filique renflée & fans expanfton, enfin par
l’abfence d’échancrure à fon fommet.
EJpèces.
* Silique articulée.
'% V
i. Cameline vivace.
M y a g r u Û perenne. L. ^ en Suiffe & ea
Allemagne.
i . Cameline ridée.
M y a g r um rugofum. L. © du midi de
l’Europe.
3* Cameline du Levant.
M y 4 g r v m orientale. L. © du Levant.
4* CaMBLINS d’Efpagne.
E f f f