
2 ,3 6 B L A
le froment. Le gros Blat eft le maïs. ( M. l'Abbé
T e s s i e r . )
Cette manière de prononcer le mof Bled eft
encore ulitée dans les patois des départemens du
Jura , & du pays de Vaud, c’eft une corruption
& abréviation du mot Bladum aufîi-bien que notre
mot Bled. ( P® R e y n i e r . )
BLAT1ER. Homme qui fait le commerce de.
Bled ; il fembleroit que ce nom eût pris naiflance
en Provence où le bled s’appelle Blat ; ou plutôt
Blatier & Blat ont la môme origine , c eft-à-
dire, le mot latin Bladum bled. Du teins, de
S.-Louis il y avoit à Paris une communauté de Bla-
tiers j. qui avoient des ftatuts. Les Blatiers al- ■
loient chercher lès grains dans les villages chez
les petits propriétaires' où dans les marchés qui
ont peu de débouché & les tranfportoient dans d autres
marchés. Ils les, achetaient un peu moins |
qu’ils -ne dévoient les vendre. Ils les portaient
dans les endroits, où la mefure était la même,
ou bien ils alloient où la mefure étoit grande,
acheter pour .vendre où elle étoit petite ; enfin
ils faifoient des mélanges de grains, qui leur étoient
profitables , ils falfifioient quelquefois môme des
bleds altérés avec des bleds fains, ou du petit
bled avec du gros, ou du bled d’un canton inférieur
avec celui d’un canton Supérieur • ils fe
permettaient de les humeéler d eau, afin | de les
groffir & pour que la mefure en tînt moins. La
Police étoit obligée de veiller de près fur les
blatiers & de les punir rigoureufement, quand on
les prenoit eu faute. Depuis que les provinces dé \
France font percées d’une plus grande quantité _
de routes & de grands chemins, le nombre des
Blatiers a beaucoup diminué. Les fermiers &
métaiers mènent eux-mêmes avec leurs voitures,
les grains de leurs récoltes aux marchés, qui fe
font aufli multipliés. Des marchands deprofef-
fion fe font établis , pour -acheter ces grains &
les revendre, foit dans les villes, foit a des meû-
niers pour l’approvifionnement des villes , foit
même à l’étranger dans les cas d’exportation libre.
^Les Blatiers ne fönt plus que de très-petits
marchands, qui vont encore dans les pays de
mauvais chemins achèter des grains qu ils tranf-
portent à fomme fur des chevaux, des ânes ou
des mulets. (M. l’Abbé Tessier.')
» BLATRER, apprêter le grain, le rendre frais
Si lui donner de la couleur & de la main par
des préparations dangereufes. Ce fecret eft employé
par de petits marchands de grains; mais
la police doit y veiller & les punir, quand ils
font furpris. r> Ancienne Encyclopédie. ( M. I Abbe
T e s s i e r , }
BLATT AIRE, nom que l’on donne affez généralement
aux efpèces de molênes dont les
feuilles ne font pas cotonneufes. Le Verbafcum
b'-attaria, le nigfum, le phceniceum, &c font plus
ponnuç j dans les jardins, fous nom de Blattaires
B L E B L A
que fous leür véritable nom Molène. p0Y,
Molêne. | f M t R e y n i e r . )
-te B LA T TE , infeéle. 11 eft de couleur brune
comme brûlée ; fes antennes longues &. unjJ
furpaflent d’un tiers la longueur du corps j
font eompofées d’une infinité d’anneaux couru
La tête eft petite & prelque entièreifient J
fous la platine du coreelet qui eft lârge & oJj
Ses étuis, de la même couleur que le relie d5
corps, font tranfparens , membraneux, &
courts d’un tiers que le ventre. Du haut di
chacun partent trois ftries principales, & prefqm
toutes trois du même point. L a femelle n’aa
étuis, ni aîles, mais feulement deux moignon
au commencement des uns & des autres ; an
deux côtés du dernier anneau du ventre, (on
deux appendices véficulaires , débordant leva
tre, longs d’une ligne , qui paroiflent fthéstranj
verfalemenL., à caufe des anneaux dont ils foi
compofés. Les jambes font très-épineufes.Ct
infectes fe trouvent communément autour de
cheminées & des.fours des Boulangers. Leur km
fe nourrit de farine, de pâte, & fait beaucouj
de dégâts ; ce qui l’a fait nommer dans b.ea|
coup d’endroits,: la P anmtibe. Elle paroit êtn
très-vorace, puifqû’elle dévore les jeunes veiî
à-foie qu’on a mis éclore, aihfi que leur grain«
Cours complet d’Agriculture, fM. Pabbé Jéssm.
BLATTI, S o n n e r a t iA i
Genre de plante de la famille des Myrtes
auquel Linné, fils, a donné le nom de M. Son-
nerat, Voyageur diftingué, qui a enrichi Fi
toire Naturelle d’un grand nombre d’aninian
& de plantes nouvelles. Ce genre n’eft encoi
compofé que d’une feule efpèce.
BEàtti acide.
S o n n e r A t i A acida. L. fil. fuppl. p.Z^LÜlf
fophora cafeolaris. Lin. fp. pl.
B. Bla t ti. acide à fruit blanc.
S o n n e r a t i a acida alba. de la cote !
Malabar. • : i
Cet arbrifteau ne s’élève guère au-deiius
quatorze pieds. Son tronc eft fort court ; 1 jj
iurmonté d’une cime fphérique, compolee^
branches oppofées & en croix ; ces branew
font courtes, épaiftés-, d’un rouge' brun |
leur jeunefle, & marquées de quatre angles-,
vieilliflant, elles deviennent cylindriques, t»
dures, & fe recouvrent, comme le tronc, j
écorce cendrée,, très-épaifîe. Les feudl® -
oppofées deux à deux, très-rapprocheesles.
des autres, fort épaifles, & d’un veru P^e, u
ont cinq polices de long, fur moitié nipins
geur. Les fleurs, qui font purpurines, ^
apparentes, viennent aux extrémités des j
ches. 11 leur fuccède des fruits pulpeux,
grofîeur d’une pomme d’api, de couleur
Hans leur màmrité, & remplis d’un très-grand
BÏÏÎ^^Les^feuilles de cet arbrifteau font
Ides ainfi que les fruits. Les Malabares font
I r e ces derniers pour les manger avec d’autres
1 rs & Us emploient les feuilles pilées pour
| fi cuiérifon de plufieurs maladies."
i JjS£ De Blatti croît communément au MaËbar
fur le bord des rivières, principalement
Uns les provinces de Pafetirti & de Tivpoutare ;
I il 'fleurit & fruélifie dès la quatrième année qu’il
l aité femé, & continue ainfi jufqu’à l’âge de
|nst ans, ou à-peu-près; Ses fruits font mûrs en
l p a culture de cet arbrifteau eft inconnue en
Hirope, où il n’a point encore été cultivé. Ce-
Blndant nous croyons, qu’en raifon du climat
■ tli il croît, on pourroit le conferver dans les
Mrrcs-cbaudes. Mais comme les graines de tou-
Bfï les plantes de cette famille perdent très-
Kromptement leurs propriétés germinatives, nous
Klnfeiîlons d’en ftratifier les graines qu’on vou-
i dra faire pafler en Europe, pour qu’elles ar-
I rivent toutes germées, & en état de lever. ( M.
■ jkoviy. ).
1 ' BL A Y ELLE, Centaure a cyanus , L. Il y a
■ jj&elques pays, où le bleuet ou aubifoin porte
|e|noin. Voyc\ Centaurée des Bleds , n.^ 30.
I ( iïf. l’Abbé Tessier. )
■ BLA YEOLE, Centaurea cyanus , L. Voye\
I pÈNTAURÉE des Bleds , n.Q 1,0 ;:{M. T ho v in .)
I KLAYER, Seigneur Haut-Jufticier, qui avoit
I || droit de Blairie. Voye\ Bla ir ie . [M, l’Abbé
I Tl S S 1ER.. )
B L É, B l e d ^
I BSuivatit M. Beguilîet, Auteur de Farti'cle Ble\
I PPS l’ancienne Encyclopédiè, le mot françois
I [T ^orIri^» comme je l’ai dit au mot Blat,
I latin bladum ou bldium y termes barbares. On
I B o it autrefois blai. Plufieurs coutumes parlent
I P| droit de Blairie. qui, dans les'unes, eft
I LDe Pre^a^cn en Blé, & dans d’autres, en Ni-
I Klrno's > Par exemple, un droit de pacage fur
I *i.terres moiflbnnéès. Voyei Bla ir ie .. On
I Pi>lf (llie bladum lignifie fruit, femence ; d’où
I K emblaver , c’eft-à dire , enfemëncer, ou
IK r !ver> moiffonner. Le mot latin, bladum ,
I Ifiiuc le m t françois , blé, eft générique. Il
I |fejî)ril!,e fortes- de grains, propres à faire
11» ^°llr en dléfigner la qualité, il fallôit
I i il f r e^ ce '• Bladum frumentiitn' vouloit dire
m m f bladum àb equis, l’avoine ; bladum
I BQ{||h [\ niéteil; bladum hyemaley lé bled
^ ëroTutn s minutum, gros blé' , j
I 00 commerce des blés, ou des grains,
Encore P c - 1non~feu,ement les fromens, mais
W l le l’orge,, l’avoine,.
B L E i 87
Dans les pays où l’on ne cultive que du fei-
gle, il porte le nom de blé. On diftingué mêm*
celui qui fe fème en Automne, de celui qui
fe fème au Printems, par les mots de blé d’Automne
ou d’Hiver, de gros blé, de blé de Printems
ou de Mars, de petit blé. ■ -
On a propofé, il y a quelques années, la
! culture du blé de la Saint-Jean. C’étoit du fei-
gle, qu’ô'n confeilloit de femer au mois de Juin*
Le blé méteil eft le mélange du froment &
• du feigle.
Le bled d’Inde, ou d’Efpagne, ou d’Italie
ou de Turquie eft le Maïs. Vbyei Maïs. *
Trois autres plantes font appelées blé, quoiqu’elles
n’aient point de rapport avec les fro—
mentacées, telles font le blé noir, qui eft le far-
rafin, le bled de vache, efpèce de melampirum>
Le bled d’oifeau, qui eft l’alprfte. Koyq Sarra-
! sin , Bled de vache , Alpiste..
Il faut cependant convenir, qu’en- général,
le mot Blé exprime plus particulièrement le froment..
Dans la majeure partie de la France , fi
l’on prononce ce mot, c’eft le froment qu’on
entend.. Un marché garni de bled, le prix du,
bled 3 la moiffon du bled s le bled carié, retrait
, Sic. Le bled d‘Automne ou d’Hiver, le bled
de Mars ou Avrillet, S/c. Toutes ces- manière*
de parler ont le froment pour objet.
Cependant, pour éviter toute équivoque, je
traiterai- du froment,. au mot froment, où je
„tâcherai de développer, le mieux qu’il me fera,
poflible, ce qui concerne cette précieufe graminée.
( M. l’Abbé Tessier. )
BLED cornu- Voyei Ergot. ( M+ l’AbM
Tessier. )
BLED DE VACHEEfpèce
de mélampyre , dite malampyre dés
champs, du Diélîonnaire de Botanique; Mclam~
pyrum purpurajcejite coma, Tour. Melampyrunt
arvenfe , Lin. On lui donne des noms différens,.
félon lès differens pays. Les principaux font
ceux de queue de renard, queue de loup, rougeole,
rougette, herbe rouge, cornette, mahon.
Cette plante, en certaines années-, & en certains
terreins , eft d’une abondance extrême. Elle-
croît au milieu dès grains , & fur-tout des fro—
mens.'Comme elle influe fur le prix des grains,,
& fur la qualité du pain, il m’a paru utile
d’en- étudier la végétation, & de la fuivre auffi-
loin qu’il feroit poflible. Je n’y fuis pas encore
parvenu tout-à-fait; mais-j’efpère qu’avec le teins-
j!apprendrai' à la connoître parfaitement. Au:
refle, en rendant compte ici de mes recherches
je mettrai peut-être quelqu Agriculteur inftruit
fur la voie-des expériences à faire, pour indiquer
lès moyens les plus efficaces- d’en purger
les moiflons.
M- 1 Abbé Rozîer, Cours complet £ Agriculture