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C’eft pourquoi il eft très-recherché, & employé
dans les Antilles, principalement pour
bâtir. L’efpèce, n.° 20, eft un bel ornement
pour nos ferres-chaudes, quand on parvient à
l’y faire fleurir. Son bois, fur-tout celui des
variétés B & C , efl reclierché pour les meubles
& pour la teinture. L’efpèce, n.° 24, efl
un des beaux ornemens de nos jardins -, elle en
très-propre & s’emploie ordinairement à couvrir
des murailles , à 'former des portiques & :
des tonnelles, qui font un très-bel effet dans j
les bofquets d’Eté. La beauté des pamcules de
fleurs do l’efpèce, n.* 25 , donne lieu de préfumer
quelle tient une place diftinguée dans
les jardins d’agrémens de la Chine. L’efpèce,
n.° 16 , lorsqu'elle efl en fleur, orne nos ferres
chaudes très-agréablement. Dans 1 Inde &
le Malabar, on vante les feuilles de l’efpèce , |
n.° 28, appliquées en cataplafme, pour guérir .
les ulcères. Le bois de l’èlpèce, n.° 32, qui
efl léger & tendre , efl très—aifé à travailler ^ :
on en forme dans les pays où il croît -divers
uflenfiles commodes. Les fleurs de 1 efpèce,
n* 33 , jetées dans l’eau , lui communiquent
une odeur agréable. Dans le Malabar , on fe fert
ordinairement de cette eau , pour arrofer les
Temples le matin, & en corriger & aroma-
tifer l’air croupiffant. Le bois de 1 efpèce, n. 36,
qu’on préfume être celui connu en Europe ,
fous le nom de bois de Jacaranda, y eu eftimé
pour la marqueterie-, il y en a de deux fortes,
l’un blanc, & l’autre noir-, tous deux font durs,
marbrés & fort beaux. Celles d entre les autres
efpèces, qui font cultivées en Europe, tiennent
une place dans les jardins & ferres des curieux ,
& dans les écoles de Botanique. (M. Lancry.)
BIGOT, Infiniment de culture des environs
de Montpellier. Il a deux fourchons étroits &
quarrés, terminés en pointe • il fert principalement
à défricher ou à rompre, à défoncer,
les terres novales, ou celles qui font trop
battues. On s’en fert encore ailleurs que dans
les environsde Montpellier. {M.. l'A b b é T e s s i e r .)
B I H A I , H e 1 1 c o i n a .
Genre de plantes unilobées, de la famille
des Bananiers , avec, lefquels il a beaucoup
de rapports, ainfi qu’avec le Ravenàle,
Il comprend des plantes herbacées, vivaces,
oaiginaires des climats les plus ;chauds, qui exigent
ici la ferre-chaude, . & qui, malgré tous
Jes foins de l’Amateur, ne nous donnent jamais
de graines capables de les reproduire. -
Celles de ces plantes qui s’élèvent le plus ,
n’excèdent guère la hauteur de dix à douze
pieds- La longueur des feuilles varie ^ dans les
différentes efpèces, depuis fix à fept pieds, juf-
B I
qu’à un pied de long. Cës feuilles fotitfimpWj
& engainées à leur bafe. La réunion des gainesi
des .anciennes feuilles, en ^s’enveloppant l’unç!
l’autre, forme une tige plus ou moins groffe-j
toujours fimple, fans rameaux, & couronné
par les feuilles.
Du milieu de ces feuilles fortent de beau*
épis, formés de fpathes membraneux, plac&
fur deux rangs oppofés , & qui renferment
cun un grand nombre de fleurs,- dont les cou-;
leurs font en général affez agréables. Ces fleuR
reflemblent lin peu à cellès des liliacées. Elles
font monopétales, tubulées, compoféesde dent
pièces inégales, & renferment un ovaireaccoi*
pagné de deux folioles, & de cinq étamines
fertiles.
' Cet ovaire devient par la fuite un fruit charnu,
triangulaire, qui fert d’enveloppe, a trois femen-
ces oblongües, dures & très-raboteufes.
Les Bihais fleuriffent rarement en Europe;
mais la beauté feule de leur feuillage doit les
faire rechercher dans les ferres, dont iis for*
n^ent un des principaux ornemens.
Efpèces & variétés.
1. Bihai- des Antilles.
HeziconiA Caribesa La M- Diél.
B. Bihai des Antilles, noirâtre.
H e z i c o n i a Cariboea fubnigra.
C . Bihai des Antilles, .panaché.
Heziconia Cariboea variegata. % des Antilles.
. •. * p i
2. Bihai à feuilles pointues.
Heliconia bihai. L. F. c2 f de l’Amérique-Mf
ridionale. ^
3. Bjhai des Indes.
Heziconia Indica. La M. Diét. Qf desMoln*
ques & des Indes Orientales.
4. Bihai des Perroquets.
Heziconia Vfittacorum. L. de Surina®
5. Bihai velu.
Heziconia hirjuta. L. Qfi de l’Amérique Me
ridionale.
Dejcription du port des Efpèces.
1. Bihai des Antilles. Cette efpèce efl Ml1’
remarquable" par la grandeur & la beauté
Tes feuilles., ^ , .. . ^ , ,.
La tige monte environ à dix ou douze pF
de haut. Elle efl très-mince par elle
mais elle .-efl recouverte., dans_ fa partie j J
rieure, par les gaines des anciennes fÇ* |g
qui furvivent à leur chûte, & qui, en |
mulant les unes fur les, filtres , ,parvienn ^
former, jufqu’à la hauteur de cinq Piecbÿ^
b 1 h
l'nèM de tronc, de la grofleur de la cuiffé ,
I L verd noirâtre ou rougeâtre.
■ Ces graines font longues : elles fe rétreciffent
fa, s’écartant de la tige, & forment les pétioles
les feuilles qu’ils traverfent dans toute leur
»ngueur.
■ Les feuilles ont fix à fept pieds de long, fur
In pied & demi de large , dans toute leur lon-
lueur Elles font arrondies aux deux extrémités
farinées, & ont, de chaque côté, un grand
Einbre de nervures fines &, tranfverfales. _
■ C’eft du milieu de ces feuilles que fort une
Ifpècede hampe, qui foutient à fon fomrnet
Lun bel épi droit , agréablement coloré, & long
■ ’environ deux pieds. Il efl compofé de fpathes
pembraneux, fitués alternativement fur. deux
I1125 oppofés, affez près les uns des autres.
Chaque fpathe contient des fleurs nombreufes,
• entrées les unes contre les autres, entre des
■ pailles fpathacées. La corolle efl d’une couleur
Brdâtre, & les étamines font blanches, avec
lies anthères jaunes.
■ Le fruit efl une cap fuie charnue, bleuâtre,
I trois angles.'. Elle renferme trois femences ob-
ftngues, dures & ridées.
■ Les deux variétés ne diffèrent de l’efpèce que
[par la couleur des. fpathes^ qui font écarlattes
Bans l’efpèce, noirâtres dans la première va-
Rété, & comme panachées dans la fécondé.
■ Cette belle plante efl commune aux Antil-
[les, où elle croît dans les bois humides & les
peux fangeux. Aublet dit qu’elle, efl aufii cul-
f dvée à rifle de France.
■ 2. Bihai à feuilles pointues. Cette efpèce yient
de l’Amérique Méridionale, où elle efl connue
Rus le nom de Balisier. Elle reffemble, par
gon port, au Bananier. Sa hauteur varie entre
Bois & huit pieds.
■ Ses feuilles font radicales, oblongües, & poin-
|ifies aux deux bouts, de la longueur de leur
Bétiole. La hampe efl droite, & foutient des
B a th e s membraneux & rougeâtres, qui contiennent
des fleurs de couleur de fafran , avec une
languette interne, libre & bleuâtre.
■ 3- Bihai des Indes. 'Cette efpèce reffemble
Beaucoup â la précédente par la forme de fes
ijeurs: mais elle en diffère par fa tige ridée
jju rude au toucher, & par le petit nombre
®e$ fpathes communs qui enveloppent les fleurs.
• 4- Bihai des Perroquets. Les feuilles radicale
de cette efpèce font lancéolées, mais arron-
|jes à leur bafe. Elles reflemblent à celles du
■ alilier, & n’ont qu’environ un pied de long.
• ^.en fort une tige Ample, liffe, cylindrique,
:grpie de trois ou quatre feuilles alternes ,
Soignées les unes des autres, lancéolées
p P ,en deux dans leur longueur.
I A&ncuiturt, Touie II,
B I H *75
Los pédoncules naiffent dans les aiffelles des
feuilles, au nombre de quatre ou cinq, qui
fupportent chacun une: fleur, agréablement panachée
de jaune & de rouge.-
Les capfules, qui forment le fruit, font triangulaires,
obtufes ou tronquées fupérieurement,
& très-glabres. Elles font à trois longés, dont
chacune renferme une femence oblongue attachée
au fomrnet de la loge , & munie, au
point de fon infertion, d’une glande creneléè.
5. Bihai velu. La tige & les feuilles reffem-r
blent à celles des autres Bihais. Mais l’extrémité
de la tige qui porte les fleurs, & qui
a fept ou huit pouces de long, forme une efpèce
de zig-zag , par les articulations épaiflies
dont elle efl garnie fous chaque fpathe. Ces
fpathes font alternes , diftiques, couverts de
poils le long de leur faillie inférieure, & diminuent
de grandeur, à mefure qu’ils approchent
du fomrnet de l’axe qui les porte.
Les fleurs naiffent dans les aiffelles de cet
fpathes, au nombre de neuf à douze. Elles font
portées par autant de pédoncules courts, très-'
velus, & munis de chaque côté d’une rangée
d’écailles fpathacées, en alêne , planes & plus
courtes que la fleur.
La corolle efl courbée & formée par deux
pétales hériffés de poils.
Le fruit reffemble entièrement à celui de l’ef*
pèce précédente, fi ce n’eft qu’il efl chargé extérieurement
de poils courts.
Culture. Ces plantes fe multiplient de femen-
ces, qu’il faut néceffairement faire venir de
leur pays natal -, celles qu’elles produifent en Europe,
quand par hafard elles en donnent, ne
parvenant jamais à leur parfaite mâturité. On
fème ces graines aufli-tôt qu’on les reçoit, dans
des pots remplis d’une terre fubflantieUe & légère,
que l’on enterre dans la couche de tan
de la ferre-chaude. Lorfque le jeune plant a
acquis affez ,de force, on le repique féparé-j
ment dans des pots affez grands, pour que les
racines, qui font très-abohdantes, puiffent n’êtro
point trop gênées.
Si l’on veut hâter leurs pfogrès, & leur faire
donner plutôt des fleurs, après les avoir laiffd
croître pendant quelque tems dans les pots ,
& quand elles ont pouffé de bonnes racines ,
on les enlève avec leur motte, & on les plante
dans la couche même de tan de la ferre-chaude p
en obfervant de mettre un peu de vieux tan
contre leurs racines,, . pour que leurs fibres puiffent
pénétrer plus facilement. Quand la couche
a befoin d’être renouvellée avec du tan nouveau
, il faut en laiffer une affez grande quanr
tifé de vieux autour des racines, non-feulemeiH
pour ne point k» endommager en l’enlevan«,
M m