
les replante fur-le-champ, chacune à part, d'ans
un pot rempli avec la terre indiquée , en ayant
loin de ne laiffer les racines expofées à l’air
que pendant le moins long-teins qu'il eft p@i-
üble. Immédiatement après cette tranfplanta-
tion , on arrolè les jeunes plantes avec un ar-
jrofoir à pomme, dont les trous l'oient très-fins,
& qui verfe l’eau en forme de pluie douce -,
puis on tranfporte, au même inflant, les pots
fur une couche tiède auffi couverte de chaflîs,
dans le terreau de laquelle on les enterre auffi-
tôt jufqu’à leurs bords. On les abrite des rayons
du forai par des paillaffons, & on les arrofe
légèrement foir & matin, jufqu’à ce que là
végétation des plantes indique qu’elles ont pouffé
de nouvelles racines ; après quoi l’on ôte les
abris par degrés, & l’on arrofë moins fouvent.
On proportionne enfuite la quantité d’eau qu’on
leur donne , à la vigueur, ainfi qu’à la chaleur
& à la féchereffe de faifon. Beaucoup de .chaleur
& d’humidité font végéter ces plantes très-
vigoureufernent. Depuis le moment que les plantes
font bien reprîtes , on doit les faire jouir de
l'air & du foleil chaque fois que la chaleur de
l’atmofphère le permet ; afin de les empêcher
de s’étioler, & qu’ellês puiffent prendre de la
confifiance : il eft bon même de lever entièrement
les panneaux des chaffis lorfqu’il tombe des
pluies douces en Mai & en Juin. Quand la
chaleur de l’atmofphére eff fixée à douze dé-
grés , fùivant le tlièrmomètre dé Réaumur, on
pourra les laiffer entièrement expofées à l’air
fibre -, elles pourront même alors fe paffer de
la couche & être tranfportées en plein air, foit
à leur rang dans les Ecoles de Botanique, foit
pour le mieux à l’expofition du midi. A cette
dernière expofition, elles .poufferont vigoureufe-
snent & perfectionneront leurs femcnces en plein
air j pourvu qu’on, les arrête copieufement
pendant les grandes chaleurs. Pendant le mois
de Septembre , il faut beaucoup modérer lés
arrofemens , afin* que les plantes puiffent s’endurcir
fùffifamment pour être en état de réfif-
ter à l’Hiver fubféquent. Il eft utile pendant le
même mois, de mettre fur un bout de couche
chaude les pots où font contenues les plantes
qui ont fleuri : Ce foin contribue à. la perfection
& à la plus parfaite maturité des lemèn-
ces. A la fin de Septembre, on rentrera les
plantes; dans la ferre-chaude où elles doivent
paffer l’Hiver, & dont la chaleur habituelle
fera de huit a*dix degrés. On les placera fur
Jes tablettes de le ferre. Pendant cette faifon ,
on les arrofera très-modérément , & feulement
au befoin , en leur donnant très-peu d’eau à-la-
fois avec un arrofoir à goulot, fans mouiller aucunement
les tiges &branéhes, On ne leur donnera
de l’eau que lorfque la terre des pots fera affez
fèche, pour qu’en y enfonçant le doigt à un
pquee de profondeur , on ne fente aücqne hunudité.:
On rie fort ces plantes de cette fern
qu’à la fin de Mai * lorfque la chaleur de l’at
mofpbère eft fixée à dix degrés tant le jour qud
la nuit. A cette époque, on eboifit pour les;
lortir & les mettre en plein air, un tems couvert
, ou encore mieux , le moment d’une pluiel
douce. Avant de les forrir, il faut avoir la pré-i
caution de les aérer fouvent pendant une
zaine de jours pour les endurcir un peu
difpofer à cette fortie. En les for tant ony
place à l’ombre, où il faut les tenir pendant!
environ quinze jours, avant de les expofer an
foleil, qui les endommageroit fi elles y étoitnj
expofées plutôt. Lorfque les racines de ces plan-,
tes font parvenues à remplir la capacité des!
pors où elles font contenues, il faut les met-]
tre dans des pots plus grands, qu leur donner!
un demi-change , fuivant l’étendue qu’auronl
acquife leurs tiges & rameaux. V o y t \ RempoJ
tage & demi-change. Le tems le plus favo4
rable pour l’une ou l’autre de ces deux opéra-]
tions eft le commencement de Septembre , ol
encore mieux le mois de Mai. Immédiatement!
après l’une ou l’autre de ces opération», om
abrite les plantes des rayons du foleil jufqu'â
ce qu’elles foient rétablies de la langueur paf-1
fagère qui en réfui te, & qu’on juge à leur vé
gétation qu’elles ont pouffé de nouvelles racines.
, i
! Comme cette plante fe multiplie très-facile;
ment par- fes fçmences, on ne la multiplie paj
ordinairement par drageons enracinés,,ni pa'
marcottes, ni par boutures. Si l’on veut fe fer;
vir d’une de ces trois voies de multiplicattonl
on fe conduira exactement fuivant la méthod'
indiquée pages 537 & 538* du -prêtent volum-j
pour les efpèces de Cadélari, n.os 3 > 5 &
& quand les plantes de Capraire qu’on aura \
tenues ainfi, feront fùffifamment pourvues L(
racines, on les cultivera exactement de la mêfi
manière .que je viens de dire, qu’il faut ciutii
ver les plantes obtenues par la voie des femeoe
ces. . ; ■
On ignore la culture qui couvrent dan
climat de Paris, aux efpèces de Capraire, n.” :
3. Mais 1 eft probable que lorfqu’on poffédcral
plantes à Paris-, puifquelles croiffent naturel^
ment à la même latitude que la Capraire bifloj
il conviendra de leur adminiftrer la culture d,
taillée ci-deffus pour celle-ci, en modifiant
culture fuivant la Nature herbacée annuelle J
vivace de chacune de ces, deux efpèces. On Pfjj
préfumer que la culture de l’efpèce, n.° h Cl-
moins aifée que celle des deux autres, pj.
qnë les plantes, aquatiques de la zone rornde 10 J
en'général, celles qui s’élèvent le plus dij0|
ment dans nos ferres. Il eft à préfumer auiüqj
! la Capraire , n.° 3 , dont les tiges font remp^
& radicantes, pourra fe multiplier aifément p
I fragmens enracinés de ces tiges, fuivant b
Lhode indiquée » page 537, col. ï du présent vo-
jjunie pour les efpèces de Cadélari, n.os 11,13& 14,
b qu’il fera à propos d’employer pour fes. tiges lès
feins indiqués au même endroit pour celles de ces
Lois efpèces de Cadélari. Quant à la chaleur
convenable pendant l’Hiver à ces deux efpèces
de Capraire, n.os 2 & 3 , on fera bien de leur
adminiftrer d’abord une chaleur habituelle de dix
p douze degrés, qui eft une température moyenne
Entre celle, qu’exigent les plantes lesplus délicates
de la zone torride, & celle dont fe contentent les
inoins délicates de la même zone, fauf à augmenter
ou diminuer par la fuite ce degré de.chaleur
pour chacune de ces deux efpèces fuivant
’effet qu’il produira fur elles.
1 ’ U fa g e s . '
La Capraire biflôre, n.* 1, eft connue en
jr.érique , fôus le nom de T h é T A m é r iq u e ,
wnme j’ai déjà dit. Elle y eft encore nommée
iulgairement par les Colons François , T h é d e s
'îles, T h e d u P a y s . M. le Romain affure , dans
.’ancienne Encyclopédie, que nonobftant ces
^nominations, cette plante n’eft d’aucun ufage ■
oiverfellement connu en Amérique. Mais M.
amarck affirme que -lès Américains fe fer- .
pr de fa feuille comme nous nous fervons en
pirope du thé ordinaire: Feuillée rapporte qu’en
Dp on commença au Pérou à fubllituer l’uiage
l’infufion de cette plante à- celui du thé de
I Chine qu’on abandonna bien-tôt pour elle,
que cet ufage y devint en peu de tems fi com-
Jn,que deux ou trois ans après , lorfqu’il partit
ce pays, on n’y parloir plus que dû thé de la
rière de Lima : Pouppé Defportes la met auffi
a nombre des plantes médicinales de Saint-Do-
JiDgue ,• fous le nom de Thé de l’Amériques
Çpmmelin rapporte qu’en 1690 il eut entre fes
^ins une petite caiffe , venant d’Amérique , qui
Soit remplie de feuilles de cette plante defféchécs
^préparées à la manière du thé; fait dont Com-
jFn ignoroit la raifon, & qui indique auffi
lulîencc de l’ufage dont il s’agit : enfin, Rivant
[• Jacquin , plufieurs Colons en Amérique font
ns l’opinion que cette plante eft le vrai thé
•a Chine, quoiqu’elle en diffère fi cohiidé—
hlement par fa faveur & à tous autres égards,
nvant Commelin , -les chèvres font très-avides
-tte plante, ce qui -l’a fait nommer C a b r itta
pleshabitans deCaraçao &des Ifles adjacentes:
* aftftî de cette particularité que lui vient fon
Jj1 de Capraire.
privant Rumphius, la Capraire des Indes, n.° 3,
remployée en Médecine, dans les pays où elle
1 naturellement. Elle cil èflimée, dépurante
ms cas d’ulcères dé nature dartreufe. Il y a
i05 Ges pàys im-cas difficile d’ulcère malin lors
_ ms pieds font couverts d'un grand nom-
■ ’ûe phftuîes qui démangent, s’étendent beau-
1 coup en peu de tems, percent la peau > & enfin
j cauicnt une ulcération. Ce,mal eft produit pâr
| de petits cjirons ou de petites mites qui fegliftcnt
j & rempent fous la peau, ■ & qu’on nonime vul-
1 gaircmem, poûs fauvages. Ceux quiffonr les plus
| lujets à ce mal, font les femmes, les ehfans, &
j autres ayant la peau molle, lorfqii’ils marchent
dans les bois où il y a une,grande quantité de cas
petits infeéles prefqu’invifibles, lefquelss’iofinuent
dans la peau, fur-rtout aux endroits où elle eft
molle , & y pénètrent fi profondément ,..qu’,on ne
peut les en retirer, Lprfqu on néglige de tuer
incontinent ces infeéles, foit en brûlant la pea,u
à ,{’endroit du mal, foit en la frottant avec du
fuc de limons, ils rongent la peau fous les ongles,
& en peu de tems y caufent un ulcère rongeant.
Dans ce cas, on- prend le fuc de cette efpèce de
Capraire, & on l’introduit dans l’ulcère, foit.feul,
foir avec l’huile de Cocotier • & l’on applique fur
l’ulcère;les feuilles de la mêmeÇàpraire. jConti e les
ulcères des ongles &. leurs contufions, on pile les
feuilles de la même efpèce avec un peu de racine
de C u r c um a , ony ajoute quelques gouttes
d’eau falée , on fait chauffer le tout & on l’applique
fur le .mal. On emploie le même remède
contre les ulcères charbonneux & contre les panaris.
Après la chûte de l’ongle , on apnlique fur
le mal Jes feuilles de cette^Gapraire pilées», aux-
quelles/on peut ajouter utilement une couple de
petites feuilles de C y p r iis , ( L a u fo n ia f p in o fa .
L in . ' ) Ce remède eft eflime contribuer À la génération
.d’un nouvel ongle , &c. (Af. L a m c r y .)
CAPRIER, C a p p a r i s . '
Genre de plantes qui.eft, fuivant M. de Juf-
fieu , i.° de, la famille de celles qui font bilobées
, pqlypétaiées, .à * étamines hypogynes ou
inférées au-deftous du germé : 2.0 Dé là famille
des Câpriers. Ce genre a, .comme ceux • de là
même çlafle, les anthères diftinéles, le germe
fttpérieur au calice, &c. : & il a, comme ceux
de la même famille, le ftigmate .fimple , le fruit
à une loge , contenant un grand nombre de
femences attachées à fes parois ; l’embrion fans
périfperme, recourbé, ayant la racine dirigée
vers les lobes, les feuilles, alternes. Ce genre fe
diftingue des autres,de la même famille., par
les caractères fuivans : la fleur a Ton calice à
quatre feuilles, ou partagé en quatre pièces ,
à folioles concaves, dont les deux inférieures
font bdlîues à la bafe ; fés pétales aii nombre
de quatre , grands ; fes étamines nombreufes „
à longs filaments; le germe porté fur un pied
qui ne porte pas les étamines, & qui eft glanduleux
à fa bafe du côté des folioles boffues du
calice; le ftyle nul ; le ftigmate en forme c\e tête.
Le fruit des efpèces comprîtes par Tournefort
dans fon genre C â p r i e r , eft en forme de baie
ovale ou fphérique ; celui des efpèces compiifes