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en obtient davantage. Le contraire a lieu quand
les chaleurs fe rapprochent Ces dernières remarques
font extraites du Voyage de M. Vaillant
dans l’intérieur de l’Afrique.
Quand on nourrit des vaches de fainfoin, qui
efi très-iubilanciel, elles produifent plus de lait
que fi on les nourriffoit de pois ou de choux.
One vache fraîchement vélée diffère beaucoup
d’une vache prête à vêler, quanta la quantité du
la it, puifque dans la dernière cette quantité efi
quelquefois réduite à zéro.
Engrais des Veaux.
Les veaux font deftinés ou pour être livrés
jeunes au boucher, ou pour être élevés & pour
perpétuer l’efpèce.
Parmi les veaux qui doivent aller aux boucheries
, les uns, & c’eft le plus grand nombre,
y font portés après avoir feulement teté leurs
mères un mois ou fix femaines, quelquefois moins
quand on efi prefl'é de laitage ; ces veaux font
ed chair, mais ne font pas gras. D’autres font
engrailfés avec un foin particulier. On connoît
ces derniers à Paris fous le nom de Veaux de
Pontoife , parce que les environs de Pontoife en
fourniffenf beaucoup. Je donnerai quelques détails
de la manière dont onles engraiffe: ils feront
puil’és dans des réponfes que m’a faites M. le,marquis
deGrouchy,dont la terre efi auprès dePontoife.
Veaux de Pontoife.
L’ufâge d’engraifler les veaux dans ce canton
cft très- ancien. On ignore l’époque où il a commencé
& celle où il s’efi introduit. Deux raifons
ont déterminé fans douté quelques cultivateurs
inteliigens & calculateurs à tirer ce parti de leur
lait ; l’une, qu’ils étoient trop loin de la capitale
pour le vendre à des laitières ; l’autre , que leur
fait étant de mauvaife qualité, vraifemblablement
à caufe des pâturages, ils ne pouvoient avan-
jageufement le convertir enbeurre& en fromage.
C ’eft par un principe qui a du rappport avec
celui-ci, que les Limoufins vendent leur foin
à Paris, en le faifant paffer par le corps des
boeufs qu’ils engrailfent. Les profits qu’on a vu
faire aux premiers ont fervi d'appas & d’encouragement
aux autres.
On ne laiffe point teter les veaux qu’on
engraiffe, On les fièvre de mère dès le moment
de leur naiifancè. Mais on leur fait boire dans
des fceaux du lait forrant du pis fans le paffer,
en en réglant la quantité fur leur .âge & leur
appétit. Dans les premiers momens, c’eft le lait
de leur mère qu’on leur donne; s’il ne fnfHr
pas, on en prend à une autre vache fraîchement
vélée. Dans la fuite, on leur fait boire du lait
qui a plus de confiftance.
• S’ils ne veulent pas boire feuls, on leur paffe
1 os doigts dans la gueule en inclinant le vaiifeau
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plein de lait. A la faveur de ce petit artifice
plufielirs fe déterminent à avaler ; il y en a qui
le refufent conftamment. On n’a pour ceux-ci
d’autre moyen que de les faire teter leurs mères,
L ’ufage efi de leur porter à boire le matin
à; midi & le foir pendant le premier mois, 8c les
deux mois fuivans le matin 8c le foîr..
Les mâles 8c les femelles peuvent également
engraiffer, pourvu qu’ils foient d’une bonne nature
; il y en a qui engrailfent difficilement.
Dans les premiers quinze jours un veau con-
fomme fix pintes de lait par jour* mefure de’
Paris; 8 pintes dans les quinze jours fuivans &
dix pintes julqu’à ce qu’on le vende.
On nourrit ces veaux en Hiver, de la même
manière qu’en Eté.
Lorfqn’on a fuffifamment de lait, on ne leur
donne pas autre chofe; lî on en manque, on
ajoute à leur nourriture une pinte d’eau avec
3 ou 4 oeufs par repas. On affure qiî’aux envi*
rons de Rouen, on leur donne du pain à chanter
avec du lait.
Chaque fois qu’on les fait boire, on les bouchonne
8c on répand de la litière fous eux.
On les tient dans un endroit, qui n’eft ni
trop chaud, ni trop froid.
La plupart des vaches des environs de Pontoife
viennent de la baffe Normandie. Elles peu*
. vent, bien nourries, donner n pintes de lait,
c’eft-à-dire 36 livtes, quand elles font nouvellement
vélées. On leur fait manger du fon en
Hiver 8c de bonne herbe en Eté.
Les fermiers qui engraiffent des veaux, en
engrailfent autant que le lait de leurs vaches le
leur permet. Ils achètent des veaux de différent
âge aux particuliers, pourvu qu’ils foient encore
veaux de lait.
On les vend ordinairement quand iis ont trois
mois, à des bouchers ou à des marchands, qui
les portent à Paris ou à Verfailles. Ils en donnent
un prix proportionné à leur poids 8c à la faifon
où ils font plus ou moins de débit.
A fix femaines, un veau engraiffé, de groffeur
moyenne, peut pefer de 80 à 90 livres, 8c à
trois mois de 120 à 130 livres.
Il efi de meilleure qualité quand il efi tué fur
le lieu, où il a été nourri. 11 faut avoir l’attention
de le laiffer faigner le plus qu’il efi pof-
fible ; on le fufpend la tête en bas 8c on le conduit
dans une charrette fur beaucoup de paille.
Avec ces foins, la chair efi belle, blanche,
tendre 8c bonne.
Education des élèves.
Pour perpétuer l’efpèce des bêtes à cornes,
on élève des femelles 8c des mâles, dont quelques-
Iuns refienr taureaux, 8c les autres doivent être
châtrés pour faire des boeufs de travail. Ils exigent
les mêmes foins dans leur jeuneffe. Pour élever
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préfère-les veaux nés aux mois d’Avril, Mai
A Juin. Ceux qui naiffent plus tard ne peuvent
acquérir affez de force avant l’Hiver; ils lan-
éument de froid & périffent. Beaucoup de fermiers
les laiffent têfèr leurs mères fix femaines,
ou deux mois. .
Il y a, des veaux qui tètent,avec une grande
'facilité- mais il en y a, qui ont bien de la peine
fà prendre le pis. On leur examine l’intérieur de
[la bouche-, fi on y apperçoit des barbillons, on
les coupe. Voye[ Barbillon. Quand la mère
'va au pâturage, on la ramène pour foire téter
fon veau. Elle en prend tellement l’habitude,
quelle revient d’elle-même. Si elle refie à l’érable,
on délie le veau à certaines heures, afin
Iflu’il tête. Car on le tient dans la même étable
réparé d’elle.
D’autres fermiers sèvrent de mère leurs veaux
:en naiffant, comme on sèvre les veaux, qu’on
yeut engraiffer, 8c elles leur font boire du lait
!de la même manière. Madame Cretté de Palluel,
[qui a donné un mémoire fur l’éducation des
geniffes, regarde comme un abus impardonnable
[de laiffer têter les veaux, foit qu’on les deftine
| aux bouchers,, foit qu’on les deftine à être élevés,
plie allègue pour raifons de fon opinion, 1 .° que
je veau, qui tête* donne dans le pis de fa mère,
[des coups de tête, affez violens pour y faire des
[çontufions; 2.0 qu’accoutumé à têter on ne le
[sèvre que difficilement; 3.0 que la mère privée
|de fon veau, trois ou quatre heures après fa
[naiflünce, ne s’y attache pas 8c retourne au tau-
ireau plus promptement que celle qui donne à
[têter. Ces deux dernières raifons me paroiffent
les meilleures; la dernière fur-tOut efi une raifon
[d’économie, qui a bien de la force. Je fais que
[ dans la Suiffe, 8c maintenant dans beaucoup de
fermes en France, on préfère de faire boire les
l'y eaux.
[ On règle leurs repas; cm leur donne, comme
aux veaux d’engrais, autant de lait, qu’ils en
peuvent boire. Si on leur donne des oeufs crûs,
[ils n’en viennent que mieux. La dofe efi de deux
©u trois par jour pendant un mois. Dans quelques
[cantons de la Franche-Comté, après avoir laiffé
: têter les veaux 15 jours feulement, on leur fait
| prendre de la foupe, faite avec du pain 8c du
riait, auquel on ajoute un jaune d’oeuf, pour
iprévenir la diarrhée; c’eft au propriétaire à cal—
feuler, s’il a plus de profit à les nourrir abon-
j-^ntent, afin de les vendre plutôt, de les mieux
!des C j°üir plus du produit
[ Au bout de fix femaines, on sèvfe, les veaux
|qu on laiffoit têter , 8c on les met( a’îa nourri-
[pire- de ceux qu’pn a fevré.dès leur naiffance;
;:s ais M tr?uve que c’eft févrer trop-tôt de mère I
|P premiers. Ils formeroiént .de plus belles ,
ces> fi on les laiffoit têter deux oti trois mois. 1
donne aiyc u#s, comme aux autres,, un quart ;
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d’eau mêlé avec le lait ; de femaific en femainey
on augmente la quantité d’eau, jufqu’à ce qu’on
n’y mette .prefque plus de la it, obfervant de
donner l’eau, fur-tout dans le commencement
à un dégré de chaleur égal à celui du lait qu’on
vient de traire. A mefure qu’on diminue la proportion
du lait, on rend la boiffon plus nour-
riffante d’une autre manière. Dans le mélange on
délaie de la farine.de froment, en petite quantité
d’abord, puis en plus grande quantité, quand
on a totalement fupprimé le lait, pour ne plus
donner que de l ’eau. Les veaux peu-à-peu s’accoutument
à manger. Alors on leur donne du
fon, Sêl^le fourrage le meilleur, de là gerbée
d’avoine avec fon grain, ou du lentillon. A l’âge
de trois à quatre mois, ils font affez forts pour
être à la nourriture des vaches, & pour aller
avec elles au pâturage, pourvu qu’il ne foit pas
éloigné ; car ces jeunes animaux exigent encore
dés ménagemens. On évite de les tenir dehors,
aux heures où il fait froid. Le premier Hiver
efi le feul qu’ils aient à redouter.
Dans les montagnes d’Auvergne, on laiffe têtef
les veaux d’élève huit ou dix mois. Après ce
tems on les accoutume à paître & à manger
du loin. Ils ne font cependant à l’ordinaire des
vaches qu’à la troifième année. .
Pour détruire le caractère impétueux des jeunes
taureaux, en ne retranchant qu’une partie de
leur fo rc e , on les châtre. 11 faut choifir l’âge
'le plus convenable. « Suivant M. de Buffon,
c’en à d ix -h u it mois ou deux ans ; ceux
qu’on y foumet plutôt périffent prefque tous
Cependant les jeunes veaux à qui on ô,te le
tefticules quelque tems après" leur naiffance, &
qui furvivent à cette opération, fi dangereufe à
cet âge, deviennent des boeufs plus grands, plus
gros, plus gras que ceux auxquels on ne fait la
caflration qu’à deux , trois, ou quatre ans. Mais
ceux-ci paroiffent conferver plus de courage &
d’aélivité ; & ceux qui ne la lubiffent qu’à l’âge
de fix, fept ou huit ans ne perdent prefque rien
des autres qualités du fexe mafeulin ; ils font
plus impétueux, plus indociles que les autres boeufs;
8i dans le tems de la chaleut des femelles , ils
cherchent encore à. s’en approcher, mais il faut
avoir foin de les en écarter, 8tc. »
Il y a plufieurs manières de châtrer, que je
rapporterai au mot Caflration.
L ’âge des jeunes taureaux 1 8l des .geniffes fe
recpnnoît à leurs dents. VoyeçÂge des animaux.
Maniéré] de traire lest- Vaches.
Lorfque les vaches mit allaité leurs veaux un
I mois qu fix fem a in e so u lorfqu’on veut faire
boire (es veaux, on, trait lés vaches pour tirer
1 parti de, leur lait. La manière n’eft point indifférente.,
Souvent par lainaladreffe ,.pu la pareffe
des perfpnnes auxqiiellqs - pn ,çonfiç; c» .foin ,