
avoir grande attention de couvrir de pailles & de
paillallons, les chaliîs pendant les teins froids,
parce que la moindre gelée fait périr ces plantes.
On doit avoir foin de faire des réchauds aux
couches lorfque leur chaleur eft au-deffous de
douze degrés. On fait jouir les plantes de l’air &
du foleil toutes les fois que le tems le permet,
afin de les préferver de l’étiolement , & de la
pourriture à laquelle elles font fort fujettes.
Audi-tôt que les plantes font parvenues à environ
trois ou quatre pouces de hauteur, toutes
celles qui font en plus grand nombre qu’une dans
chaque pot, doivent être arrachées par un tems
brumeux avec toutes leurs racines & tranfplan-
tées aufli-tôt dans d’autres pots remplis d’une
terre pareille à celle indiquée pour les ferais.
Ces nouveaux pots, ?infi que les autres à cette
époque , feront mis dans la couche de tan de la
ferre chaude, où ces plantes doivent relier continuellement.
Pendant l’é té , il faut les arrofer
fouvent, mais leur donner peu d’eau à-la-fois.
On doit arrofer beaucoup plus modérément pendant
l’hiver. Et hors le tems de la végétation de
ces plantes, on ne leur donnera de l’eau que
lorfque la terre commencera à fe deffécher à fa
furface. Quant au furplus du traitement ' convenable
à toutes ces 'efpèces, il eft le même que
pour les autres plantes délicates des mêmes pays.
Les autres efpèces de ce. genre n’ont pas encore
été cultivées en Europe ; mais, comme
elles font des mêmes pays que celles dont je
viens de détailler la culture , il eft à préfumer
que cette culture fera celle qui leur conviendra
le mieux*
Ufages.
L ’efpèce , n°. 5 , eft cultivée dans les jardins
de l’Inde Orientale ■ & les Indiens fe fervent de-
fes fleurs pour parer leurs dieux. Celles, d’entre
les autres efpèces, qui font cultivées en Europe,
tiennent une place dans les ferres des curieux,
& dans les écoles de Botanique. {M .L a n c e y ,)
B A N K S I E , B a n k s i a ,
Genre de plantes à fleurs aggrégées, de la famille
des Pilotées , auxquelles il a de grands rapports
, ainfi qu’aux Globulaires, ‘
Toutes les plantes qui compofent ce genre font
exotiques. Elles font peu connues en France, où
elles n’ont point encore été cultivées : mais nous
avons lieu d’efpérer que bientôt elles deviendront
communes en Europe, par le moyen des
Anglois qui fréquentent la BaieJBotanique où
elles croinent abondamment. Il y a même déjà
quelques efpèces qui commencent à être culti^
vées en Angleterre,
Les feuilles varient de forme & de grandeur
fuivànt les efpèces..
Les fleurs naiflent fur un chaton couvert cî^ J
toutes parts d’écailles coriaces, entre chacune I
defquelles elles font fituées au nombre de deux. j
Ces fleurs ont quatre pétales, dont les onglets |
font fort longs, réunis en tube, & fou tiennent
de petites lames concaves, conniventes' autour ■
du ftigmate avant leur épanouiflemént, & qui,
en s’ouvrant, fe roulent en-dehors.
Elles ont quatre étamines, dont les anthères S
font fefliles, & inférées dans la concavité des H
lames des pétales, & un ovaire muni d’un (file I
plus long que les pétales, furmonté par un ftig- 1
mate Ample, en forme de pyramide pointue &, I
plus épais que le ftile.
Le cône qui forme le fruit, contient entre fes I
écailles des capfules ligneufes, ovales, à deux I
valves, mais à une feule loge, qui renferment p
chacune une femence qui fe divife en deux $
parties*
Observation,
Ces plantes ont été nommées Banksie , en |
l’honneur de M. Banks,. célèbre Voyageur A n- I
glois, aujourd’hui Préfident de la Société Royale I
de Londres, q u i, dans le cours des voyages qu’il I
avoit entrepris avec M,' Solander , a fait des I
découvertes importantes dans les Terre s-Auf- I
traies. . ^
M. Forfter avoit déjà voulu immortalifer fon |
ami en donnant le nom de Bank f ia , à plufieurs 1
Plantes de la Nouvelle-Zélande : mais depuis
Linnée fils a cru devoir, dans fon fupplément, 1
les rapporter au genre des Paflerines, quoique
ces Plantes n’aient 'toutes que deux « étamines,
tandis que les Paflerines en ont huit,
Efpèces.
1. Banksie ferrée ( à feuilles en Scie, j
B AN K SIA f ir r a ta , L. F.
2. Banksie à feuilles entières;
B a n k s ia integri folia, L. F.
3 Banksié à feuilles de Bruyère,
B a n k s ia ericæ fo l ia . L, F.
4. Banksie dentée,
B a n k s i a dentata. L. F._
Ces quatre efpèces, les feules un peu .connues I
jufqu’à préfent, fe trouvent à la nouvelle Hob- 9
lande , dans les Terres Àuftrales , au Sud des I
Mojüques,
Dcfcripdon du Tort des Efpèces.
Comme cès plantes ne nous font point encore I
familières, nous n’avons fait, en quelque forte,' I
que traduire les defçriprions de Linnée,
1. Banksie à feuilles en Scie.1 Cette efpèce â I
des feuilles étroites, rétrécies en pétioles à leur ■
bafe, fortement dentées en feie , tronquées au I
fe minet & terminées par une pointe. Elles iofll'
Tondues d’un demi-pied & plus, planes, glabres,
! coriaces, éparfes & confluentes au fommet des
ilrameaux5, & elles entourent le chaton comme
une large collerette ou une efpèce de frange.
B Les fleurs font portées par un chaton fort
%rand • épais, cylindrique, .obtus & droit. Elles"
font étendues, amendantes, & ont la lame de
llurs pétales légèrement velue & blanchâtre à
f l ’extérieur.
H Cette efpèce eft la plus belle de ce genre.
K 2. Banksie à feuilles entières. Les feuilles de
Içene efpèce font cunéiformes , très-entières &
'^couvertes en-deflfous d’un duvet blanchâtre,
felles font difpofées à l’extrémité des rameaux,
Mou elles forment des efpèces d’ânheaux ou de
Mver ti ci lies.
M 3. Banksie à feuilles de bruière. Cette efpèce
asles feuilles.rapprochées les unes des autres, ine-
KiucsN comme des épingles, glabres, tronquées &
lËfcoirime échancrées à leur fommet. Elles font très-
||petites & plusr nombreufes que dans les efpèces
■ précédentes. ‘
K 4. Banksie dentée. Les feuilles., de cette
lefeèce font oblongues, rétrécies en pétioles à
■ leur bafe , courbes, flexueufes, Moins profon-
:|pément dentées que dans la première efpèce &
Rrmées à chaque dent d’une petite épine.
■ Ses fleurs font plus petites que dans les autres
jbfpèces.
WL Culture. Toutes les plantes que nous avons
Ijfcéçnes• jufqu’à préfent de la Nouvelle-Hollande,
J pm été cultivées dans l’orangerie, \>ù elles ont
ibien profité. Nous efpérons même qu’on pourra
:|jpeut être par la fuite les élever en.pleine terre.,
f Les Banksies , étant originaires du même
p a y s , réufllroient vraifemblablement avec les
■ mêmes foins, & elles pourroient figurer avanta-
jgeufemerit parmi les plantes étrangères. /. M.
KD avphinot, )
9/ A îinftant où on compofe.cet article, je reçois
Ke voyage de M. J. White, à la Nouvelle—Galles ,•
■ dans lequel fe" trouvent des détails plus circonf-
itanciés fur les Banîdies, d’après lefquels je. crois
Idevoir ajouter les additions fuivantes à l’article
(précédent de M. Dauphinot.
K- La fleur des Bankfies, dit M. White, n’eft pas
«oujours à quatre pétales, fouvent elle eft mo-
fnopétale à quatre divifions très-profondes. De-
plus, ce n’eft pas un caraélère générique que la
Iréunion des fleurs en épi, car plufieurs efpèces
portent des fleurs folitaires.
1 ï - B anksia ferrata. L. Fil.
K B anksia concKifera Gærtn. 221. Tab. 48.
M. "White donne fur cette plante les détails
gïuivans, avec deux figures, l’une d’un rameau en
fheur & l’autre d’un rameau en fruit. D’après ces
pagures qui font excellentes,. la nervure princip
a le des^ feuilles eft très-faillante, & les nervures
Secondaires font fimples & font un angle droit
avec la première. Les feuilles'font très-lifles &
blanchâtres en-deflous. La plupart des fleurs des
épis avortent, & celles qui nouent font fuiviés
de capfules afléz grandes, couvertes d’un duvet
très-épais. Le tronc de cet arbre ou arbufte eft
épais & raboteux.
2. Banksia, pyriformis Gærtn. 220. T. 47.
F. 1.
M. White la définit dans la phrafe fu.ivante.
B. Floribus Joli tard s , capfulis ovptis pubcjceri-
tibus, foliis lanceolatis integerrimis glabris. P.
224, & en donne une figure.
Les feuilles de cette plante font lancéolées & entières
: les fleurs;fpnt axillaires ; il leur fuccède
une capfule de la grofleurd’uh citrcJn, qui s’ouvre
au fommet, & lailTe échapper deux graines
alongées de deux pouces de long.
3. Ban ksi a , gib ko fa floribus Jblitariis, capfulis
ovatis gibbofis rugofis foliis teredbus. P. 224.
Bankfia dadyloidts Gærtn. 22 i. T. 47. F. 2 ?
Les feu!jles font abfolument cilindriques, longues
de deux pouces., fur une ligne de diamètre.
M. White donne enfin la figure d’une Bankfie,
qui reflemble à la ferrata •, mais qu’il croit une
efpèce diftinéïe. ( M. Re y n ie r .)
BANNE, pièce de toile plus ou moins grande
qui fert à couvrir une chofe, à la garantir du
foleil,. de la pluie & des injures de l ’air.
Les Bannes dont on fe fert en jardinage, font
de deux fortes, en raifon de l’ufage auquel on
les deftine.
Les unes d’une toile grofle & d’un tifl’u clair
qu’-on nomme cannevas , fervent à garantir
d’une partie des rayons du fo le il, les plantes
délicates, qu’on cultive dans les ferres chaudes,
fous les baçhes ou les chaflis.
Les autres qui font deftinées à prolonger la
durée de certaines fleurs, telles que des anémones,
renoncules, ferai-doubles, jacinthes, tulipes,
&c. doivent être d’un tiflu plus ferré,
pour quelles puifiént les défendre du foleil, du
• vent & de la pluie.
On donne aux Bannes deftinées à couvrir des
vitraux, les dimenfions des chaflis qui les a p portent
, tant pour la longueur que pour la largeur.
Ordinairement elles fe roulent fur un cy lindre
placé à la partie fupérieure des chaflis ,
& font recouvertes par un petit auvent pratiqué
pour les mettre à l’abri de la pluie & les faire
durer plus long-tems.
Les Bannes à fleurs font portées fur des berceaux
de fer auxquels on donne la dimenfion des
planches à fleurs quelles font deftinées à couvrir.
Ces berceaux ont ordinairement, dans la
partie la plus élevée, quatre pieds d’élévation ,
au-defîus du niveau du terrain. Mais il n’eft pas
néceffaire que les bannes defcendent jufqu’à
raze-terre, il eft bon même qu’il refte huit ou
dix pouces d’intervalle entre le niveau de la