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très—chaude. Ces Ternis Te font à la fin de Mars,
pu dans les premiers jours d’Avril , & lorfque
les graines font bonnes, il n’eft pas rare de les
voir lever dans le courant de Mai ou de Juin.
On iaiffe le jeune plant acquérir de la force.,
& dès qu’il a un peu de confiftance, & qu’il
eft parvenu à la hauteur de quarre à fix pouces,
on peut le repiquer en mettant chaque
pied féparément dans des pots à oeillets, remplis
d’une terre de même nature que celle du
feinis, mais rendue un peu plus forte par 1 addition
d’un quart de terre à lemence. On place
ces pots fur-le-champ dans une couche modérément
chaude & couverte d’un chaflis. On les
ombrage pendant les douze ou quinze premiers
jours, après quoi on les habitue par gradation
à fupporter les rayons du foleil & à fouffrir
le plein air. Lorfque l’Automne arrive, & que les
nuits commencent à être froides, il çft bon de
tranfporter les jeunes Bréfillets dans la tannée
d’une ferre-chaude ou mieux encore fous une
bâche à Ananas , parce qu’ils aiment autant
l ’air que la chaleur, & qu’il eft difficile de leur
en trop donner à cet âge.
Pendant ce premier h iver, il faut s’attacher à
défendre ces jeunes plants du froid, de 1 humidité
& des pucerons. Une feule de çes trois
chofes fuffit pour les faire périr , & on ne
parvient à les en garantir qu’avec des foins
aflidus, foit pour entretenir la chaleur entre
douze ou quinze degrés , foit pour aérer
la ferre pendant quelques heures , toutes
les fois qiie le foleil paroît fur l’horizon
& que le tems eft doux, foit enfin pour faire
des fumigations de tabac , lorfque les- infcéles
commencent à. s’y multiplier.
Au Printems fuivant, on change les jeunes
Bréfillets de pots, fi leur^ racines ont £àffé à
travers les fentes, ou l’on fe contente de leur
donner un demi-change , s’ils p’ont pas befoin
d’être franfvafés. On les place enfuite fur une
couche neuve, & fous chaffis â l’expofition du
midi. Dans les nuits froides, on les couvre de
paillaflons y & lorfque le mois de Juin eft arrivé,
& que le tems eft invariablement beau , on
lève les panneaux des chaflis & on les laifle à
l’air libre fd e légers baflinagcs donnés de grand
matin ou à la chûte du jour, & répétés de
tems en tejns iuffifent à ces plantes & font toute
leur culture jufqu’à l’époque où elles doivent
être rentrées dans lés ferres pour y paflèr le
fécond hiver.
C’eft alors qu’il convient de rempoter les
jeunes arbres & de les changer de terre en les
levant avec leur mote , fan§ couper aucunes
de leurs grofles racines. On les placera enfuite
dans la tannée d’une ferre chaude pu d’une
bâche, & pendant l’hiver on emploiera les
mêmes foins que nous avons précédement indiqués,
A cette époque^ çes arbres feront moins
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délicats, & à mefure qu!ils avanceront j
ils deviendront plus robufles, *
Ufage.
Le bois de la plupart des efpèces de BréfJ
îets, eft tfès-dur , & coloré de différentes c<J
leurs. On l’emploie dans les teintures, dans |
marquetterie & dans les ouvrages de tour, j
s’en fait un commerce allez étendu pour fjJ
defirer que ces arbres foient multipliés dans 1^
terres incultes de nos Cojqnies des Antilles. È
ne feroit plus facile au moyen de leurs femei1
ces. 11 fu ffiro it de les mettre en terre fur J
léger labour , & vers la fin de la faifon d]
pluies, pour les y voir croître fans au tre culture |
fournir par la fuite des produits avantageux.’ f
En Europe, ces arbres ne peuvent êtrecoJ
lidérés que comme des arbres d’agrément. Quoi
qu’ils n aient point encore fleuri dans nor
climat, l’élégance de leur feuillage & la fW
larité de leur port les font rechercher dans il
jardins des Curieux où ils tiennent un rang dis
tingué parmi les arbrifleaux de ferre - chaud!
( M' T h o vin. )
BRÉSILLOT, B r a s i i iAstrvm,
Genre nouvellement établi par M . de Lamarcl
d a n s fo n D icH o n n a ir e de Botanique.Il fait partiel
la famille des Balsamiers, & n’eft encore corol
pofé que de deux efpèces. Ce font des végétât?
ligneux qui s’élèvent à la hauteur des arbrifj
féaux. Leur bois eft coloré & propre à êti
employé dans les arts. Ils font originaires
l’Amérique M é r id io n a le & peu connus é
Europe,
Efpèces.
1. Brésillot d’Amérique o u faux Bréfilletf
Br a s il iAsTR.trm Americanum, La M. Diq
ï) des Antilles.
z, Brésillot glabre.
BRAsiLiAsTRVMglabrum. ï) de Saint-Don»; gué.
Vefcription du port des Efpèces.
i. L e Brésillot d’Amérique eft un ArM
feau de huit à dix pieds de haut, qui fe div|
à fon fommet, en plufteurs rameaux, eouro,
nés de grande? feuilles difpofées en rofettes.
feuilles font compofée$ de fept à huit paires
folioles & terminées par une impairev D
verdure eft foncée , luifante & fort agréab e.
l’oçil. Un vieilliffant, elle prend une teiptedj
rouge obfcur affez. foncé, qui n ’eft pas J
agrément. Les fleurs font très-petites ,
très & difpofées en grappes rameufes à 1 ^ j
mité des branches. Il leur fuccède des 1
molles, pulpeufes, de la forme de 005 0 J
mais un peu moins grofles. Dans leurina i
elles font d’un beau rouge de corail, & co
nçnt un noyau fort dur.
B R E
L t arbrifieau eft dioique , c’eft-à-dire qu’il
"it des fleurs mâles fur un pied, & des fleurs
E lies fur un autre. Les Indiens attribuent à
J f f illes la propriété de fournir une couleur
île t te fort agréable, & ils tirent de fon bois
* f ieinture d’un brun rougeâtre.
Le Brésillot glabre fe diftingue aifément
leh première efpèce par fa flature plus petite,
lar la couleur blanche de fon bois qui eft
Bins propre à la teinture, & enfin par fes
Elles qui font moins nombreufes en folioles
K qui font parfaitement glabres.
Culture.
tHous ne connoiffons que la culture de la
londe efpèce -, la première n’ayant point encore
|é apportée en France.
f ie Bréfillot glabre fe cultive dans des pots
le l’on rentre pendant l’hiver dans la ferre-
aude. Il aime une terre fubftantielle un peu
Ke & ne craint pas les arrofemens abondans.
fOn le multiplie de graines, de marcottes &
îelquefois de boutures. Les graines fe tirent
Amérique, parce qu’il eft très-rare qu’elles
fennent à parfaite maturité dans notre climat
lis comme elles perdent promptement leur
lopriétégerminative, il faut les lemer auffitôt
éi’elles arrivent, n’importe dans quelle faifon.
■ c’eft pendant l’hiver, on place dans la tannée
■ 'une ferre chaude les pots qui les renferment,
le ii c’eft dans une faifon favorable, on fe con-
mte de les mettre fous chaflis. Il leur faut
3ie terre meuble, légère & un peu fablon-
5 ufe. En Hiver, onarrofe légèrement les femis',
■ feulement pour entretenir la terre un peu
Imide: l’Eté, au contraire, il convient de les
jffiner foir & matin, pour déterminer prom-
Itement la germination des graines. Mais aufli-
fôt quelle eft établie & que la plume commence
à for tir de terre, alors il faut modérer
lits arrofemens & ne les adminiftrer que lorf-
|ue la terre fe defféche à la furface. Les jeunes
^ants parvenus à la hauteur de quatre à cinq
juces, doivent être féparés & plantés dans
• petits pots qu’on place fous un chaflis om-
Jigé. Lorfque leur reprife eft aflùrée, on leur
|onne de l’air graduellement, & on les habitue
—fônfiklement à fe paffer du fecours du chaflis.
I ers le milieu de l’Automne, il convient de
f? rentrer dans la ferire-chaude , & de les
r cer | pendant cette première année, feulement,
M ,Dne couche de tannée chaude. Le refte
T ^Ur culture fe réduit à les rempoter chaque
^ Jes fortir des ferres aux Printems pour
h^|taire jouir du plein air & à les rentrer à
■ Jjutomne (jans les ferres pour les garantir des
jeurs de l’hiver,
JLes marcottes l'e font au Printems immédiate-
■ r1 après que les plantes font fortks des ferres.
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Poùf cela, on établit le pied qu’on veut marcotter
, fur une couche tiède expofée au midi, &
l’on couche dans de petits pots les branches les plus
rapprochées de la terre. Il eft utile d’incifer les
rameaux dont on fait des marcottes & de les
ligaturer au-deflùs de l’incifion avec un fil de
laiton, il fuffit de couvrir la terre des vafes,
dans lefquelles font plantées les marcottes d’une
légère couche de moufle , & de l’arrofer fré -
quemment. Ces branches pouffent des racines
dans la même année, & elles en ont ordinairement
affez pour être féparées au Printems
fuivant. Alors on les fevre & on les traite,
comme les jeunes plants.
Il eft rare qu’on fade' reprendre de boutures
le Bréfillot glabre. Nous avons tenté plufteurs
fois ce moyen de multiplication fans fuccès ;
mais, quoiqu’il ne nous ait point réufli, ce n’eft
pa9 une raifon pour le négliger, il peut réufiir
à d’autres, & nous engageons les cultivateurs
à le tenter & à FeiTayer dans les différentes
faifons de l’année.
Ufage. Le Bréfillot glabre, eft un joli arbrifleau
toujours vert, qui doit occuper une place distinguée
dans les ferres-chaudés. L ’individu femelle
réunit au mérite de fa belle verdure,
l’avantage de produire des grappes de fruit d’un
affez beau rouge, lefquelles font un fort bef
effet pendant l’Automne & une partie de l’Hiver.
C’en eft affez pour que nous croyons devoir
ici recommander fa culture. (Af. T h o v i n . )
BRESLINGE ; nom d’une variété du fraifier
que les cultivateurs diftinguent par fes feuille»
fortement colorées & d’une nature un peu fêche,
& par fes calices qui fe ferment fur les fruits
auxquels ils reftent adhérens, même dans leur
maturité. On diftingue plufteurs fous-variétés de
Breflinges , dont les principales font le Coucou
& la Breflinge de Lonchamp : les autres font
plus rares en France. On trouvera,, à l’article
F raisier , un travail un peu étendu fur cette
plante & lès variations. { M . R e y n i e r . )
BRESSER à Saint-Brieuc , en Bretagne, c’eft
féparer l’étoupe du lin & divifer la filaflè en
fils fins. ( M. l ’ A b b é T e s s i e r .)
BREVET, bail à Brevet. Voye^ Bail. ( M.
t A b b é T e s s i e r . )
BREUIL. C’eft un petit bois taillis ou un
buiffon-, fermé de hayes ou de murs, dans
lequel Tes bêtes fauves ont coutume de fe retirer.
( M . TudviN, )
BRICETTE, prune d’une moyenne grandeur 3.
fa forme eft ovale, pointue à fes deux extrémités,
plus cependant du côté de l’oeil & fans
gouttières, la queue eft d’une certaine longueur 7
la peau eft d’un verr jaune, mais blanchie par
une abondance de fleur : la chair eft jaune,
ferme, mais pleine d’une eau fort fucrée. Voye%
Prunier. ( M . R e y n i e r .)
BRICOLE. On appelle asnfi des lanières faites