
femble par fa forme & fes angles faillans & aigus,
au fer d’une forte de Hallebarde ou Pique d’u-
fage en ce Royaume. Les Hollandois lui donnent
le nom de V y f - H o e k , c’eft-à-dire, P en ta g o n e .
Dans l’Ifle de Ternate, on l’appelle B i l im b a ;
dans celle d’Amboine, on la nomme encpre
N î n i p a tm , & dans celle de Banda, M a c c a l ium .
Dans les Provinces de la Chine, où cet arbre
efl cultivé, il s’appelle L a ta k ii.g . Suivant Ca-
melli, on le nomme à Malacca, B a l im b a ; dans
l’Ifle Luçon ou Manille, B i l in g b in g , B a l in g b in g ,
B i l im b in ; à Siam , B e l e d a n g , ailleurs, B i l i r a n ,
L um p ia s , Q u ir im . RUmphius l’appelle P r u n e
é io i l e e , parce la chair de fon fruit efl d’une
nature approchante de celle de la Prune , &
parce que la coupe tranfverfale de ce fruit re-
prëlente une étoile, ou un aflérifque. Dans
l'ancienne Encyclopédie, M. Àdanfon nomme
cette efpèce C a ram b o lie r . C’eft aufli fous ce nom
qu’elle efl connue à Pondichéry & à l’Ifle-de-
F rance. J’ai déjà dit qu’on appelle la variété A ,
■ B l lm b in g m u nis , & la variété B, B U m b in g ajfam.
La première de ces deux épithètes indiennes lignifia
doux , & la deuxième fignifie aigre. I*es Indiens
nomment encore cette dernière variété. B lin tb in g
JCris , à caufe d’un ufagedont je parleraiplus bas.
2. Carambolier. cylindrique. .
Carambolier ( Bilimbi ) à tronc nud fruédifiant
; à pommes oblongues, à angles aigus. Lin-^
nc eu s. C’efl un petit arbre qui a beaucoup de
rapport à l’efpèce précédente - mais il efl encore
moins élevé : il n’a que huit ou dix pieds de hauteur.
Il efl aufli d’un port élégant. Sa tète efl
aufli arrondie, mais moins étendue que l’efpèce
précédente : fon tronc efl beaucoup, plus mince ,
étant à peine plus gros que la jambe. Ses feuilles
font très-nombreufes, fur-tout à l’extrémité
des rameaux; font, aufli, pinnées ou ailées avec
impaire ; mais elles font compofées d’un beaucoup
plus grand nombre de folioles • fuivant
Rumphius & Camelli, on compte fur chaque
pétiole commun, jufqu’à trente-cinq folioles
plus-grandes & plus oblongues, qui fe réfléchif-
fent de la même manière eh-deflous, pendant
la nuit & les tems pluvieux , en s’appliquant les
unes contre les autres ; elles font d’une odeur
agréable & d’une faveur un peu acide. Les fleurs
d’un rouge vif, & trois fois plus larges que celles
de l’elpèce précédente^ font q pétales étroits ,
obtus, & font difpofées en grand nombre fur
des grappes rameufes, qui ont jufqu’à fept pouces
dé longueur. Ces grappes ne naiffent point
dans les aiflelles des feuilles ni fur les bourgeons
feuillus -, mais elles naiflent feulement fur
la bafe des grofles branches & fur toute l’étendue
du tronc; elles y naiflent principalement
fur des tubérofirés nombreufes & affez grofles,
qui fe remarquent fur la furface de ces grofles
branches & du tronc :.*ces fleurs font fou-
vent en fi grande abondance, qu’ejles couvrent
entièrement la partie non feuillue des grofles brun I
ches & tout le tronc, depuis fon fommetjufqU’J
terre ; ce qui donne à cet arbre un afpeâ auffj
charmant qu’extraordinaire. Ces fleurs ont uol
odeur de violette , & unç faveur un peu acidl
& agréable. Les fruits, qui font de la grandeur!
d’un oeuf de poule, jaunâtres dans leur matu-B
rité, diffèrent de ceux de l’efpèce précédente!
en ce qu’ils font d’une forme plus alongée I
& que leurs, cinq angles, au lieu d’être aigus B
font très-arrondis, ou même très—applatis, & I
de plus , font très-peu faillans , ou féparésl
par des filions très-peu profonds ; de forte qu«
ces fruits font plutôt cylindriques qu’anguleux!
Leur chair jaunâtre', fucculente , contenant uni
très-petit nombre de femences roufles, glabres B
oblongues, obtufes d’un bout, & aigues de l’au-i
tre, efl, fuivant Rumphius, aufli acide qu’au-1
cun autre fruit qui exifte dans la nature, telle-1
ment qu’il eftimpoflible d’y mordre fans qu’auffJ
tôt les dents foient agacées & perdent leur force.*
Mais , lorfqu’on a les dents agacées & affoi-l
blies par quelqu’autre caufe que ce foit, fi l’onl
mord dans.ces fruits, auffi-tôtl’agacementceffeij
& les dents récupèrent leur force ordinairell
Rhéede dit que ces fruits n’ont cette cette ex-|
trême acidité que lorfqu’iis ne-, ont pas bieol
mûrs -, mais que dans leur parfaite maturité, leufl
faveur efl agréable. Cet arbre fleurit & fruc-1
tific pendant toute l’année , depuis la premièwi
année , après avoir été femé , juiqu’à làcinquan-1
tième & au-delà, de forte que fon tronc & la bafel
de fes grofles branches , font continuelle-«
ment converts de fleurs & de fruits pendant plus«
de cinquante années de fuite. Ses racines pro«I
duifsnt fouvent des rèjettons. Cette efpèce h
trouve par-tout dans le Malabar & dans le relle:l
de l’Inde Orientale , tant dans le. Continent que;!
dans les Iflescomme celles de Java, Baleyafl
Célèbe, Amboine, Banda, Manille, & les au«
très. Mais, dit Rumphius, on ne la trouve null«
part, fi ce n’efl plantée & cultivée, par les hom«
mes. Son nom B i l im b i efl celui qu’on lui donne!
vulgairement dans le Malabar & dans nombre*
d’autres contrées de finie, ainfi qu’à Pondi-1
chéry & à fille de France ; les Portugais la nom*
ment B i l im b in o s , les Hollandois, BlimbyntnII
lesBrachmanes, M a la k i-K a r am b o li . On la nomm!
à Malacca, B l im b in g -B u lu , du mot B u l.a t, qui*
flgnifie cylindrique ; à Amboine, Tagùrela &!
T a g u le la ; à Banda , T a g o r e r a ; à Luçon ou Mil"*
nille , G a m ia , Q u ilin g ou I v a ; dans plufieur
endroits de l’Inde, B a l -m b e i r a , &c. Dans l'an-*
cienne Encyclopédie, M. Adanfon en fait men-j
tion fous le nom de B i l im b i .
3-_ Carambolîer à fruits ronds. Carambo-J
lier à rameaux nuds fruétifians, à pommes prefl
que rondes. L in n c e u s . C’efl un petit arbre qui|
naturellement, n’efl pas plus haut que le pH
cèdent, & ne s’élève pas à plus de dix pi^«
C A R
Lais qui, lorfqu’on le cultive , parvient, Autant
M. Adanfon, à la hauteur de quinze ou
vingt pieds. Son port repréfente t n quelque forte
celui d’un frêne qui feroit pommé en tête arrondie
de lix à huit pieds & davantage de diamètre ,.
fur un tronc d’autant de haureur & de fix à huit
[pouces de diamètre, dont le bois efl blanc, l’écorce
épailte, brune en-dehors,, rouge en-dedans-, l’écorce
de la racine efl pareille. Les feuilles aufli
ailées avec impaire, ne font fouvent composes
que neuf à onze folioles ■ fouveuE aufli
Ielles font compofées d’un plus grand nombre-,'
|& dans les terres fertiles de Java, -on compte
jufqu’à vingt-quatre folioles fur chaque pétiole
fcommun, & les feuilles parviennent jufqu’à la
largeur de deux pieds & demi. Les folioles
pont longues de deux à quatre pouces, fur une
largeur moitié moindre. , glabres, d’un verd
rai en deflus, cendrées en-'deflbus& pendant
[la nuit elles .fe rèfléchiffent & fe ferment en-
deffous , comme celles • des deux premières ef-=
fèces; leur faveur efl douce. Suivant M. Adan-
fon, les feuilles tombent toutes en même-rems
à chàque pouffe , dès que les branches en pro-
Buifenr de nouvelles. C’efl , dit-il, au moment
Me la chûte des feuilles de la fève précédente,
fe de l’aiffelle du lieu quelles oçcupoient que
Ion voit fortir , le long des branches, des-grappes
folitaires longues de deux pouces environ ,
beu ramifiées; qui portent,fur toute leur longueur,
lhacuneure centaine de petites fleurspurpurines,
ouvertes en étoile, d’une ligne & demie de diamètre
, d’une odeur fuave & d’une faveur un peu
acide. Le fruit efl une baie f pliéroïde, un peu déprimée,
ordinairement ün peu plus grofle qu’une
icerife, qui a fouvent un pouce & demi de largeur
fur un pouce de hauteur, cannelée, fui-
Ivantfa hauteur, de cinq à fix côtes arrondies fur
Fs jeunes arbres, & de huit pareilles côtes fur les
pieux arbres, de.forte que leur forme imite exactement
celle de la pomme d’Amour ou Tau-
patte, (fruit du S o la n um L y c ê p e r jîco n . Lin. ).
fette baie, dans fa maturité, efl luifantc^ tranfpa-
fente,communément jaunâtre, fouvent verdâtre,
B un jaune pâle à Amboine, plusblanchédansl’Ifle
■ «e Célèbes ou Maçaffar ; couverte d’une peau fine,
Bes-adhérente à une chair fucculente, affez
«mblable à celle des prunes, d’une faveur agréa-
P e, un peu acide & âpre; contenant à fon
► entre une efpèce de -capfuie, cartilagineufe,
i°mparàble à celle de la pomme, de trois li-
J|fes diamètre , à cinq ou fix côtes arrondies
I ' autant de loges, dont chacune contient une
Itatne anguleufe une fois plus longue que large.
Uï ^raPPe Porte environ quatorze à vingt
* eî- La racine, ou au mains fon écorce,-efl
-L^e en-dedans & cendrée en-dehors. Cette
U"*' Vivant M. Adanfon & Acofla, rend
■ p{y llG Miteux, que Rumphius dit n’y avoir
« trouvé. Suivant pluficurs Auteurs ,.lcs fieurs
C A R a 7
de la variété , B , Hérite ou mâle, ont comme
celles de itfpcce précédente, dix étamines
dont cinq plus grandes; & les fleurs de la'variété
fruéliitante n’ont qu’un piflil & point d’étamines.
11 y a donc lieu de croire que cette
efpèce efl aufli dioïque , au moins quelque-
fots par avortement. Cetie efpèce fleurit &
rructilie pendant toute l’année , depu^ la
première année qu’elle a é t é femée jufqu’à la
-cinquantième. Suivant Rhéede , cette efpèce
efl cultivée dans tous les jardins du Malabar
& du Canâna. Suivant M. Adanfon , elle efl
naturelle à ces deux pays, & on la cultive dans
nombre d'autres pays de' l'Inde jufqu’en. Perle.
Suivant Rumphius, elle a été tranlporré de
Java à Amboine en i6 3 (5. Elle fe trouve dans
oLMjeS d?rÇéiÿ tS.& de Rhéede , Ll'Ç3n. &c. Suivant N e h ^ P o u l i , efl fon nom vulgaire parmi
les Makbares ; les Bracmanes ou Brames la
nomment A m v a l l i s . M. Adanfon en fait mention
fous ce nom. dans l’ancienne Encyclopédie
, & allure qu’il, efl employé dans toute
1 Inde pour défigner cette efpèce. A Goa ,. les.
Portugais la nomment C h e râm e la ; les Holîan-
dois l'appellent S u e cn o o p ; les Perfans -, C h a r * -
rnei-, les habitans de l’Ifle Luçon, B a n c u iÜ n g ;
les Turcs; A m b c l a ,- d’autres , F o r a s , L a y o h a n ,
~ ya 3 A n j èU y A m fa h i r a ; c e s deux derniers noms
font très-répandus en plufieurs pays de l’Inde.
4. Carambolier Pomme de Dragons. Sui ■
vaut Rumphius, c’efl un grand arbre droit/
d un bois fans valeur, contenant beaucoup de
moelle, dont le feuillage efl affez rouilu" les
branches font très-fragiles. Ses feuilles font ailées
avec impaire, & compofées de treize à
quinze folioles, qui',, fur les vieux arbres, onr
neuf à dix pouces de longueur, fur deux, outrais
de largeur. Les folioles des jeunes arbres
vigoureux,.. font ordinairement plus longues
d’un pouce environ , fur une largeur proportionnée.
L’odeur de ces feuilles efl forte, dé-
fagréable , reffemblant à celle du poiffon falé ,
& leur faveur efl amère. Au fommee des branches
naît une grande grappe de fleurs, rameufe
de douze à quinze pouces de longueur. Ses fleurs
font en grand nombre fur chaque grappe : air
premier afped, elles reffemblent à celles du mu-
guef, ( C o n v a lla r ia - m a i d i s . Lin.}; mais elles
font à cinq angles, compofées de' cinq pétales
blanchâtres,, qui entourentun piflil pentagone, -
fur lequel ils font étroitement appliqués. Quoi-
qu il n’y ait qu’un très-petit nombre de fleurs
qui fruélifient, en ccmparaifon de celles qui
s’épanouiflent, néanmoins l’arbre efl très-charge
de fruirs. Le fruir efl arrondi-pentagone comprimé
, de deux à trois pouces de diamètre r
dans fa maturité, fa couleur extérieure efl d’un
jaune de cire fa le, & fa chair efl tendre, fuc
culenre, acidulé, d’une odeur particulière y
agréable à manger crue. Il contient dans fou.