
eaux minérales, dans lefquelles il y a une certaine
quantité de fel marin , telles que celles de
Bourdonne - les - Bains , ii les analyfes qu’on en
a données font exactes. C'eft aux Cultivateurs des |
environs à en faire l’eflai.
Dans Us Méthodes ou la chaux ejî unie a l'al-
kali volatil, contenu dans le jus de fumier,
& Pirifufion ou décodion de fientes de
volailles.
Neuf cens livres de chaux, comme dans la Mé- ;
tliode précédente................ ..............27 lIVi
Vingt-cinq boiffeaux de crotin de volailles, «yï. j
ou d’autres animaux, environ.............7 '1V- .
34 |
^lème quantité d’eau commune. ,Ce cliaulage
revient à 6 fols 5 deniers par feptier. >
Je donne ici une valeur au crotin d animaux, 1
parce qu’il feroit employé comme engrais dans j
les terres. _ C
Au lieu de crotin d’animaux & d eau com- ;
mune, plufieurs Cultivateurs ne fe fervent que
de jus de fumier , ou prennent une partie de jus
de fumier & une partie d’eau. commune-, alors ;
le chaulage revient à' 5 fols 6. deniers au plus par !
feptier. -
On peut faire ufage. également d’urine humaine
' ou d’urine ‘d’animaux de fuie de cheminées*,
fur - tout de celles dans lefquelles on
brûle des matières animales.
Si on analyfoit tous çes produits d’animaux,
on retireroit fans doute d’autres fels que de l’ai—
ïadi volatil -, mais on ne.peut nier qu’il n’y
domine.
Dans la Méthode ou la chaux efi unie h l'alkali
fixe de Ut cendre de bois.
Deux cent quarante-quatre livres, ou environ
feize boifTeaux de chaux.................... 7 1. iQ.f.
Cette dofe de chaux efi celle qui a été
preferite par M. Tillet. Je ne m’en
fuis point écarté. 11 preferit aufli quatre
mille pintes d’eau. . ' ^ •
Deux mille livres ou quatre-vingt-dix ‘ .
boiifeaux de cendre de gros bois , à un
fol la livre,, ou à douze fols le boiffeaù,
prix des Tuiliers..................... 100ï.
1O71.10 f.
Si c’eft de la cendre de petit bois, il en faut
cinq cens livres de plus , ce -qui ne -fait point
une augmentation dans le prix ; parce que cette
cendre ne s’achète par aufli chère que l’autre.
Ce chaulage revient à 21 fols 6 deniers le
Yeprier.
-On peut à la cendre de bois fubflituer, ou
les eaux qui ont fervi à couler le linge , & qui
m’ont paru ne contenir ordinairement que In
quantité d’alkali convenable pour la préparation
des femences, & alors le chaulage feroit à très-
bon marché , & rempliroit le but de M. Tillet,
ou cent quatre-vingt livres de potafle, qui-équivalent
è peu-près à quatre-vingt-dix boiffeaux
de cendre, ou des cendres gravelées, ou dé |a
fonde, ou du fiel ou fel de verre, niêlânge de
fels qui provient desfoudes, potafies & charrées
qu’on emploie pour fondre le verre. On ne
peutfixer la dofe de cettcderniere fubflanee parce
qu’elle dépend-de la quantité d’alkali qui y efi
contenu. On jette ordinairement le fel de verre
avec les débris des verreries.
J’obfervërai que des Cultivateurs combinent
les différentes Méthodes les unes avec les autres
en mêlant enfemble toutes fortes de fels,Toit
dans de l’eau pure,• foit dans du jus de fumier,
& toujours avec, une diffolurion ' de chaux. Ces
mélanges dont j’ai été témoin, ont produit de
bobs effets pour préferver le froment de Carie;
mais il efi impoffible d’en calculer les prix.
Maniéré d'agir des fubftances qui compofent les
quatre Méthodes.
On fait que là poudre de Carie efi une ma-1
tière grafle, puifqu’elle fournit, par la difiillation,I
une. grande ' quantité d’huile épaiffe & tenace, 1
puifque fi on en frotte du froment, elle s’y I
fixe & le corrompt. Cette huile fe manifeftel
encore , par ce qu’elle encraffe les meules de fl
moulin, & quelle donne de l’onéluofîté à la j
farine. Son adhérence au grain efi confidérâble.l
On ne peut être affuré de l’enlëver toute entière!
par les lavages'à l’eau , les criblages de toute eÇl
pècé , les moulins & la terre fèche. Il fembleroitl
que ce ne feroit qu’à l’aide de fubftantes, es1!
pables de s’unir aux huiles ou de les ' attaquer
qu’on pOurroit efpérer d’y parvenir ; .mais uni
leul fait empêche de s’arrêter à cette idée, c efî
que l’huile effentiëlle , l’huile animale &Thuib I
par expreflion, ont préfervé prefquë toujours
le froment de Carie /, dans les expériences où
elles font entrées, tandis qu’une eau de favon ne
l’en a pas du tout préfervé.. Il faut' -doncTë rc-|
trancher à croire que toute fubftàncc qui pourra!
ou nétoyer le grain jufqu’au fond de la rainure,j
: ou émoüffer le virus de la Carie, fera un prél
fervatif.plns, ou moins précieux félon fon cîegrej
d’aCKvité ou fa vertu coefeirive.- Ain.fi, la chauxJ
| les fels, les huiles-, &c. produiront des effet!
; analogues, d’autant plus puiffaris qije, par deSj
1 mélanges, on augmentera là ■ fbycê de quelq.nes-J
j uns : par exemple, la chaux , jointe à l’alkalîl
; fixe des cendres, le rendra çauftiqüe, commet!
arrive dans la leflive des Savonniers dont la c°n“j
centration forme là pierre à cautère, & alors 1
en faudra moins que fi elle efi employée ffu‘cJ
On ne peut aflùrer cependant que la chauil
mêlée à des fubflances falines, ou à des liqqeurs
chargées d’alkali volatil, leur donne l’aCHvité
de la pierre à cautère, parce qu’il faudroit qu’il
fût prouvé qu’elle décompofât cesTels, ou qu’elle
s’unît à l’alkali volatil, pour donner à leur bafe
de la caufiicité. Il efi plus Ample d’imaginer que
chaque fubfiance cônferve fort degfé aaéHvité,
& le porre fur l’écorce du froment Carié pour
le purifier, ou qu’elle délaye & émoüffe le virus,
au point d’annuller fon effet. Seulement il faut
avoir l’attention de ne choifir que lès ingrédiens
qui n’altèrent point le germe, ou d’en modérer
les dofes, afin dé ne pas tomber dans un mal
en voulant en éviter un autre. Au refle, ôn peut
être affuré de l’efficacité des quatre méthodes
prôpofées, fans avoir rien à douter de la caufii-
cité des fubftances qui les compofent, d’après
jës proportions établies.
Je ne crois pas néceffaire d’obferver que le
chaulage foit feulement utile pour préferver le.
froment de la Carie, & qu’on a tort de penfer
qu’il faut l’employer pour hâter la. germination
des grains. La femence trempée d’eau pure, lève
aufli-tôt que celle qui efi imprégnée d’un chau-
lage ;je ne l’ai vérifié que pour ï’inflruélion de
quelques Cultivateurs.
Refumé des moyens préfervatifs contre la Carie.
Lorfque le froment qu’on doit- employer pour
femence efi reconnu pour n’avoir aucun principe
de Carie , comme, celui de glanes, &c. on
peut le femer fans préparation, après l’avoir bien
nettoyé & purifié de mauvaifes. graines.:
Le froment fuTpeCl & celui qui efi fènfible-
ment entaché de Carie, exigent plus de foins.
Il fuffit de pafler le premier à un bon chau-
îage : mais le dernier , fi on fe coutentoit de
ce chaulage; produiroit beaucoup d’épis Cariés.
Il efi donc néceflaife de lui faire fubir d’abord
une dépuration, foit en triant & retranchant
à là main les épis Cariés des gerbes, foit enTes
battant, fur un tonneau ou fur un cylindre ,
fait en les battant aif fléau avec de la terre
en poudre, foit en paffant le froment battu à
un moulin particulier , foit en le criblant un
grand nombre de fois aux cribles ordinaires ou
au crible d’archal, ou au crible à râpe, foit
enfin, en le lavant dans plufieurs eaux.
Quelque foit la. dépuration qu’on admette,
on la fait fuivre d’un chaulage-. Il y en. a de
deux fortes ; dans l’un, on n’emploie que la
chaux ou fèche ou fondue dans l’eau ; dans l’autre,
on ajoute à une diflblution de chaux quelques
fels, tels que le Tel marin cryftallifé ou
contenu dans la faumure de .poifion , dans l’eau
4e,mer, des puits Talés, des fources minérales,
Je fel de nitrë, le falp'être , les fels des eaux-
^res des Salpéjriers, l’alkali volatil dé l’urine,
des excrémens des animaux , de la fuie de
cheminée-, ■ des fumiers, l’alkali fike des cendres
de bois, des leffives de linge, la potafle, la foude,
le fel ou fiel de verre des verreries.
Le prix de ces deux fortes de chaulage varie
félon la facilité qu’on a à fe procurer de
la chaux & quelques-uns des fels indiqués. Tout
étant bien calculé-, on peut, dans les environs
de Paris:, chauler un fêptier de froment pour
8 fols-, en employant la Méthode la plus chère,-
celle ou la chaux feule efi diffoutedans l’eau.
La plus économique, revient à 5 T 6 d. Elle
confifle à faire diffoudre la chaux dans une
infufion de fiente de volailles.
De trois manières de faire ufage de la diflb—
lution de chaux, & de quelques fels dans l’eau ,
la plus certaine efi d’y laiffer tremper le froment
âü moins vingt-quatre heures. Je l’appelle
chaulage par précipitation. Le chaulage
par immerfion, ou celui qui fe fait en plongeant
des corbeilles pleines de froment dans la
leflive, n’efi pas aufli avantageux -, mais il l’efi
plus que le chaulage par afperfîon, le plus employé
de tous. On né remédie aux inconvéniensi
du dernier -, qu’e-n chaulant de cette manière peu
de grains à-la-fois , & ën aypnt l’attention des
les remuer exactement. ( M~. VAbbé T essier. )
CARIE des os, des animaux. La Carie efi aux
os des animaux ce que la gangrène efi aux chairs
& aux autres parties molles, ou plutôt la Carie
efi la gangrène des os. Elle peut être due à diverfes
caufes. Ordinairement elle ne guérit que quand les
parties altérées desos fe fëparent des parties faines.
On hâte cette fépararion par des teintures d’Euphorbe
, de Myrrhe & d’Alôës, par l’èau-de-viecamphrée,'
Teffênce de térébenthinë, &c. Voyei le
Dictionnaire de Médecine. (M: VAbbé T essiur. j
Carié, bled; carié; c’eft le-froment attaqué
de Carie. Voye% C ar ie . (M. VAbbé Tessier. )
CARfNÉES. Nom que les- Botanifies donnent
aux feuilles ; qui font creufées en gouttières dans
toute leur longueur, avec u n e - arrête g u faillie
au-deffous, fermée par le côté. Ces feuilles font
plus communes dans la famillet des Liliacées que
dans les autres.
Ce nom efi aufli mal impofé que .celui dé
Carène au pétale inférieur des fleurs papillonacées ;
il dérive de , la même caufe. On entendra toujours
plutôt le mot feuille créufée en gouttière
que cèlui feuille Carinée, malgré toutes les définitions.
( M . Reynier. )
CARAL1NE ou CARLINE. Lès bàbitans du
Faucigny donnent ce nom à la Kanunçulus glaciales
L. plante à laquelle ils, attribuent de
grandes propriétés.
Il feroit curieux de favoir d’où ils ont tiré
cette dénomination ; car cette plajite n’a aucune
analogie avec le genre des Carlines. Foycj Re noncule
glaciale. ( M. R.exynier. )
Z z z z ij