
Pédoncules folitaires unifiores, à feuilles en coeur
Pétiolées, dont Les plus, jeunes font chargées d’un
d-uvet farineux. M . L a ma rc k* La fleur de ce
Câprier efl blanche lk grande. Il reflemble beau- ;
coup , par l'on afpeét, au Câprier ordinaire,
i.
28. C âprier panduriforme. Câprier à pédoncules
uniflores , raflemblés aux fommités des ra-
îùeaux, à feuilles oblongues en forme de violon.
M . L am a r c k . C’efl une belle plante.
* * * E fp e c c s a p e in e con nu e s.
29. C âprier ( oblongifeuille ) à feuilles ovales j
©blongues, obtufes avec une pointe, perennelles. j
F o ' s k a l .
30. C âprier ( Mitriciatique ) à fouillés al- ;
ternes, pendantes, linéaires-lancéolées. F o r s k a l. \
CllltlL’ C.
Le Câprier ordinaire, n.° 1, efl la feule ef-
pèce de ce genre qu’on ait pu julqu’à préfent
cultiver en France en pleine terre. Cette plante
efl en culture réglée en grand , dans plufieurs
endroits des parties les plus chaudes des Dë-
partetnens les plus^méridionaux de la France,
qui bordent la mer Méditerranée. C’eft principalement
dans le Département du Var,
Sc fur-tout aux environs de Toulon, que ce
Câprier efl le plus multiplié & cultivé .en grand,
comme objet de commerce , à-caufe de. fes boutons
de fleurs, que l’on récolte pour les confire
dans le vinaigre & le fel, & que l’on diftri-
Jjue ainfi confits dans toute l’Europe, fous le
nom de Câpres. Je ne m’étendrai .pas fur
cette culture en grand ; M. Gruvel qui
l’a étudiée .& obfervée fur les lieux mêmes
où elle efl pratiquée, s’étant chargé d’en donner
les détails, que l’on trouvera à la fin
du préfent -article : je me contenterai d’expo-
fer ce qui concerne la culture de cette belle
plante dans les jardins du climat de Paris , &
de nos Départemens, à-peu-près auffi feptèn-
irionaux, où on la cultive par curiçfité, & pour
jouir du fpeélacle de fes belles fleurs, fans avoir
en vue de retirer quelque profit de fes boutons
ni de fes fruits.
Comme cet arbufte craint beaucoup le froid,
il efl d’ufage, & il paroît nécefl'aire, dans le
climat de Paris, & dans les autres Départemens
feptentrionaux, de le placer aux expositions les
plus chaudes qu’il efl poflible. On fe place ordinairement
au pied d’un mur expofé au midi,
où il puifle jouir de, toute la chaleur du fo-
-leil, & où il foit à l’abri des vents froids. Le
terrein qui lui convient le mieux , efl celui qui
ffetvble le plus au fol dans lequel il naît &
profpère naturellement. Ainfi, lesterreins les plus
pierreux font ceux qu’il faut préférer à tous
autres pour la culture de cette plante. Mais il
efl d’expérience, qu’il ne fuffit pas qu£ J# terrein
foit pierreux les Câpriers n’y végétant qnQ
foiblement, fi la terre avec laquelle les pierres i
fort mêlées efl trop maigre, trop légère, trop,
fablonneufe, ou s'il fe trouve un lit de tuf ou de
glaife près de la fuperficie. On a éprouvé qu’i[,
efl âvantageùx que le terrein foit profond, & qlle
la terre végétale entremêlée avec les pierres, foit
bonne & fù bilan tieufe fans être compacte. Ce Câprier
y végète beaucoup plus vigou-reufemenr-
&y produit une beaucoup plus grande quantitedej
fleurs. C’efl èn plantant le Câprier, dans, un m
terrein, au pied d’un mur à l’expofition dite, que
fa culture donne le. plus de fatisfa&ion dans le
climat de Paris.
Il efl encore d’ufage de le planter, à la même
expofition, dans les murs mêmes, non dans ceux
ifolés, mais dans les murs de terrafie ou adoiïés
contre des terres. On l’y plante, foit dans les
trous ou ventoufes pratiqués à la bafe de ces
murs, pour l’écoulement des ea’xx qui y abordent
en venant des terres fupérieures., foit dans
des trous ou niches que l’on fait de diftancecn
diflance, en quinconce régulier, de part en part
dans toute l’étendue de ces murs contre laquelle
la terre efl adoffée. On a imaginé cette
pr-atiqüe'pôur imiter , en quelque manière, la!
nature qui, comme j’ai dit plus haut, fait tics-,
bien végéter ce Câprier, lorfqu’elle le place dans
les fentes horizontales des faces perpendiculaires
dès-rochers. Mais , quoique par cette pratique ld
Câprier réuflifle foi vent fort bien, elle a cependant
quelques fois de grands ,inconv émeus
i.° Le collet de la racine ou l’endroit du trond
qui fe trouve placé, dans chaque trou, niché
ou ventoufe du mur, grolfiflànt chaque année,
remplit bien-tôt la largeur ou la hauteur de!
cette ouverture , fi elle efl étroite - &, après
l’avoir remplie, fait - fonèlion de lévier contre
fes parois j en tendant à les écarter; & comme
ce lévier'-agit perpétuellement avec. Une grande
force-, il écarte enfin ces parois, fend le inur
& y fait fouvent des lézardes confidérables. Oïl
en a vu nombre d’exemples, & plufieurs p«H
ticuliers ont été obligés de refaire à neuf de
murs de terrafies, que cetfe feule caufe ayoi
mis hors de fervice. Cet inconvénient arrivi
moins fréquemment clans les murs confiants a
pierres fèches, leurs pierres n’étant point lié’
les unes aux autres,-ils font plus difiicilerr.cn
endommagés par les Câpriers ; &■ A ^eî
périence que cçs plantes y réuflifl'ent mieux
2.0 Si, afin d’éviter cet inconvénient, l’on w
ces trous, niches ou ventoufes, d’une largeu!
allez grande pbur que le collet de la racine 0«
la portion de tige qui s’y trouve placée ne pum*
la remplir, il arrive que lorfque les eaux«
pluie ou autres qui abordent à ces trous, £Ü
ont détrempé la terre , elle' s’écroule d’eüej
même, parce qu’elle n’efl pas alors affez joui
tenue ; elle finit enfuite par être entraînée h°r
[du trou , ainfi que la terre voifine ; d’où il ré-
iilte que les racines, des Câpriers qui y font
ilantës, fe trouvent enfin à découvert, ce qui
lait périr ces arbultes ; on en voit des exemples
juens. D’après ce que je viens de dire , on
iço'it que lorfqu’on adopte cette pratique, les
[principales attentions qu’il faut avoir pour évi—
lier les inconvéniens dont je viens xlé parler,-font,
j.° de faire les. trous, dans lefquels on plante,
laifez larges, & fur-tout afiez-haut, pour éviter
les lézardes , dont celles qui font horizontales
fe font le plus aifément, & détruifent le plus
promptement les inurs. 2.0 De placer derrière
ces-murs, deyanr la terre adoffée à ces trous,
des briques ou tuileaux pofés de manière qu’ils
[la. retiennent, l’empêchent de s’ébouler ou d’être
entraînée, & que l’augmentation de groffeur des
Câpriers puifle les écarter à mefure. On conçoit
aufli 3.0 que , lorfqu’on plante les Câpriers dans
[les ventoufes, il efl très-important, pour la'Conservation
du mur, quelles ne foient pas affez
(petites pour qu’ils puiflent les boucher en entier
par leur accroiflement, & empêcher l’écoulement
dis eaux fupérieures : 4.0 que la nature de la terre
adoffée à cesinurs n’efl pas plus indifférente que
Icelle de la terre qui efl à leur pied , & qu’il faut
[auffi en ce cas préférer celle qui efl en même-rems
publiantieufe & pierreufe.
. M. de Tfdiondi confeille de planter quelques
rnieds de Câprier dans des cavités pratiquées
Bans des murs ifolés & remplies de terre. Lorf-
Ique les racines des Câpriers ainfi plantés, parviennent
à s’introduire entre les joints des pier-
fesde ces murs, ils y réuflifl'ent, & fou'vent.
f*s y fubfifient fort long - rems. On conçoit
taue fi l’on a dans fon parc, dans fa vigne , dans
don jardin-, &c. en expofition chaude, des
jrocailles , des amas de pierrailles & de
décombres , des mafures, des ruines, des vieillies
murailles, des lieux impropres à toute cul-
;Il?re j à caufe de leur nature extrêmement
perreufe , ce font de très-bons fols'pour la
pliure des Câpriers, qui décoreront fuperbe-
pient ces endroits difformes & fauvages. On pratiquera
dans les vieilles murailles, mafures &
pines, des cavités de la capacité d’environ un
Piei-fi!i2â_ou un demi-pied cube chacune ; on
P» remplira de bonne terre végétale légère &
iubtanrieufe, dans laquelle on plantera les Ca-
pners. Ils y réufîiront, ainfi que clans les fen-
ps & crévaffes des rochers dans lefquelles il fe-
pnt plantés, après qu’on les aura auffi rein-
préalablement de la même terre végétale.
On cultive encore cette efpèce dans de grands
|°ts ou caiffes, dans lefquels on la , plante à
pcmeure. Çes pots doivent être remplis" d’une
crre légère, fubftantieufe & pierreufe ; telle ,
ip exemple, que celle que j’indiquerai plus
,5> ^tre convenable pour le femis de cette ef-
r Cç > ; dans la compofidon de laquelle le
tiers de décombre calcaire qui y entre, ne fera
point -pal« au ciibie , niais fera 'en pierrailles
greffes environ comme des noix pour Ls
Câpriers adultes : ces pots ou caiffes doivent Être
percés de trous allez grands dans le fond, ou
plutôt à la bafe de leurs parois.
Cette efpèce de Câprier fe multiplie dans le clima t
de Paris par femcnces, par marcottes, par remettons,
enracinés & par boutures. La voie de multiplication
parfemences, efl la moinsfuivie, parce qu’elle elt
la plus longue. Cependant, dit Duhamel, il l’e-
roit àfouhaiter qu’on en élevât beaucoup de fe—
mcnces,parce qu'il feroit poflible qu’on obtînt ainfi
des variétés à fleurs pannachées ou àfleurs doubles,
qui feraient d'une grande beauté, pournos jardins’
& feraient au moins aufli utiles dans les pays chaudî|
puifque ce ne font que lesbourons que l’on confit!
Pour femer cette plante à Paris, il faut en tirer la
femence des pays chauds; celle récollée à Paris n’efl
p as féconde ; il n’y fait pas affez chaud -, les fleurs
s’y épanouiffenr beaucoup trop rard;& ainfi le fruit
n a ni le teins ni la chaleur néceffaires pourparvenir
à maturité. La femence que l’on tire des pays chauds
efl même-rarement bonne,, fuivant M. Tfchoudi; &
lorfqu’on veut s’en procurer, il faut en recommander
larécolte & l’envoi à un corrcipondant foi-
gneux. Les bonnes graines femées en plein air &
en pleine terre, dans les pays chauds, y lèvent
facilement ; mais cela n’eft pas de même dans
les pays plus tempérés, les meilleurs graine» y .
lèvent très-difficilement, même lorfqu’elle font
femées fur couche & fous chaflis. Miller dit en
avoir femée plufieurs fois dans le climat de Lcn-
dres, fans fuccès p & il s’efl affûté que Beaucoup
d’autres perfonnes n’ônt pas été pltis heu renies.
Il n’a réuffi que deux fois à obtenir celte planté
parla voie des femences. La première fois,’ça
I7î8, il en obtint deux qui pouffèrent dans’iine
vieille muraille. La féconde foi,, en iyéij; il
en obtint un-grand nombre, mais elles avoient
été femées un an avant de lui être envoyées.
Ainfi lorfqu’on defire-multiplier cette planté par
graines dans le .climat de Paris, il efl né-
ceffaire de ne rien négliger, pour tâcher dé
fe proturer la meillc-.tre femence , & d'en obte-
nir la germination ; Il faut recommander à
fes correfpondans dans les pays chauds, de ne
recueillir les femences defiinées à être envoyées',
que lorfqu’elles font, parfaitement mûres, dé
choifir préféi-ablemem celles des fruits les mieux
conformés & les premiers mûrs, de les envoyer
le plutôt poflible, après qu’elles font mûres”
& de les envoyer dans leurs fruits mêmes”.
11 feroit encore plus fûr d envoyer ces graines
dans de la terre légère, très-peu humide, avec
laquelle elles auraient été mêlées anfîî—tôt” après
leur.maturité, qui aurait été mife au même inf-
tant- dans des pots ou caiffes découverts par-
deffus , qu’on auroit foin de laiffer expo-
fée à toutes les influences de l’amiofphère