
ou bien ils n’éntrenf les gerbes, qui en contiennent
beaucoup, qu après les avoir laiffé fé-
cher; en voulant ainfi éviter un mal , .ils
tombent dans un autre, parce qjiïls favorifem
par-là la maturité d’un plus 'grand nombre
de graines , qui tombent fur le champ,.
M. Duhamel, dont la fagefle & la rëferve,
dans tout ce qu’il avance, font un modèle à
fuivre, regarde le Bled de va.che comme difficile
à détruire. Il croit qu’en général lés labours
répétés font le moyen le plus fur, pour
extirper les mauvaifes herbes. Ce moyen, fans
doute, eft. un dès plus,certains. Mais il eft im- ;
praticable dans, ces .terres légères, les plus fu-
jettes.au Bled de vache, puifque moins on
laboure les' terres, plus elles produifent de
froment. Car une terre ne doit être, ni trop
compacte, ni trop divifée. Un des premiers i
foins que je. confeilleroisaux Cultivateurs, ce. :
feroit de ne jamais faire jeter fur leurs fu- ■
miers les débris(des granges, & les criblures,
remplies de, . graines nuifibles, & fur-tout de
Bled de vacfte.' Je préfume qu’ils auroiept plus
d’ayantage à. les brûler & à nourrir leurs vo-.
lailles de bon grain. Par les. fumiers, ees graines
font repôrtées aux champs. Elles y germent
la première année , où elles s’y confer-
vent, pour produire l’année, & dans les cir-
conftances,(.qui leur font favorables,. Car on
voit bien moins de mauvaifes herbes dans. les
champs, fur lefqùels on a fait parquer les
moutons. Au. moins , les Fermiers, s’ils ne veulent
pas perdre les menus grains, qui fe trouvent
dans’ les criblures, devroient-îls les jeter
dans quelque endroit de la ferme, où les volailles
puîflent aller, fans que ces graines fe
confondiffent dans les fumiers.
Puifque, d’après les expériences que j’ai citées,
il paroît qu’une partie des graines de
Bled de vache, qu’on fème avec le froment,
y lève, il faut en purifier les- femences, par
des cribles, à travers lefqùels elle pàfle. Car,
en fuppofant même quelle ne lève qu’à la
troifième année, celle qu’on porte aux champs,
dont une partie feulement eft féconde, augmente
de quelque chofe la quantité de celle
qui- s’eft femée d’elle-même, & c’efl un mal
à éviter. Les cribles n’en pourront ôter qu’une
partie, parce que . toute . celle., qui égale les
grains de -.froment, refiera fur le crible avec
le froment. Mais, plus: on eh ôtera, plus on
en diminuera la multiplication.
Je confeillerois encore, pendant quelques années,
de rie .femer que des fromens, dont les
grains., plus gros que ceux du Bled de vache,
relieront fur les cribles ordinaires tandis que
le Bled de vache paffera à travers les trous..
Le Bled de vache étant une plante, qui
vient de graine,: le moyen de la détruire fertrit
de l’arracher, avant quelle fût à-tnktn„
rité. Ce moyen n’eft facile que dans les pays 0j|
les champs font par planches étroites & de>
vées, entre lefquelies les fardeurs peuvent ai.
fément marcher, pour enlever, foit à la main
foit avec un farcloir, toutes les mauvaifes lier!
bes- Mais, dans les pays où on cultive à plat
& en grandes pièces, M. Daubenron oblervs
qu’on peut faire beaucoup de tort au froment
foit en le foulant fous les pieds , dans les]
teins où la terre eft molle, foit en l’arrachant
avec le Bled de vache. Car je dois, faire remarquer
que cette dernière plante ne commence
à être facile à difljnguer, & à -arracher, que
quand le froment a de la force, & par con*
féquent eft fufceptible d’être cafté.
La méthode que j’eftime la plus certaine
eft celle qui codifie à deffaifoimer, de tenu
en tems, les terres fujettes au Bled de vache,
en y femant d’autres plantes que du froment,
; jjourvù que ce foit de celles qu’on récolte
avant la mâturité des premières graines de Bled
; de vache. Le fain-foin eft de ce genre ; on
le coupe à la fin de Juin, tems où le Bled
de vache eft , peu avancé ; la luzerne & le
trèfle produiroient lcmême effet, fi ces planta
pouvoient fe cultiver dans les terres à Bled de
vache; aufli les champs, qui ont été enfemen*
cës en fain-foin, font-ils, pour quelque tems,
préfervés de Bled de vache.
J’ai vu un champ , enfemencé en froment,
. dans lequel il n’y avoit point du tout de Bled
de vache , quoiqu’il y fût très-fujet, & qu«
ce fût dans une année, où cette plante étoit
très-abondante. Six ans auparavant il en avoit
été infeéVé ; le Fermier qui le cultivoit, rd-
folut alors de le deffaifonner. En conféquence,
l’année d’après , il y mit, à l’ordinaire, de
l'avoine, puis despois de brebis, puis de l’orge.
La cinquième année, il la laifla en jachères^
; il y fema , la fixième année , du froment,
dans lequel je ne vis point du tout de Bp
de vache:
Je fuis convaincu que les champs eii »*
r.oîent long-tems préfervés , fi les Fermi^
avoient en outre l’attention cle ne point jeter,
comme je l’ai dit, les criblures fur»
fumiers , &. fi les femences étoiènt purin»
de graines de Bled de vache. Tous ces moyens
doivent concourir enfembïè. . !
Afin de s’épargner de la peine,, on peut_*ej
mer, fans crainte, des. fromens, qui côntten-
nent de la graine de Bled de vache,
lés terres, qui ont du fond, & où elle ne !
.plaît pas ; & ne purifier de cette graine ^ ]
les femences des terres où elfe . fe plaît, c 1
à-dire, particulièrement les femences des te
ronges & martiales. ( M. VAbbè Tessi&- >
BLED avorté ; le froment eft. fujet. a
■ fÉ l crue M. Tillet a appellé Btcd avorté,
f i a i rachitiqu e. V o y e i A vorté. ( M . . V A b b è
WTf.SSIEK- ) . „ „ rr HH y, C BLED a vriller* c eft un froment quon ième
In Avril, dans les environs de Rouen, & vrai-
lemhlablcment ailleurs en Mars. .Celui que j’ai
ieçu de Rouen, fous le nom de Bled avriïïet,
cultivé fous ce nom , eft le froment cle Prin-
Hms, à épis blancs,.:fans barbe,< tige ereufe,
Irains petits, & . de couleur ordinaire. V<rycl
J roment. ( M . V A b b è T e s s i e r . ) !
■ BLED carié , maladie du froment. Voyez
^ arid.'C m . l 'A b b é T e s s i e r . )
»BLED charbonné, maladie dufroment, de l’or-
ÿe 'dé l’avoine, &c. V o y e^ C harbon, ( M . V A b b è
yfTnssiER. ) ' I ■ BLED d’abondance. On appelle ainfi, à Va-
■ nec, en Dauphiné, lé Bled touzelle, vraifem-
Blablemenf parce que ce grain donne une
Brinc plus abondante. V o y e \ F roment & T ou-
Belle. ( M. VAbbè Tessier._)
» BLED deCéfar. On appelle ainfi à Montpellier
[ne efpècè de froment barbu à épis quarrés ,
jlu’on réferve pour les prés défrichés en terre
Sorte & fraîche. Ce Froment réfifte aux brouillards,
gbn ne m’a point fpécifié quelle efpècè ou variété
ide Froment barbu quarré étoit le Bled de Céfar.
Il M. l'A b b é T e s s i e r . )
■ BLED de la Saint-Jean. On a donné ce nom
B une efpèce de Seigle qu’on propofoit de femer
aumoisde Juin, vers la Saint-Jean. Voyei Seigle.
U M . lA b b é T e s s i e r . ' )
■ BLED- de Mars, Triticum ceftivum. L. Fro-
Bient qu’on sème en Mars. Voye\ F roment.
MM. l'A b b é T e s s i e r . ) .• •
■ BLED de Turquie, Zea May s; L. Voye[
["Mays des Indes. { M . l 'A b b é T e s s i e r . )
■ BLED d’Inde -, c’eft lé Zea Mais. L. Voyc%
I Mays des Indes. ( M. l 'A b b é T e s s i e r . )
■ BLED Ergoté. Maladie du Seigle & de quel-
Bues autres Graminées. Voy. Ergot. {M. l'Abbé
■ EmEx- )
■ BLED Méteil • mélange de Froment & de
B eigje. On le fait ou à parties égales, ou àpar-
■ esinégales. Voy. Méteil. ( M l'Abbé T e s s i e r .)
bled Noir. Voye\ Sa rra sin . ( M. l'Abbé
RiSSLBJk)
BLÉGNE, B LE CRN VM.
Ce genre, qui fait partie de la famille des
■ kjgères, eft compofé de fix efpèces dif-
prentes, qui font des plantes vivaces, toutes
Etrangères à l’Europe. Leur feuillage eft cl’un
■ rdtendre, élégamment découpé. Les femences
r frouvent, comme dans les fougères, placées
B. e“Jjus des feuilles, fur deux lignes-parai-
‘Çees‘ r,*’es ft>nt ordinairement de couleur noire,
Bhf1 tjanc^le .a^ez agréablement fur la verdure
re du feuillage, Ces plantes font encore
rares dans les jardins de l’Europe; c« les euh*'
tive dans les ferres.
Efpçces.
ï . Blégne occidentale.
BzEtnvüM occidentale. L. ^ des Antilles, &
autres parties de l’Amérique Méridionale,
2. Blégne orientale:
B le ch k i/m orientale. L. de la Chine.
4. Blégne auftrale.
Blechnum auftrale, L. 'If du cap de Boct-
ne-Efpérance.
4, Blégne de Virginie.
Blecrwum Virginieum. L. ^ de la Caroline
& .de Virginie.
5. Blégne raaicante.
Bzecrnvm radtcans. L. ^ de Virginie &
de Madère,^
6 . Blégne dû Japon.
B z e c r n v m Japonicum. lu. fiL fuppl, du
Japon.
Defctiption du port des Efpèces.
1. La Blégne occidentale pouffe, du collet
de fà racine, qui eft fibreufeyiphifieurs oeilletons,
d’où fortent des,feuilles, longues de quinze
à dix-huit pouces, lefquelies forment une touffe
arrondie, d’une verdure claire. Ces feuilles fe
confervent pendant plüfieurs années ; elles fe
deffèchent enfuite à la circonférence de la touffe,
tandis qu’il en poufle de nouvèllés de fon
centre. C ’eft pendant l’Hiver que les parties
de la friiéhfication fe font voir au-deffous des
feuilles,-& que cette plante eft dans fa plus
grande' végétation.
2. Blégne orientale. Le port de cette efpèce
eft le même que celui de la précédente ,
mais fes feuilles font bien plus grandes , elles
ont jufqu’à trois pieds de haut,-St leurs folioles
font linéaires. Sâ fruélification eft moins
apparente que celle dé la première efpèce, &
ne s’apperçoit qu’en1 Automne.
3. Blégne aiiftraléL Les ,feuilles de celle-ci
ne s’élèvent guère au-déffus d\in pied. Elles
font compofées de folioles, en forme de coeur
alongé. Pendant l’Hiver, elles font marquées,
en deffous, de deux lignes, de fruéïificadon,
très-apparente.
4. Blé,gne de Virginie. Cette efpèce a le
port du Polypode fougère, mâle. Ses feuilles,
qui ont ordinairement deux pieds de long,
partent du collet de fa racine, s’écartent cir-
culaircment, & forment une efpèce de vafe,
arrondi dans le milieu, dont les rebords font
marqués par l’extrémité dés feuilles qui fe replient
en dehors, ce-qui lui donne encore plus
de grâce. La fru&ificatioiR de cette efpèce fs
O o i j