
entre les productions de chacune de ees deux
fèves, & où la fubftance formant le Bourrelet
inférieur & fur-tout celle formant raccroiffement
en grofleur de la partie inférieure du bourgeon
ou de la branche, feroient d’une autre nature
que la fubftance formant le Bourrelet fupérieur,
& que fur-tout celle de l’accroiffement en grof-
feur de la partie lupérieure du bourgeon ou
de la branche. Mais il eft bien confiant, tout
an contraire , que la fubftance du Bourrelet
fupérieur , & fur-tout celle des couches ligneufes
& corticales fupérieures à la plaie defquelles ce
Bourrelet eft un prolongement, font de même
nature que la fubftance du Bourrelet inférieur,
& que lur-tout celle des couches ligneufes &
corticales inférieures à la plaie defquelles ce
Bourrelet eft un prolongement. Il paroîr donc
que la fimplicité reconnue de la nature, &
l’uniformité reconnue de fa manière d’agir dans
fes productions, doivent faire admettre que ç’eft
une fève d’une feule & même nature , marchant
par des canaux ou voies quelconques pareils,
& dans une feule & même direélion , qui produit
& les deux Bourrelets fupérieur & inférieur ,
& fur-tout tout ce qui fe forme entre le bois
& l’écorce , tant fupérieurs qu’inférieurs à la
plaie annulaire; Il paroît donc qu’il faut , ou
bien opter entre l’opinion qui admet qu il exifte
tme fève montante entre le bois ât l’écorce, &
l’opinion qui admet l’exiftence d’une fève def-
cendante entre le bois & l’écorce, ou bien nier
ces deux opinions. Mais il paroît encore quon
ne peut nier l’exiftence d’une fève defeendante
entre le bois & l’ëcoice, d’après la nature & le
nombre de toutes les preuves de cette exiftence,
que j’ai rapportées ci-deffus •, fans parler de celles
que ✓ j’aurai occafion de rapporter encore ci-
après. Il ne faut donc, pour acquérir une certitude
entière de l’exiftence de cette fève defeendante
entre le bois & l’écorce, que détruire les
contradictions apparentes que j’ai expofées, &
celles que je pourrai encore expofer ci-après.
On doit donc admettre toute opinion non improbable
, ou non abfurde, qui détruirait ces
contradiélions. Or, il fuffit, pour les détruire,
d’admettre, & mon opinion eft, que ceft une
feule & même fève defeendante qui produit
les fubftances ligneufes & corticales, tant dans
le Bourrelet inférieur à lajplaie, & fur-tout entre le
bois& l’écorce qui font au-deffous de cette plaie,
que dans le Bourrelet fupérieur à la même plaie &,
fur-tout entre le bois & fécorce d au-deffus de
cette plaie. Peut - être aurai-je par la fuite le
loifir de mettre encore dans un plus grand jour
la vérité de cette affertion. En attendant, je
prie d’obferver qu’elle n’eft aucunement abfurde
ni improbable “ quoique l’accroiffement
de ce Bourrelet inférieur fe dirige en montant :
puifque l’accroiffement des feuilles & des bourgeons
fe dirige également en montant •, & que
néanmoins ceux qui admettent l’exlflenced'n
fève defeendante entre le bois & l’écorce cJ
viennent qu’elle s’introduit dans les plantes pj
la furface des feuilles & des. bourgeons tendra
Je dirai à cette occafion que l’anatomie végétal
m’a appris que chaque nervure des feuilles«
comp.olée de deux portions de fibres, dont la n0l
tion fupérieure, c’eft-à-dire, celle qui elldu côi
de la page fupérieure de la feuille , eft contiJ
avec les fibres du corps ligneux du bourdon
& dont la portion inférieure eft continue ayJ
les fibres de l’écorce. Cette ftruélure paroît J
preuve de plus de l’exiftence de la fève defeen
dante. Car,, étant jointe à ce fait prouvé q.
les feuilles abforbenr, & aux autres preuves,
l’exiftence de la fève defeendante entre le boisa
l’écorce ; elle a u to ri fe à croire que la fève de
cendante après s’être introduitte dans les feuill
par les pores des feuilles , marche dans lei
fubftance en defeendant vers leur bafe entre q
deux portions de chacune de leurs fibres q
font toujours- continues jufqu’aux racines. E
vain objeéleroit-on à l’égard de ces Bourrelej
nés de la lèvre inférieure de la plaie annulait!
qu’il y a des expériences qui prouvent que i
Bourrelets prpduifent, en certains cas, J
branches qui naiffent de leur furface, & q
par conféquent il faut bien admettre que lafe
y monte. Je penfe qu’on peut lever cette objc
tio n en répondant que la fève , qui mon«
effeélivement dans ces Bourrelets pour contribu
à nourrir ces-branches, n’y monte pas entreI
bois & l’écorce mais au travers de la fubftanc
de leur bois, de la même manière qu’on fai
quelle monte au travers de la fubftance du bd
du refte dp l’arbre. D’ailleurs, li l’on admet uni
fève defeendante entre le bois & l’écorce 1
ces branches, il faut, admettre néceffairementqi
cette fève defeend donc en même-tems ent
le bois & l’écorce des Bourrelets fur lefque
elles font nées , & ainlî ces branches font ut
preuve de plus que s’il exifte une fèvedefeenj
dante entre le bois & l’écorce, cette fève defl
cend aulïi entre le bois & l’écorce du Bourre!
né de la lèvre inférieure des plaies annulam
L’exiftence de ces branches eft donc bien b
de pouvoir fournir aucune objeétion fpécieuj
contre cette derniere opinion. .
O bservation 8e. Il arrive très—fouyentIj
les arbres fruitiers à noyau, quelquefois N
ceps de raifin mufeat blanc, jamais, autantf
je fâche, fur les ceps de chaflelas ou dau«
raifin moins fucré, qu’il fuin te de la gomme o|
de différehs points de la furface des Bourre
nés de la lèvre fupérieure de telles plaiesan;
laires. J’ai fous les yeux, & j’ai
yeux de la Société d’Agriculture , un Bou
provenu fur un cep de mufeat blanc»
la furface duquel eft fuintée une quant»
notable, de gomme , laquelle y adhère enco
B O U
Ce dernier fait nous apprend que
B 1' 2$$® de V vigne n’eft donc'pas d’autre
P r m P Ë S des fruits à noyau, & n'eft
l ' ure lire chofe que de la gomme. En difféquant
K , , Bourrelets gommeux provenus chacun à
I, „/fupérieure de plaies annulaires faites fur
m lm m SI fept mois auparavant ; J ai vu
[ gomme accumulée, épanchée mravafée
■ g Bourrelet, & depuis 1m jufquà la dtf-
1, Wt Wtmpc an-deffus . tantôt entre
tncc
|bois| & pécorce, tantôt, & le plus fouvent,
|jnii'épaiffeur de la couche ligneufe nouvelle,
E,* entre cette couche hgneuie nouvelle & le
"bexiftant avant l’opération,
res accumulations & épanchemens de gomme,
Bt - au-dedans , i ■ qu’au ___JoVirtr-dce hAoe*r s pdp ce Rcnens rBr polup rrcrelets
iétieurs des plaies annulaires, & principale-
E'nt (ie ces Bourrelets oeçafionnés fur la vigne,
ie paroiffent autorifer à croire que l’arrêt du
Jurs de la fève defeendante produit par ces.
laies occafionne, dans la branche ou lesbranches
Jm f0’nt au-deffus d’une telle plaie,^ formation
j|ne qui
antité de gomme au-delà de la quantité
|ii s’y en
„u. p, v.i formerait fans l’exiftence de cette plaie.
Kuez outre cela, qu’il femble que la fubftance
inimeufe doit être plus abondante & plutô^for-
|ée dans le fruit qui provient au-deffus d’une
lleplaiefaite en tems convenable, puifque cette 1 ' rend ce fruit plutôt mûr & plus gros. Cela
indique la caufe par laquelle il fe prpduit &
Ixtravafe tant de gomme fur les vieux arbres frui-
ûers noyau. On fait que 1 épaifleur & la dureté de
leur écorce augmentent continuellement, & font
lautant plus grandes qu’ils font plus âgés. Lors
porc que cette épaifleur & cette dureté font
jurvenues à un certain degré d’accroiffement,
Icorce ne peut plus fe prêter, que très-diffi-
Bnent, à l’effort continuel que l’accroiffement
du corps ligneux fait pour la diftendre. Il en
Kiulte néceffairement un effet femblable .à
celui d’une ligature qui ferait opérée autour de
pute l’étendue de la furface de cette écorce,
de manière à produire, comme je Texpoferai
plus en détail ci-après, un arrêt partiel , un retardement
confidérable dans le cours de la fève
■ fcendante. C’eft donc cet arrêt, ce retarde—
peut qui occafionne fur ces vieux arbres la
produélion de cette gomme jfurabondanre qui à la
fa les tue, en tout ou en partie , en s’épanchant
pns leur intérieur de manière à intercepter le
Burs de la fève. Cela nous indique encore pour-
poi il fe produit & il s’extravafe , très-notable-
||ent> plus de gomme furies arbres fruitiers â
B)’311 dans les années pendant lefquelles ils
[rapportent beaucoup de fruits, que dans les
Bn^5 pendant lefquelles ils rçftent ftériles. Car
J»lait que ces arbres produifent beaucoup moins
pbois dans ces années de fertilité que dans celles
MMté, & l’on conçoit que la quantité de
defeendante d’un arbre, & la rapidiré
du cours de cette fève font d’autant moindres
que cet arbre produit moins de bois. C’eft donc
encore ce ralentiffement du cours de la fève
defeendante de ces arbres dans ces années de fer-*
tilité, qui occafionne alors la produélion de
cette gomme furabondanteî
Sur la queftion qu’on pourrait faire comment
l’arrêt de la fève defeendante occafionne cette
furabondance de gomme , on peut répondre
plaufiblement, qu’il eft admis en phyfique végétale,
que le fuc propre fe forme dans les végétaux
par faction chimique que les principes
de la fève exercent les uns fur les autres, à laquelle
aélion fe joint & contribue l’aélion des
météores. Il n’eft donc pas improbable d’admettre
que le ralentiffement du cours de la fève foit
favorable à cette forte de fermentation. .
La découverte de cette caufe indique un moyen
à tenter pour remédier à cette maladie, fur-tout,
lorfqu’elle dépend de la dureté & de I’épaiffeur
de l’écorce. Ce ferait de rétablir la liberté du
cours de la fève defeendante en fendant l’écorce
de l’arbre dans toute fa longueur. On fait que
cette opération eft déjà pratiquée utilement depuis
long-tems pour délivrer les arbreae de la moufle.
’ O b s e r v a t io n <?.e On ne trouve point de
vaiffeaux propres dans l’écorce des Bourrelers
fortis ‘d’entre le bois & l’écorce des lèvres de
telle plaie annulaire & même de toute plaie
opérée y foit fur un bourgeon de l’année, foit
fur du bois des années précédentes, tant des
arbres fruitiers à noyau que de la vigne.
O b s e r v a t io n ^ io .e. J’ai encore opéré cette
plaie annulaire fur des plantes non fruticantes.
Le refte de ce chapitre contient le détail des
effets remarquables qui ont accompagné la production
du Bourrelet annulaire que cette plaie
a cccàfionné,- ou qui ont été la fuite de cette
produélion. Ces effets me paroiffent auffide *a-
-ture à être de quelqu’utilité pour l’avancement
de la phyfique végétale.
En la même préfente année 175)0, j’ai enlevé
un anneau entier d’écorce, à neuf pouces aur
deffus de terre , fur la tige d’une rofe d’Outremer
,.efpèce de plante que Linnæus nomme
Aleea rofea, lorfque cette tige avoit environ
deux pieds de hauteur. Depuis le moment de
cette opération , cette tige s’eft élevée à la hauteur
de flx pieds, & a produit beaucoup de
fleurs bien doubles pendant aufli long-tems que
les autres plantes de la même efpèce & du même
âge qui étoientdans le même jardin. Il s’eft produit
un Bourrelet à la lèvre fupérieure de la plaie,
comme à l’ordinaire- mais, ce qui eft moins
ordinaire, & très-digne de remarque, c’eft que
ce Bourrelet, quoiqu’il ait toujours été expoféà
l’air très-fec, puifque cette plante étoitauprèsd’un
mur expofé au midi, a néanmoins produit fept-ra-
cines en l’air, lefquelles ont toutes environ une
ligne ou un peu plus de longueur. Ce fait prouve